Aujourd’hui, on va aborder ce que je considérerais comme un « sous-genre » des jeux d’aventure à la Koh-Lanta : les jeux de « survie » impliquant des éliminations régulières, mais avec une dimension de sabotage. Comprendre par là que les candidats doivent jouer en équipe et rester unis le plus possible (enfin, le plus possible que les règles le permettent) ; mais avec une ou plusieurs brebis galeuses qu’il leur faudra démasquer.
Un genre de jeu qu’on avait déjà eu l’occasion de voir auparavant ; mais plutôt en studio. Notamment avec Ali Baba, qui était diffusé sur TF1 pendant la seconde moitié de l’année 1997 (que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de traiter, faute d’archives disponibles) ; ou encore Qui est le bluffeur ?, sur France 2, à la rentrée 2006. Des formats qui n’avaient cependant pas très bien fonctionné, et qui n’ont pas beaucoup marqué les esprits.
Mais en jeu d’aventure, le premier qui me vient à l’esprit est Qui est la taupe ?, un jeu diffusé par M6, présenté par Stéphane Rotenberg (qui était un peu la norme pour les jeux d’aventure de la chaîne, à l’époque…), en 2015.
Et on peut dire qu’il aura pris son temps pour arriver chez nous, car il est adapté d’un programme néerlandais qui datait de… 1998. Au passage, deux remarques amusantes à ce sujet : leur première saison s’est déroulée en France ; et dans sa version originale, le programme s’appelle De Mol (littéralement : « La Taupe »), et a été produit en France par… Endemol France, filiale du groupe Endemol, dont l’un des fondateurs était John de Mol. C’était fait exprès ?
Cependant, même dans son pays d’origine, et malgré quelques distinctions pour sa deuxième saison (la Rose d’or de Montreux, et le Humo’s Prijs van de Kijker – ne me demandez surtout pas ce que c’est…), le programme n’aura pas eu droit à une programmation très régulière, à ses débuts. Trois saisons de 1998 à 2003 ; puis plus rien… jusqu’en 2016, où il aura finalement eu droit à une saison par an, et ce encore à l’heure actuelle. Comme quoi, les décideurs ont dû se dire que la seconde moitié des années 2010 était le moment idéal pour redonner sa chance au programme.
Et en France ? Ben… ça avait relativement bien marché, aussi. Nonobstant un démarrage en demi-teinte et une audience un peu effritée durant les premières semaines, le programme avait su remonter lors de ses derniers épisodes ; et, surtout, il avait assuré un bon score sur les ménagères, cible Ô combien importante pour M6.
De fait, même si ça n’avait pas été un véritable carton, on aurait pu penser que ça aurait suffi pour que le programme ait droit à une saison 2… mais non. Même si M6 n’a pas officiellement annoncé l’arrêt du programme à l’issue de sa première saison, elle l’a tout simplement placardisé, visiblement pas intéressée à l’idée de le relancer, et laissant donc une saison 1 orpheline.
Et est-ce que ça l’aurait mérité ? C’est ce que nous allons voir… juste après une petite confession de ma part.
En effet, par souci d’honnêteté, je me dois de préciser que ma critique risque d’être biaisée par le fait que je n’ai pas pu regarder le programme en direct, à l’époque ; mais que je m’étais quand même fait divulgâcher le résultat. Et ici, c’est d’autant plus embêtant qu’on est dans un programme dont l’intérêt réside assez grandement dans sa révélation finale, et qui cherche à impliquer le spectateur dans l’enquête. De fait, quand je me suis rattrapé les épisodes… ben, je savais déjà par avance qui était la fameuse taupe.
Cela dit, ça m’a quand même permis de découvrir le programme d’une autre manière : en effet, en ayant en tête cet élément-là, je pouvais également voir comment le/la principal.e concerné.e avait tenu son rôle. Et ce n’était pas inintéressant. En fait, j’irais même jusqu’à dire que, même si vous connaissez le résultat, vous pouvez toujours jeter un œil pour (re)découvrir le programme différemment. Mais, bien évidemment, ça reste quand même mieux de ne pas être au courant au préalable.
Aussi, je vous rassure, mais je ne dévoilerai aucune information à ce sujet dans cette critique. De toute façon, si vous voulez savoir le résultat, il est affiché très clairement sur la page Wikipédia…
Le concept
Dans ce jeu, 10 candidats partent dans un certain pays (l’Afrique du Sud, pour cette unique saison française), afin de réaliser des épreuves collectives, dont le but est de faire fructifier une cagnotte (nommée “cagnotte du groupe”).
Mais, parmi eux, se trouve la fameuse Taupe, dont le but est de saboter les épreuves (de façon subtile) ; afin qu’elle puisse faire fructifier sa propre cagnotte.

