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#107 – L’académie des 9 (1982-1987)

Si, pendant un temps, j’ai dit que L’académie des 9 était un format qui ne m’intéressait pas spécialement, c’était pour trois raisons :

  • Le principe, qui me semblait très simpliste ;
  • Les people, qui me laissaient présager une ambiance que je n’allais pas aimer ;
  • Les nombreuses tentatives de remakes que ce format a eu par la suite (quasiment un par décennie depuis les années 80, quand même !), que je me sentais obligé de rattraper si je comptais parler du jeu un jour.

Mais commençons déjà par un petit historique.
L’académie des 9 est l’adaptation du format américain Hollywood Squares, qui a vu le jour sur nos ondes sur Antenne 2 en 1982, l’émission étant alors présentée par Jean-Pierre Foucault. Elle se sera arrêtée en 1987, mais en changeant de version en cours de route pendant l’année 1986 (version qui sera suffisamment différente pour que je la traite à part).
Par la suite, elle connaîtra un remake sur France 3 nommé Le Kadox, présenté par Alexandre Debanne, et qui aura duré deux saisons, de 1998 à 2000, avec un changement de formule entre temps. Ce fut d’ailleurs ma première approche avec ce format, et j’avais entre sept et neuf ans à l’époque.
Quelques années plus tard, après avoir fait un caméo dans un épisode du Marathon des jeux TV en 2006, c’est sur France 4 qu’on retrouve un nouveau remake nommé La porte ouverte à toutes les fenêtres, présenté par Cyril Hanouna (ça fait toujours bizarre de revoir des émissions de sa part pré-D8/C8, à une époque où il n’était pas aussi… polarisant) ; mais qui n’aura pas très bien fonctionné, puisqu’il n’aura duré que d’avril à décembre 2009. Et encore, moyennant à nouveau un ajustement de formule en septembre (décidément, ça va vraiment me faire beaucoup de choses à dire…).
Et enfin… bon, vu qu’on est passé de France 2 (enfin, plutôt Antenne 2 à l’époque) à France 3 puis à France 4, je suppose que c’est logiquement France 5 qui a dû hériter de la dernière version ? Eh bien non, cette fois-ci, c’est NRJ12 qui relance le format en 2015 (cette fois-ci sous le nom d’origine L’académie des 9), avec Benjamin Castaldi à l’animation, dans une tentative louable de la chaîne de casser son image de robinet à Anges de la télé-réalité et consorts. Tentative qui n’aura pas du tout payé, puisque l’émission ne sera restée à l’antenne que trois mois. En même temps, changer l’image de la chaîne, ça ne se fait pas du jour au lendemain, il fallait s’attendre à ce que ça ne décolle pas tout de suite…

Bref, avec tous ces remakes, et le fait que le public considère le jeu comme “culte” (ce qui n’est pas trop mon cas personnellement, mais ça le mérite davantage que Que le meilleur gagne, on va dire…), je ne voyais pas trop l’intérêt de m’étendre dessus.
Après tout, j’ai l’impression que le grand public semble encore se souvenir du concept, même si les tentatives de remise au goût du jour les plus récentes ont fait chou blanc (elles n’étaient cependant pas aidées par le fait d’avoir été diffusées sur des chaînes au public plus restreint, certes) ; et aussi, j’ai l’impression que les gens regardaient surtout pour les people, ce qui n’est personnellement pas ma tasse de thé, et qui n’est pas vraiment un sujet sur lequel je peux développer grand-chose.

Mais alors, qu’est-ce qui a pu me décider à quand même parler de ce jeu, en dépit de mes réticences initiales ?
Eh bien… le fait d’avoir rattrapé la toute première version. Je l’avoue : je ne connaissais le jeu que via ses remakes, qui ne m’avaient pas particulièrement plu. Et c’est quand j’ai vu ce qu’était le jeu à ses débuts, que j’ai compris que la raison pour laquelle il ne me tentait pas particulièrement, ce sont ses remakes qui n’en ont pas fait la meilleure publicité à mes yeux.
Je me suis donc dit que ce serait finalement une bonne idée de rendre hommage au jeu de 1982, afin de rappeler ce qu’il était originellement.

