On ne présente plus Nagui, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler à de nombreuses reprises, aussi bien en tant que producteur qu’en tant qu’animateur, et aussi bien en positif qu’en négatif. Manque de chance pour lui, aujourd’hui, ce sera plutôt l’une des fois où j’en parlerai en négatif… mais au sujet d’un jeu où mon opinion n’entre pas vraiment en contradiction avec l’avis général, pour une fois (contrairement à QLMG ou TLMVPSP).
Car si on retiendra surtout de lui ses débuts sur feue La Cinq puis France 2, et une image désormais très majoritairement associée à cette dernière, il ne faut pas oublier non plus la « période sombre » qu’il a traversé durant la seconde moitié des années 90 et le début des années 2000. A la suite du scandale financier des animateurs-producteurs qui a émoussé le mandat de Jean-Pierre Elkabbach à la tête de France Télévision (mais qui n’aura pas empêché Delphine Ernotte de vouloir renommer le siège parisien en son honneur suite à son décès… oui, je ne rate jamais une occasion de faire un tacle), Nagui fut contraint d’aller s’exiler sur TF1 en 1997. Il ne fut pas le seul, cela dit, puisque Arthur était également de la partie ; mais si la greffe a finalement très bien pris pour ce dernier, ce ne fut pas du tout le cas de Nagui, qui ira tenter sa chance sur Canal+ peu de temps après, avant de finalement rejoindre à nouveau France 2 une fois les remous passés, pour y rester pendant au moins une bonne vingtaine d’années.
Mais bon, si je vous parle de tout ça, c’est pour mieux présenter le contexte dans lequel Tous en jeu a été diffusé, en 1997, sur TF1.
A l’instar de pas mal de programmes animés par Nagui lors de son passage sur cette chaîne, il a tenté de réitérer une formule qui a eu du succès du temps où il était sur France 2 ; ici, en l’occurrence, Que le meilleur gagne. Bon, vous connaissez mon amour pour ce jeu ; aussi, je n’étais vraiment pas emballé à l’idée de devoir m’attaquer à TEJ, qui était présenté comme une adaptation libre de celui-ci, quand j’ai vu qu’une archive en était disponible… et je confirme qu’après visionnage, je n’ai non seulement clairement pas aimé ce programme ; mais de plus, j’ai compris pourquoi il n’avait pas fonctionné à l’époque (avec un arrêt au bout de 40 épisodes), nonobstant un matériau de base qui était pourtant considéré comme populaire.
Toutefois, je ne l’ai pas non plus autant détesté que QLMG, pour différentes raisons. Premièrement : oui, c’en est effectivement une adaptation libre, mais pas au point d’en être un remake comme La part du lion ; le format étant sensiblement différent, et les seules choses en commun que ces deux concepts ont étant la présence d’un très grand nombre de candidats et de questions de type QCM dans une structure très répétitive. Deuxièmement : j’ai même trouvé TEJ un peu plus créatif et recherché dans son approche que la mécanique simpliste de QLMG… même si dans l’exécution, c’est malheureusement très foireux. Et troisièmement : ça m’a surpris, mais Nagui semblait plus sage que la version irritante qu’il était dans le QLMG de l’époque ; mais ça, c’est peut-être lié au fait que j’ai rattrapé la dernière émission diffusée, et qu’il n’avait probablement pas le cœur à amuser la galerie autant qu’il n’en avait l’habitude. On le sentait même sincèrement peiné que le jeu s’arrête.
Mais ça reste dans l’ensemble un format que je n’ai pas aimé, et on va voir pourquoi plus en détail.
Le concept
5 groupes de 50 candidats, répartis par tranches d’âge, sont représentés par différentes couleurs ; ainsi qu’un représentant issu de chaque groupe.
Pour chaque question, chaque représentant dispose de 5 secondes pour répondre de son côté. Puis on révèle les réponses : celles qui sont correctes rapportent des points aux groupes dont les représentants ont vu juste ; et les incorrectes, évidemment, ne rapportent aucun point.