Le programme se déroule sur 6 épisodes (+ 1 épisode “bonus”, retraçant l’aventure du point de vue de la Taupe). Les 5 premiers épisodes sont composés respectivement de 3 épreuves, ainsi que d’un questionnaire final.
À l’issue de chaque épisode, le moins bon enquêteur est éliminé. La Taupe, elle, ne peut pas être éliminée, et a donc une place garantie en finale. Finale à l’issue de laquelle son identité est dévoilée.
Si elle n’a pas été démasquée par les autres candidats encore en lice, elle remporte le montant de sa propre cagnotte. Mais si ne serait-ce qu’un seul des autres candidats a trouvé son identité, elle ne remporte rien ; et c’est alors le meilleur enquêteur qui remporte la cagnotte du groupe.
Sur le papier, c’est un concept plutôt intéressant.
Effectivement, l’idée d’avoir des candidats jouant pour un intérêt commun, mais avec un « agent double » ne jouant que pour son propre intérêt, c’est cool. Côté spectateur, l’intérêt devient donc de voir comment cette Taupe va équilibrer son double jeu, en se montrant à la fois assez efficace pour remplir sa propre cagnotte ; mais pas trop non plus, pour éviter de se faire démasquer. En outre, le parti pris de ne dévoiler l’identité de la Taupe qu’à la toute fin permet également d’impliquer le spectateur dans l’enquête, en même temps que les candidats.
Et en pratique… eh bien, le concept est encore mieux exploité que je ne le pensais. Mais ça, j’en parlerai plus en détail en discutant des autres aspects du programme.
Les missions
Chaque émission est composée de trois épreuves (à l’exception de la dernière, où il n’y en a que deux), appelées “missions”.
Celles-ci ont un enjeu monétaire ; mais elles peuvent également avoir d’autres enjeux plus individuels, sur lesquels on reviendra.
Concernant la nature des épreuves, celles-ci sont assez variées, concernant les qualités requises : on trouve aussi bien des épreuves de sang-froid (comme un saut à l’élastique), des épreuves physiques (comme des obstacles à franchir), d’adresse, de coordination (par exemple, pêcher un seau en suivant les indications), de réflexion (énigmes à résoudre), d’observation, de mémoire (une liste de mots à mémoriser), etc.
Notons au passage qu’on profite également de ce que la destination a à offrir, avec certains décors naturels ou urbains qui sont souvent intégrés au concept de l’épreuve, un peu comme pour Pékin Express.

Cette diversité constitue déjà l’un des points forts du programme ; et, en point bonus, aucune épreuve ne reposait sur des clichés de jeux d’aventure que je déteste de plus en plus au fil du temps. Car même les épreuves les plus sensationnelles reposaient sur le consentement des candidats, et sur des performances valorisables, un peu à l’image de la plupart des aventures de Fort Boyard d’avant 2010. Autrement dit : aucune épreuve n’était là pour faire “du buzz dégueu” (pour citer Lorie Pester, avec laquelle je suis totalement d’accord concernant son constat sur les saisons plus récentes de Fort Boyard…) ; et, par conséquent, il n’y a eu aucune épreuve animalière, aucune épreuve où les candidats s’en prenaient plein la tronche (bon, si on ne compte pas celle avec les balles de Paintball ; mais franchement, ça restait très léger, surtout dans le contexte de l’épreuve), et encore moins d’épreuves de dégustation. Bref, alors que Fort Boyard en augmentait fortement la dose durant la décennie 2010, ça faisait du bien de voir en parallèle un jeu d’aventure qui ne partait pas dans ces tangentes grossièrement faciles.

Après, si je devais tout de même citer l’exemple le plus borderline du lot, ce serait le dilemme au parc Kruger, où les candidats peuvent être amenés à passer une nuit à la belle étoile s’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord. Sachant que le parc est une réserve naturelle, dans laquelle on trouve pas mal d’animaux sauvages… alors, certes, la production n’est pas inconsciente non plus, et peut annuler la nuit à la belle étoile si les conditions sont trop risquées ; mais tout de même, on est dans un contexte où les candidats peuvent subir une décision potentiellement déplaisante et affectant leurs émotions et leur bien-être, qui n’est pas de leur ressort… là où les autres épreuves ont le bien meilleur goût de jouer sur leur consentement individuel.


