Que le meilleur gagne !. Un jeu qui a été un énorme succès à la fois critique et d’audience à une époque : après un démarrage modeste en 1991 sur feue La Cinq (mais qui aura quand même permis à sa case de progresser), l’émission est reprise par Antenne 2 l’année suivante, et présentée deux fois dans la journée (!), avec des audiences excellentes à la clé ; et, pour couronner le tout, le 7 d’or de la meilleure émission de jeux pendant trois années consécutives.
Et… je ne suis pas, mais alors PAS DU TOUT (!!!), de cet avis. Oui, je vous préviens, ne vous attendez clairement pas à une critique positive de ma part.
En fait, je n’avais pas d’attentes particulières en rattrapant ce jeu (que je n’avais pas pu connaître durant sa diffusion première… vu que je n’avais pas plus de 4 ans à l’époque). Je comptais juste rattraper un peu ma culture téléludique, étant donné que ce programme est considéré comme culte, sans forcément déboucher sur une critique ; mais après visionnage, il fallait que ça sorte : j’ai détesté ce truc, que j’ai considéré comme une énorme perte de temps.
Bon, comme d’habitude, si vous aimez, tant mieux pour vous ; c’est juste que, personnellement, c’est vraiment une émission dont j’ai particulièrement détesté les visionnages, pour des raisons que je vais évoquer plus loin.
Et bien entendu, son statut culte ne pouvait pas laisser les producteurs et diffuseurs indifférents… ainsi, comme L’Académie des neuf, ce jeu a connu son lot de tentatives de remises au goût du jour.
Ainsi, outre un retour du programme sur France 2 pour ses 20 ans, il y a également eu un remake en 2007 sous le nom La part du lion diffusé sur la même chaîne, ainsi qu’une apparition récurrente dans Le Marathon des jeux TV en guise de manche de sélection. Bon, selon Wikipédia, il faudrait également compter Tous en jeu sur TF1 en 1997, et Et 1, et 2, et 3 ! sur France 2 en 1999, parmi les tentatives d’adaptation plus ou moins libre… mais pour avoir vu un épisode du premier et une vidéo du Télévisator sur le second, on est vraiment sur du très, très libre, à tel point que je ne les considère même pas du tout comme des adaptations de QLMG.
Et comme L’Académie des neuf, toutes ces tentatives n’auront pas duré bien longtemps. Ma théorie personnelle est que les gens se sont rendus compte entre temps que ce jeu était très surcoté, et qu’il aurait dû rester là où il était. Bon, moins crûment, je pense que c’était aussi lié au fait que le contexte des années 90 lui était nettement plus favorable, et que ce genre d’ambiance y était davantage porteuse. Comme quoi, même si j’ai beau aimer la désinvolture des années 90, il faut bien qu’il y ait des exceptions dans la vie.
D’ailleurs, je parlerai essentiellement du jeu original, diffusé durant la première moitié des années 90 ; toutefois, histoire d’être un peu plus exhaustif, je mentionnerai rapidement le retour du programme en 2012 en fin d’article, histoire d’être (un peu) plus positif à ce sujet.
Un concept très sous-exploité
Le concept du jeu se résume assez facilement : le jeu démarre avec 200 candidats ; à la fin, il n’en restera qu’un !
… j’aurais préféré, je crois.
Le jeu se divise en trois (ou quatre, selon les saisons) manches.
La première manche consiste à poser plusieurs QCM à 4 propositions de réponse, en laissant 10 secondes de temps de réflexion à chaque fois. Les candidats qui ne répondent pas ou qui répondent faux sont éliminés. Au bout d’un certain nombre de questions, on ne garde que les 10 candidats dont le temps de réponse moyen a été le plus rapide, parmi les candidats encore en lice (du moins dans les premières émissions, par la suite et en 2012, c’est une question de rapidité indépendante jouée à la fin).
La deuxième manche… suit le même principe, avec les 10 candidats sélectionnés. La seule différence est qu’ils ont droit à des badges nominatifs et une présentation un peu plus étoffée au préalable. Quelques questions plus tard, on sélectionne les deux meilleurs (les plus rapides parmi ceux qui ont survécu). En 2012, idem, c’est une question de rapidité indépendante, mais qui ne permet de sélectionner qu’un seul candidat.