Bon, ne nous emballons cependant pas : j’ai certes un peu de respect pour ce qu’était le jeu initialement, en 1982 ; mais je n’en suis vraiment pas plus fan que ça.
La faute principalement à un défaut, qui va au passage concerner toutes les versions (et qui aura rendu ma série de revisionnages très indigeste…) : les people qui font des vannes. Ah, ça, quelle que soit la décennie, j’ai trouvé cet aspect du programme ennuyeux et rasoir quoi qu’il arrive !
J’en parle ici une bonne fois pour toutes, afin de ne pas me répéter ; mais sachez que mon appréciation de chaque version restera systématiquement plombée par le fait que je n’accroche pas à l’ambiance que ça cherche à instaurer. Donc ne vous attendez pas à ce que j’aille souvent au-dessus de la moyenne…


Version 1 (1982-1986)

On commence par l’original.
Dans cette version, comme dans toutes les autres (sauf la version 1986… on y reviendra), deux candidats s’affrontent, avec en face d’eux un mur de 9 people disposés dans une grille de 3×3 cases (sauf pour La porte ouverte à toutes les fenêtres, on y reviendra aussi).

Les 9 cases

Mouais, je n’ai pas très bien compris le titre “officiel” de cette manche, puisqu’on reste sur une disposition à 9 cases tout au long du programme ; et qu’on n’a pas spécialement besoin de toutes les remplir.

Les deux candidats vont jouer au Morpion avec les people.
Est-ce que j’ai vraiment besoin de rappeler les règles du Morpion ? Allez, au cas où : tour à tour, chaque joueur marque une case de la grille avec son symbole (croix ou rond) ; et celui qui arrive à faire une ligne avec ses propres symboles gagne la partie.

Bon, je ne reviendrai pas sur le principe stratégique du jeu du Morpion ; parce que ça reste un jeu vraiment très basique à ce niveau-là, pour lequel déclencher un match nul n’est pas très compliqué.
En fait, je trouve ça surtout intéressant pour s’initier à la stratégie et à l’anticipation avec un concept simple ; mais une fois qu’on a compris le truc, on en fait très vite le tour, et les possibilités sont très vite limitées. Cependant, ça peut être l’occasion de se lancer dans des variantes, comme un Morpion à 4×4 cases ou en 3D, afin d’aller plus loin.

Deux choses : oui, c’est bien Valérie Lemercier qui participe en tant que candidate (mais elle a utilisé son deuxième prénom, et elle n’était pas connue à l’époque) ; et le “a2” présent sur les pupitres, c’est la monnaie fictive utilisée par le jeu. A part gonfler l’ego du diffuseur, je ne comprends pas trop l’intérêt de ne pas avoir directement utilisé des francs, mais bon…

Mais de toute façon, ce jeu des 9 cases ne cherche pas particulièrement à mettre l’emphase dessus, donc ça tombe bien.
Tour à tour, les candidats vont désigner un people dans la grille, à qui une question va être posée. Il dispose de 30 secondes pour donner la réponse (en faisant autant de tentatives qu’il le souhaite, dans le temps imparti).
S’il répond correctement, le candidat marque 10 points, et marque la case de son symbole (croix ou rond). Sinon, la case reste vide.
Durant la manche, si le candidat arrive à faire une ligne complète, il remporte 100 points supplémentaires.

Je sens que je vais la mettre très souvent dans cette critique et la suivante, cette image-là…

Comme je le disais, l’aspect stratégique du morpion est un peu secondaire ici, dans la mesure où les candidats ne vont pas forcément chercher à se gêner mutuellement.
Étant donné que la partie ne s’arrête pas lorsqu’une ligne a été faite, les candidats peuvent tout aussi bien s’occuper chacun d’une ligne, afin de pouvoir gagner 100 points chacun. D’ailleurs, c’est même plus avantageux pour eux de procéder ainsi, car, vu qu’il est facile d’aboutir à un match nul, personne ne remporterait les 100 points bonus si les candidats cherchaient mutuellement à s’empêcher de faire une ligne.

Toutefois, je pense que c’était finalement le meilleur parti à prendre, surtout pour une manche introductive.
Je ne vais pas trop m’avancer là-dessus pour le moment ; mais on verra avec le Kadox que ça aurait été une fausse bonne idée de purement et simplement subordonner la victoire au fait d’aligner 3 cases.

Le dernier des 9

Pour cette manche, les candidats vont être un peu plus proactifs.
Ceux-ci continuent à jouer tour à tour. A chaque fois, l’un des people est désigné par l’animateur ; celui-ci lui pose une question de type Vrai/Faux (ou QCM avec peu de propositions de réponse). Le people donne sa réponse ; et le candidat dont c’est le tour doit déterminer si le people a eu raison, ou s’il a eu tort.
Si le candidat a confirmé une bonne réponse du people, ou infirmé une mauvaise réponse du people (ce qui revient à avoir la bonne réponse de son côté dans les deux cas), il remporte 20 points.
Quant au people, s’il a donné la bonne réponse, il reste dans la partie ; sinon, il est éliminé de la manche.
La manche continue jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul people.