Petite originalité dans le décompte des points : la rapidité de réponse est valorisée, façon La gym des neurones. Ainsi, si la réponse est correcte, le groupe remporte autant de points que de secondes qu’il reste au chronomètre.
Bon, je m’excuse pour la mauvaise qualité d’image, mais les archives de TEJ ne courent pas les rues. Cela dit, un grand merci à la chaîne La Télé en arrière – Archives TV pour la mise à disposition de la VHS.
Après, c’est une question avec 5 propositions de réponse, rien d’exceptionnel à ce niveau.
Ce qu’il faut analyser ici, ce sont surtout les « soleils » colorés en face des réponses, qui indiquent ce que le représentant de chaque groupe a répondu. Il en manque d’ailleurs un (le jaune), ce qui indique que le représentant de l’équipe jaune n’a rien répondu.
Si le représentant d’un groupe s’est trompé ou n’a pas répondu, on demande alors au reste du groupe s’il souhaite le maintenir en place, ou le remplacer par un autre membre. Autre membre qui sera juste le voisin de gradin du futur ex-représentant, il n’est pas sélectionné d’une manière spécialement étoffée.
Plus le soleil du groupe monte haut, plus le représentant a répondu rapidement. S’il ne monte pas du tout, c’est que la réponse était mauvaise.
En revanche, cette façon de représenter les scores n’est pas des plus lisibles, je trouve.
On répète cette mécanique pendant une bonne grosse demi-heure, avant de poser la dernière question.
Dernière question qui aura deux particularités :
- D’une part, elle vaudra 5 fois plus de points que les questions précédentes (elle dépend toujours de la rapidité de réponse, donc si un candidat répond immédiatement une fois la question posée, il remporte 25 points s’il a bon ; et s’il répond juste avant la fin du chrono, il remporte 5 points) ;
- D’autre part, ce sera également la seule question pour laquelle le thème ne sera pas imposé, et pour laquelle on laisse l’ensemble des candidats voter parmi cinq thèmes.
Le vote du thème de la dernière question… on reparlera de ces thèmes un peu plus loin.
On va commencer par le positif : dans l’idée, je trouve que ce format est plutôt créatif.
En effet, parmi les jeux qui font s’opposer de grandes masses de candidats, je n’ai pas souvenir d’en avoir vu un qui cherchait à développer des « groupes » et à les faire s’affronter de cette manière-là en particulier, avec un représentant pour chacun d’entre eux.
En outre, l’idée de mettre en avant la rapidité par la même occasion (et pour toutes les questions, pas seulement la dernière comme le faisait QLMG…) n’est pas mauvaise, d’autant plus qu’avec davantage de questions, l’impact ne sera pas non plus trop injuste à la façon d’un Trouvez l’intrus.
Mais en pratique… ça ne va pas du tout être convaincant.
Je ne saurais dire si c’est un problème de concept ou d’exécution ; mais dans l’ensemble, le jeu est très brouillon et cacophonique. En fait, ça tient principalement à un élément de la mécanique : le fait que tout le groupe ne dépende que d’un seul candidat, sur lequel il a presque le droit de vie ou de mort…
Dans l’idée, ce n’est pas spécialement incohérent. Après tout, quand un parti politique (oui, désolé pour cette métaphore, je n’ai pas trouvé mieux…) bat de l’aile et ne séduit plus son électorat, son leader aura moins de légitimité, et on cherchera davantage à le remplacer en interne pour qu’il retrouve de meilleurs résultats (enfin, sauf si le leader est beaucoup trop imbu de lui-même, comme c’est le cas pour… oups, j’ai failli déraper, là). Et à l’inverse, comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne, donc on ne va pas chercher à remplacer un candidat qui fait déjà du bon travail. Cependant, je suppose que la plupart des partis politiques arrivent à être plus organisés que ça quand ils cherchent à mettre en avant un nouveau représentant…
Parce que dans TEJ, quand on demande à un groupe s’il souhaite changer de représentant, on fait juste « voter » tout le monde en leur faisant faire un geste de la main et/ou en leur faisant gueuler (on y reviendra…) « oui » ou « non » ; mais franchement, c’est très approximatif comme façon de faire. J’imagine que donner un boîtier à tout le monde pour afficher des résultats plus fiables aurait coûté trop cher…
Et puis, honnêtement, cette façon de maintenir des candidats en place ou non est plus aléatoire qu’autre chose. Tantôt le groupe est plutôt enclin à donner une seconde chance ; tantôt il jartera son candidat dès la première erreur… mais en plus de ça, personne n’a la science infuse, donc de là à juger un candidat sur une ou deux questions (sur lesquelles il n’a de surcroît aucun pouvoir de décision concernant le thème), ça me semble quand même un peu abusé, non ? Surtout quand il est pris un peu au hasard dans le groupe au préalable…
Ah, et pour appuyer la décision du groupe (ou tout simplement pour faire de l’habillage visuel rapide façon Potes de Attention à la marche), on incruste également à l’image des anges et des diablotins… qui n’ont pas spécialement bien vieilli visuellement parlant. L’image de synthèse dans les années 90, c’était pas encore ça.