La troisième manche est une confrontation entre les deux candidats, façon Trouvez l’intrus (je me demande d’ailleurs pourquoi ce jeu n’avait pas utilisé ce principe pour sa troisième manche, plutôt que son système de champion complètement moisi…), avec le candidat le plus rapide qui marque le point. Trois points suffisent pour gagner.
Lors de la finale, le candidat qui a gagné doit répondre à une question, cette fois-ci en classant les quatre réponses selon l’ordre défini par la question. Un peu comme pour la manche de sélection de Qui veut gagner des millions (d’ailleurs, ce jeu fait un peu tout à l’envers par rapport à QVGDM, quand on y pense…). Si le candidat parvient à donner les réponses dans le bon ordre, il gagne la partie.
C’est un concept global qui ne casse pas des briques selon moi… même pour l’époque.
Alors, peut-être était-ce original d’avoir un jeu qui se joue à 200 candidats, à une époque où on ne connaissait pas encore 1 contre 100 et consorts (qui ne sont d’ailleurs jamais montés aussi haut)… mais bon, c’est dommage qu’il ne se résume qu’à poser une succession de questions à choix multiples en éliminant des candidats au fur et à mesure.
C’est d’ailleurs très paradoxal que ce concept soit à la fois très répétitif (comme je le disais, la seule différence entre les deux premières manches, c’est le nombre de candidats au départ…) et à la fois aussi peu exploité. En fait, pourquoi se contenter de poser juste une poignée de questions pour départager à la rapidité quoi qu’il arrive… plutôt que de poser des questions jusqu’à n’avoir plus que le nombre de candidats voulu ? Pourquoi ne pas suivre la logique de base jusqu’au bout ?
Surtout qu’on ne peut pas dire que le jeu soit très généreux en nombre de questions posées… même pas une dizaine pour la manche 1, à peine cinq pour la manche 2. Pourtant, la durée des émissions est plutôt généreuse… mais ce jeu ne semble pas particulièrement y trouver beaucoup d’intérêt.
Ben… c’est du QCM classique, quoi. J’aurais bien voulu trouver plus palpitant pour illustrer cette critique, mais je fais avec ce qu’on me donne…
C’est également dommage de ne pas démarquer plus que ça les manches 1 et 2. Ca aurait pu être l’occasion de proposer un temps de réflexion réduit, un plus large éventail de réponses, un autre type de questions, un système de pénalités façon Crésus… les possibilités étaient larges.
Et au passage, on ne sait pas trop comment sont gérés les cas de figure où trop de candidats ont été éliminés. Comment cela se passe dans le cas où seuls 9 candidats ont donné la bonne réponse avant la fin de la manche 1 ? On en repêche un au hasard ? On joue la manche 2 avec 9 candidats au lieu de 10 ? Et si d’aventure personne ne répondait correctement à une question, et que personne n’est éligible pour la suite du jeu ? Il y a beaucoup de flou autour de ce concept.
Enfin, cela dit, pour que de tels cas de figure puissent arriver, il faudrait déjà que le niveau des questions soit à la hauteur…
Non pas qu’elles soient toutes inintéressantes, loin de là. Mais en manche 1 en particulier, on a souvent droit à des questions soit un peu trop simples en soi, soit avec des propositions de réponses stupides dans le lot…
Au moins, dans QVGDM, les questions stupides sont concentrées dans une seule phase de jeu, qui est de surcroît plus expéditive. On peut l’ignorer plus facilement si l’on veut… alors qu’ici, les réponses stupides sont susceptibles d’intervenir à tout moment (du moins dans les deux premières manches et particulièrement la première, moins par la suite certes).
Au moins, les deux dernières manches se concentrent davantage sur les questions. Même si leur mécanique n’est pas particulièrement plus originale, le jeu devient un peu plus sérieux à ce moment-là, et on a une meilleure garantie d’avoir des questions plus difficiles. Surtout pour la finale, qui est la moins évidente à gagner.
