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#147 – Destination X, sauront-ils se repérer ?

Si je ne me suis mis à traiter les jeux d’aventure qu’assez tardivement sur ce blog ; c’est parce que, lorsque j’ai commencé à y parler de jeux TV (soit peu après le début des années 2020), je commençais un peu à me désintéresser du genre. Ça n’a clairement pas été aidé par la déliquescence qualitative de Fort Boyard (qui a atteint son paroxysme en ce début de décennie), ni par le conservatisme de Pékin Express au niveau de ses pires règles (ni par Koh-Lanta, mais bon, celui-là je l’avais déjà lâché depuis belle lurette…) ; mais même du côté des tentatives de nouveauté, je n’étais pas non plus particulièrement emballé.
Bon, j’avais quand même réussi à apprécier dans une certaine mesure la découverte de formats comme District Z ou Les Traîtres ; toutefois, je n’ai pas non plus été transcendé au-delà de l’effet découverte. Certes, j’arrivais à discerner les points positifs qui arrivaient à me plaire ; mais à côté de ça, les récurrences du genre m’ennuyaient de plus en plus, à tel point que je me suis plus ou moins limité à la découverte, en me cantonnant à la saison 1 des Traîtres, et aux épisodes de District Z dont le casting ne me déplaisait pas.
Et j’ai eu un peu le même problème avec le jeu d’aujourd’hui ; dont, à l’époque, j’avais vu le début du premier épisode… mais sans avoir eu particulièrement envie de poursuivre mon visionnage. Pourtant, ce que j’en avais vu me semblait tout à fait correct, et basé sur une idée pas inintéressante en soi ; mais comme je n’étais plus du tout dans le mood des jeux d’aventure, c’est surtout le côté « jeu d’aventure lambda » qui m’a frappé et m’a fait mettre mon visionnage de côté.
Bon, heureusement, mon appétence pour les jeux d’aventure a fini par revenir quelques mois plus tard ; et j’ai fini par redonner une chance au jeu.

Destination X est un jeu d’aventure diffusé par M6 à partir de la fin d’année 2023, adapté du jeu belge néerlandophone Bestemming X. Ce qui rappelle pas mal Pékin Express et Qui est la taupe ?, qui ont les mêmes origines… et puisque je parle de cette dernière émission, j’ai l’impression que Destination X est un peu en train de connaître le même destin.
En effet, pour rappel, Qui est la taupe ? est un programme qui n’avait fonctionné que très moyennement à son époque sur le grand public ; mais qui avait eu des retours très positifs de ses fans ; et, surtout, des scores sur ménagères très satisfaisants pour une chaîne comme M6, qui auraient pu laisser espérer une saison 2. Mais même sans que le diffuseur n’ait officiellement annoncé l’arrêt du programme, cette hypothétique saison n’aura jamais vu le jour.
Et j’ai envie de dire que c’est quasiment tout pareil pour Destination X : des audiences très moyennes mais plus satisfaisantes sur les ménagères, un accueil critique plus favorable, et un avenir relativement incertain. En fait, M6 a bien annoncé une saison 2, à la rentrée 2024 ; mais depuis, c’est silence radio à ce sujet. Certes, on n’est pas à l’abri d’une surprise, la saison 1 étant encore relativement fraîche, et des ajustements assez conséquents ayant été annoncés pour la seconde ; mais comme le programme n’a même pas été évoqué dans le dossier de presse de la rentrée 2025, pour l’instant ça ne laisse rien présager de bon…

Cela dit, il n’y a pas qu’au niveau de la programmation et de l’accueil critique que Destination X m’a rappelé QELT. En fait, ces deux jeux ont même des points communs que je n’aurais pas soupçonnés au premier abord… ce qui devrait donc être plutôt de bon augure, vu que j’avais très sincèrement apprécié QELT ? C’est ce que l’on va voir…
… mais juste avant, petite précision (devenue rituelle pour ce genre de jeu) sur les éventuels spoilers. J’ai écrit cette critique de sorte qu’elle puisse être lue par quelqu’un n’ayant pas vu le programme au préalable, et afin que son intérêt de visionnage reste maintenu ; donc il n’y aura pas de révélations majeures comme le nom du gagnant ou ce que les spectateurs sont censés trouver à chaque épisode. Toutefois, afin d’appuyer mes propos, je me devrai de donner quelques détails de temps à autre (en particulier sur les points perfectibles) qui peuvent divulgâcher des aspects plus mineurs, mais pour lesquels ça peut rester intéressant de les découvrir par soi-même.
Bref, je vous incite quand même à regarder le programme (ou au moins le premier épisode) avant de me lire ; mais si vous préférez lire la critique avant pour vous convaincre de regarder ou non, c’est possible aussi. Je préviendrai si je suis amené à faire un spoiler un peu plus important.

Le concept

Dix candidats se lancent dans un périple à travers l’Europe ; toutefois, ils voyagent à bord d’un autocar à deux étages nommé « X-Bus », qui a la particularité d’être totalement opaque (enfin, sauf la cabine conducteur, heureusement…), de sorte que les candidats ne puissent pas du tout savoir à quel endroit ils se trouvent, ni vers où ils vont.
Leur but pour chaque étape est de déterminer à quel endroit leur bus arrivera à l’issue de celle-ci, par le biais d’indices (plus ou moins subtils) qui leur seront dévoilés, ou qu’ils seront amenés à gagner en remportant différentes épreuves.
À la fin de l’étape, ils doivent placer sur une carte l’emplacement où ils pensent être ; et le candidat le plus éloigné du bon emplacement est éliminé.

Le bus est entièrement noir et entièrement opaque. Les candidats n’ont pas intérêt à être claustrophobes…

Un concept original, que j’aurai tout le loisir de détailler davantage un peu plus loin ; mais avant ça, voyons dans quelle catégorie je le place dans ma classification des jeux d’aventure.
Instinctivement, j’ai envie de le placer dans la catégorie des Pékin Express likes ; étant donné qu’on est sur un concept feuilletonnant, où les candidats sont mobiles, et où leur réussite dépend exclusivement de leurs performances, et non du relationnel ou de la stratégie envers les autres candidats comme c’est le cas des Koh-Lanta likes. Bon, en réalité, pas tout à fait, vu que ça joue quand même un peu (on y reviendra) ; mais ce n’est pas majoritairement défini par ça (c’est un peu comme les amulettes des candidats éliminés de Pékin Express, qui jouent sur le relationnel pour être obtenues ; mais plutôt en « second recours », vu que le moyen principal de les obtenir reste de gagner directement les étapes).
Toutefois, il y a quand même une petite touche de KL ; dans la mesure où, assez paradoxalement pour un concept basé sur le voyage et l’itinérance, on est en réalité sur un concept d' »enfermement ».

