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#132 – Ali Baba (TF1)

Petite précision avant de commencer : si j’ai précisé « TF1 » à côté du nom du titre, c’est parce qu’il y a eu un autre jeu portant ce nom-là, et qui n’avait rien à voir (c’est rare, mais ça arrive, comme « Au pied du mur » qui désignait à la fois un jeu de France 3 et un jeu de TF1, là encore avec aucun rapport entre les deux).
En effet, Ali Baba désigne aussi un jeu… qui a changé de nom entre temps, et qui s’appelait originellement La porte magique. C’était un jeu diffusé vers la fin des années 80, sur feu La Cinq. Ce qui me fait penser au passage qu’en dépit de sa ludothèque pourtant bien fournie (par rapport à sa durée de vie relativement restreinte), je n’ai encore jamais traité de jeu de cette chaîne-là… à l’exception de cette purge de Que le meilleur gagne, qui a de toute façon prospéré sur France 2 assez rapidement par la suite, et dont je ne serais pas étonné qu’il soit pour beaucoup plutôt associé à cette chaîne-là. Faudrait que je voie ce que donne La porte magique, un de ces quatre…
Mais bon, on est ici pour parler du Ali Baba de TF1 ; les digressions sur La Cinq, ce sera peut-être pour une prochaine fois.

Ali Baba (le jeu de TF1 donc) a été lancé en 1997 ; et tout comme Passe à ton voisin, c’était un jeu estival, initialement lancé en pré-access (à 18h30 pour Ali Baba). Mais contrairement à Passe à ton voisin, Ali Baba est resté sur cette case jusqu’au bout ; et a même connu quelques prolongations inespérées (mais courtes).
En effet, la première session a été diffusée du 30 juin au 30 août 1997, et était présentée par Arnaud Gidoin ; puis on a eu une seconde session, du 17 novembre au 19 décembre 1997, présentée par le duo Bruno Roblès et Pascal Gigot. N’ayant pas les chiffres d’audience sous la main, je ne peux donc que supposer que si le programme n’a pas duré plus longtemps, ça devait être pour ce genre de raison (et peut-être les coûts de production aussi, le jeu étant plutôt ambitieux à ce sujet) ; mais bon, j’ai envie de dire que c’est comme pour Les forges du désert, et que programmer un jeu sur le thème du Moyen-Orient peu de temps avant la période des fêtes de fin d’année, ce n’est pas franchement l’idée du siècle…
Bon, après, est-ce qu’Ali Baba a un caractère particulièrement estival… j’ai envie de dire que non, même si, d’une manière plus indirecte, il me fait penser à l’été. En effet, ce jeu est le fruit de la collaboration entre deux producteurs reconnus : Thierry Ardisson (qui vient d’ailleurs juste de nous quitter, faisant de cet article un hommage involontaire de ma part), et Jacques Antoine. Si le premier n’a pas produit beaucoup de jeux, le second a été en revanche davantage prolifique dans le genre, avec (pour n’en citer qu’un) Fort Boyard ; et si je parle de celui-là en particulier, c’est parce qu’Ali Baba rappelle Fort Boyard sur pas mal de points. Bon, en fait, il rappelle à peu près toutes les productions du même genre de Tilt Productions (aujourd’hui Adventure Line Productions) de l’époque (comme La piste de Xapatan, Les forges du désert ou Mission Pirattak), dans la mesure où c’est un jeu basé sur des mini-jeux, et avec une certaine promesse immersive au niveau de l’ambiance et de la mise en scène ; mais cette fois-ci, c’est un jeu de plateau, avec une durée taillée pour du pré-access. Et niveau ambiance/humour, je pense qu’on y retrouve davantage la patte de Thierry Ardisson, même si je n’ai pas vu assez de productions de sa part pour pouvoir le confirmer.