Bref. Le point commun de toutes ces missions, c’est qu’elles doivent être réalisées en équipe ; et que, pour être réalisées de façon optimale (i.e. faire en sorte que la cagnotte du groupe soit fructifiée avec le plus d’argent en jeu possible), tout le monde doit contribuer à leur succès.
Par ailleurs, pour pas mal de missions, il y a un facteur “confiance” qui entre également en jeu. Ainsi, ce n’est pas rare que, pour certaines épreuves, certains candidats aient une responsabilité plus forte, comme le fait de chapeauter la mission, ou de décider des enjeux selon les performances des coéquipiers. Ce qui pourrait se montrer préoccupant si, d’aventure, la Taupe occupait ces postes-là…
Car, naturellement, ce n’est pas dans l’intérêt de la Taupe que les missions soient réussies ; car tout l’argent en jeu qui ne rentre pas dans la cagnotte du groupe va à la Taupe. Aussi, elle va plutôt chercher à les saboter le plus possible, tout en évitant d’éveiller les soupçons.
En outre, ce qui peut aussi mettre le bazar là-dedans, ce sont les enjeux individuels ; en effet, dans certaines missions, on peut mettre en jeu une immunité (garantissant à son possesseur de ne pas être éliminé en fin d’épisode) ou des jokers (utiles pour répondre au questionnaire de fin d’épisode – on y reviendra). Des avantages qui profitent aux candidats pris individuellement, mais pas au groupe. Ainsi, si le principe de la mission implique qu’un candidat choisisse entre une immunité ou de l’argent supplémentaire pour le groupe, il y a de quoi hésiter…
Et si on ajoute à tout ça le fait que les candidats peuvent tout simplement faire des erreurs humaines (ou faire exprès de faire des erreurs, même en n’étant pas la Taupe… on en reparle) ; bref, ça devient non seulement difficile de mener les missions à bien, mais également d’enquêter sur l’identité de la Taupe.
Précisons toutefois que les missions restent assez malléables au niveau de leurs enjeux. Ainsi, on a des missions qui mettent en jeu des avantages individuels ; mais même pour celles qui ne font gagner que de l’argent, il peut y avoir de la nuance, tout comme ça peut être du “tout ou rien”. C’est très variable. La seule constante, c’est que rien ne se perd, et que tout l’argent mis en jeu sur une mission ira forcément quelque part à l’issue de celle-ci (que ce soit la cagnotte du groupe ou celle de la Taupe).

Mais le mieux serait sans doute que je vous donne quelques exemples, pour mieux illustrer mon propos.
Par exemple, une épreuve consiste à faire sauter chaque candidat à l’élastique. Une fois arrivés à proximité du point de saut, ils peuvent, sous les yeux de leurs camarades, décider de sauter ou non.
Mais au préalable, la Taupe a fait des pronostics sur l’aptitude des candidats à sauter, du type « Alice et Bob vont sauter » ou « Caroline et Dimitri ne vont pas sauter » ; que le reste du groupe ignore. Et pour chaque candidat qui aura agi selon le pronostic de la Taupe, celle-ci engrangera 1 000 € (// TODO montant) dans sa cagnotte. En revanche, si la Taupe a émis le mauvais pronostic pour un candidat, cela fait 1 000 € de plus dans la cagnotte du groupe.
Ainsi, reprenons l’exemple précédent. Alice décide de sauter, ce que la Taupe avait parié ; la Taupe gagne alors 1 000 €. Bob, en revanche, n’a pas sauté, contrairement au pronostic ; c’est donc le groupe qui gagne 1 000 €. Caroline n’a pas sauté, comme la Taupe l’avait prédit, cette dernière gagne donc 1 000 € ; puis Dimitri a sauté à la surprise de la Taupe, faisant remporter 1 000 € supplémentaires au groupe.
Au total, il y avait donc 4 000 € en jeu ; qui auront été totalement « dépensés », en allant enrichir les deux cagnottes.

Un autre exemple serait l’épreuve où il faut mémoriser une liste de 20 mots. Un premier candidat dispose d’un certain temps pour les mémoriser ; puis pour les transmettre au candidat suivant. Candidat suivant qui devra à son tour les mémoriser, puis les transmettre au suivant, etc. jusqu’au dernier candidat qui devra les donner à l’animateur.
Chaque mot correctement restitué à l’issue de l’épreuve remporte 250 € ; mais chaque mot oublié rajoute 250 € dans la cagnotte de la Taupe.
Ici, le challenge pour les candidats est de se souvenir du plus de mots possible ; et pour la Taupe, de faire en sorte que des mots se perdent en cours de route pour avoir plus d’argent pour elle.



Dans une autre épreuve, au concept encore plus élaboré ; les candidats doivent, un par un, descendre à l’aide d’une tyrolienne ; et casser des cibles qui se trouvent sur le chemin.
Ces cibles contiennent des sommes d’argent plus ou moins élevées (de 500 € à 2 000 €) ; mais aussi des avantages plus personnels. Et ce que représente la cible cassée est gagné.
La subtilité, en revanche, c’est que chaque candidat joue pour quelqu’un d’autre ; aussi, on peut faire une demande spécifique à la personne qui descend. Par exemple, lui demander des objectifs plus individuels, plutôt que de l’argent pour le groupe… sachant que l’argent non remporté à l’issue de l’épreuve ira enrichir la Taupe.
La configuration de l’épreuve fait que les candidats peuvent très facilement être embrouillés. Par exemple, quelqu’un qui demanderait l’immunité plutôt que de l’argent supplémentaire pour le groupe peut paraître suspect, parce qu’il ne pense qu’à sa pomme ; et pourrait donc potentiellement être la Taupe… mais ça pourrait aussi être celui qui descend en tyrolienne, et qui rate l’objectif demandé (soit en ne réussissant pas à le casser, soit en en cassant un autre). Et à nouveau, ça peut paraître suspect, parce que ça peut aussi bien être accidentel que volontaire…