Et enfin, c’est un concept qui va s’avérer particulièrement monotone.
C’est toujours un peu le problème avec les jeux qui reposent sur un même concept durant toute l’émission, surtout quand celui-ci n’est pas particulièrement exceptionnel ou rendu intéressant par autre chose : la lassitude se fait ressentir très vite.
Après tout, pendant une quarantaine de minutes, on ne fait que poser des QCM, dont l’impact se ressentira surtout à la fin, pour savoir quel groupe sera finalement qualifié pour la dernière phase de jeu. Mais autrement, on ressent surtout la répétitivité du format : on met un magnéto pour présenter la question, on pose la question, on dévoile les résultats, on décide si le représentant du groupe reste en place… puis rincez et répétez pendant la majeure partie de l’émission.
Cela dit, vous me rétorquerez que je n’ai bizarrement pas reproché tout ça à un format comme 100% question, qui assume totalement de n’être ni plus ni moins qu’un enchaînement de QCM, et dont on ne ressent l’impact qu’avant d’éliminer un candidat… Mais 100% questions a des atouts que TEJ n’a pas : d’une part, il a beaucoup moins de prétentions, et assume pleinement son côté minimaliste ; d’autre part, il est beaucoup plus rythmé et donc moins ennuyeux.
Je pourrais d’ailleurs également faire la comparaison avec un format comme QVGDM, qui a lui aussi une structure assez répétitive et pas forcément rythmée ; mais qui propose en contrepartie des enjeux davantage perceptibles à tout instant, avec la possibilité que la partie s’arrête à n’importe quel moment pour le candidat.
Ici, on se rapproche davantage de la répétitivité à la QLMG, i.e. celle qui souligne davantage la faiblesse du concept pour capter l’attention du spectateur sur la durée. Certes, il y a des enjeux et un but ; mais on a du mal à se sentir pris dedans, car on ne met pas particulièrement l’emphase dessus. Ce qui n’est en outre pas aidé par le fait qu’avoir plus de 200 candidats rend difficile l’idée de développer une empathie quelconque envers eux… c’est d’ailleurs encore pire pour TEJ, vu la façon dont les « décisions de groupe » sont prises.
La dernière question essaie cependant de casser un peu cette monotonie, et de faire office de question « Ca passe ou ça casse », en proposant des enjeux plus élevés, ainsi que le choix d’un thème pour la démarquer.
Choix du thème qui est plutôt une idée intéressante dans l’absolu… mais qui n’est pas très pertinente, dans la mesure où on fait voter tous les candidats, et non pas seulement leurs 5 représentants. Or, ce sont peut-être eux les plus directement concernés, non ? Les groupes n’auraient vraiment pas l’air très fins s’ils votaient en masse un thème qui n’inspire pas du tout leurs représentants ! Et, non, ils n’expriment pas leurs préférences au préalable.