Et malheureusement, ce programme fait partie des jeux qui semblent désormais être devenus quasiment introuvables ; ce qui est particulièrement regrettable, vu toutes les ambitions qu’il avait, et ce qu’il semblait avoir à proposer.
Par chance, j’ai pu trouver un numéro en trois parties sur Dailymotion (et autant j’ai beau plutôt encourager le « Made in France » depuis peu, autant j’ai toujours du mal avec cette plateforme de streaming…), ce qui est mieux que rien ; mais sans doute encore loin d’être représentatif de tous les efforts déployés. Aussi, je suis conscient que ma critique du jeu portera surtout sur ce numéro-là, en espérant qu’il était plutôt dans la « moyenne » ; néanmoins, il me fournissait déjà de la matière à réflexion pour pouvoir parler du jeu sur ce blog. Et on va voir pourquoi.

Le concept

Un candidat dispose de quatre complices, afin de tenter de récupérer le trésor d’Ali Baba.
Mais au fil du jeu, il devra faire des choix, afin de ne garder qu’un seul complice à la fin ; en espérant que ce complice soit loyal.

Car le problème, c’est que ces complices, il ne les connaît pas ; et ne sait pas s’il peut pleinement avoir confiance en eux.
En effet, deux d’entre eux sont des traîtres (nommés « voleurs » dans le contexte du jeu il me semble, parce que thème « Ali Baba »… mais bon, c’est plutôt mis en scène comme si c’étaient des traîtres, donc je préfère ce terme-là). Ce qui les distingue des « loyaux », c’est qu’ils ont des avantages leur permettant de réussir les mini-jeux plus facilement (du moins selon leur nature, on y reviendra) ; aussi, vu que le candidat a davantage intérêt à ce que les mini-jeux soient réussis, il pourrait être tenté de choisir un complice qui réussit davantage de choses.
Mais s’il choisit un traître à la fin, il ne gardera rien ; et le complice empochera les gains à sa place ! Pour que le candidat puisse gagner quelque chose, il faut qu’il choisisse un complice honnête (le gain final est alors partagé entre eux deux).
Et, bien sûr, les rôles de tout le monde ne sont révélés qu’à la toute fin.

Bon, petite clarification lexicale avant d’aller plus loin : techniquement, on peut considérer tous ceux que je viens de citer comme des candidats ; puisqu’ils ont tous quelque chose à gagner (ou à perdre).
Cependant, pour éviter les ambigüités par la suite, j’appellerai « candidat » celui qui doit prendre les décisions, et « complices » les quatre personnes entre lesquelles il devra faire ses choix.

Quatre complices potentiels… et le candidat (à droite, aux côtés de l’animateur) qui va devoir suivre son intuition pour en choisir un loyal.

Sur le papier, l’idée est intéressante ; et était, à ma connaissance, plutôt inédite pour l’époque.
En effet, le seul autre jeu de plateau me venant à l’esprit jouant sur la confiance est Qui est le bluffeur ?, sorti une petite dizaine d’années plus tard ; autrement, je pourrais citer des jeux d’aventure (dont je parlerai d’ailleurs plus en détail dans les prochaines critiques) reposant également sur cette idée de confiance entre candidats… mais ils datent principalement des années 2020 ! Sinon, d’une certaine manière, je pourrais aussi citer le Cluedo de France 3 en 1994… mais les suspects étaient des acteurs qui n’avaient rien à gagner, et les candidats n’avaient qu’un rôle d’enquêteur totalement externe.

Cela dit, la comparaison avec le Cluedo n’est pas totalement dépourvue de fondement ; dans la mesure où le candidat n’a quasiment rien d’autre à faire qu’enquêter sur les complices et prendre les bonnes décisions.
La seule autre chose qu’il a à faire, c’est trouver la formule magique pour accéder au trésor ; mais honnêtement, à moins que je n’aie manqué quelque chose faute de matériel exploitable, j’ai trouvé cette phase un peu accessoire. On va en reparler.

Les deux premières manches

Les deux premières manches font s’opposer deux complices ; et leur but est, à chaque fois, d’éliminer l’un des deux.