Et, globalement, ça reste relativement équilibré… même si j’ai trouvé certaines épreuves assez mal calibrées.
Pour moi, la pire dans ce genre-là, c’était l’épreuve des Marches. Le concept est un peu complexe, aussi j’espère parvenir à le résumer.
Le groupe doit monter un escalier avec beaucoup de marches ; mais doit s’arrêter à la fin sur un numéro de marche précis. Numéro de marche que les candidats doivent déterminer en résolvant des calculs, basés sur les informations personnelles de chaque candidat (certaines étant parfois très perchées, comme le nombre de culottes qu’une candidate a embarqué dans sa valise…). Le tout avec une dimension de téléphone arabe de plus en plus prononcée, car au fur et à mesure de l’avancée de l’épreuve, il faut laisser des candidats en retrait.
Bon, conceptuellement, ce n’est pas mauvais ; en revanche, ce que j’ai trouvé abusé ici, c’était le côté “tout ou rien” ; car si le groupe ne finissait pas sur la bonne marche à la fin, il perdait tout.
Sachant que l’épreuve en soi était déjà naturellement très difficile (oui, vu mon descriptif, on ne le dirait pas ; mais en pratique, elle l’était), même sans sabotage de la part de la Taupe, je trouve qu’on aurait pu la rendre plus modulaire, pour mieux l’équilibrer. Par exemple, en remportant le gain maximal si le groupe finit sur la bonne marche, mais en amputant une certaine somme (500 € par exemple) par marche d’écart entre le résultat du groupe et celui escompté ; ou en déterminant le gain en fonction des calculs intermédiaires.


Bref. Je me suis permis de détailler cette épreuve-là en particulier, pour expliquer mon propos sur l’importance de bien calibrer les enjeux ; mais c’était à peu près la seule qui m’a semblé avoir ce problème de façon aussi prononcée.
Pour les autres en revanche, j’ai trouvé que ça pouvait aller. Même si certaines d’entre elles pouvaient tourner un peu trop à l’avantage de la Taupe, ce n’était pas non plus aussi excessif.
Les enjeux
Outre les missions, il peut y avoir d’autres moments où les cagnottes sont susceptibles d’être modifiées, ou lors desquels les candidats peuvent bénéficier de certains avantages.
En fait, c’est un peu difficile de définir clairement ces moments-là, étant donné qu’ils peuvent survenir un peu n’importe quand, et prendre n’importe quelle forme.
Par exemple, dans un épisode, les candidats tirent au sort des enveloppes contenant différents avantages, mais doivent les échanger afin qu’ils puissent être gagnés ; et dans un autre épisode, on a mis des jokers et une immunité aux enchères, avec l’argent proposé par les candidats qui provient de la cagnotte du groupe.
Je pourrais également citer le rebondissement de fin d’épisode 5, où, au lieu d’avoir une élimination, l’un des candidats (s’il est le seul à se proposer) peut quitter le jeu, en gagnant un montant de 10 000 € prélevé sur la cagnotte du groupe.


Bref, de façon générale, l’idée est de tenter les candidats, afin de faire vaciller la cohésion de groupe, et de les encourager à jouer individuellement.
Quelque part, je pourrais dire que ça rend le jeu un peu bordélique… mais d’un autre côté, je reconnais que le concept général reste suffisamment malléable pour que ça puisse quand même passer la plupart du temps.
En revanche, je dis bien la plupart du temps ; parce que ça peut arriver que le jeu abuse un peu des rebondissements ex machina. Celui qui me vient en tête étant dans l’épisode 5, où un candidat a remporté une immunité durant un événement précédant la troisième mission de l’épisode ; pour que l’on apprenne, durant ladite mission, que l’immunité était remise en jeu. Et juste : pourquoi ?! Non, là, désolé, mais ça ressemblait davantage à un rebondissement à la noix histoire de créer une surprise de dernière minute.
Mais bon, pour les autres événements, j’arrive à les accepter la plupart du temps.
L’autre petit problème que j’ai avec la gestion des enjeux, c’est qu’au final, nonobstant l’existence d’un gain maximal théorique de 100 000 €, il n’y a vraiment aucun moyen en pratique pour pouvoir l’empocher.
Je m’explique. Par exemple, dans Koh-Lanta, il n’y a pas à tortiller, le gagnant empoche 100 000 € dans tous les cas (sauf les égalités potentielles, dans les saisons où c’était encore possible). Dans Pékin Express, les 100 000 € restent accessibles, même si ça implique de faire une performance exceptionnelle à chaque épisode, ou d’hériter des amulettes des binômes éliminés en cours de route (ou de bénéficier d’un Time is money au calibrage catastrophique… *insérez ici un smiley blasé*). Dans Fort Boyard, il n’y a certes pas de gain maximal clairement indiqué (sauf en saison 2010) ; mais la mécanique du jeu fait en sorte que celui-ci reste le plus possible corrélé aux performances de l’équipe tout du long.
Mais dans QELT, il y a beaucoup trop de facteurs qui entrent en jeu ; si bien que, même avec la meilleure volonté du groupe, on peut être à peu près sûr qu’en pratique, on restera assez loin des 100 000 € théoriques.
Après, je le souligne, mais ce n’est pas non plus un défaut foncièrement gênant en soi. C’est même là-dessus que le jeu se base, justement. Mais c’est juste que ça rend le gain total assez aléatoire.
L’enquête
Toutefois, ces épreuves et les enjeux précédemment évoqués servent aussi (et surtout) à alimenter le coeur du jeu : l’enquête pour déterminer l’identité de la Taupe.
En effet, l’idée principale est de voir si l’échec dans une épreuve est imputable à l’incapacité des candidats, ou à une tentative de sabotage délibérée de la part de la Taupe. Ce qui est déjà intéressant en soi ; mais ça ne s’arrête pas là.
Dans cette optique, on a aussi les enjeux additionnels évoqués dans le paragraphe précédent ; où, certes, les candidats peuvent jouer pour leur propre intérêt ; mais où la Taupe peut aussi faire exprès de les tourner à son avantage, pour faire fructifier sa propre cagnotte.
Au passage, ce qui est encore plus amusant, c’est que certains candidats peuvent aussi… faire exprès de se faire passer pour la Taupe ! Ce qui est non seulement assez rigolo ; mais qui permet de brouiller encore davantage les pistes. On reparlera un peu plus loin de l’intérêt d’agir de la sorte.