Mouais, ça fait très kitsch aujourd’hui, cette façon d’indiquer qu’un people est hors jeu.

J’apprécie ici que les candidats et les people aient des rôles complémentaires, sur un principe qui est plutôt intéressant.
Enfin, surtout pour les candidats, qui peuvent tenter de gagner davantage d’argent ; car, du côté des people, ils n’ont rien à y gagner ou à y perdre (hormis l’honneur d’être le “dernier des 9”). Leur seul intérêt ici est de déterminer la durée de la manche, qui sera courte s’ils ont été mauvais, et plus longue s’ils ont été bons.
Ce qui soulève alors un problème : les candidats n’ont aucun pouvoir sur la durée de la manche. Or, si celle-ci est trop expéditive, ça leur donne moins d’occasions de remporter de l’argent que si les people avaient été très bons… ce qui n’est pas très juste.

Les 9 à la cote

Pour cette manche, les candidats vont jouer tour à tour.
A chaque fois, un thème sera donné ; puis une cote sera attribuée à chaque people. Celle-ci est censée indiquer si le people s’y connaît au sujet du thème (il aura donc une cote basse), ou si c’est a priori celui qui a le moins de chances de pouvoir répondre correctement (il aura alors une cote haute).
Le candidat choisit un people en fonction de sa cote, et mise une part de sa cagnotte. Le people dispose alors de 30 secondes pour répondre à la question posée, en rapport avec le thème (la question prend le plus souvent la forme d’un nombre de réponses à trouver correspondant au thème cité). S’il y parvient, le candidat remporte alors un nombre d’a2 équivalent à sa mise multipliée par la cote du people.

On revient un peu sur l’idée de la première manche de “miser sur le bon cheval”. Littéralement, d’ailleurs, puisque cette manche-là assume encore davantage ce principe.
Dans l’idée : pourquoi pas. En pratique… je trouve cette manche assez brouillonne.

En fait, j’ai deux problèmes avec celle-ci.
D’une part : les cotes. Certaines me semblent quand même assez démesurées, peut-être un peu trop.
Et d’autre part : le côté subjectif de l’attribution de celles-ci. On nous précise très vaguement comment elles sont décidées ; mais, franchement, je n’aurais pas été contre une méthodologie plus précise. Ou, si c’est effectivement le cas, qu’on nous l’explique davantage… parce que là, ça me donne davantage l’impression que ces cotes ont été attribuées aléatoirement.

Les rajouts a posteriori

Avant de conclure sur cette version, afin d’être exhaustif, je me dois de préciser que le déroulement que je viens de décrire concerne le programme tel qu’il était à ses débuts. L’émission durait alors une bonne vingtaine de minutes.
Mais au fil du temps, des rajouts ont été effectués, portant alors la durée du programme à une dizaine de minutes supplémentaires… et le moins que je puisse dire, c’est qu’ils étaient tous assez dispensables dans l’ensemble.

Concernant ceux qui relèvent de la mécanique du jeu, je peux en citer deux.
Le premier consiste en un mini-jeu (précédant les 9 cases), dans lequel des mots sont donnés au fur et à mesure aux people. Ceux-ci, désignés un à un par les candidats, doivent retrouver un dicton qui englobe les mots donnés. Par exemple, si on dévoile les mots “dents”, “regarde”, “donné” puis “cheval”, le dicton recherché sera “A cheval donné, on ne regarde pas les dents”. Le candidat qui a désigné le people ayant reconstitué le proverbe remporte 100 a2.
Bon, en soi… pourquoi pas. Ca fait une petite manche bonus relativement rapide, qui ne jure pas trop avec le reste du programme.