Par « enfermement », je désigne un concept où les candidats sont isolés du reste du monde et vivent en vase clos pendant la durée de leur aventure. Le terme vient principalement des télé-réalités façon Loft Story, où les candidats restent « enfermés » dans leur lieu de vie ; toutefois, je l’applique également aux jeux façon Koh-Lanta, dans la mesure où, même s’il n’y a pas d’enfermement physique, les candidats restent en vase clos.
Ce qui est également le cas pour Destination X, dans la mesure où les candidats passent la plupart de leur temps dans le bus, isolés du reste du monde ; quant au reste du temps, la production s’arrange pour qu’ils communiquent avec le reste du monde le moins possible.

Aussi, les quelques fois où les candidats sortent du bus, ils sont la plupart du temps équipés des « X-masques » (oui, on a beaucoup de X-machintrucs dans ce jeu, à tel point qu’on pourrait penser que le concept a été pondu par Rat Muské…) ; c’est-à-dire, des dispositifs permettant de masquer leur vision selon le bon vouloir de la production (et qui finissent par laisser de sales marques autour des yeux des candidats…).
Lorsque les candidats sortent du bus, c’est soit dans le cadre d’une épreuve, soit pour obtenir des indices supplémentaires, soit dans des circonstances plus spécifiques, soit… parce qu’ils sont éliminés. Mais toujours est-il que la production maintient un contrôle total de ce qu’ils ont la possibilité de voir ou non, et des informations qui leur seront communiquées.

La production vient de désactiver les X-masques des candidats, il faut se dépêcher pour voir le plus d’indices possible le temps qu’ils restent désactivés.

C’est d’ailleurs ce contrôle total qui rend le concept intéressant ; car les candidats n’ont réellement aucune idée des endroits où ils sont censés se rendre, hormis le fait qu’ils ne quittent pas les frontières européennes. Et le fait qu’on soit dans l’Union Européenne présente d’ailleurs plusieurs avantages à cet égard.
Premièrement : pas besoin de passeport, et encore moins de visa ; ce qui permet de ne rien spoiler. Oui, désolé Pékin Express, mais je peine à croire que les candidats n’ont réellement aucune idée de là où ils démarrent leur aventure en retirant leurs bandeaux ; vu qu’en raison de l’exotisme de la plupart des destinations, ils ont bien dû accomplir quelques formalités en amont…
Et secondement : l’Union Européenne est un terrain de jeu très propice à ce genre de concept de reconnaissance de lieux, en raison de la diversité des paysages traversés et de la richesse culturelle des pays qui la composent ; tout en restant assez familier pour les candidats et les spectateurs, qui auraient probablement eu plus de mal à identifier les lieux sur un autre continent.

C’est également un autre avantage de ce concept : son interactivité.
En effet, si les candidats ignorent où ils vont, c’est également le cas du public, qui ne le découvre que lorsque le candidat est éliminé (on reviendra d’ailleurs là-dessus, car c’est un aspect que j’aime bien).
Le spectateur est donc invité lui aussi à déterminer la destination, en disposant des mêmes indices que les candidats. C’est d’ailleurs l’un des points communs qu’a Destination X avec Qui est la Taupe ?, où là encore le spectateur était invité à enquêter en même temps que le casting.
Bon, personnellement, je ne suis pas spécialement très bon à ce jeu-là ; mais c’est encore pire quand on se fait mystifier par la production, qui prend un malin plaisir à brouiller les pistes (on y reviendra). Aussi, je n’ai pas poussé les investigations à fond, mais j’ai quand même un peu profité de cet aspect « enquête ».

En fin d’épisode, il faut parvenir à se localiser au plus près de la destination recherchée.

Bref. Tout ça, c’est bien beau ; mais concrètement, comment les candidats font-ils pour essayer de trouver l’emplacement où ils se trouvent ?

Les indices

Autre point commun avec QELT : les candidats ont des indices à leur disposition, sous des formes plus ou moins subtiles.
Mais là où ils pouvaient être assez anecdotiques dans QELT (d’une part car pas indispensables pour l’enquête, et d’autre part car un peu trop tordus…) ; dans Destination X, ils ont en revanche beaucoup plus d’importance, vu que c’est le seul moyen de connaître la destination.

Et ces indices sont de plusieurs natures, et sont trouvables.
On peut ainsi avoir des indices concernant directement la position géographique (comme un emplacement sur une carte muette, ou une distance par rapport à un point de repère donné) ; des paysages plus typiques ; ou encore des indicateurs culturels, typiques des régions traversées (comme la gastronomie par exemple).

Problème : comme les candidats passent la plupart du temps dans le bus, forcément ça limite les façons de se renseigner. Aussi, la production peut, de temps en temps, désopacifier les vitres du X-Bus ; mais évidemment, elle ne le fera jamais par hasard, et quand elle le fera, c’est parce qu’elle aura quelque chose à montrer. Donc autant dire que les candidats doivent à chaque fois savoir interpréter tout ce qu’ils voient par la vitre.

La vitre s’est désopacifiée à l’instant. Vite, repérer le plus de détails possibles avant qu’elle ne redevienne opaque !

Cependant, les candidats sont aussi amenés à sortir du bus assez régulièrement ; souvent dans le cadre d’une épreuve, mais aussi parfois pour des moments de vie, qui n’ont pas spécialement d’autre but (à part peut-être appuyer l’ambiance de groupe, on y reviendra).
Dans ces circonstances, on ne leur dira évidemment pas ce qu’ils sont censés comprendre comme des indices ou non ; car, bien sûr, ceux-ci ne sont pas servis sur un plateau d’argent, et c’est aux candidats (et aux spectateurs) de comprendre qu’ils en sont. Et de savoir aussi les interpréter…

Outre la sortie du bus pour pouvoir se restaurer, il y a des indices à repérer dans cette scène de déjeuner.

