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#142 – Intuition, qui sera le plus proche ?

Reparlons des jeux de prime-time des années 2020 (encore une fois).
Au début de la décennie (jusqu’à environ 2023), ils ne m’avaient pas particulièrement convaincu. Pas forcément d’un point de vue conceptuel ; mais plutôt par rapport à l’inadéquation du créneau par rapport au concept. On avait effectivement certains formats importés comme Le quiz des champions, 100% logique, The Wheel ou encore The Floor, initialement taillés pour durer environ une heure dans leur pays d’origine ; mais qu’on a étiré sur deux heures pour la version française, parce que ça semble désormais devenu inenvisageable qu’un prime puisse durer moins longtemps. Et la plupart du temps, on le ressent, ce rallongement… non seulement le jeu devient généralement plus ennuyeux à suivre ; mais de plus, il tend à se parer d’un côté plus… prétentieux, par rapport à ce qu’il est réellement.
Mais par la suite, on a eu des concepts français comme Qui restera dans la lumière ? ou 10/10 Combien tu te mets ? ; qui, eux, m’ont semblé davantage taillés pour correspondre à un créneau de deux heures. Non pas que leur rythme soit parfait (loin s’en faut) ; mais au moins, ils méritaient davantage de durer aussi longtemps que les jeux importés et reformatés que j’ai cités plus haut.
Sauf que le jeu d’aujourd’hui a semble-t-il décidé de me contrarier ; car il a beau être une création française sortie en 2025, il a quand même les torts des programmes importés et reformatés que je critiquais plus haut…

Intuition, qui sera le plus proche ? (au moins, je reconnais qu’ils n’ont pas mis de « The » devant, c’est bien – même si pour un concept français, ça aurait été ridicule…) est un jeu qui a été lancé sur France 2, en prime-time, le samedi 13 septembre 2025 ; et une coproduction entre Ah ! Production et CyrilProd. Donc, oui, cette seconde boîte de production laisse un indice subtil quant à l’animateur du jeu ; puisqu’il s’agit de Cyril Féraud. (En même temps, un jeu de plateau de prime-time de France 2 non produit par Nagui, ça ne laissait que cette autre possibilité…)
Niveau communication, pour une fois, je n’ai pas eu l’impression qu’on ait cherché à nous vendre quelque chose de spécialement inédit ou de révolutionnaire ; et encore heureux, parce qu’Intuition se base sur un concept d’estimations, que l’on a déjà pu voir sur le PAF dans des jeux comme Jouez pour 5 fois plus (certes passé très inaperçu), mais surtout dans Attention à la marche (qui, lui, est quand même davantage resté dans les mémoires). Et aussi dans Le juste prix ou Guess my age, mais dans des registres plus spécifiques que les autres jeux cités.
En revanche, cette communication ne m’a vraiment pas vendu du rêve ; et pour cause, elle m’a donné l’impression de vouloir réitérer la formule de 100% logique (que je n’aime pas particulièrement…), et ce d’une façon un peu trop grossière. Jeu présenté par Cyril Féraud (bon, au moins, dans Intuition, il n’a pas son côté moqueur de ce jeu-là, ce qui est un bon point), dont la mécanique peut se résumer à « Que le meilleur gagne, mais avec des questions ne relevant pas de la culture générale, donc tout le monde peut jouer », étiré sur 2h15, avec des people sur un côté du plateau…
Bref, rien qui ne me mette particulièrement en confiance, aussi je suis parti avec un a priori plutôt négatif pour mon visionnage ; toutefois, je restais disposé à trouver des bons points. Après tout, peut-être que j’allais avoir quelques surprises avec la mécanique à partir de la seconde moitié du jeu, ou que les people allaient potentiellement servir à quelque chose…

… mais non. Et on va voir pourquoi…

Que le meilleur gagne… version estimations numériques

Mouais, à nouveau, on peut résumer Intuition comme ça. Au départ, ils étaient 150 ; et à la fin, il n’en restera qu’un.
Bon, après, depuis le temps, j’ai bien vu que, malgré une formule de base relativement simpliste, il y avait toujours moyen d’en faire des variantes plus intéressantes : comptage des points plus élaboré, règles plus spécifiques, côté stratégique… et je reconnais qu’il y a un petit peu de ça dans Intuition, même si je suis loin de trouver la façon de le faire à tomber par terre.

Ici, on a un jeu en trois temps :

  • Une première phase (environ 1h, en incluant le générique et les présentations) où on élimine 100 candidats ;
  • Une seconde phase (environ 50 minutes) où on ne garde que 8 candidats ;
  • Une troisième phase (une vingtaine de minutes) où on désigne le vainqueur.

Phase 1

Cette phase se compose de 3 manches ; chaque manche est composée de 5 questions (sauf la troisième, qui n’en a bizarrement que quatre) ; et le but des candidats est à chaque fois de donner une réponse estimée, en espérant qu’elle soit la plus proche de la réponse demandée.
Les spécificités de cette phase sont les suivantes.

D’une part : les candidats bénéficient à chaque fois d’une fourchette ; celle-ci étant relativement serrée pour la première manche, un peu plus large pour la deuxième, et beaucoup plus large pour la troisième. En pratique, cependant, ce n’est pas non plus complètement strict, ainsi on peut avoir une question avec un ordre de grandeur plus restreint en manche 3 (de l’ordre de 100) par rapport aux autres questions de la même manche (de l’ordre de 10 000 ou 100 000). Ce qui est donc censé correspondre à un niveau de difficulté (à peu près) progressif.