Au-delà des agissements de la part des candidats que je viens d’évoquer, ceux-ci (ainsi que les spectateurs) disposent également de plusieurs indices, distillés dans les différents épisodes. Ces indices sont relatifs à des aspects de la vie de la Taupe, qu’ils aient été dévoilés durant l’émission, ou même pendant son portrait destiné aux spectateurs du premier épisode.
Et… mouais, honnêtement, j’ai envie de dire que, pendant la majorité du programme, ils n’avaient pas spécialement une très grande utilité. J’ai même eu l’impression qu’au-delà du premier épisode, on mettait de moins en moins l’emphase dessus (avant le dernier épisode sur lequel je vais revenir) ; si bien que j’ai cru que seuls les deux premiers épisodes donnaient des indices.
En fait, ces indices présentent deux problèmes.
Déjà, si on comprend que certains indices en sont, il y en a pas mal pour lesquels on ne l’aurait jamais soupçonné, et où on a appris qu’ils n’en étaient qu’au visionnage de l’épisode bonus. Et par “on”, j’entends aussi bien le spectateur que les candidats ; même si l’émission n’a pas toujours mis l’emphase sur la réflexion des candidats par rapport à certains indices, et qu’ils ont en réalité davantage réfléchi dessus qu’on ne le voit à l’écran, ça ne m’étonnerait pas que certains leur aient totalement échappé.
Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que, lors de la finale, juste avant le dernier questionnaire, on a cherché à remettre l’emphase sur quelques indices disséminés dans les précédents épisodes (à la place d’une troisième épreuve), en explicitant le fait que c’étaient bien des indices.

Et même en ayant trouvé que certains indices en étaient… encore faut-il savoir les interpréter. Certes, ça aurait été stupide qu’ils soient totalement évidents (si la Taupe se faisait démasquer à cause de ça dès le premier épisode, le reste de la saison n’aurait plus grand intérêt…) ; en revanche, quand on voit les explications données dans l’épisode bonus, on se demande encore comment on pourrait avoir l’idée de là où ils veulent en venir !
Par exemple, le code à 4 chiffres qui sert à ouvrir le cadenas d’une épreuve est censé être un indice ; mais en réalité, il faut lui rajouter un cinquième chiffre (comment on est censé savoir lequel ?), et tout remettre dans le bon ordre, afin d’obtenir le code postal de la ville où habite la Taupe. Et même si l’indice est utile en soi, QUI aurait l’idée de suivre la procédure que je viens de décrire ?!