Comment ? … eh bien, ça dépend.
En fait, Ali Baba est un jeu basé sur des mini-jeux en rotation ; et même si ça lui garantit une certaine diversité conceptuelle permettant d’éviter la lassitude sur le court-moyen terme, personnellement ça ne m’arrange pas vraiment en tant que critique…
Bon, entendons-nous bien : je n’ai rien contre les mini-jeux en rotation dans les jeux TV, surtout en tant que spectateur. En revanche, là où ils ne me facilitent généralement pas la critique, c’est que c’est difficile d’être exhaustif à leur sujet, surtout quand ils sont potentiellement nombreux. (C’est au passage l’une des raisons pour lesquelles je préfère faire l’impasse sur des mastodontes comme Le juste prix ou Le Bigdil…)
Et c’est encore pire quand les émissions sont devenues très majoritairement introuvables et que le jeu n’a fait l’objet d’aucune documentation, comme ici… clairement, je ne pourrais pas du tout juger ce pan dans son « intégralité » dans ce cas-là, puisque je n’aurai pu voir que deux mini-jeux en tout et pour tout.
Néanmoins, là où ça m’arrange quand même un peu, c’est que ces deux mini-jeux me suffisent tout de même à juger quelques états de fait.

Mais avant d’en parler, précisons que rien ne garantit que chaque mini-jeu fasse s’opposer un traître et un complice honnête. En effet, la répartition semble se faire selon d’autres critères (soit le hasard, soit le genre des complices… ce n’était pas très clair) ; aussi, on peut très bien avoir un mini-jeu où ce sont les deux traîtres qui s’affrontent, suivi d’un mini-jeu où ce sont les deux loyaux.
Ce qui… n’est pas forcément très équitable pour le candidat. En fait, dans tous les cas, je pense que ça finit par se solder par du « une chance sur deux » lors du résultat final ; aussi, le problème ne vient pas de là.
En fait, dans le cas de figure « traître vs. traître puis loyal vs. loyal », il y aura forcément un traître et un loyal en finale ; donc effectivement, une chance sur deux de garder le bon à l’issue de la finale. Mais dans le cas de figure où on a à chaque fois un traître vs. un loyal, il est tout à fait possible d’éliminer le loyal à chaque fois ; et d’avoir une finale perdue d’avance ! Cependant, ça fonctionne aussi dans l’autre sens, puisqu’il est également possible d’éliminer les deux traîtres au cours de ces manches éliminatoires, et d’avoir le choix entre les deux complices honnêtes en finale. Donc au final, c’est là encore du une chance sur deux.

Vrai candidat ou voleur ? Le fait est que les deux peuvent finalement tout aussi bien être honnêtes que voleurs…

Je trouve que c’est d’ailleurs assez intéressant de procéder comme ça, afin de brouiller davantage les pistes, et de rendre le résultat moins prévisible.
En revanche, là où je suis plus sceptique, ça reste sur la façon un peu trop opaque de répartir les complices sur leurs manches respectives ; qui ne semble clairement pas de leur ressort… on aurait pu améliorer ça je pense, par exemple avec un mini-jeu introductif qui aurait classé les complices. Ou, plus simplement, avec le candidat qui aurait lui-même composé les équipes.

Bref. Parlons à présent des deux mini-jeux que j’ai pu voir.
Pour le premier (nommé « la porte de la vérité »), les deux complices participants ont dû raconter une anecdote sur un thème donné ; sauf que les traîtres auront en réalité tout inventé. Le candidat pourra poser des questions aux candidats, pour essayer de coincer les traîtres éventuels ;
devra donc garder celui qui lui semble le plus convaincant, et éliminer l’autre.
Quant au second (nommé « la porte de l’arcade »), chacun leur tour, les complices ont une minute pour renvoyer un maximum de palets sur coussin d’air ; sachant que chaque tentative réussie leur donne l’occasion de donner une réponse à une question posée par l’animateur juste après. La subtilité, c’est que les traîtres connaissent la réponse en amont, à l’instar de Qui est le bluffeur ; donc leur but est de paraître assez convaincants pour que le candidat puisse penser qu’ils sont honnêtes.

Bon, pour cette épreuve, pas besoin d’une mise en place très poussée, puisque les candidates n’ont qu’à parler.
Ici, en revanche, il y a un peu plus de moyens mis à disposition pour y arriver.

