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#118 – The Song, à vous de trouver la chanson

Le 24 juillet 2024, à la suite d’un appel d’offres pour renouveler un grand nombre de fréquences TNT installées depuis 2005, le verdict est tombé : alors que deux nouvelles chaînes feront leur apparition, C8 et NRJ12 devront en revanche laisser leur place à partir de mars 2025.
Je me suis déjà exprimé là-dessus dans un aparté ; car si je comptais baser mon introduction du jeu d’aujourd’hui là-dessus, je me suis rendu compte que j’avais finalement beaucoup plus de choses à dire à ce sujet, et que l’introduction risquait d’être plus longue que la critique elle-même (ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment aidé par le fait que le jeu d’aujourd’hui n’est pas l’un des plus inspirants que j’aie pu traiter, même si je l’apprécie).

Donc bon, parlons de NRJ12, qui, sauf coup de théâtre de dernière minute, fera ses adieux à la TNT dans quelques semaines (et sans doute au PAF tout court, vu que son modèle économique y était fortement lié) ; et qui, en dépit de mon appréciation globale assez médiocre, méritait tout de même un petit hommage. Surtout quand on voit à quel point l’annonce de l’arrêt de C8 en parallèle a vampirisé l’attention…
Oui, effectivement, ça reste une chaîne que je retiendrai surtout pour les mauvaises raisons, notamment à cause de la télé-réalité, des magazines de faits divers, ou des tentatives de jeux TV pré-2015 comme Les douze cœurs ou Ça passe ou ça trappe dont il vaudrait certainement mieux que je m’abstienne de leur consacrer une critique.
Mais bon, elle avait quand même essayé de se démarquer un peu de cette image ; et même si ça n’a pas été couronné de succès, j’aimerais quand même valoriser les tentatives positives, comme la diffusion de séries telles Modern Family, The Big Bang Theory, Young Sheldon et d’autres ; ainsi que certains programmes qui essayaient de répondre à la montée en gamme jadis souhaitée, comme le remake de L’Académie des 9, Mission plus-value, ou encore le jeu d’aujourd’hui.

The Song, à vous de trouver la chanson ; génial, encore un titre en “The trucmuche en anglais : sous-titre loi Toubon”. Je me tâte à faire un classement des meilleurs et pires titres, à force d’en voir à toutes les sauces…
Présentée par Keen’V, l’émission fut lancée sur la chaîne en avril 2024 ; ce qui marqua ainsi le retour de la programmation d’un jeu en quotidienne pour la chaîne, ce qu’elle n’avait plus tenté depuis 2015.
Malheureusement, programmé à 18 heures, face à la concurrence (dont M6, qui avait aussi voulu se relancer dans le jeu TV… mais comme on l’a vu au sujet de Hit List, elle aura finalement préféré le bon vieux filon de la nostalgie…), et pas aidé par le fait que le diffuseur ne soit pas coutumier du genre, le démarrage n’a pas été bon ; et le programme ne sera pas remonté par la suite.
De fait, même s’il est allé jusqu’au bout de la diffusion qui était initialement prévue (soit 40 épisodes inédits, suivi de rediffusions), ce jeu est resté dans une certaine indifférence de la part du public.
Mais le méritait-il vraiment ? … c’est ce qu’on va voir.

Le concept

The Song est un jeu en 5 manches + 1 finale individuelle, qui fait s’affronter deux binômes de candidats. Durant les 5 manches, leur but est de cumuler le plus de points, le binôme en ayant le plus partant en finale.
Ces 5 manches consistent en un enchaînement de mini-jeux, dont certains peuvent tourner selon les émissions. On a ainsi les manches 1, 2 et 5 qui semblent rester les mêmes d’une émission à l’autre ; et les manches 3 et 4 dont le concept n’est pas systématiquement le même et peut tourner.
Pour chaque manche, le but de chaque binôme est d’avoir le plus de points possible. Certaines manches font s’affronter les candidats directement (via une mécanique au buzzer notamment), d’autres peuvent les faire jouer individuellement.
Évidemment, le binôme qui a le plus de points part en finale, où il aura l’occasion de faire fructifier sa cagnotte.