En effet, au bout d’un moment, on finit par mieux identifier les moments potentiels où récolter des indices ; néanmoins, il y a aussi des situations où c’est plus… inattendu.
À ce niveau-là, on peut notamment citer certaines épreuves. Vu que les candidats sont dans le rush de l’épreuve, ils ne prennent pas forcément le temps de glaner des indices potentiels disséminés ça et là ; et vu qu’on ne met de toute façon pas d’emphase dessus, il faut comprendre que c’en sont.
Par ailleurs, il y a aussi d’autres moments plus subtils où un indice se cache… et où, bien souvent, on ne s’en rend compte qu’en regardant l’after, qui explique ce qu’on était censé pouvoir déduire en se torturant l’esprit durant le visionnage.

C’est une épreuve durant laquelle il faut résoudre l’énigme donnée, pour obtenir un avantage pour la suite de l’épisode juste après ; mais elle cache aussi un indice sur la destination du jour !
C’est d’ailleurs un mini-spoiler de ma part, car l’émission ne le signale pas du tout, et c’est en regardant l’after que je l’ai compris. Mais bon, encore faut-il savoir interpréter la façon dont l’indice est présent…

Toutefois, tous ces indices ne sont pas forcément fiables ; car la production adore glisser des fausses pistes un peu partout, pour leur faire croire qu’ils sont à un autre endroit.
Par exemple, en désopacifiant les fenêtres, elle peut laisser les candidats observer quelque chose… qu’elle a elle-même installé pour les embrouiller, et qui n’était donc pas du tout présent dans le paysage avant l’arrivée du bus. Et autant dire qu’à ce niveau-là, elle peut être très, très, TRÈS créative et perfectionniste pour étayer ces fausses pistes ! Ça me démange d’ailleurs pas mal de citer un ou deux exemples de jusqu’où la production était prête à aller pour rendre les candidats plus confus ; mais ça gâcherait un peu la surprise si vous n’avez pas vu les épisodes en question.
En règle générale, on a néanmoins des détails qui trahissent ces faux indices… du moins, à condition de les comprendre ; d’autant plus que certains de ces détails nécessitent parfois des connaissances assez pointues pour être identifiés. Ainsi, à un moment, pour deviner que la production était en train de faire une mise en scène pour induire les candidats en erreur, il fallait identifier le cri d’un manchot qu’elle avait enregistré et diffusé en dehors du bus, et qui n’avait rien à faire là en vrai vu que le bus ne va clairement pas jusque dans l’hémisphère Sud. Ah ben oui, c’était évident, et je pense d’ailleurs que tout le monde est capable d’identifier aisément n’importe quel cri d’oiseau…
Bon, je me moque un peu ; mais en vrai, je reconnais que c’était plutôt amusant d’avoir été mystifié par ce genre de subterfuge, qui montre jusqu’à quel point la production peut aller pour manipuler le ressenti des candidats et du public.

Cependant, ces détails censés trahir les faux indices ne sont pas toujours présents ; et c’est là que ça peut être assez discutable… même si, d’une part, ça arrive tout de même assez rarement ; et que, d’autre part, il y a un moyen d’obtenir des indices 100% fiables.
Et ce moyen, c’est de remporter des épreuves ; ce dont on va parler tout de suite.

Les épreuves

Alors… ça va être un peu difficile de faire une description à la fois globale et précise de cet aspect-là.

En effet, pas mal de jeux d’aventure définissent tout ou partie de leur identité sur leurs épreuves, avec plusieurs façons possibles de le faire (qui peuvent être cumulées) :

  • Une forme identifiable et récurrente, comme les épreuves de Cash Island ou de Fort Boyard (enfin, sauf quand la production n’en a rien à foutre et assume d’en faire un fourre-tout absolu…) ;
  • Une façon de jouer sur des qualités précises, comme les épreuves orientées réflexion du Maître du jeu, ou mémoire et observation de Murder party au musée ;
  • Une ambiance jouant avec les spécificités locales, comme ont pu le faire Pékin Express ou Amazing Race ;
  • Une façon de ponctuer les épisodes de façon spécifique, comme les épreuves de confort et d’immunité de Koh-Lanta, ou les épreuves d’immunité et sprints finaux de Pékin Express ;
  • Un enjeu caractéristique propre au jeu, comme les épreuves de Qui est la Taupe, qui peuvent être sabotées et qui servent à déterminer les montants des cagnottes.

En revanche, dans Destination X, je dirais que les épreuves ne s’inscrivent généralement pas dans ces catégories, tant le jeu peut se montrer souple à ce niveau-là ; à tel point que c’est l’un des rares jeux d’aventure pour lesquels je considère que les épreuves ne contribuent pas très clairement à son identité.
Et pour ça, on va reprendre la liste ci-dessus point par point.

Au niveau de la forme, c’est variable. On a surtout des épreuves individuelles avec un ou plusieurs gagnants, ainsi que des épreuves où deux (voire trois) équipes s’affrontent ; et pour lesquelles les règles restent spécifiques à quasiment chaque épreuve.

Au niveau des qualités requises, c’est là encore très varié ; et certaines épreuves aiment également jouer sur plusieurs qualités différentes (observation, physique, endurance, coordination, mémoire, culture générale…). Ce qui est plutôt un bon point pour moi.

Par exemple, dans cette épreuve en deux parties, il faut d’abord démêler des câbles pour pouvoir passer à la suite…
… qui consiste en une épreuve d’adresse et de patience (il faut faire coulisser un anneau sans toucher le support).

Par rapport à l’ambiance jouant avec les pays traversés… ben, là, on est sur un jeu qui ne peut pas vraiment se le permettre, car ça grillerait un peu trop facilement la destination.
Tout au plus, le lieu dans lequel se déroule l’épreuve peut constituer un indice, ou éventuellement une fausse piste. Et encore, pour les épreuves qui se déroulent à l’extérieur ; car certaines prennent place directement dans le X-Bus.

Au niveau de la ponctuation, on a généralement deux ou trois épreuves par épisode ; mais dont les moments d’apparition ne sont pas forcément gravés dans le marbre, même si on a généralement une épreuve par tiers d’épisode. En outre, comme leurs enjeux peuvent varier selon l’épisode, ça n’aide pas à trop à contribuer à ça non plus.