Et rien qu’avec ces deux mini-jeux, j’ai pu percevoir plusieurs problèmes.
D’une part : en l’état, ces mini-jeux me semblent un peu trop expéditifs pour qu’on puisse en déduire directement qui bluffe ou non. Pour l’anecdote à raconter, ça passe encore ; mais pour la question à laquelle répondre dans le second mini-jeu, on n’est pas non plus dans quelque chose d’aussi tordu que les réponses à 3 000 € de Qui est le bluffeur ?, et même moi qui ai une culture ciné assez mauvaise, j’ai réussi à répondre aux questions posées aux deux candidats… donc je ne trouve pas forcément le côté « bluffeur » très significatif. À mon avis, il aurait fallu poser davantage de questions, ou poser des questions d’une autre trempe, nécessitant un peu plus de réflexion.

D’autre part : je disais plus haut que l’idée était que les traîtres soient avantagés dans leurs différentes épreuves ; mais dans celle de l’anecdote, on voit bien que ce n’est pas le cas. En fait, ce serait même plutôt le contraire, puisque le traître doit faire l’effort d’imaginer une histoire suffisamment convaincante.

Et enfin : on a également un enjeu secondaire, sur lequel je vais revenir dans le paragraphe suivant, mais qui semble beaucoup moins se prêter à certains mini-jeux, comme l’anecdote.
En fait, vous vous êtes peut-être demandé quel était l’intérêt de donner la bonne réponse au mini-jeu des palets sur coussins d’air ; surtout si donner la bonne réponse peut paraître suspect. Mais en réalité, ça reste bien dans l’intérêt du candidat que le complice donne une bonne réponse.

Histoire de voir le mini-jeu de l’arcade un peu plus près… mais bon, sur une image fixe, c’est assez difficile à dépeindre, puisque c’est un jeu qui se joue sur le mouvement et les réflexes.

L’ouverture de la caverne

Car une fois ces deux premières manches passées, le candidat doit donner la formule magique, afin que la caverne puisse s’ouvrir ; autrement dit, qu’il puisse accéder à la finale, et donc tenter de gagner quelque chose.
Cette formule magique est une citation, un dicton, un proverbe, une expression… bref, c’est en plusieurs mots ; et la formule est découpée en 6 parties.
Pour révéler une partie, il faut échanger un bracelet ; les bracelets pouvant s’obtenir de plusieurs façons :

  • En premier lieu, le candidat reçoit un bracelet de bienvenue ; donc il en a toujours un de garanti.
  • Durant les mini-jeux précédents, les complices peuvent gagner un bracelet en cas de réussite ; et le candidat récupère alors les bracelets gagnés par les complices encore en lice.
  • Si ce n’est pas suffisant, le candidat peut également acheter des bracelets supplémentaires ; mais en contrepartie, pour chaque bracelet acheté, il devra renoncer à l’un des coffrets potentiellement gagnés une fois l’accès à la caverne établi.

Revenons sur le deuxième point ; qui vient appuyer le dernier reproche que je faisais à la structure hétérogène des mini-jeux dans mon paragraphe précédent.
Dans le cas du mini-jeu de palets sur coussin d’air, il n’y a pas de problème : si le complice répond correctement à la question qu’on lui pose, il gagne un bracelet ; sinon, il ne gagne rien. Et ça arrange donc le candidat de choisir un complice qui a gagné un bracelet.
En revanche, dans le mini-jeu des anecdotes, comme il n’y a pas d’autre enjeu que la qualification de l’un des deux complices… ben, on donne un bracelet au complice qui aura été choisi par le candidat. Donc ça équivaut à un bracelet gratuit…
Bref, encore une fois, ça montre que les mini-jeux ne semblent pas avoir été réfléchis dans la même optique, ce qui les rend par conséquent un peu fourre-tout dans leur structure.

Sinon, en ce qui concerne la formule magique : on reconnaît bien là le côté La tête et les jambes cher à Jacques Antoine, avec un moment de réflexion qui vient subordonner la réussite du candidat. Qui est d’autant plus remarquable ici qu’en dehors du choix des complices, c’est la seule fois du jeu où le candidat est proactif.
Bon, après, non pas que cette réflexion soit ultra poussée non plus, surtout comparée à un mot-code de Fort Boyard ou la recherche de la bonne statuette de La piste de Xapatan.
En fait, mis en scène comme ça, je pense que la défaite est tout simplement impossible ; puisque, dans le pire des cas, le candidat n’aura qu’à échanger autant de coffrets que nécessaire pour débloquer la formule complète.