On est sur un format assez classique ; à tel point qu’en dépit de la relative diversité des manches, je n’aurai pas énormément de choses à en dire. C’est un peu un TLMASMAD version musique à ce niveau-là.
Et, certes, le jeu a été vendu comme un jeu musical, ayant la particularité de ne pas jouer sur des extraits musicaux ; mais ça reste assez vague comme particularité pour le rendre véritablement spécifique ou mémorable.
Bon, déjà, ce n’est pas pour une question de droits musicaux et/ou de manque de budget ; car si les “questions” ne reposent pas sur la reconnaissance des titres originaux (et encore… j’y reviendrai), on passe quand même assez souvent l’extrait musical recherché juste après, en confirmation.
Mais c’est surtout que, finalement, après avoir traité plusieurs jeux pour cette thématique musicale, The Song n’est pas le premier à jouer sur des mini-jeux ne reposant pas exclusivement sur la reconnaissance auditive. En particulier Zygomusic, où ça ne concernait qu’un mini-jeu par-ci par-là.

Évidemment, ça ne rend pas le jeu mauvais ou quoi ; et au contraire, c’est plutôt un atout de faire figurer de la diversité dans un jeu TV, surtout quand cette diversité a une certaine cohérence (ce qui est très majoritairement le cas ici). C’est d’ailleurs ce qui fait à mon sens la force de TLMASMAD.
Mais ce que je trouve un peu dommage, c’est que, quitte à jouer sur ce terrain-là, The Song ne va pas vraiment jusqu’au bout de son idée d’être un TLMASMAD musical.
Car, comme je le disais, sur les 5 manches de jeu hors finale, on n’en a finalement que deux qui reposent sur des concepts en rotation ; et même celles-ci tournent généralement entre 2, 3 ou 4 concepts différents, ce qui est peu.

Et les concepts des manches fixes ne sont pas non plus exceptionnels ou spécialement introductifs au point de justifier leur pleine récurrence.
Par exemple, dans TLMASMAD, la première manche a certes toujours le même concept ; mais c’est un concept qui reste à la fois très représentatif de l’état d’esprit du jeu, et directement accessible pour justifier d’être joué en premier.
La première manche de The Song, en revanche… certes, on retrouve ce côté “On joue sur la musique, mais sans passer d’extraits“ ; mais pas à travers un principe si représentatif que ça à mon sens, ni spécialement plus accessible que les manches suivantes, qui auraient donc tout aussi bien pu pour la plupart être jouées en premier.

Par exemple, on a une image qui évoque le titre d’une chanson ; et en indice, l’interprète. Un mini-jeu relativement efficace, certes ; mais pas spécialement au point d’être pleinement récurrent, ni de le choisir pour commencer…

C’est d’ailleurs peut-être l’une des raisons pour lesquelles j’ai personnellement trouvé que The Song était le jeu le moins mémorable de mon bloc musical, et que je ne m’étais pas souvenu de la teneur des mini-jeux représentés un an plus tard.
D’autant plus vu la nature des mini-jeux en question, dont on va parler tout de suite.

Les mini-jeux

Les mini-jeux peuvent être séparés en deux catégories :

  • Les mini-jeux au buzzer (manches 1, 2, 3 et 5) : le binôme qui pense avoir la réponse buzze, et si c’est la bonne, il remporte 1 point (3 points en manche 5) ; si ce n’est pas la bonne, le binôme adverse peut tenter une réponse à son tour pour marquer le point. Ces mini-jeux se jouent en 8 “questions”.
  • Les mini-jeux collaboratifs (manche 4) : les binômes jouent tour à tour ; et, parmi ses membres, l’un doit faire deviner à son partenaire un maximum de titres de chansons dans le temps imparti de 2 minutes, selon les règles du mini-jeu, avec 1 point par bonne réponse. Il est possible de passer une chanson ; mais le nombre de chansons étant limité, les chansons passées reviennent à la fin.