Mais même sans prendre cet aspect-là en compte, cette dernière question a une importance beaucoup trop démesurée. Je sais qu’on aime bien créer du retournement de situation et que tout ne soit pas joué d’avance… mais quintupler le nombre de points en jeu ? Je plains vraiment les représentants des groupes à ce moment-là, qui doivent avoir une pression de dingue à gérer ! Quitte à créer un peu plus d’enjeu, on aurait tout simplement pu se contenter de doubler voire tripler le nombre de points en jeu sur la question, plutôt que de pondre quelque chose qui aurait permis à un groupe à zéro point d’assurer une victoire éclair.
Bref, même si on part d’une idée un peu recherchée… on reste sur un concept global finalement assez faible pour susciter l’intérêt sur une quarantaine de minutes.
Ce qui fait qu’à l’instar de QLMG, on va donc se sentir obligé de vouloir compenser la faiblesse du concept (et encore, même si QLMG était ultra simpliste, sa mécanique avait le mérite de tenir un tant soit peu la route, au moins) par des éléments davantage superficiels. Et à ce niveau-là, ce n’est pas mieux non plus…
Une ambiance lourde…
C’était inévitable… après tout, le côté « inspiration libre de QLMG » impliquait aussi d’avoir un format ambiancé, puisque c’était majoritairement ce côté « ambiance en roue libre » qui faisait le succès du programme à l’époque. N’allez pas me faire croire que c’était sa mécanique simpliste : je veux bien croire qu’une mécanique accessible et simple à comprendre puisse aider à accrocher à un jeu, mais là c’était beaucoup trop basique pour que ça ait pu séduire autant de spectateurs que ça (et le remake moins ambiancé et moins mémorable de 2012 contredit cette théorie).
Bon, comme je le disais en introduction, je suis tombé sur une émission un peu particulière, puisque c’était la dernière, et que Nagui n’avait probablement pas le cœur à autant amuser la galerie que d’habitude. Je ne saurais donc pas dire si, en temps normal, il était aussi insupportable qu’à l’époque du QLMG des années 90… mais rassurez-vous, même sans lui, j’ai quand même trouvé mon visionnage de TEJ vraiment lourd.
Et la raison en incombe plus ou moins à la mécanique, finalement. Déjà, on a quand même 250 « candidats » sur le plateau, répartis en cinq clans, ce qui va donc potentiellement faire plus de bruit quand on les fera réagir. Mais surtout, les hourras et les huées censés soutenir ou descendre leurs représentants vont être particulièrement usants.
Déjà, quand ils sont en mode « confiance », le fait qu’ils répètent sans arrêt des « On va gagner ! On va gagner ! » tout au long de la première partie de jeu est vraiment agaçant. J’ai eu l’impression d’être dans un stade de football avec des supporters beaucoup trop vocaux.
Mais c’est encore pire quand ils sont en mode « changez notre représentant, il est nul ! ». D’une part, comme je le disais plus haut, le système de « vote » pour conserver le candidat est particulièrement brouillon, en se basant principalement sur les « Ouaiiiiis ! » ou les « Bouuuuuh ! » ; et d’autre part… ça donne même un côté assez mesquin à l’ambiance de groupe que ça cherche à développer. Alors, oui, à ma connaissance, aucun candidat de cette émission ne s’est fait hara-kiri parce qu’il n’a pas supporté de ne pas pouvoir représenter dignement son équipe, et de toute façon j’imagine qu’une fois sorti du plateau les candidats oublient tout ça… mais sur le coup, j’ai quand même eu un peu l’impression de voir l’issue d’un combat de gladiateurs où c’est le public qui décide du sort du combattant. Comparaison qui n’est d’ailleurs pas si infondée que ça, la disposition du plateau évoquant une arène à l’instar de QLMG.
Avec… on ne sait pas combien de voix contre vous (faut juste croire la présence du diablotin…), vous êtes le Maillon Faible. Au revoir.
Et honnêtement… je ne serais pas étonné que même les fans du QLMG originel ne soient pas pris par cette ambiance-là.