La formule à moitié complétée se trouve en haut à gauche de l’écran. Je ne pense pas qu’il y ait besoin de plus de mots pour la dire dans son intégralité…

Mais cette phase d’ouverture de la caverne n’est clairement pas le point d’orgue du jeu ; et elle n’avait de toute façon pas d’intérêt à l’être. D’une part, car le point d’orgue, c’est la révélation de la véritable nature des complices ; et d’autre part, car autrement, TF1 aurait un peu galéré à meubler les 5 ou 6 dernières minutes si le candidat n’avait pas trouvé la formule…
En revanche, cette petite réflexion sur la formule magique apporte tout de même un paramétrage supplémentaire pas inintéressant, interférant potentiellement sur le gain final. C’est juste que je me demande si, en pratique, il a pu avoir l’occasion de véritablement l’impacter de temps en temps.

Ah, et je précise un détail que vous avez dû voir sur les captures d’écran : c’est chronométré. En fait, un chronomètre de 7 minutes se lance à partir du moment où le candidat commence à échanger les bracelets pour obtenir les mots de la formule magique.
En revanche, ça ne veut évidemment pas dire que le candidat a 7 minutes pour réfléchir dessus ; mais qu’à l’instar de la Salle du Trésor de Fort Boyard depuis 2006, on inclut le temps de réflexion au chronomètre final, servant ensuite à récupérer le plus d’argent possible. Oui, une phase de réflexion suivie d’une phase pour gagner le plus d’argent possible, le tout étant chronométré : cette phase me semble assez clairement décalquée que la Salle du Trésor de Fort Boyard.
Mais personnellement, je suis un peu sceptique sur l’intérêt de ce chronomètre. Certes, en ce qui concerne la réflexion sur la formule magique, il est censé mettre la pression sur le candidat s’il ne trouve pas tout de suite, au même titre que les sacrifices de candidats pour avoir des indices supplémentaires dans Fort Boyard ; mais bon, je n’ai pas l’impression que cette phase de réflexion soit difficile outre-mesure.

La caverne

Les deux complices encore en lice s’affrontent sur des questions, durant le temps restant imparti. Ils s’installent chacun à un pupitre, et on leur donne 10 000 F, qu’ils vont tenter de faire fructifier.
À chaque fois, l’animateur pose une salve de questions sur un thème donné ; et demande, chacun leur tour, s’ils pensent avoir la réponse ou non. S’ils ont la réponse, ils prennent la main ; sinon, elle passe à l’autre. Si personne n’a la réponse, c’est celui dont c’était initialement la main qui la reprend.
À l’issue de cinq questions, le complice qui a la main peut aller ouvrir cinq coffres, contenant des sommes allant de 200 F à 20 000 F. À chaque fois qu’un coffre est ouvert, le candidat peut décider soit de l’ajouter à la cagnotte du complice (et le renvoyer à son pupitre juste après), soit de lui faire ouvrir un autre coffre ; sachant qu’un montant refusé l’est définitivement, donc un candidat qui fait ouvrir un coffre à 1 000 F en premier l’a dans l’os s’il décide de le laisser, et que les quatre suivants contiennent moins.
On s’arrête lorsqu’il n’y a plus de temps au chronomètre.

Phase 1 : répondre à des questions pour prendre la main sur l’ouverture des coffres.
Phase 2 : ouverture des coffres, en espérant trouver des gains juteux. Puis on rince et on répète, jusqu’à épuisement du chronomètre.

Bon, comme je le disais, je ne suis pas fan du chronométrage, qui rend cette finale un peu trop brouillonne à mon sens. Certes, ça rend sans doute la séquence plus dynamique ; mais là, il y a un peu trop de paramètres qui rentrent dans l’équation, entre la vitesse de l’animateur pour poser les questions et accepter les réponses, et celle des complices pour accepter ou refuser les questions ainsi qu’à y répondre.
Après… ça passe. Ça reste dans l’état d’esprit global du jeu.