On va commencer par les mini-jeux collaboratifs, car ça va aller un peu plus vite, vu qu’ils ne sont qu’au nombre de deux :

  • 1 mime 1 chanson : l’un des membres du binôme doit mimer une chanson (duh !).
  • 1 histoire 1 chanson : l’un des membres du binôme doit faire deviner le titre d’une chanson ; mais il n’a pas le droit d’en fredonner l’air, ni de dire le titre, un mot présent dans le titre, une traduction du titre ou le nom de l’interprète (bref, c’est la Grande Pyramide avec quelques contraintes idoines supplémentaires). En revanche, il peut toujours citer les paroles (du moment qu’il ne les chante pas et qu’elles ne contiennent pas le titre).

Pas grand-chose à dire, si ce n’est que c’est toujours appréciable d’avoir des mini-jeux qui justifient de faire jouer des binômes, en jouant sur leur complémentarité. Et là, au moins, contrairement à la manche 2 de TLMASMAD, on a vraiment une manche 4 qui joue dans tous les cas entièrement sur ce principe-là.

Imaginez ce que pourrait dire le candidat pour faire deviner cette chanson à son coéquipier, sans prononcer le nom de l’artiste ni le titre.

Pour l’autre catégorie de mini-jeux, en revanche, j’isolerai quelques exceptions, car j’aurai un peu plus de choses à en dire. Commençons déjà par les suivants :

  • 1 image 1 chanson (toujours joué en manche 1) : on propose une image, avec le nom de l’interprète en indice quelques secondes plus tard, et il faut trouver la chanson qui va avec.
  • Des lettres 1 chanson (joué en rotation en manche 3) : façon énigme rapide de La roue de la fortune, un titre de chanson est dévoilé lettre par lettre, et il faut donc le retrouver. Notons toutefois une petite particularité : les signes de ponctuation (genre apostrophe ou point d’exclamation) sont traités comme des lettres, et ne sont donc dévoilés eux aussi qu’au fur et à mesure. Ce qui n’est pas spécialement plus mal, car parfois ils sont un peu trop évocateurs quand ils sont présents dès le début.
  • 1 détournement 1 chanson (joué en rotation en manche 3) : on cite un titre détourné façon Contrario, il faut retrouver l’original. Par exemple, “Vieux et intelligent” pour “Jeune et con”, “Je l’idolâtre à en crever” pour “Je l’aime à mourir”, etc.
  • 1 film 1 chanson (joué en rotation en manche 3) : l’animateur donne le titre d’un film, et il faut citer le titre de la chanson originale de celui-ci (ou de l’une des chansons je suppose ; car certains films en ayant plusieurs, j’ose espérer qu’ils ne demandent pas “la plus connue”…). D’ailleurs, quand ils disent “chanson originale”… pour le film Tout ce qui brille, Chanson sur une drôle de vie était une bonne réponse, alors que c’est une reprise, donc bon…
Titre détourné, classique.

Bref, en dépit de la thématique musicale, ce ne sont pas des jeux qui brillent particulièrement par leur originalité (certains sont même proposés dans TLMASMAD), même s’ils restent relativement efficaces.