Car pour tout le mal que j’ai pu en dire, la façon d’ambiancer de QLMG paraissait presque plus structurée, dans la mesure où c’était surtout l’animateur qui en donnait le tempo, où les candidats étaient légèrement (j’insiste sur le « légèrement »…) plus disciplinés, et où on ne soulignait pas leur « concurrence ». Ça m’a quand même beaucoup agacé, mais pas au point de me donner la migraine.
Alors que là… je crois bien que c’était la première fois que j’avais besoin de prendre un Doliprane à l’issue de mon visionnage d’un jeu.
Sinon, parlons-en vite fait : outre le public et l’animateur, l’émission faisait également figurer un orchestre et des « Naguettes ».
Déjà, je trouve un peu prétentieux le fait d’appeler les « danseuses à tout faire » d’après l’animateur, surtout quand l’intérêt du programme ne repose pas entièrement sur lui (au moins, pour les « Clodettes » de Claude François, ça paraissait un peu plus logique) ; mais bon, ça n’a pas été le seul cas de figure dans le PAF, le plus connu étant les « Gafettes » de Vincent Lagaf.
Mais surtout, tout ce petit monde ne servait honnêtement pas à grand-chose, si ce n’est à tenter d’appuyer le côté ambiancé que voulait se donner le jeu. Et j’insiste sur le « tenter ». En soi, pourquoi pas, même si je trouve que le fait de mettre des filles qui servent principalement à faire joli est devenu un cliché suranné… sauf que finalement, hormis les quelques moments où la caméra les montre, on les remarque à peine.
Et pour cause : l’attention du spectateur est déjà détournée par pas mal de choses ; que ce soient les magnétos précédant les questions, ou (surtout) les candidats qui beuglent. Il n’y a plus beaucoup de place pour rajouter un orchestre et des danseuses dans une attention qui se retrouve finalement saturée.
Et sinon, oui, on leur a vraiment demandé de faire une chorégraphie sur du poisson qui ne sent pas bon. L’hilarité…
Ah, et j’en parle rapidement ici, même si ce n’est pas tout à fait le sujet : au niveau des questions posées, on sent que le jeu ne voulait pas trop faire dans la culture générale ; aussi, celles-ci seront très majoritairement tournées vers des domaines plus « multimédia », comme la musique, le cinéma, la télévision, etc. Bref, des thèmes a priori plus « cools » que de la littérature ou de la géographie ; et surtout davantage générationnels, ce qui justifie donc la répartition par tranches d’âge des différents groupes.
De même, ça justifie également l’utilisation quasi systématique de magnétos avant chaque question, ces thèmes étant naturellement plus aptes à être appuyés par des images d’archives. Et d’une certaine manière, ça s’inscrit aussi dans l’ambiance recherchée par l’émission.
Mais bon, j’ai quand même deux problèmes avec ça. D’une part : les magnétos ont beau ambiancer et (plus rarement) être un chouïa informatifs, leur utilisation aussi fréquente a tendance à casser le rythme du programme, qui n’était déjà pas très bien géré. Et d’autre part : je trouve aussi que le fait de se restreindre à certains thèmes en particulier tend à accentuer la lassitude et le côté répétitif du programme.
Cela dit, j’ai quand même été un peu surpris par certaines questions, qui rebondissaient sur ces magnétos. Par exemple, en demandant un détail visuel figurant sur le magnéto qu’on a vu juste avant, ou en complétant des paroles entendues dans un magnéto diffusé plus tôt dans l’émission. Je reconnais que c’est une utilisation à bon escient de cet élément visuel, qui justifie peut-être d’une certaine manière leur récurrence, afin que les candidats restent toujours sur leurs gardes en se disant qu’une question peut porter sur un magnéto déjà diffusé à tout moment.
Bon, au départ, j’ai cru qu’on avait eu deux questions sur Les Minikeums par manque d’inspiration des rédacteurs ; mais en fait, la seconde portait sur les paroles de la chanson dont le magnéto avait été diffusé quelques minutes plus tôt, pour tester la mémoire auditive des candidats.
La finale
Le groupe qui accumule le plus de points à l’issue de la première partie de jeu dispute la finale.