(en revanche, je vous préviens tout de suite : même en le trouvant, bon courage pour en déduire quelque chose, tellement c’est tordu…)
Néanmoins, dans l’intérêt du jeu, il valait sans doute mieux que ces indices restent les plus évasifs possibles ; autrement, ça aurait vraiment cassé une grande partie de l’intérêt de l’enquête. Clairement, ça aurait totalement cassé la subtilité du côté « agent double » de la Taupe pendant les épreuves, si c’était pour qu’au final elle se fasse démasquer à cause d’un indice beaucoup trop évident.
Mais par conséquent, on aurait alors pu se dire : « Dans ce cas, quel était l’intérêt de rajouter des indices ? ». Après tout, le jeu aurait très bien pu fonctionner uniquement avec les épreuves et les dilemmes occasionnels, non ?
Et… j’étais plutôt d’accord avec ça ; toutefois, en y ayant réfléchi, je reconnais que l’idée avait plus d’intérêt que je ne le pensais.
En effet, même si ce n’est pas aussi poussé que pour les épreuves et les dilemmes occasionnels, ces indices ont un intérêt potentiel durant la partie.
D’une part, dans la mesure où ils poussent la Taupe à mieux gérer les informations qu’elle peut donner, volontairement ou non ; après tout, elle n’a pas intérêt à être trop volubile concernant sa vie privée, afin que les autres candidats ne puissent pas faire le lien.
D’autre part, car même si le but est plutôt d’aider les candidats, ces indices peuvent également les aiguiller sur des fausses pistes, a priori plus évidentes. Donc au final, la Taupe peut potentiellement les tourner à son avantage elle aussi ; et les utiliser pour brouiller les pistes, et ainsi en faire un autre élément de jeu à part entière.

Bref, d’un point de vue candidat, c’est assez intéressant ; en revanche, d’un point de vue spectateur, j’ai presque envie de dire que c’est plutôt du bonus qui vient agrémenter le visionnage, et en particulier l’épisode bonus qui raconte l’aventure du point de vue de la Taupe, en expliquant sa stratégie tout au long du jeu, ainsi que les différents indices rencontrés. Pour les raisons que j’ai évoquées ci-dessus.
Sincèrement, en regardant cet épilogue, j’étais majoritairement en mode “Ah ben oui, mais c’était évident !”… sarcastiquement. Même en ayant eu les explications sous les yeux, je me suis dit que la grande majorité de ces indices n’avait pas vraiment de quoi changer la donne.
Néanmoins, je vous conseille vivement cet épisode épilogue, qui montre quand même tout le sens du détail de la production concernant la mise en scène de ces indices.
Les éliminations
À la fin des 5 premiers épisodes, les candidats doivent, chacun de leur côté, répondre à un questionnaire, qui est censé confirmer leurs soupçons sur celui ou celle qu’ils pensent être la Taupe. Si la question “Qui est la taupe ?” est posée, on posera également d’autres questions, du type “La Taupe est-elle un homme ou une femme ?”, “A-t-elle réussi l’épreuve ?”, “Quelle est sa pointure ?”, etc.

Le but est d’avoir le plus de bonnes réponses possibles ; car c’est ce qui va déterminer leur poursuite de l’aventure ou non. En effet, le candidat qui obtient le moins bon score est éliminé.
C’est également là qu’entrent en jeu certains avantages potentiellement obtenables dont j’ai parlé plus haut ; en particulier l’immunité, qui dispense d’avoir à répondre au questionnaire, et qui garantit au candidat qui l’a obtenue de rester pour l’épisode suivant. Les jokers, quant à eux, permettent de faire l’impasse sur les questions pour lesquelles les candidats n’ont aucune certitude.
En outre, les candidats n’auront aucune confirmation de si leurs réponses étaient correctes ou non. Ce qui est plutôt cohérent avec le principe, autrement ça leur donnerait des indices un peu trop faciles pour déterminer qui est la Taupe à la fin.


J’aime beaucoup ce système d’élimination, pour pas mal de raisons.
Premièrement : ça change. En effet, pour beaucoup de jeux dans ce genre (dont les quatre que je traiterai dans les articles suivants…), on a plutôt tendance à partir sur un système de vote. Ce qui est non seulement devenu plutôt banal ; mais qui est également incompatible avec un concept où la Taupe ne pouvait pas être éliminée. Ce qui contraignait donc la production à se montrer plus créative.
Deuxièmement : on part sur un critère objectif. Encore une fois, ça change ; et, surtout, ça rend le programme un peu plus feel good qu’un système où on aurait eu des alliances à tout va.
Troisièmement : ça pousse les candidats à se montrer davantage attentifs envers leurs concurrents, et à mener leur enquête de façon sérieuse, appliquée et proactive, afin de se souvenir du plus de détails possible. Ce qui permet d’ailleurs d’appuyer encore un peu l’intérêt des indices cités plus haut.
Et quatrièmement : ça permet aux candidats de faire preuve de stratégie, de façon un peu indirecte. Ce qui mérite une explication un peu plus approfondie.
J’ai dit plus haut que certains candidats avaient tendance à saboter certaines épreuves, quitte à amener les soupçons sur eux. En fait, l’intérêt est d’offrir aux autres candidats une cible pour détourner leur attention, et maximiser leurs chances de mal répondre aux questions de fin d’épisode ; ce qui, stratégiquement, est plutôt une bonne idée (même si elle se fait aux dépens de la cagnotte du groupe).
D’ailleurs, je ne sais pas si c’était quelque chose que la production avait prévu dès le départ, et que les candidats ont développé par eux-mêmes ; mais c’est plutôt bien trouvé.