Toutefois, il me reste encore deux mini-jeux à mentionner.
Le premier étant celui de la manche 2 (Lalala 1 chanson), où un chanteur, une chanteuse, ou un duo, viennent chanter la chanson à deviner au buzzer, mais a capella, et avec des “lalala” à la place des paroles.
Si j’ai cité celui-ci en particulier, c’est pour deux raisons.
D’une part, parce qu’il nécessite un guest pour interpréter les “lalala”. Rôle que l’animateur (lui-même chanteur) aurait pu tenir, mais bon… au moins, ça permet à des chanteurs de faire leur petite promo en passant. Et, pour une fois, ça ne me dérange pas. En effet, même si le rôle du guest est relativement négligeable, il est quand même un minimum proactif dans le déroulement du jeu ; et puis surtout, je n’ai pas l’impression que ce soient des chanteurs très connus non plus, donc, pour une fois, j’ai vraiment l’impression de voir une façon sincère de soutenir leurs ambitions, en incitant le public à les découvrir. On est loin des émissions de plateau façon Les 100 plus grands… où on a une pelletée de people qui sont juste là pour faire « Ha ha ha » entre deux salves d’extraits et promouvoir une énième comédie franchouillarde qui ne mérite pas d’être davantage encouragée par le système médiatique par rapport à d’autres films qui le mériteraient davantage… (vous le sentez, mon côté blasé par rapport à cette récurrence ?)
Et d’autre part… Pour un jeu qui semblait se targuer de ne passer aucun extrait musical pour ses questions, je trouve que ce mini-jeu dénote un peu par rapport au reste ; vu que, même si ce n’est pas la musique originale, on a quand même finalement un mini-jeu basé sur de la reconnaissance auditive.
Mais d’un autre côté, ces deux éléments font que c’est peut-être, à mon sens, le mini-jeu qui justifie le plus sa récurrence totale, car il se démarque davantage des autres.

Pour une fois que ça ne me dérange pas qu’un guest fasse sa promo…

Et le second mini-jeu étant celui de la manche 5 (1 question 1 chanson), qui est… un Questions pour un champion portant plus spécifiquement sur les chansons.
Ce qui en fait donc le plus banal du lot, vu que c’est juste du question/réponse ; toutefois, là encore, on peut dire qu’il justifie sa récurrence totale d’une certaine façon. Je trouve d’ailleurs qu’on aurait pu le jouer en manche 1, en tant que mini-jeu qui présente l’état d’esprit global, mais bon.
En revanche, les bonnes réponses valent 3 points au lieu d’un seul. Oui, on sent que c’est surtout là histoire de dire que rien n’est joué, et d’augmenter un peu artificiellement l’enjeu de la manche par rapport aux précédentes… mais pourquoi pas. Après, quitte à partir là-dessus, j’aurais préféré un système avec un score à atteindre en premier, plutôt qu’un nombre fixe de questions, mais bon…

Mouais, c’est comme ça que se termine la confrontation entre binômes. Ça manque un peu de panache.

La finale

Pour la finale, on retrouve un système avec une bonne vieille pyramide de gains (enfin, façon de parler, puisqu’on ne la voit bizarrement jamais être représentée, contrairement à la quasi-totalité des QVGDM-likes).
Ah, et il y a évidemment un système de champion ; mais heureusement assez basique, on ne fait pas bêtement sauter une manche au binôme champion comme dans Hit List.

Bref. La pyramide des gains. Elle se compose de 6 échelons allant de 500 € à 10 000 € (mais, pour une fois, je n’aurai pas de capture d’écran pour le montrer, car… bizarrement, le jeu ne montre jamais la pyramide telle quelle).
Pour chaque échelon, on donne un mot aux candidats ; et ils doivent alors citer une ou plusieurs chansons dont le titre ou les paroles comportent le mot en question, en disposant à chaque fois d’une période de concertation au bout de laquelle ils devront citer leurs réponses. Pour le premier échelon, il ne faut en citer qu’une seule ; mais à chaque nouvel échelon, il faudra en citer une de plus.
Attention toutefois : il n’y a aucun palier de sécurité, donc une erreur fait tout perdre. Les candidats ont évidemment la possibilité de s’arrêter et de sanctuariser leurs gains après avoir validé un échelon.
Notons par ailleurs que ce n’est qu’à partir du quatrième échelon que les candidats prennent connaissance du mot à placer avant de donner leur décision de continuer ou non. Ils ont alors un délai de 10 secondes pour se concerter et dire s’ils veulent le tenter ou non.