Finale qui est cependant affreusement expéditive et pénalisée par son côté « tout ou rien ». Une seule question pour le candidat, dont il n’a aucun pouvoir de décision quant à son thème ou à sa difficulté, et à laquelle il doit impérativement répondre correctement pour pouvoir gagner.
Ce qui est, au passage, plutôt du foutage de gueule comme façon de terminer le programme quand on s’étend autant sur le processus de sélection du finaliste, en gérant le rythme du reste n’importe comment… on va y revenir.
Les réponses n’ont pas été données dans le bon ordre. Tant pis pour le finaliste.
Mais bon, si vous cherchez un jeu de culture générale intéressant… passez votre chemin. le jeu n’est pas le plus passionnant à ce niveau-là.
Enfin, cela dit, je n’ai pas l’impression que ce jeu cherchait à concurrencer Questions pour un champion, mais plutôt à être un prétexte pour faire de l’ambiance, quand on voit que les points relatifs à cet aspect-là ont été plus… « développés ».
Bon, en revanche, j’ai insinué qu’ils étaient développés ; mais je n’ai pas dit qu’ils l’étaient correctement, comme on va le constater…
Qu’est-ce que je m’ennuie…
Parlons de l’un des plus gros points négatifs de ce jeu : la gestion du rythme est calamiteuse.
Quand j’ai regardé un épisode de la version La Cinq, j’ai eu l’impression de perdre mon temps. L’émission durait au total un peu plus d’une trentaine de minutes ; mais un bon gros tiers de l’émission ne servait à rien. On perd six minutes d’introduction, à attendre que la première question soit posée ; à l’issue de la manche 1, on perd encore cinq minutes à présenter les dix candidats retenus pour la manche 2 ; et entre chaque question, on a du blabla, pour rebondir sur les mauvaises réponses données par les candidats et donner l’occasion à Nagui de faire son Nagui (on va y revenir…), etc.
Ce qui fait qu’en 20 minutes, on pose à peine plus de 7 ou 8 questions. Et à nouveau, par rapport au concept global, c’est un peu du foutage de gueule de tout bâcler en faisant jouer les sélectionnés de la manche 2 à la rapidité, alors qu’on a passé la moitié du temps à meubler avec du blabla !
Certes, 1 contre 100 aussi se permettait de passer un peu de temps sur certaines questions, de faire blablater les membres de son mur, et de manquer un peu de fluidité ; mais à côté de ça, il compensait avec une bonne gestion de son suspense, et des enjeux mieux mis en scène.
Au moins, je reconnais que la disposition du plateau a un côté assez impressionnant.
Au passage, j’ai aussi un léger problème avec ce concept, où on joue avec un très large panel de candidats : on peine à s’y identifier, ce qui fait que je décroche légèrement du contenu du jeu pour cette raison-là.
Durant toute la manche 1 (qui représente quand même une bonne moitié du contenu du jeu), on se focalise surtout sur des candidats qui ont soit mal répondu à une question (et qui seront donc éliminés juste après), soit fait les intéressants pour une raison stupide. Tout ce qu’on voit, c’est une quantité de candidats, qui diminue au fur et à mesure.
Certes, c’est aussi un défaut que je pourrais reprocher à Un contre tous ou Au pied du mur (pas à 1 contre 100 en revanche, vu que certains candidats du mur sont régulièrement mis en valeur) ; mais dans ceux-là, on suit également un candidat qui s’oppose à la masse, qu’on nous présente un peu mieux, et pour lequel l’enjeu devient de savoir s’il va gagner ou non. Il y a donc un léger attachement à au moins un candidat de la part du spectateur.
Là où c’est plus difficile pour QLMG et ses 200 candidats. Quand on nous annonce les 10 gagnants de la manche 1, je me dis juste : « Euh… mouais ». Et, certes, on nous présente juste après ces 10 gagnants ; mais vu la durée de jeu qu’il reste à ce stade, je ne me sens plus très impliqué.