Ce qui m’amène aux enjeux : à ce niveau-là, je reconnais que ceux-ci consistent majoritairement en l’obtention d’indices pour aider à se repérer ; ou à toute autre façon de le faire, comme avoir l’occasion de regarder un paysage pendant quelques minutes, bénéficier de la loge panoramique du X-Bus, ou obtenir l’aide d’une tierce personne de différentes façons là encore.
Toutefois, ce n’est pas leur seul type d’enjeu. C’est celui de la plupart des épreuves ; mais on a également d’autres épreuves, qui ont des enjeux plus stratégiques (comme composer les équipes pour l’épreuve suivante), qui servent à éviter d’être pénalisé lors de l’élaboration du classement par distance (qui n’intervient d’ailleurs pas toujours en fin d’épisode) ; voire qui, plus rarement, sont quasiment éliminatoires. On en parlera dans le paragraphe suivant.

Ici, les candidats ont pu bénéficier en récompense de l’épreuve qui a précédé d’un accès à la loge panoramique du X-Bus, qui permet d’observer un peu mieux le paysage.

En fait, tout ça pour dire que, d’un point de vue vraiment global, c’est assez difficile pour moi de définir une spécificité quelconque des épreuves de Destination X ; et que je serais limite plus tenté de parler des épreuves une par une. Ce que je ne ferai pas, car ce serait trop long ; mais je reviendrai un peu plus loin sur quelques épreuves qui m’ont un peu marqué à ce niveau-là.

En attendant, il y a tout de même deux aspects un peu plus spécifiques, qui peuvent d’une certaine façon caractériser les épreuves de Destination X ; même si pas autant que d’autres jeux d’aventure pour moi.

Premièrement, il y a tout de même un facteur commun qui concerne la plupart des épreuves : l’observation, en tant qu’enjeu plus secondaire.
En effet, on a des indices partout ; même si certains peuvent faire office de fausses pistes.
Pour les épreuves en dehors du X-Bus notamment, les candidats peuvent essayer d’identifier le paysage dans lequel l’épreuve se déroule ; et on dispose souvent des éléments censés évoquer la destination dans le décor, si ça peut s’y prêter. Même si, généralement, le jeu s’arrange pour que les candidats ne puissent les voir que quelques secondes, ou ne pensent pas sur le coup que ça peut être des indices potentiels.
Mais on a également des indices encore plus subtils, qui nécessitent de faire un peu de décryptage ; et qui peuvent s’appliquer à beaucoup d’épreuves, y compris celles dans le bus. Ainsi, dans un épisode, l’une des épreuves dans le bus avait pour enjeu principal d’obtenir un avantage stratégique ; mais avait comme enjeu caché la possibilité de trouver le nom de la ville d’arrivée, si on retournait les éléments de l’épreuve dans tous les sens.

Et secondement, on a un point plus mécanique… qui se caractérise plutôt par l’absence totale d’un aspect qu’on retrouve dans beaucoup de jeux d’aventure feuilletonnants de ce genre.
En effet, si les enjeux des épreuves de Destination X peuvent être assez variés ; en revanche, il n’y aura jamais d’épreuve dont l’enjeu (ou l’un des enjeux) sera une immunité. Là où c’est courant dans des Koh-Lanta, Pékin Express, Les Traîtres, QELT et j’en passe ; dans Destination X, il n’est jamais possible pour les candidats de garantir sa place dans l’épisode suivant (enfin, à une exception près, j’y reviendrai). Tout au plus, certaines épreuves ont pour enjeu des indices particulièrement parlants pour déduire la destination du jour de façon précise (à tel point qu’il faudrait le vouloir pour se faire éliminer) ; mais à tout moment, les candidats peuvent se trouver sur la sellette, rendant d’autant plus primordiale cette capacité à pouvoir se localiser.
Bon, c’est plus un état de fait qu’autre chose. D’un côté, ça aurait pu fournir une ponctuation identifiable au sein de chaque épisode ; mais de l’autre, c’est loin d’être indispensable, et ça permet aussi de différencier un peu ce format d’un Pékin Express ou équivalent.


Parlons maintenant un peu plus précisément de certaines épreuves qui m’ont un peu plus marqué, en positif comme en négatif.
En négatif, j’ai noté une mini-récurrence d’un certain type d’épreuve dans les trois premiers épisodes : les épreuves que j’aime à appeler « comparaison de choux et de carottes ». Ce sont des épreuves où les candidats sont séparés en deux équipes ; mais ces deux équipes font chacune quelque chose de différent. Ça peut être quelque chose qui pénalisera l’équipe adverse pendant sa progression, ou bien juste faire les actions le plus rapidement possible.
Personnellement, je ne suis pas fan de ce genre d’épreuve. Dans le cas où le but d’une équipe est de pénaliser l’autre (sans que ça ne puisse être réciproque), cette dernière ne peut rien faire, et ce n’est donc pas sa faute si elle échoue ; et dans le cas où les deux équipes font juste des actions totalement différentes, ça demande un travail d’équilibrage assez important pour s’assurer qu’une épreuve ne soit pas particulièrement plus simple ou difficile que l’autre (à moins d’y introduire une dimension stratégique comme dans Cash Island, où le Maître du jeu peut modeler quasiment à sa guise les résultats des différentes épreuves).
Aussi, ça m’a soulagé que ce genre d’épreuve ait disparu à partir du quatrième épisode. Certes, ça aurait pu définir une partie de l’identité mécanique du jeu si ça avait été récurrent, façon Les intercepteurs ; mais je trouve quand même que ça apporte un peu plus d’inconvénients que d’avantages.

Pendant qu’une partie de l’équipe doit faire un parcours en rafting le plus rapidement possible…
… l’autre doit associer les drapeaux aux pays correspondants ; mais sans se tromper, car une mauvaise validation entraîne une pénalité de quelques minutes.

Positivement, en revanche, je pourrais noter… quasiment toutes les autres épreuves, qui font appel à des qualités diverses, qui m’ont semblé assez équilibrées, et tout. Mais je vais en citer quelques-unes en particulier ; même si, pour le moment, je n’en détaillerai qu’une seule, les deux autres (qui jouent davantage sur les règles de l’épisode) attendront le paragraphe suivant.