L’animateur va donner 5 affirmations (portant cette fois-ci sur des thèmes plus variés, on peut par exemple avoir de l’histoire-géographie boudée dans le reste du jeu), et les candidats devront dire, de leur côté, si elles sont vraies ou fausses.
Puis les réponses sont dévoilées, et on révèle combien de candidats du groupe ont fait un sans-faute complet. Il en faut minimum 26 sur 50 pour remporter la finale ; et si cet objectif est atteint, le groupe se partage 50 000 F. Bon, ça fait juste 1000 F par personne ; ajoutés à leur abonnement à Télé Z remporté d’office à l’issue de la première partie, pas de quoi grimper aux rideaux non plus. Mais c’est toujours mieux que les gains ridicules de La part du lion, on va dire.
Montera ? Montera pas ?
Nonobstant tout le négatif que j’ai pu dire jusqu’à présent, je reconnais qu’au moins, cette finale permet de partir sur une note un peu plus positive.
Car ce format justifie qu’on se soit finalement focalisé sur des grands groupes, celui-ci fonctionnant mieux avec des candidats plus nombreux ; et j’irais même jusqu’à dire que ça permet de renforcer la cohésion de groupe qui était initialement recherchée par la mécanique globale. Bon, ça aurait clairement mieux marché si la première partie de jeu n’avait pas complètement raté cet aspect-là ; mais la finale, c’est mieux que rien, on va dire…
Petite cerise sur le gâteau : cette phase de jeu est également un peu plus calme, en comparaison du reste. Forcément, les candidats doivent davantage se concentrer ici, donc ils vont moins faire les zouaves ; en outre, il n’y a plus de concurrence, et les groupes ne jouant pas n’ont plus de raison d’ouvrir le bec.
Cela dit, ça n’empêche malheureusement pas les candidats de se souffler les réponses, ce qui enlève un peu le « sérieux » de la finale en question.
Après, aussi intéressante et (majoritairement) bien amenée soit-elle, cette finale ne rattrape malheureusement pas le reste du programme. Tout simplement parce que du haut de ses deux minutes à peine (oui, elle est très expéditive), elle n’occupe à la louche que 5 à 10% du temps d’antenne du programme… et que les 90 à 95% restants sont toujours des moments majoritairement lourds, au bout desquels on n’en peut plus.
Total : 7,5/20
Tous en jeu est une émission qui n’est à mon sens pas du tout au point. Avec un concept certes un peu original mais très bancal et trop répétitif, et une ambiance cacophonique au point de devenir largement plus usante qu’amusante, ce jeu n’a pas vraiment viser juste selon moi ; et même si j’avais été fan de ce genre de programme, je ne l’aurais certainement pas mis en haut du panier des productions du même genre.
J’arrive toutefois à le respecter un petit peu pour les quelques idées qu’il a essayé de mettre en place, même si leur exécution aura été très aléatoire. Le côté intergénérationnel, les quelques questions faisant appel à la mémoire des candidats, la rapidité de réponse, le principe de la finale… tout ça n’est clairement pas rien, et ça montre qu’on a travaillé en amont pour proposer quelque chose de consistant (ce qui est plus que je ne peux en dire du bien plus simpliste QLMG…) ; mais, malheureusement, il arrive qu’en dépit des efforts fournis, ceux-ci ne suffisent pas.
Mais au final, même si ce format était plutôt raté, il est très loin de m’irriter autant qu’un QLMG diffusé quelques années plus tôt. Pour le coup, TEJ a eu sa juste réception auprès du public, et a été assez largement oublié à juste titre ; tout comme celui-ci n’a finalement pas été marqué par le passage de Nagui chez TF1. Heureusement que ce dernier aura su rebondir par la suite, et développer et animer des formats qui m’auront nettement plus captivé (… et TLMVPSP. Malheureusement. Même s’il n’a pas été le seul sur ce coup-là.).
Et on verra la prochaine fois que TEJ n’est pas le seul jeu à avoir des idées diverses et variées, mais mises au service d’une exécution discutable… (bon, en moins pire, cela dit)