Quant au dernier épisode… on en parle tout de suite.
L’équilibrage
Avec tout ce que j’ai pu décrire plus haut, ça pourrait donner l’impression que la Taupe est très avantagée.
En effet, avec une place en finale garantie, des épreuves plus naturellement aptes à faire fructifier sa cagnotte, et des indices pour la plupart pas forcément très évocateurs, la situation de la Taupe semble plus enviable que celle des candidats, dont la cagnotte a plus régulièrement l’occasion d’être malmenée, et qui peuvent se faire éliminer beaucoup plus facilement.
Néanmoins, la principale difficulté du rôle de la Taupe, c’est de ne pas se faire démasquer ; et ce, jusqu’au bout.
Ainsi, à l’issue de l’épisode final, les quatre finalistes répondent une ultime fois au questionnaire de fin d’épisode. Parmi les questions posées : qui est la Taupe ?
Si aucun d’entre eux (sauf la Taupe elle-même, bien sûr) n’a répondu correctement à cette question, la Taupe gagne alors le jeu, ainsi que le montant de sa cagnotte. Si, en revanche, au moins un autre candidat l’a démasquée, elle ne gagne rien.
Si seul un autre candidat a trouvé la bonne personne, il remporte la partie et le montant de la cagnotte du groupe.
Si plusieurs candidats ont fait le bon pronostic, c’est celui qui a le mieux répondu aux autres questions qui remporte le jeu. Ce qui appuie une dernière fois l’importance de se remémorer tous les détails qui ont pu appuyer le déroulement de la partie.
Cette fin de saison est d’autant plus intéressante qu’elle confirme que les principales qualités requises (déjà mises en avant avec les questionnaires précédents) sont le côté observateur et curieux des candidats, ainsi que (surtout) leur mémoire ! Ce n’est pas très fréquent qu’une telle qualité soit aussi déterminante pour remporter un jeu d’aventure !
Bon, après, je pourrais poser la question « Et si deux candidats sont à égalité au niveau du score maximum ? » ; mais j’imagine qu’au vu du nombre de questions, ça a été jugé suffisamment peu probable pour que ça reste une zone d’ombre acceptable (et puis bon, au pire, la cagnotte peut être partagée, je pense…).
Donc, finalement, rien que ce dernier questionnaire est particulièrement dangereux pour la Taupe. Car si au moins l’un des trois autres finalistes parvient à dévoiler son identité, elle ne gagne rien ; et même en supposant que les autres candidats n’aient strictement aucune idée de qui elle est, et votent à chaque fois une personne différente, ça ne fait toujours qu’une chance sur quatre pour qu’elle soit tranquille !
Et si le programme avait eu droit à plusieurs saisons, je n’aurais pas été étonné que la Taupe ne gagne pas si souvent que ça, pour cette raison-là. Ce qui aurait très probablement rendu une victoire de la Taupe d’autant plus exceptionnelle ; mais bon, avec des « si »…
Les aspects superficiels
Une fois n’est pas coutume, je vais terminer par l’enrobage, et les aspects ne relevant pas du cœur de mécanique du jeu (sur lequel j’ai eu beaucoup de choses à dire, comme vous avez pu le constater).
Je vous avoue d’ailleurs que c’est peut-être les points qui m’ont le moins emballé… et encore, rien d’affreux non plus.
Déjà, au niveau de la durée, précisons que chaque épisode fait à peu près 1h30. Ce qui est plutôt correct pour un jeu d’aventure ; surtout par rapport aux dérives qui commençaient à être pratiquées dans les autres jeux du genre, en particulier Koh-Lanta (en tant que poule aux œufs d’or de TF1…) ou encore Fort Boyard, qui, la même année, avait rembourré son contenu pour que les épisodes durent 2 heures (et, vraiment, je les ai senties passer, c’était la première fois que j’avais autant l’impression de m’ennuyer en regardant Fort Boyard, et de me demander « Quand est-ce que ça se termine ? »…). D’ailleurs, M6 avait également tenté le coup avec Pékin Express pour sa saison 7, avec des épisodes se terminant près de minuit ; ce qui avait été totalement contre-productif, aussi la chaîne s’était ravisée dès la saison suivante.
Désolé, j’ai un peu digressé. Bref. 1h30, pour du jeu d’aventure, ça reste raisonnable ; toutefois, j’ai quand même trouvé les épisodes un peu longuets en moyenne.
L’épisode 1 m’a certes plutôt happé tout du long, avec un rythme assez soutenu (d’autant plus qu’il avait la lourde tâche de présenter le casting et le pitch du jeu) ; mais à partir de l’épisode suivant, le rythme est plus détendu, et on constate quelques longueurs par-ci par-là.
En fait, le jeu est assez verbeux. Étant donné qu’entre les épreuves, à moins d’avoir un dilemme surprise, il ne se passe pas grand-chose, on voit surtout les candidats discuter et parler de leurs suspicions. Et je reconnais que c’est peut-être l’aspect le plus ennuyeux quand on connaît déjà le résultat final ; car, comme on sait qui est la Taupe, ces discussions ne nous apprennent finalement pas grand-chose. J’imagine que ça doit mieux passer quand on regarde le programme en mode découverte totale, et que ça doit un peu aider le spectateur à prendre part à l’enquête.
Par ailleurs, si la mécanique avait quelque chose d’assez inédit ; le montage, lui, reste assez classique pour du jeu d’aventure, et ne révolutionne pas grand-chose. En particulier, on a toujours l’animateur en voix-off de temps à autre, les réactions des candidats en mode confessionnal…
Sur ces dernières d’ailleurs, même si QELT n’est probablement pas le seul jeu à le faire, j’ai trouvé que par moments, elles étaient un peu ennuyeuses… en particulier, j’ai eu l’impression que les candidats ne faisaient parfois que répéter les règles énumérées peu de temps avant, notamment pour les épreuves… merci, mais je les avais déjà comprises la première fois… et la réaction en mode « Surprise ! » de la part du candidat, à la longue, ça devient lassant.
Bon, après, ça fait quand même plus ou moins bien le café, hein. Et je préfère un montage relativement classique à une tentative d’originalité qui ne prend pas du tout… mais ça, on en reparlera d’ici quelques articles.
En outre, c’est une contrepartie un peu ennuyeuse de la mécanique ; mais vu que tout le monde soupçonne tout le monde (ou presque), beaucoup de moments « confessionnal » et quelques dialogues tournent autour de ça, vu que TOUS les faits et gestes des candidats devient immédiatement des accusations de suspicion. Que ce soit rater une action dans une épreuve, privilégier un joker ou une immunité à de l’argent supplémentaire dans la cagnotte, discuter d’un indice potentiel… tout devient potentiellement suspect.
Et à force d’insister dessus, ce climat de suspicion finit par en devenir assez pesant pour le spectateur. Au bout d’un moment, on est un peu en mode « C’est bon, on a compris, passez à autre chose s’il vous plaît ! ».
En revanche, le casting, lui, est plutôt feel good ; et c’est assez ironique, vu le concept qui pousse les candidats à se méfier constamment de leurs camarades !
Mais les candidats semblent vraiment s’être pris au jeu, et être conscients des règles ; si bien qu’à aucun moment, je n’ai eu l’impression de voir un Koh-Lanta like avec des candidats qui se clashaient ou se lançaient dans des alliances vouées à faire chuter des gens en particulier. Ça faisait du bien !
Et, certes, le programme n’est pas non plus dépourvu de quelques tensions par-ci par-là ; mais en règle générale, elles ne durent que le temps de l’épreuve, et font principalement l’objet de quelques suspicions. Bref, ça vient un peu comme une envie de pisser ; sur le coup, ça marque le besoin d’être exécuté, mais une fois que le besoin est satisfait, on passe rapidement à autre chose.
En outre, les candidats ont été assez bien sélectionnés ; si bien qu’aucun d’entre eux ne m’a paru antipathique, et que je me souviens encore d’une bonne moitié du casting de cette unique saison pour les bonnes raisons.