Bref, l’épreuve qui m’a semblé la plus originale du lot, c’est une épreuve dans laquelle les candidats ont dû s’infiltrer dans une réception, où étaient conviés certains de leurs proches parmi une seizaine d’invités ; et le but pour chaque candidat était de démasquer les proches des autres, tout en évitant de se faire démasquer. Ce qui devient potentiellement plus difficile lorsque tout le monde est amené à faire des activités collectives, comme une leçon de danse. Les candidats dont le proche n’a pas été démasqué ont alors la possibilité de lui poser deux questions, afin d’obtenir un peu plus de précisions sur leur localisation actuelle.
C’est assez original, dans la mesure où ce genre d’épreuve n’a rien de physique, et ne joue pas sur des qualités de réflexion particulières. L’observation reste la plus présente (ce qui colle bien au thème global du jeu) ; mais c’est un type d’observation qu’on ne voit pas trop dans les autres jeux, puisqu’on demande de détecter des comportements affectifs.
Et puis surtout, c’est une façon maligne d’intégrer les proches des candidats dans une mécanique de jeu. Beaucoup plus que de les faire venir à l’autre bout du monde pour servir de trophée, à l’issue d’une épreuve dégueulasse où les gagnants doivent casser la flèche des perdants qu’ils désignent sous les yeux de leurs proches pour générer du drama de façon dégueulasse, n’est-ce pas Koh-Lanta ?! (désolé, j’avais un coup de gueule à faire à ce sujet depuis longtemps, et c’était l’occasion idéale)

Je vous avoue que ça m’a même fait bien rire de voir les candidats un peu mal à l’aise durant la leçon de danse. Désolé, c’était pas bien de ma part de me moquer (surtout quand je ne suis pas le mieux placé pour ça, vu que ça m’a valu un bêtisier…).

Les variations de structure épisodique

Typiquement, la structure d’un épisode de Destination X, c’est le bus qui circule à travers l’Europe, quelques épreuves pour ponctuer le trajet et remporter des indices sur la destination du jour, et l’élimination du candidat le plus éloigné à la fin.
Cela dit, ça ne concerne finalement qu’une petite moitié des épisodes (à quelques détails près) ; les autres ayant des variations de structure plus ou moins notables, qu’on va détailler ici.


Commençons par l’épisode 3… qui présente pour moi la variation que j’ai la plus détestée dans cette saison.
L’épisode débute par la découverte d’un onzième candidat (qui avait obtenu les meilleurs résultats lors des phases de casting) ; et s’ensuit une épreuve où il est confronté au reste de l’équipe, avec comme enjeu son intégration définitive dans le jeu. Au préalable, deux candidats qui ont gagné un mini-quiz peuvent décider de collaborer avec ce onzième venu ou non, en sabotant plus ou moins subtilement l’épreuve en question (nouveau point commun avec QELT détecté !). L’intérêt est que ce onzième candidat a déjà une idée plus précise de là où ils se trouvent, ce qui aidera donc les saboteurs à trouver la destination du jour.

Par où je commence ? Déjà, l’intégration d’un candidat en cours de route, ça fait un peu cliché, je trouve. Autant je peux accepter quand c’est pour compenser un abandon vers le début de jeu (comme ça arrive parfois dans Koh-Lanta ou Pékin Express) ; autant quand c’est pour créer ce genre de rebondissement, je trouve ça juste grossier…
Ensuite… bon, c’est là que je vais être obligé de spoiler un ou deux résultats, donc sautez au paragraphe suivant (après la prochaine capture d’écran) si vous ne voulez rien savoir ; même si, personnellement, j’ai trouvé ça un peu téléphoné, donc ça ne devrait pas vous gâcher grand-chose…

Bref. L’épreuve en question était plus ou moins taillée sur mesure pour ce onzième candidat (qui était d’ailleurs une candidate), qui devait faire un mini-trail le plus rapidement possible (la candidate ayant une excellente capacité physique), pendant que le reste de l’équipe devait faire une épreuve d’endurance en portant des seaux pendant 30 minutes, chaque candidat jetant l’éponge donnant 3 minutes de répit pour la course de l’autre candidate.
Outre le fait qu’on avait encore une épreuve de comparaison de choux et de carottes avec les problèmes que ça implique (et cette épreuve les a d’ailleurs plutôt bien soulignés), j’ai quand même vraiment eu l’impression que le but était bel et bien d’intégrer la candidate in fine… pourquoi faire une épreuve qui semblait taillée sur mesure, sinon… et, oui, cette candidate aurait pu la perdre si aucun membre de l’équipe adverse n’avait failli ; mais, honnêtement, la mise en scène donnait vraiment l’impression que le résultat allait être prévisible, et que la victoire de cette 11e candidate, sans être triviale non plus, allait être acquise.
D’ailleurs, si elle avait échoué, tout ce passage aurait plus sonné comme une parenthèse dispensable qu’autre chose…

Et enfin, ça casse légèrement l’un des points forts du programme pour moi, qui est le côté feel good du casting (j’y reviendrai). Bon, le problème ne vient pas de la 11e candidate en soi ; mais plus du fait qu’en n’ayant pas intégré l’aventure dès le départ, elle a eu plus de mal à s’intégrer au reste du casting, et ça s’est ressenti.
Ça s’est aussi ressenti dans le fait qu’en intégrant plus tardivement les codes du jeu, elle n’a finalement pas été avantagée, même en ayant pu sauter deux épisodes ; et au final, elle aura été éliminée assez rapidement. Et maintenant que j’y pense, ça l’aurait même sacrément handicapée pour l’une des épreuves de la finale, en n’ayant pas eu connaissance de ce qu’il s’est passé dans les deux premiers épisodes…

Après, je reconnais que cette règle ne sortait pas totalement de nulle part non plus ; vu qu’à la base, l’intégration de cette candidate était censée donner un avantage à ses complices pour mieux localiser la destination du jour (vu qu’elle connaissait l’emplacement où elle avait été déposée en début d’épisode). Mais vu tous les inconvénients que ça aura finalement apporté, je pense qu’on aurait finalement pu s’en passer.

À gauche : les candidats qui doivent résister le plus longtemps possible ; à droite, la candidate qui jouait son intégration.

Fin du spoiler, passons à la suite.

L’épisode 4 présente plusieurs particularités.
Pour commencer : il n’y a pas eu un candidat éliminé, mais deux. Le premier à l’issue de la première moitié de l’épisode ; et le second à la fin de celui-ci.
En fait, la première moitié de l’épisode consistait en un épisode « condensé », avec une seule épreuve, quelques indices à relever, et une élimination peu de temps après celle-ci. Ce ne sera d’ailleurs pas la seule fois que ça arrivera, vu que les épisodes 5 et 7 commenceront aussi (à peu près) de cette façon-là.
Et personnellement, j’ai un peu de mal avec ça. Là encore, le fait d’avoir une élimination prématurée parce qu’on avait envie de changer la structure de l’épisode sans crier gare, je trouve que c’est une ficelle mécanique qui manque un peu de subtilité. Ça passe mieux quand c’est dans les derniers épisodes, pour marquer une augmentation de la difficulté, je trouve.