Cependant, le jeu gagnait (heureusement…) en rythme, une fois la présentation des candidats de la seconde manche faite. En particulier à partir de la manche 3, où l’enchaînement est beaucoup plus fluide. Forcément, avec seulement deux candidats restants, ça donne moins l’occasion de broder sur tout et n’importe quoi.
Mais bon, à l’instar du Grand Concours ces dernières années, ça ne compense pas la perte de temps inutile qui a composé la première grosse moitié du jeu. On aurait très bien pu élaguer facilement 5 à 10 minutes de blabla, ou poser davantage de questions pour meubler le temps d’antenne plus utilement.
Et j’avais un léger espoir que le jeu s’améliore lors de son passage à France 2, immédiatement après l’épisode La Cinq… mais non, même pas.
En fait, c’est même presque pire… je suis tombé sur une émission où la première question n’a été posée qu’au bout de neuf minutes. NEUF. MINUTES !!! Parce que des gens du public ont voulu faire porter à Nagui un caleçon ridicule, et qu’on a voulu perdre du temps là-dessus. Le sens des priorités…
Je vous jure, j’ai vraiment honte de gaspiller de l’espace de stockage sur ce blog pour montrer ça. Mais c’est pour que vous puissiez mieux visualiser le niveau de connerie que ce jeu pouvait atteindre…
Et à propos de Nagui…
L’animation…
Bien que le jeu soit essentiellement lié à Nagui (que ce soit pour sa version 90’s comme pour sa version 2012), mentionnons toutefois le fait qu’il n’a pas été le seul à l’animer.
En effet, en 1993, Laurent Petitguillaume a animé le numéro de la mi-journée (Nagui se concentrant sur le lancement de Taratata) jusqu’à sa disparition ; puis en 1995, quatre mois avant l’arrêt du programme, c’est Laurence Boccolini qui prend la relève. Comme quoi, 15 ans avant TLMVPSP, on avait déjà eu un programme où Nagui fut remplacé par Laurence Boccolini…
Et parmi les « visages » téléludiques impliqués dans le programme, on peut également citer Jean-Luc Reichmann, qui fit la voix-off de certains épisodes.
Bon, si vous vous souvenez de ce que j’avais dit au sujet de Nagui dans ma critique de TLMVPSP, j’avais expliqué que c’était un animateur plutôt polyvalent, et que son style d’animation pouvait être variable, ce qui faisait que j’arrivais à l’apprécier dans certains jeux, mais à ne pas le supporter dans d’autres… et, vous l’aurez deviné, QLMG fait partie de la catégorie de jeux où je ne le supporte pas. Du moins dans sa version des années 90, car dans sa version 2012 ça passait.
Pour les mêmes raisons que pour TLMVPSP : il est verbeux, il fait trop de vannes, il aime bien se moquer des candidats qui répondent faux ou qui ne répondent pas aux questions (pas trop méchamment, certes, mais d’une façon quand même un peu trop désobligeante pour que ça ne me fasse pas froncer un sourcil…), y aller de son petit commentaire… bref, il se la ramène, et le jeu mise trop sur son image pour trouver de l’intérêt en dehors.
Mais bon, qu’en est-il des numéros qui n’ont pas été animés par Nagui ? Eh bien… de mon point de vue, j’ai trouvé ça mieux, certes ; mais surtout par comparaison, et non pas parce que c’était super.
Pour le peu que j’ai pu voir de l’animation par Laurence Boccolini, j’ai trouvé que ce programme ne lui était pas très adapté. Ses interventions m’ont paru assez peu naturelles, de même que sa façon d’ambiancer. Mais ce n’est pas à cause de son image cassante du Maillon Faible que je dis ça ; après tout, j’avais bien aimé son style d’animation dans Le mur infernal (pour ceux qui s’en souviennent…), qui était un programme largement plus dans le style feel good, même si elle y gardait encore une trace de son style un peu cassant.
Quant à Laurent Petitguillaume, c’est clairement celui que j’ai préféré parmi les trois incarnations, parce que c’était celui qui en faisait le moins des caisses ; toutefois, il ne m’a pas empêché de continuer à trouver le programme assez mou et ennuyeux. Mais, à nouveau, le problème de base vient surtout du concept, pas de l’incarnation.