Total : 16,5/20
Vu que c’est à Endemol qu’on doit des trucs comme Divided, À prendre ou à laisser ou Fear Factor, je ne pensais pas dire autant de bien d’un format qu’on doit à cette boîte de production ; et pourtant, je dois dire que Qui est la taupe ? m’a vraiment très agréablement surpris. Et encore, j’avais déjà le résultat final en tête avant même de me lancer dedans, et je n’ai donc pas pu profiter du côté « interactif » qu’il pouvait avoir ; par conséquent, si ça se trouve, ça aurait peut-être été encore plus intéressant si j’avais eu la surprise de la révélation comme le public de l’époque !
Mais même sans parler de ça, le concept est sincèrement créatif, et très bien exécuté ; à tel point qu’il méritait pleinement mon visionnage, même en connaissant le résultat. La façon de gérer l’aspect « sabotage » est intéressante et représentée sur plusieurs plans, la façon de gérer les éliminations progressives est bien pensée, les épreuves sont intéressantes (et point bonus, ne versent quasiment jamais dans le putassier, contrairement à d’autres jeux d’aventure…), l’aspect « enquête » est bien amené…
Au final, à part quelques chipotages ça et là, et un rythme perfectible, je n’ai pas eu grand-chose à reprocher à cette unique saison du programme ; et je trouve particulièrement dommage que M6 ait placardisé ce format en dépit de son potentiel. Pour le coup, mon intérêt pour ce jeu est allé bien au-delà du simple effet de curiosité, et j’aurais sans doute adoré voir au moins une saison 2 du même acabit.
Cependant, la chaîne n’aura pas renoncé à remettre un format de sabotage sur son antenne… même si elle aura pris son temps pour le faire, puisque sa seconde tentative aura eu lieu 7 ans plus tard.
Mais ça, on en reparlera… la fois d’après. Avant ça, j’aimerais procéder par ordre chronologique, et parler d’une tentative de C8 qui a eu lieu entre temps…