Mais il reste encore un choix ultime à faire : le candidat doit sélectionner le complice qu’il estime être honnête.
D’ailleurs, pour l’aider dans son « enquête » : à nouveau, les traîtres connaissent les réponses, et sont donc naturellement plus aptes à répondre correctement ; donc c’est à eux de ne pas paraître trop suspects. Et ici, vu qu’il y a davantage de questions, c’est bien plus consistant que pour le mini-jeu sur coussin d’air dont je parlais plus haut.

Et comme on l’a dit plus haut : si c’est un traître, le candidat ne remporte rien, et le complice remporte l’intégralité de sa cagnotte. Si c’est un loyal, en revanche, sa cagnotte est partagée avec le candidat.
D’ailleurs, maintenant que j’y pense, cette différence entre complices n’est quand même pas très équitable ; puisque dès le début du jeu, il y en aura deux qui sauront dès le départ qu’ils ne remporteront au mieux que la moitié de ce qu’ils pourront gagner… je ne sais pas comment le rôle des quatre complices a été déterminé en amont ; mais si c’est par tirage au sort, il y en a deux qui se font clairement entuber, avec ce système…
Idéalement, il aurait été plus judicieux de doubler le gain si le candidat trouve un complice loyal à la fin. Mais bon, j’imagine qu’il ne fallait pas trop tirer sur les finances de TF1… non pas qu’ils soient radins, vu tous les moyens déployés sur l’ambiance ; mais quand même…

Nonobstant ce détail sur la répartition des rôles, ce final fait cependant très bien son effet.
En fait, dans un premier temps, le complice éliminé révèle son rôle, en enlevant le gant à sa main droite ; ce qui permet déjà d’appuyer un peu la tension (s’il était loyal) ou de soulager un peu le candidat (si c’était un voleur). Mais évidemment, sans que rien ne soit joué, puisque le gagnant peut très bien avoir le même rôle…
Aussi, au moment de la révélation de ce dernier, il doit actionner un levier ; le sens dans lequel il sera actionné déterminera son identité.

Poussera le levier, pour que le gain soit partagé… ou tirera le levier et gardera tout pour soi ?
Et l’identité de l’ensemble des complices est donnée dans le générique de fin.

L’ambiance et la mise en scène

Je me suis beaucoup attardé sur la mécanique (à force, vous me connaissez, c’est ce qui m’inspire le plus) ; mais dans la forme, on sent que les producteurs n’ont clairement pas ménagé leurs efforts. Dans un sens, je trouve Ali Baba assez proche du Bigdil à ce niveau-là d’ailleurs.
En effet, le plateau est non seulement très grand ; mais de plus, on voit en direct toute la mécanique (au sens concret cette fois-ci) mise en place pour que les mini-jeux puissent être installés, à l’aide de panneaux coulissants.

Notez le personnage qui est en train de pousser le mur coulissant.

Par ailleurs, on sent également le côté Fort Boyard-like dans la volonté de mettre en avant différents personnages, dans le thème de l’émission. Comme c’était d’ailleurs le cas pour La piste de Xapatan et Les forges du désert.
Je ne pourrai cependant malheureusement pas en dire grand-chose ; car, à nouveau, avec une seule émission de rattrapée, c’est difficile d’en tirer un bilan complet… aussi, je suppose que leur présence doit dépendre des mini-jeux. En tout cas, on a toujours quelques hôtesses, ainsi qu’un personnage nommé Boulba, qui fait office de gardien (notamment lors de la phase du sésame) et change les décors.

Arrête de faire des jeux de mots vaseux !