Ensuite, durant la seconde partie de l’épisode, les candidats n’étaient pas dans le X-Bus ; et, surtout, ils savaient exceptionnellement dans quelle ville ils se trouvaient. En fait, leur but était juste de profiter d’une demi-journée de libre, de façon plus détendue…
… sauf qu’à l’issue de celle-ci, ils ont dû se localiser plus précisément dans la ville ; donc s’ils n’étaient pas sur leurs gardes, ils risquaient l’élimination ! En effet, le jeu n’était pas complètement mis en pause.
Ça, pour le coup, c’est une variation de structure que j’apprécie davantage, et qui vient casser un peu la monotonie de la structure habituelle. Même si, en cas de saison 2, avec des candidats plus avertis, l’effet de surprise risque de moins bien fonctionner…

Et enfin, pour les deux désignations d’emplacement de cet épisode, les candidats pouvaient écoper de pénalités, éloignant le point qu’ils ont désigné d’une certaine distance.
Pour la première moitié, c’était suite à un dilemme où les candidats devaient choisir entre voir une vidéo de leurs proches (oui, on a aussi ce cliché-là… heureusement qu’il y a eu l’épreuve dédiée aux proches dont j’ai parlé plus haut pour compenser) et pénaliser le candidat de leur choix ; la pénalité permettant d’éloigner le point placé de 10 km. Quant à la seconde moitié, c’était l’enjeu d’une épreuve en équipes, où chaque erreur éloignait le point des candidats de 100 mètres.
C’est une subtilité mécanique qui joue sur le concept du jeu, et qui s’y intègre très bien ; aussi, ça m’étonne un peu que l’épisode 4 ait été le seul à jouer là-dessus. Pour le coup, je trouve que ça aurait pu définir un modèle d’épreuve récurrente, dont le but aurait été d’éviter des pénalités de distance.

Dans cette épreuve, les candidats ont dû visualiser et mémoriser des masques sur leur parcours, pour pouvoir les identifier à la fin…
… mais là, manque de chance, à cause d’un masque mal identifié, l’équipe qui l’a mal choisi écope d’une pénalité de 100 mètres, éloignant d’autant le point qu’ils ont placé sur la carte au préalable.

L’épisode 5 démarre lui aussi par une élimination inopinée ; mais à l’issue d’une épreuve un peu particulière.
Cette épreuve était un parcours du combattant, mêlant plusieurs qualités pour la réussir ; et dont le candidat arrivé en dernier devait affronter l’un des autres candidats (désigné par celui arrivé en premier) pour placer sa localisation estimée peu de temps après, entraînant l’élimination du candidat le plus éloigné. Au passage, c’était le seul moment de toute la saison où un candidat pouvait se faire immuniser, en remportant l’épreuve en question (les autres candidats pouvant potentiellement être envoyés au duel de localisation).
À l’instar du début de l’épisode 4, j’ai trouvé que c’était mis en place d’une façon un peu expéditive, les candidats ayant disposé d’encore moins d’indices avant que l’épreuve ne démarre, et donnant beaucoup d’importance à l’épreuve ; toutefois, il y a un détail qui m’a plu dans celle-ci.
En effet, durant l’épreuve, les candidats avaient également la possibilité d’aller consulter des indices sur leur localisation, disposés plus loin du parcours. Ce qui pouvait donc constituer un aspect stratégique, entre choisir de réussir l’épreuve le plus vite possible (mais sans garantie de ne pas être envoyé à la localisation si on n’arrive pas premier) ; ou perdre du temps à aller voir les indices, quitte à arriver potentiellement dernier, mais en ayant une idée plus précise de la localisation pour éviter l’élimination.
Bref, l’idée était intéressante.

L’épreuve se déroule au premier plan ; mais en arrière-plan, on peut observer des grands panneaux, très éloignés, contenant des indices sur la localisation. Vaut-il mieux se concentrer sur l’épreuve pour maximiser ses chances de la gagner ; ou perdre du temps à aller consulter les indices, pour minimiser le risque d’élimination potentielle ?

Et enfin, on a l’épisode final (le septième), qui démarre encore une fois par l’élimination d’un candidat à mi-épisode, après une épreuve et un ou deux indices rapides, et le dernier endroit à localiser en pointant sur une carte.
Puis les deux finalistes prennent l’avion pour la fameuse Destination X ; et c’est ainsi que démarre le grand final de la saison. Grand final qui abandonne un peu la spécificité du programme ; celui-ci me rappelant plutôt les finales de Pékin Express, vu qu’on est sur une forme de rallye urbain avec des épreuves qui s’enchaînent. Mais qui a tout de même ses spécificités, les deux finalistes étant guidés à distance par le partenaire de leur choix (parmi les candidats éliminés dans les émissions précédentes), et le but de ce rallye étant d’obtenir les coordonnées GPS de l’emplacement où les attend l’animateur.

Bon, j’ai quand même un regret par rapport à cette Destination X. En effet, concrètement, les candidats n’ont absolument pas eu besoin de la deviner, à aucun moment du jeu ; que ce soit pour assurer leur place pour ce grand final, ou ne serait-ce que pour obtenir un avantage pour celui-ci. Ce qui est un peu un comble, compte tenu du concept de base du jeu… et pourtant, la production s’est quand même décarcassée à disséminer des indices concernant cette fameuse destination, dans chaque épisode !
Mais par conséquent, ces indices ne servent qu’aux spectateurs, pour qu’ils puissent jouer de leur côté. Et encore, à condition de détecter et de comprendre ces indices ; vu qu’une fois n’est pas coutume, il faut déjà comprendre qu’ils en sont, et être particulièrement attentif à chaque détail de chaque plan montré dans chaque épisode… bref, si vous avez vraiment pu déterminer cette Destination X grâce à eux, ou que vous connaissez quelqu’un qui a réussi à le faire, faites-moi signe, parce que ça m’étonnerait grandement que quelqu’un se soit amusé à le faire.