Ok, « Gimme » est considéré comme un mot, maintenant… même en anglais, ça me semble assez capillotracté.

Vu que j’ai déjà eu affaire à un jeu (Les associés du week-end) avec un concept un peu semblable, je me permets de le citer afin d’expliquer en quoi ce genre de concept m’a toujours semblé un peu bancal pour un jeu TV avec des enjeux concrets :

Et encore, c’était juste pour une manche lambda ; alors qu’ici, c’est carrément le principe de la finale, et d’une finale qui se joue de surcroît sans filet de sécurité.
Je sais que tout le monde n’a pas une culture musicale aussi pointue ; mais imaginez que vous jouez pour 10 000 €, que vous citez le nom d’une chanson existant réellement mais qui n’est vraiment pas très connue, et qu’on vous le refuse alors que vous avez pourtant raison dans l’absolu… j’ose espérer que les producteurs font quand même une vérification sérieuse en coulisses, même quand la chanson ne leur parle pas. D’ailleurs, ça doit être encore plus coton s’ils doivent vérifier les paroles déposées à la Sacem à chaque fois, quand Google ne les connaît pas… (et, si, je connais des chansons pour lesquelles une recherche Google ne m’a pas suffi à retrouver les paroles)

Quelques pensées vagabondes avant de conclure

Avant de terminer, parlons rapidement de quelques aspects plus superficiels relatifs au jeu.

A l’animation, Keen’V s’en sort plutôt bien. Il arrive à avoir sa personnalité sans en faire trop, et à plutôt bien mener sa barque. Et je lui accorde un point bonus pour avoir fait mention de Pyramide lors de l’explication du principe du mini-jeu où il faut faire deviner des titres. Bonne culture téléludique !

Le manque de budget relatif à NRJ12 tend à se faire ressentir sur certains points.
Bon, je pourrais citer la manche des “lalala”, où on a juste un(e) ou deux chanteur(se)s qui fait/font des “lalala” a capella, là où Fa si la chanter aurait accompagné ces “lalala” par un orchestre ; mais d’un autre côté, on peut aussi le voir comme un parti pris artistique, permettant d‘augmenter la difficulté du blind-test. Bref, si le principe de la manche a été motivé par des questions de budget, en tout cas c’était une façon plutôt astucieuse de tourner à son avantage une contrainte de production.
En revanche, là où le manque de moyens est le plus criant, c’est au niveau du plateau de jeu. Visuellement, on a vraiment l’impression d’une émission tournée dans un cagibi. Là où la plupart des plateaux de jeux ont l’air plus grands qu’ils ne le sont en réalité, ici, en revanche, on sent vraiment le côté resserré. Peut-être à cause du décor, ainsi que de la disposition du public, qui n’aide pas à avoir une disposition très aérée.
Après, ça reste appréciable d’avoir un public, afin de donner un peu plus de vie au jeu. J’apprécie d’ailleurs que l’animateur lui demande s’il a les réponses des questions auxquelles les candidats n’avaient pas répondu. Ce que fait d’ailleurs NOPLP, même si ça dépend des époques, vu qu’à certains moments ils ne le faisaient plus trop.
Cela dit, même si le manque de budget se fait un peu ressentir, je reconnais que j’ai déjà vu pire ; en particulier, avec certains jeux de feu La Cinquième comme Ça déméninge ou Légal pas légal.