Je suis en revanche moins fan du second ajout.
Celui-ci consiste en l’un des people (désigné à l’avance) qui dispose de 60 secondes pour mimer quelque chose (le mime qu’il doit effectuer étant dans une enveloppe qu’il ouvre à ce moment-là). A la fin du temps imparti, les candidats notent en privé la réponse à laquelle ils pensent. Les réponses sont dévoilées en fin de partie ; chaque candidat qui a répondu juste voit ses gains être doublés.
D’une part : je trouve cet ajout limite hors-sujet. Un mime ? Qu’est-ce que ça vient faire dans un jeu qui se veut davantage orienté sur la culture générale ? C’est pratiquement du niveau du blind-test de Joker qui arrive comme un cheveu sur la soupe…
D’autre part : les manches précédentes ont l’avantage de faire intervenir plusieurs people, et de laisser des choix. Ici, en revanche, on n’en fait intervenir qu’un seul, désigné à l’avance. On n’a même pas ce côté “stratégie/pari” qu’on pouvait avoir dans les autres manches.
Et enfin : aller jusqu’à doubler le gain uniquement parce qu’on a trouvé un mime ? Ça va un peu loin, je trouve…

Enfin, ce n’est pas un ajout de mécanique ; mais on profite du fait d’avoir des people sous la main (des chanteurs/euses en particulier), afin de faire des prestations scéniques, généralement en début et en fin d’émission.
Bon, ça n’apporte évidemment rien à l’aspect “jeu” ; mais au moins, ça fait du remplissage travaillé. Je préfère largement voir un artiste interpréter l’un de ses titres, plutôt que de le voir blablater et faire des blagues pendant 3 minutes.

Non, je n’ai pas pris cette capture d’écran d’un clip de Dalida, c’est vraiment une performance scénique au sein de l’émission.

Total : 10,5/20

Bon, même si je n’ai pas donné l’impression d’être si négatif que ça en parlant de cette première version de L’Académie des 9, ça reste quand même un divertissement que j’ai trouvé relativement passable et assez daté dans l’ensemble.
Au niveau de l’ambiance, ce n’est malheureusement pas rare d’avoir des people qui en font des caisses, au point même de mettre la mécanique au second plan quand tout le monde souffle mutuellement les réponses ; et le fait que l’émission se soit rallongée au fur et à mesure des saisons n’arrange rien (à part le fait d’avoir quelques prestations scéniques de la part des invités, ce qui reste largement plus agréable que de juste les voir déconner).
Et la mécanique est quand même assez brouillonne sur les bords. Ca découle un peu de mon point précédent, car c’est davantage un problème d’exécution ; cela dit, on sent que la production ne cherchait pas forcément à être la plus rigoureuse possible à ce niveau-là.
Je pense aussi que la mise en scène de l’époque a malheureusement pris un bon coup de vieux, avec un habillage pas toujours très lisible, et une gestion du rythme assez poussive par moments (et pas qu’à cause des people).

Mais en dépit de tout ce qui ne m’a pas convaincu… j’arrive quand même à ne pas détester cette première version du programme, et même à avoir un peu de respect pour elle, en la trouvant intéressante sur quelques points.
Déjà, c’est varié. On ne se cantonne pas uniquement à jouer au morpion avec des célébrités, on propose également d’autres concepts, qui arrivent à avoir leur intérêt.
Et, surtout, il y a une interactivité plus porteuse entre les candidats et les people. En effet, ceux-ci ne se contentent pas de faire des blagues, mais participent réellement aux différentes manches, d’une façon coopérative avec les candidats. Que ce soit pour être choisis afin de donner la bonne réponse, ou pour confirmer ou infirmer leurs propositions. Même si je ne suis pas forcément fan des émissions où les candidats doivent juste miser sur le bon cheval, au moins il y a de la diversité à ce niveau-là.

Et même si c’est triste à dire, c’est aussi une version que j’ai revue à la hausse par rapport à tout ce qui a été fait par la suite.
Car, ce que les autres versions m’ont fait réaliser au sujet de celle-ci, c’est qu’avant de se permettre de mettre les people en scène, l’Ad9 de 1982 a d’abord élaboré un vrai concept de jeu, où les interventions sont du bonus, et ne volent pas la vedette au cœur de la mécanique du programme. Même si les people et l’ambiance ont très clairement de plus en plus pris le pas sur le concept (et le pire reste encore clairement à venir à ce niveau-là…), au moins ça restait un jeu qu’on pouvait suivre en tant que tel, et qui essayait d’équilibrer un peu les rôles des candidats et des people.

Et c’est dommage que les autres versions aient toutes perdu un ou plusieurs éléments de cet équilibre, qui faisaient que je pouvais avoir un certain respect pour le programme.
A commencer d’ailleurs par celle de 1986…


Version 2 (1986-1987)

Mon Dieu… cette version.
Quand j’en ai lu le descriptif sur Wikipédia, je me suis dit : non, ce n’est pas possible, il faut que j’aille vérifier.
Et finalement… si. Cette version 1986 est bel et bien une déliquescence délirante de ce qu’était le jeu à la base, façon Fort Boyard ou Le grand concours durant les années 2010-2020. En pire, même. Comme quoi, on n’avait pas besoin d’attendre les années 2010, vu que ce genre de virage se faisait déjà dans les années 80.