En fait, quelle que soit la personnalité qui l’anime, QLMG reste trop médiocre en soi pour que j’y trouve de l’intérêt. Même un animateur que j’aime beaucoup comme Thierry Beccaro n’aurait sans doute pas fait de miracles.
De fait, on tient là le principal problème de ce programme : il tient finalement trop sur la personnalité de son incarnation.
Je pense que ce n’est clairement pas une coïncidence si la version du midi s’est arrêtée avec Laurent Petitguillaume, et celle du soir avec Laurence Boccolini. Le public de l’époque n’a pas dû être convaincu par leurs prestations ; et pour eux, QLMG se devait probablement d’être associé à Nagui et personne d’autre.
Ce qui souligne d’autant plus la faiblesse de la mécanique du jeu, qui n’a pas dû happer autant de gens que ça à elle seule.
D’ailleurs, si je compare QLMG à TLMVPSP, je constate que TLMVPSP s’en sort finalement mieux à ce niveau-là (et pour que je dise du bien de TLMVPSP, c’est qu’il y a vraiment un problème).
Car lorsque Nagui a quitté l’animation de TLMVPSP et s’est fait remplacer par Laurence Boccolini (avec un style d’animation là encore très différent), les audiences ne se sont pas effondrées, et ce malgré les craintes de certains spectateurs qui associaient vraiment Nagui au succès du programme. Il y a sans doute grandement contribué ; toutefois, TLMVPSP ne reposait pas uniquement sur sa personnalité, mais aussi sur un système de champion suffisamment addictif (du moins pour le grand public ; moi, vous savez ce que j’en pense…) pour continuer à regarder. Ce qui s’est finalement passé, puisque Laurence Boccolini est restée pendant deux ans, et que son départ ne fut pas motivé par une question d’audiences. (Et c’est aussi pour ça que je considère la version Jarry et le retour en force de l’ambiance poussive comme une véritable régression, et ça me tue qu’autant de gens aiment ça…)
Comme quoi, il vaut mieux s’assurer d’avoir un concept assez « solide » pour ne pas trop dépendre d’un facteur superficiel comme l’animateur. Bon, je trouve que la mécanique de TLMVPSP est foireuse, mais au moins elle reste plus créative que celle de QLMG.
Et c’est d’ailleurs le problème qu’a la version 2012, alors qu’elle est pourtant à nouveau présentée par Nagui. Mais un Nagui plus « sage » et moins piquant qu’à l’époque, qu’on pourrait presque comparer à Laurent Petitguillaume ; donc pas forcément celui qu’attendait le public nostalgique des années 90.
De fait, je comprends que cette version-là n’a pas non plus très bien fonctionné (même si personnellement, je la trouve plus supportable).
Et puisqu’on est sur la version 2012…
Un mot rapide sur le remake de 2012…
Pour les 20 ans du programme, celui-ci s’est offert un petit lifting, avec quelques petites modifications ça et là. La mécanique globale reste la même, mais on a quand même ajusté deux ou trois éléments dans le lot.
Concernant la mécanique globale, rien de neuf pour les 90% de l’émission, qui restent toujours très répétitifs. En revanche, il y a un léger progrès pour la finale.
En effet, celle-ci continue certes à se jouer sur une seule question… mais au moins, le candidat a un choix à effectuer avant. Il peut effectivement choisir de classer de 4 à 6 propositions, en sachant que bien évidemment, plus il y aura de propositions à classer, plus ce sera difficile, et plus il y aura d’argent en jeu.
En outre, les autres candidats (non finalistes) jouent également de leur côté ; et ceux qui ont trouvé le bon classement se partagent les gains à la place du candidat s’il perd sa finale.
Bon, il y a clairement du mieux par rapport à la version de base, avec la volonté d’étoffer un peu plus les possibilités offertes, et de faire interagir le reste du panel de candidats au cas où. Après… ça reste toujours malheureusement un peu trop expéditif comme façon de terminer le programme à mon goût.