Et enfin, ce n’est pas forcément un défaut ; mais, juste après avoir traité Hit List qui m’avait agréablement surpris à ce sujet, j’ai été déçu de constater que The Song n’était malheureusement pas aussi éclectique dans le choix de ses chansons.
Certes, à nouveau, on ne se cantonne pas uniquement à la chanson française, en proposant également d’autres langues (enfin, très principalement de l’anglais, bien sûr… mais techniquement, n’importe quelle langue peut passer, tant que la chanson reste assez mainstream).
En revanche, au niveau des époques, ce sont quand même les titres post-an 2000 qui sont les plus majoritairement représentés. Ça arrive qu’on entende des titres plus anciens (et encore, ça doit remonter maximum jusqu’aux années 80), mais c’est beaucoup moins fréquent en comparaison. À la louche, je pense que le pourcentage de chansons pré-années 2000 dans un épisode ne doit pas dépasser les 15%…
Et, oui, je sais, le programme fut diffusé sur une chaîne qui s’appelait NRJ12 et non Nostalgie12, avec un public qui restait relativement jeune (après tout, Les Anges de la télé-réalité, ça ne cherchait pas à concurrencer France 3…), sur un créneau horaire d’ « after-school » où le public reste encore un peu restreint… mais bon, je rappelle que Hit List devait originellement être programmé sur le même créneau un an plus tôt, et que ça ne l’a pas empêché d’être beaucoup plus éclectique que ça.

Total : 12/20

Une fois qu’on arrive à passer outre le côté un peu low-cost de The Song, le format est très appréciable. Une fois n’est pas coutume, c’est un bon petit jeu de culture musicale, qui mérite au moins un visionnage, et qui a même potentiellement les capacités de fidéliser un certain public. Avec en point bonus une mécanique plutôt variée tout du long, et même quelques variations selon les émissions.
Mais bon, en dépit d’un rendu final correct et honorable, c’était un peu difficile de voir The Song autrement que comme du meublage d’antenne (du bon meublage, certes, mais du meublage quand même) ; tant ce jeu n’invente ni ne réinvente grand-chose. C’est un jeu musical tout à fait correct, mais ce n’était clairement pas ça qui allait permettre à NRJ12 de sortir la tête de l’eau, surtout avec seulement 40 numéros de tournés et des rediffusions pour meubler l’antenne.

Et en fin de compte, The Song illustre plutôt bien le ressenti que j’ai eu au travers de ce bloc sur les jeux musicaux qu’il vient conclure : car tous ces jeux étaient au minimum très corrects, mais je ne les ai pas trouvés exceptionnels non plus. Et même si j’en ai trouvé certains meilleurs sur un plan technique comme Fa si la chanter, j’ai été davantage marqué par les formats plus “détendus” comme Zygomusic ou Buzz, le jeu musical (après, je dis que j’ai été marqué, mais ça ne veut pas forcément dire que je les aime davantage).
En fait, je pense que ce genre de jeu est un moyen assez sûr de faire un jeu d’ambiance permettant de se détendre, tout en proposant un contenu assez qualitatif pour justifier sa diffusion ; mais que ça n’a pas non plus le potentiel de devenir particulièrement mémorable. Même si Fa si la chanter a quand même réussi à acquérir une certaine notoriété dans le domaine, et que c’était le plus proprement produit du lot avec les ambitions les plus notables à ce sujet, ce n’est pas forcément le jeu culte que je citerais spontanément si on me demandait d’en nommer un au hasard. C’était d’ailleurs pour ça qu’à mes débuts dans mes critiques, j’étais plus naturellement attiré par N’oubliez pas les paroles, qui me semblait avoir le meilleur potentiel en la matière.
Toutefois, j’ai sincèrement apprécié le fait que chaque jeu que j’ai pu traiter dans ce bloc ait ses propres spécificités. Moi qui pensais que tout ce qui pouvait tourner autour du concept de reconnaissance de chansons avait à peu près le même concept remâché, j’ai été détrompé, et j’ai été agréablement surpris par ces découvertes, par rapport à ce qu’elles avaient à proposer sur le sujet.

On ne va cependant pas complètement sortir du domaine de la reconnaissance auditive pour la prochaine fois, avec un jeu orienté autour du son, mais d’une façon plus variée…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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