Bon, cela dit, qu’est-ce que cette version a bien pu faire de si horrible pour que j’en parle aussi négativement ? Je vous rassure, on n’est pas allé jusqu’à faire manger des trucs dégoûtants aux candidats sous couvert d’“humour”, ni faire des choses qui m’auraient fait contacter le CSA/Arcom d’emblée. Non, à ce niveau-là, ce programme reste totalement sain.
En revanche, c’est surtout qu’il va chercher à davantage accentuer le côté “divertissement” avec les people présents, au point de ne plus avoir grand-chose à voir avec ce que le programme avait instauré. Ni même d’être un jeu TV à proprement parler (selon mes critères), en fait… franchement, si ce n’était pas pour compléter ma critique, je n’aurais jamais traité cette version-là, étant donné qu’elle rentre vraiment à peine dans mon domaine de compétence.
En fait, j’ai plutôt l’impression de voir Les grosses têtes de RTL mis en scène sur le plateau de l’Ad9, dans la mesure où l’intérêt est à peu près le même… et vu que Les grosses têtes n’est déjà pas trop ma tasse de thé…

Vu ce qui est affiché dans le générique, ça ne m’inspire déjà pas confiance…

Les séquences qui ne servent à rien

Le jeu commence par la séquence intitulée “L’Académie des blagues”. Rien qu’au titre, on sent que cette version part déjà complètement en roubignoles.
Et ce titre promet ce qu’il délivre. L’animateur donne un thème, puis les people sortent tour à tour une blague à ce sujet. Voilà.
Sincèrement, qu’est-ce que vous voulez que je développe là-dessus… à part le fait que cette connerie dure tout de même 9 minutes ? Je ne m’étais d’ailleurs pas déjà plaint à ce sujet dans ma critique de Que le meilleur gagne, lorsque j’étais tombé sur un numéro du programme où il avait fallu attendre aussi longtemps avant qu’une question ne soit posée ?
En fait, je dois même des excuses à QLMG à ce niveau-là ; parce qu’au moins, passées ces 9 minutes, le programme démarrait réellement. Alors qu’ici, en revanche, non, puisqu’on va enchaîner sur une autre séquence hors sujet.

Car, ensuite, on enchaîne avec “L’Académie des trucs”, qui consiste en une espèce de Pictionary où les people doivent deviner ce que représente un dessin en cours de création, avec l’aide de Jacques Chaussard qui répond à leurs questions. Et, non, ça n’a toujours aucun impact sur le “jeu”, c’est juste une séquence pour le fun dépourvue d’enjeu et qui sert uniquement à meubler du temps d’antenne.

Pffff

Puis après, on a une performance scénique de la part de l’un des people… mais bon, ça, c’était déjà présent dans la version précédente.

Bref, c’est approximativement au bout d’environ 25 minutes que le jeu… “commence”. Sachant qu’en 1982, c’était approximativement au bout de cette durée-là que l’émission pouvait se terminer… c’est vraiment dire le niveau de meublage.

Les séquences qui servent (un peu…) à quelque chose

On passe enfin à “L’Académie des colles”, qui va se dérouler en deux étapes, elles-mêmes subdivisées en deux autres sous-étapes.
Pour chaque étape, on accueille un “candidat” (à plus de 26 minutes de jeu, il était temps…). Mais si j’emploie des guillemets, c’est parce que ce n’est pas vraiment lui qui va jouer…

Car, dans un premier temps, ce sont les people qui vont devoir jouer, en posant des questions au candidat, afin de découvrir une information à son sujet. Ça peut être son métier, ou un “secret” le concernant.
Le “but” du candidat va être de faire durer l’interrogatoire le plus longtemps possible ; en effet, plus les peoples mettent de temps à trouver l’information recherchée, plus il va gagner d’argent (de 200 F au début des investigations, il peut remporter jusqu’à 1000 F s’il n’y a toujours personne qui a trouvé à la fin du temps imparti).