Nonobstant, ce grand final arrivait à tenir ses promesses, avec ce rallye qui entretient bien le suspense, tout en faisant des clins d’œil aux épisodes passés.

C’est aussi l’occasion de faire un melting pot des différentes épreuves des épisodes précédents… et pour le coup, la production a été vraiment sadique de faire refaire celle-là aux finalistes en particulier…

Le casting et la stratégie

Encore un point qui fait écho à QELT chez moi : les candidats.
Bon, ici, tout le monde est sur un pied d’égalité (à l’exception de cette histoire de 11e candidat, sur laquelle je ne reviendrai pas…), et personne ne joue de double jeu pendant toute la durée du programme.
Ce qui n’empêche toutefois pas le jeu d’inclure des questions de confiance et de stratégie auprès des candidats.

En effet, les candidats disposent d’un volume d’informations commun (notamment les indices – et fausses pistes éventuelles – accessibles à tous) ; mais aussi d’informations qui leur sont plus exclusives, en particulier lors de leurs victoires d’épreuves, qui leur confèrent des avantages plus spécifiques.
Avantages dont ils peuvent décider de parler avec les autres ou non ; en particulier ceux envers lesquels ils ont le plus confiance ou envie de les impliquer stratégiquement.
On a également des épreuves dont l’enjeu ou la mise en scène fait que seule une partie de l’équipe gagnante peut disposer des indices ; ce qui donne là encore de l’importance à cet aspect-là.

Dans un sens, on aurait pu craindre que cet aspect stratégique puisse rendre l’ambiance du programme un peu pesante, à l’instar d’un Koh-Lanta (avec lequel Destination X partage le côté « vase clos », pour rappel) ; mais à l’instar de QELT, ce n’est pas le cas. En fait, c’est même l’inverse : on a un côté très « feel good » avec ce casting.
Bon, j’imagine que les profils des candidats ont dû être choisis dans cette optique ; mais, d’un autre côté, c’était clairement le meilleur parti à prendre.

En fait, la raison est toute simple : comme les candidats sont confinés dans le bus 90% du temps, quasiment sans contact avec le monde extérieur, ça serait devenu certainement invivable pour eux avec un casting stéréotypé façon télé-réalité des années 2000 ; et, de fait, désagréable à suivre pour le spectateur par la même occasion.
Par conséquent, on a des candidats qui sont joueurs et (plus ou moins) stratèges ; mais qui sont pleinement conscients de l’aspect « jeu », qui sont ouverts, et qui partagent beaucoup de moments « détente » avec tout le monde. On nous montre d’ailleurs plusieurs scènes de vie entre eux (que ce soit dans le bus, ou lors des quelques fois où ils en sortent), qui appuient cette alchimie de groupe ; et ce, aussi bien dans les afters que dans l’émission principale.
Et c’est peut-être le jeu feuilletonnant où j’ai le plus partagé le déchirement des candidats, à chaque fois que l’un d’entre eux était éliminé ; car cette ambiance de groupe faisait vraiment plaisir à voir. Je n’avais même pas spécialement de favori dont l’élimination aurait suscité une petite tristesse de ma part ; c’était tout simplement le fait de voir un membre du groupe éliminé à chaque fois qui a joué sur ma corde sensible.

Et à ce sujet d’ailleurs, je dois dire que la mise en scène des éliminations est très efficace.
Après que les candidats ont validé leur emplacement, ils sont appelés un à un devant la porte d’entrée du bus, avec leur valise ; et doivent appuyer sur le bouton d’ouverture, qui s’allume. S’il s’éteint au bout de quelques secondes, ça veut dire que le candidat continue l’aventure ; mais si la porte s’ouvre, ça veut dire qu’il était le plus éloigné de l’emplacement actuel, et qu’il doit donc sortir du bus. Une fois sorti, il découvre alors l’emplacement où il se trouve ; et le spectateur aussi, par la même occasion. L’émission se termine alors sur cette image du candidat laissé dehors, avec le nom de la ville (ou du lieu notable, si ce n’est pas en ville) et du pays.
On termine ainsi l’épisode sur une note douce-amère ; où on (i.e. le spectateur et le candidat) est à la fois triste de voir l’aventure se terminer… mais aussi un sentiment de satisfaction en découvrant la destination, où on se dit « Ah ben voilà, en fait c’était ici qu’on se trouvait ».
Ce qui donne pas mal de panache à la fin de chaque épisode (ou du moins, les épisodes où c’est le cas, certains comme l’épisode 4 ayant dérogé à cette mise en scène) ; et l’envie d’enchaîner sur l’after, pour en savoir plus.

S’ouvrira ? S’ouvrira pas ?

Quelques pensées vagabondes avant de conclure

À l’animation, on n’a curieusement pas Stéphane Rotenberg (qui était quasi-automatiquement dégainé par M6 pour ce genre de concept) ; mais Philippe Bas. Bon, dans un sens, ça reste quand même du M6 tout craché ; vu qu’ils ont embauché un profil qui n’avait à la base rien à voir avec l’animation TV, celui-ci étant acteur, et Destination X étant sa première (et pour l’instant seule) expérience en tant qu’animateur.
Mais bon, il s’en sort bien ; et c’est même assez rafraîchissant d’avoir un autre style d’animation que celui qu’on finissait par un peu trop connaître sur M6. Sa voix est d’ailleurs très caractéristique.
Rien de très notable sinon ; mis à part le fait que la quasi-totalité de ses interactions avec les candidats se font à distance, par haut-parleur ou écran interposé. En effet, depuis le début, il se trouve au niveau de la destination finale ; et le fait de le rejoindre en chair et en os est donc l’objectif ultime des candidats (ah, et l’heureux gagnant remporte 50 000 € aussi. Détail…). Quant à ses autres apparitions à l’écran, elles font l’objet de diverses mises en scène ; pour la plupart assez random, mais qui font aussi parfois office d’indices.