C’est la même chose qu’en 1991… mais avec une cinquième réponse à classer en plus. Sensationnel…
Bon, cela dit, le candidat a eu le choix du nombre de réponses à classer juste avant, c’est déjà un progrès.
Concernant la gestion du rythme : j’ai envie de dire qu’il y a eu un léger mieux là aussi… mais sans plus.
Bon, au moins, il ne m’a fallu attendre que deux minutes de jeu avant que la première question ne soit posée, c’est déjà ça. Pour le reste, en revanche… le jeu reste toujours beaucoup trop long pour ce que c’est, et n’a rien à envier à la manche 1 de TLMVPSP en terme de ratio blabla/questions.
Entre chaque question, on a du blabla avec l’un des éliminés ; avant les questions, on a parfois des extraits vidéo ou des prestations scéniques qui ne servent pas à grand-chose à part meubler le temps d’antenne (même si elles ont un rapport avec la question posée, au moins… et encore, pour certains, très indirectement)…
On sent d’ailleurs que c’est très probablement pour compenser le fait de ne plus autant reposer sur la personnalité de l’animateur, que ces chorégraphies et magnétos ont été rajoutés (même si on avait déjà des magnétos à l’époque de temps en temps, ceux-ci sont plus fréquents dans cette version 2012).
Le seul point positif que j’en retire principalement, c’est qu’au moins, lorsqu’ils font des chorégraphies, ils y mettent les moyens, ce qui en fait du meublage travaillé plutôt agréable à regarder.
Pas de quoi justifier de regarder l’émission juste pour le plaisir de les regarder pour moi, en revanche ; mais ça reste toujours largement plus appréciable que les moments meublés par le bagout de Nagui.
On a montré une pub pour Mikado… pour illustrer une question qui portait purement sur Star Wars. Super utile, merci.
Au moins, les interludes « chorégraphie » représentent un peu plus le travail fourni pour divertir.
Bref, en passant des années 90 aux années 2010, on passe d’une version imbuvable à une version… à peu près acceptable, du moins à condition de vraiment aimer ce concept.
Ce qui n’est toujours pas mon cas, ce qui fait que j’ai continué à trouver mon visionnage quelque peu ennuyeux… mais néanmoins largement moins exaspérant, ce qui fait valoir à cette version de 2012 un petit 9/20.
En revanche, pour la version originelle, je ne serai clairement pas aussi clément…
Total : 6/20
Que le meilleur gagne (du moins dans sa version des années 90) est l’un des jeux les plus surestimés que je n’aie jamais vus.
Son concept n’est certes pas mauvais, et tient à peu près la route ; mais il est ultra simpliste, sous-exploité, ne va pas jusqu’au bout de son idée de base, et n’est pas particulièrement valorisé par la manie de mettre des réponses stupides ça et là parmi les propositions. Le fait de faire concourir 200 candidats ne suffit pas à rendre ce jeu automatiquement intéressant pour moi ; et, même si je peux vaguement concéder que c’était plutôt inédit pour l’époque, on a connu depuis des jeux qui exploitent des panels de candidats d’une façon plus intéressante (notamment les Un contre tous et 1 contre 100 que j’ai abordés précédemment, ou encore un autre exemple que j’aborderai sous peu) ou encore des façons de sélectionner des candidats du public plus originales (même Chéri(e), fais les valises ! est plus intéressant à ce niveau-là, c’est dire…).
J’imagine donc que c’est plutôt du côté de son ambiance qu’il faut chercher sa popularité… mais à ce niveau-là, c’est encore pire pour moi. La gestion du rythme est catastrophique, le blabla très présent, et le style d’animation de Nagui est à l’extrême limite du supportable.
Bref : un jeu qui a largement fait son temps pour moi. Le revival du programme pour ses 20 ans m’aura certes laissé une meilleure impression, mais cette version-là reste un peu trop passable à mon goût pour que je puisse considérer ce concept comme vraiment intemporel.
Mais bon, ça ne va pas m’empêcher de reparler de ce concept la prochaine fois, en espérant tout de même quelques améliorations… même si elles restent très timides.