Que dire… vraiment, je peine toujours à appeler ça un “jeu”, dans le sens où je les traite d’habitude. Là, les “vrais” candidats, ce ne sont pas les anonymes dont il faut deviner le métier/secret/etc., ce sont les people. Je me demande d’ailleurs sérieusement à ce stade du jeu quel était l’intérêt de maintenir leur disposition en 3×3 cases…
En fait, voir des people poser des questions de type “Oui/Non” pour tenter de deviner quelque chose, c’est vraiment le principe des Grosses têtes, là… comme quoi, ma comparaison de début de paragraphe n’était pas injustifiée.

Bon, au moins, ça peut faire l’objet de prestations scéniques intéressantes, ou permettre d’élargir sa culture avec des métiers peu connus.

Dans un second temps, un autre jeu va être proposé, en rotation.

Le premier jeu est le “jeu du massacre”, qui reprend en fait le principe du “Dernier des 9”, dans un temps chronométré ; mais cette fois-ci, le candidat ne sert à rien. L’animateur pose des questions à chaque people tour à tour, et ceux-ci se font éliminer en cas de mauvaise réponse. Apparemment, s’il reste encore un people valide à l’issue du temps imparti, le candidat gagne 1000 F de plus.
Non mais vraiment, à ce stade, je me demande encore quel était l’intérêt de faire venir des candidats. Non seulement il faut attendre la moitié de l’émission pour qu’on s’intéresse enfin à eux ; mais en plus de ça, ils ne servent toujours pas à grand-chose !

Le second jeu est “Les 3 cercles”.

Non, pas ceux-là… même si j’aurais préféré.

Cette fois-ci, le but pour le candidat est de former une ligne dans le temps imparti. Pour ça, il va devoir désigner des people tour à tour, qui devront répondre à une question ; et si la réponse est correcte, la case est marquée d’un cercle. En revanche, si elle est fausse, elle est marquée d’une croix, ce qui force donc le candidat à choisir quelqu’un d’autre, puisque la case ne peut plus être utilisée.
ENFIN !!! C’est quand même dingue qu’il faille attendre la fin de la critique de cette version pour avoir du Morpion, et pour que le candidat ait une vraie utilité !!!
Mais bon, ne nous emballons pas non plus. Ça reste quand même du Morpion très simplifié, faute d’adversaire à affronter ; et même si c’est le moment où le candidat est le plus proactif de toute la partie, ça reste les people qui font quasiment tout le boulot…

Les 3 cercles
Pas trop tôt…

Total : Hors-sujet/20

Bon, soyons justes : si on recherche un divertissement type Les grosses têtes, cette version 1986 de L’académie des 9 peut être plaisante. Moi-même, j’ai souri en voyant certains dessins du regretté Cabu lorsqu’il y avait participé, ou en découvrant certains secrets des candidats. Ça reste suffisamment divertissant pour passer un bon moment, si c’est tout ce que l’on recherche.
Mais ce n’est PAS un jeu TV, dans le sens de ceux que je traite habituellement ; et encore moins la continuité “logique” de l’émission de 1982 !!! C’est une émission d’ambiance façon talk-show, qui a cru que les interventions des people était la seule chose que le public avait retenu de la version de base ; alors que non, il y avait un vrai concept de jeu derrière !
Je trouve même ça plutôt insultant pour ce qui avait été instauré auparavant, parce qu’on dirait que ça n’intéressait pas cette version de faire du jeu ! Je déteste quand un programme fait ça, il insinue que le public n’en a finalement rien à faire d’avoir des règles structurées, et qu’il cherche juste à voir du divertissement sans grande réflexion conceptuelle derrière !
Et la seule raison pour laquelle j’ai traité ce truc, c’est parce que ça prétendait s’inscrire dans la continuité de ce qui avait été instauré, en gardant le même nom. Autrement, ça n’aurait absolument pas été mon rayon, les deux ou trois vagues interventions de “candidats” anonymes ne suffisant pas du tout à justifier l’appellation de “jeu TV” à mon sens (à nouveau, selon mes critères).


Conclusion

Bref, voilà donc ce qu’était L’académie des 9 durant les années 80. Inutile de préciser où va ma préférence concernant ces deux versions du programme… mais j’ai quand même été sincèrement et positivement surpris par ce que la première version avait à proposer en dehors de ses aspects superficiels. Et déçu que les décideurs n’en aient retenu que le côté “déconne avec les people” pour la seconde.
Heureusement, cette version 1986 n’aura été qu’un “accident de parcours”, on va dire ; puisque les différents remakes/revivals des décennies suivantes l’ignoreront complètement.
Même si ce n’est pas pour autant qu’ils s’en sortiront mieux… on verra ça la prochaine fois.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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