Oui, vu comme ça, on pourrait croire que Philippe Bas était l’invité de Tous en cuisine, et qu’on allait enchaîner avec un plan de Cyril Lignac juste après…

L’aspect « aventure » est bien présent, notamment à travers certaines épreuves un peu plus physiques ou visuellement impressionnantes ; toutefois, il n’est pas particulièrement mis en avant par la mise en scène.
Par exemple, alors que l’une des épreuves implique de sauter en parachute, le montage n’insistera pas une seule seconde sur les appréhensions des candidats ; alors qu’il y a tout de même de quoi être impressionné (et qu’un jeu comme Amazing Race aura mis plus d’emphase dessus). Tout au plus, on l’évoquera dans l’after.
En fait, à ce niveau-là, c’est surtout le côté « enfermement » qui est mis en avant ; et qui, mine de rien, est très probablement l’aspect qui demande le plus de sang-froid et de maîtrise psychologique aux candidats. En effet, vu qu’ils sont quasi-totalement désorientés pendant plusieurs jours, et qu’ils passent le plus clair de leur temps dans un bus aux vitres opaques, ça doit être l’un des jeux les plus difficiles à ce niveau-là.

Ouaip, quelques candidats sont amenés à sauter en parachute ; mais on n’insiste pas une seule seconde sur leurs appréhensions potentielles. De toute façon, ce n’est pas le but ici ; vu qu’en réalité, leur objectif est surtout de profiter du paysage vu du dessus (enfin, si le reste de l’équipe ne les en empêche pas, ceux-ci portant leurs X-masques).

La saison compte 7 épisodes, qui durent entre 1h30 et 1h45. C’est une durée relativement raisonnable ; mais, comme pour QELT, je n’aurais pas été contre 10 à 15 minutes de moins par épisode, car j’ai trouvé le rythme assez perfectible, avec quelques moments de mou ça et là.
Même si, d’un autre côté, je peux comprendre qu’on puisse avoir un rythme moins soutenu, pour appuyer les moments de groupe, ou inciter davantage le public à regarder attentivement les différents plans pour insister sur les indices potentiels et pouvoir jouer de son côté. Ça peut être un peu ennuyeux pour ceux qui préfèrent ne pas pousser l’enquête jusqu’au bout, mais ça reste quand même supportable pour cette catégorie du public.

Enfin, pour revenir rapidement sur les afters : outre les explications des indices et des fausses pistes, on a également des images inédites et des retours sur les parcours des candidats éliminés (plutôt classique pour des afters, donc) ; et aussi les classements complets des candidats du plus près au plus éloigné, montrant ainsi le point qu’ils ont sélectionné à l’issue de chaque étape. À mon sens, c’est quelque chose qui aurait plutôt dû être proposé dans l’émission principale que dans l’after ; mais d’un autre côté, je reconnais que ça aurait été un peu difficile à caser sans casser le suspense de l’élimination et de la révélation de la destination à la dernière minute.
Toutefois, on a également un expert en géolocalisation qui se prête au jeu (et qui a été la « récompense » d’une épreuve dans l’épisode 3), avec des extraits d’une seconde proposés par la production ; ce qui permet de voir ses talents en la matière. Et aussi de mettre en avant cette discipline, pour ceux qui ne la connaissaient pas.

Au préalable, l’expert en géolocalisation a vu une image fournie par la production, pour pouvoir en déduire l’emplacement potentiel.

Total : 15,5/20

Dans un sens, même si Destination X n’est pas mon jeu d’aventure préféré (en raison de quelques défauts plus ou moins grossiers, dont j’ai parlé dans cette critique), il est quand même un concurrent sérieux pour l’être ; et pour cause, il dispose de beaucoup de qualités dont je suis très admiratif.
Malgré une structure de jeu d’aventure assez classique, le concept de géolocalisation proposé est original, et très bien exploité ; le casting est très attachant ; et, surtout, on a un souci du détail remarquable au niveau de la production, pour contrôler le ressenti des candidats et du public, au niveau des indices donnés et de la mise en scène. On sent le côté investi et passionné pour faire un produit final dont la production puisse sincèrement être fière ; et pour ça, ce programme mérite tout mon respect, ainsi qu’une découverte pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de le regarder. Même si je ne suis véritablement rentré dedans qu’au bout de quelques épisodes (le temps que la formule s’affine), ça en valait très clairement la peine.

De fait, c’est évidemment regrettable que cette saison 1 soit toujours orpheline… même si je reconnais que celle-ci jouait pas mal sur l’effet de surprise et de découverte. Mine de rien, il n’y a certes eu « que » 7 épisodes dans cette saison ; mais quand même déjà pas mal de surprises, qui, à mon sens, ne fonctionneraient plus forcément aussi bien pour une saison 2, avec des spectateurs et des candidats qui sauraient désormais un peu plus à quoi s’attendre.
Cependant, au vu des idées mises en place, j’aurais eu confiance envers la production pour continuer à nous surprendre ; donc qui sait, peut-être que si cette saison 2 voit enfin le jour, on pourra profiter à la fois d’une structure de jeu un peu plus rôdée, qui consoliderait les bases de cette saison 1, tout en apportant son lot de nouveautés susceptibles de nous étonner.

Notamment, cette mise en scène à l’aéroport du Castellet dans le premier épisode ne ferait plus le même effet…

Mais bon, imaginez si, comme le jeu de la prochaine fois, Destination X avait dû perdurer pendant une bonne cinquantaine d’années… il aurait fallu énormément d’imagination, pas vrai ?
(pour la transition, c’était ça ou « Bon, maintenant qu’on a parlé du X, on va rajouter 25 lettres et 10 chiffres pour la prochaine fois »… à vous de choisir celle que vous préférez)

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

Cet article a 2 commentaires

  1. Style Fire

    Destination X est clairement mon coup de cœur de la décennie 2020 tout type de jeu confondu. C’est un jeu qui réussit quasiment tout ce qu’il fait : il arrive à développer une ambiance très particulière (entre paranoïa liée au dispositif et bonne humeur du casting) qu’on ne retrouve pas ailleurs, l’effet de surprise est très bien maitrisé et surtout, ayant pu suivre le jeu en direct, le fait de pouvoir faire des recherches de son côté en même temps que les candidats et de placer son X sur une carte interactive est ce qui a achevé de me convaincre. C’est pour l’instant le jeu d’aventure le plus interactif et immersif que je connaisse et pour ma part, je trouve que c’est une belle prouesse.

    1. garsiminium

      Merci pour le commentaire ^^
      Je n’avais pas suivi en direct, mais j’avais réussi à ne pas me faire spoiler, donc j’ai aussi pu profiter de la recherche de mon côté… mais personnellement, je n’ai pas été très doué, je pense que j’ai dû en trouver quasiment aucune ^^’ cela dit, ça ne m’a pas empêché de profiter.

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