Et enfin, c’est certes là encore présent dans Fort Boyard, mais pour le coup loin d’en être spécifique : on cherche à appuyer d’une certaine façon le côté divertissement. Et… c’est un peu touché-coulé pour moi.
Bon, certes, le jeu est déjà naturellement divertissant de par son principe, la nature de certains mini-jeux, la mise en scène et le thème ; aussi, je trouve qu’il n’avait pas spécialement besoin de davantage.
Mais bon, on est sur TF1, j’imagine qu’il fallait en faire encore un peu plus… donc pourquoi pas… d’ailleurs, je soupçonne le remplacement d’Arnaud Gidoin par un duo d’animateurs d’aller dans ce sens-là ; mais n’ayant pas pu voir d’émission présentée par le duo Roblès/Gigot, je ne pourrais pas l’affirmer avec certitude.

En revanche, ce qui m’a semblé clairement aller dans ce sens, c’est le remplacement du candidat par un people (mais uniquement le candidat, les complices restant des anonymes) ; ce qui semblait être occasionnel au départ, mais qui est devenu la norme par la suite. Bref, on sent que c’était une façon un peu désespérée de pallier le manque d’audience en jouant sur ce genre de joker…
À l’instar de Zone rouge, les people ne jouent pas pour eux, mais pour un spectateur tiré au sort (les anonymes continuant à jouer pour eux-mêmes). C’est le seul impact au niveau de la mécanique, qui reste donc assez minime.
En termes d’ambiance, en revanche… bon, c’est loin d’être la pire incrustation de people que je n’aie jamais vue ; mais comme d’habitude, on sent qu’on leur a demandé d’amuser la galerie un peu n’importe comment, par exemple en leur faisant apporter un sandwich pendant l’émission… en outre, certains ne semblent pas trop prendre le jeu en sérieux, en soufflant les réponses pendant la finale. Je déteste quand les people font ça… ok, c’est un jeu ; mais il a tout de même des enjeux (monétaires de surcroît), et a disposé d’un travail préparatoire réfléchi… je trouve ça irrespectueux quand on le prend autant à la légère.
(Bon, d’accord, je n’ai pu voir qu’une seule émission – avec un people que je ne connaissais d’ailleurs pas du tout… – donc je ne peux évidemment pas généraliser ; mais j’imagine que ça ne devait pas gêner la production ni TF1…)

Total : 12/20

Malgré une base très prometteuse et particulièrement créative, Ali Baba est un jeu que j’ai trouvé… plutôt correct, mais qui m’a laissé sur ma faim.
L’ambiance et la mise en scène font preuve d’ambitions notables, et donnent un cachet certain au jeu, qui reste mémorable en tant que Fort Boyard-like de plateau ; en revanche, je trouve qu’on n’avait pas besoin d’y incorporer du people sur le long terme.
Quant au principe, celui-ci est très intéressant, avec l’idée de démasquer des traîtres façon Qui est le bluffeur ?, mais cette fois-ci en jouant sur la confiance d’un candidat « observateur » ; en revanche, son exécution est assez hétérogène. La faute à des mini-jeux qui semblent soit un peu trop expéditifs, soit un peu trop inégaux au niveau de leurs enjeux ou de la façon d’avantager/désavantager les différentes catégories de complices. Idéalement, il aurait fallu les harmoniser un peu plus ; et, pour une fois, je n’aurais pas été contre une émission légèrement plus longue, afin de proposer davantage d’occasions de démasquer les traîtres.

Mais même si j’ai été un peu déçu après visionnage, Ali Baba reste un format que je considère plutôt positivement, car sa tentative de créativité et ses ambitions méritaient d’être soulignées. Spirituellement, je trouve qu’on est dans un état d’esprit assez proche du Bigdil, créé un an plus tard ; et ça ne m’aurait pas choqué que le jeu puisse devenir culte au même titre. (Enfin, en solidifiant un peu plus la formule, tout de même…)
Après, je rappelle que je n’ai pu rattraper qu’un seul épisode, qui restait correct ; mais peut-être que d’autres étaient encore meilleurs. En tout cas, ça m’a fait plaisir de ressentir à nouveau cette vibe 90’s, et de découvrir un concept qu’on ne ferait (malheureusement) plus tel quel aujourd’hui.

Pour la prochaine fois, on va continuer à essayer de démasquer des traîtres ; mais dans un autre genre d’ambiance. Exit le côté oriental, on part pour l’Afrique du Sud…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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