Question type de manche 1…
… question type de manche 3, avec une fourchette plus large.
(Oui, au passage, cette question est palpitante.)

D’autre part : les éliminations ne sont pas immédiates. À l’instar de J’en connais un rayon, elles n’auront lieu qu’à chaque fin de manche ; en éliminant les 20 plus mauvais candidats pour la manche 1, les 30 plus mauvais pour la manche 2, et les 50 plus mauvais pour la manche 3.
Par « plus mauvais », comprendre ceux qui se sont les plus éloignés des bonnes réponses ; après, le mode de calcul n’étant pas spécifiquement détaillé, je ne saurais pas dire si c’est calculé en fonction du nombre de points d’écart avec la bonne réponse (ce qui serait un peu bizarre, vu que les fourchettes varient à chaque fois), ou d’un classement tacite élaboré à partir du résultat de chaque question.
Cela dit, dans les deux cas, c’est un flou qui ne me dérange pas trop en pratique, donc bon…

D’ailleurs, ça, c’est une question que J’en connais un rayon aurait pu poser pour un ballotage, vu qu’elle était en plein dans le thème du jeu.
Davantage que la question du même genre sur le nombre de baguettes vendues en France tous les ans… ils auraient dû échanger leurs questions.

Bon, ben… c’était inévitable, mais cette phase 1 s’avère répétitive et ennuyeuse, presque comme tout QLMG-like qui se respecte j’ai envie de dire.
Mais pour le coup, je ne blâmerai pas le fait d’avoir un niveau de difficulté progressif, comme c’est le cas pour 100% logique. En fait, autant les premières énigmes de 100% logique peuvent ennuyer un spectateur averti ; autant là, le processus de réflexion reste à peu près le même durant toute la partie, et ce peu importe la « difficulté » estimée.

En fait, j’ai même envie de dire que le jeu n’est pas forcément progressif dans sa difficulté, en dehors de cette phase-ci. Même si les fourchettes sautent dans la phase suivante (désolé, spoiler), elles restent tout de même relativement tacites. Mince, j’ai même envie de dire qu’un jeu comme Attention à la marche s’en passait très bien…

Ah, et pour info, rien n’empêche les candidats (ni les people…) de proposer des réponses hors fourchette ; même si, évidemment, c’est idiot, vu que ça n’a aucune chance d’être la bonne réponse.
(Et au passage, Isabelle Vitari doit avoir un sacré syndrome Gilles de la Tourette pour dire autant d’insanités quotidiennement…)

D’ailleurs, pour parler du nombre de candidats : je le trouve assez arbitrairement élevé, tout comme les quantités de candidats éliminés à chaque fois. On aurait totalement pu avoir une mécanique similaire avec seulement 100 candidats, et moins d’éliminés par manche…
En fait, je trouve que ça désacralise même un peu les phases suivantes, d’écrémer autant de candidats d’un seul coup.

Phase 2

Les questions posées durant cette phase sont du même acabit que pour la phase précédente ; en revanche, à partir de maintenant, les fourchettes disparaissent (comme dit plus haut), et les éliminations deviennent immédiates.
Pour chaque question, on élimine les 3 candidats les plus éloignés de la réponse attendue ; sauf pour l’avant-dernière, où on en élimine 4 ; et la dernière, où on en élimine 8.

Et autant dire que j’ai à peu près les mêmes reproches à faire à cette deuxième phase qu’à la première.
À nouveau, c’est répétitif ; à nouveau, je ne trouve pas que cette histoire d’échelle en moins ait un impact particulièrement significatif, vu les questions posées ; et à nouveau, il y a un côté assez arbitraire dans le nombre d’éliminés. Pourquoi les deux dernières questions justifieraient d’éliminer subitement plus de monde ?

Phase 3

Les 8 candidats restants s’affrontent dans un format de mini-tournoi ; avec quatre duels pour déterminer les demi-finalistes (les binômes ayant été tirés au sort au préalable), puis deux duels pour le finaliste, et un duel pour le grand gagnant.

Ces duels prennent la forme d’une question d’estimation (à nouveau, sans fourchette donnée) ; et le candidat le plus proche de la réponse passe à l’étape suivante.

Le choix des couleurs pour identifier les deux duellistes, c’est un clin d’œil à Duels en familles ?
Petit détail d’affichage spoiler : la vitesse de progression de la réponse indique souvent prématurément quel candidat est le plus proche.

Par ailleurs, pour chaque duel, le candidat qui avait fait le meilleur parcours pendant les deux phases précédentes a le choix du thème.
Les thèmes sont à choisir parmi 7 images (donnant une plus ou moins vague idée de ce que la question pourrait être) ; en revanche, les candidats qui passent après n’auront le choix que parmi les thèmes restants. Ce qui laisse donc 3 thèmes pour la demi-finale, et un seul thème (celui qui reste) pour la finale.
Mouais… bonne idée de laisser les choix des thèmes pour varier un peu ; mais moins fan de celle de réduire les choix au fur et à mesure. Le candidat qui aura le choix en premier sera favorisé par rapport à celui qui pourra choisir en quatrième ; ce que je ne trouve pas très pertinent, alors que l’ordre de passage n’a pas été classé par ordre de performance, mais par hasard…

Autrement… ce principe de phase finale est vraiment fade.
Encore une fois, on a certes un peu changé les règles, cette fois-ci pour avoir des affrontements directs… mais ça reste strictement le même principe par rapport au début ; et ce format de mini-tournoi n’a rien de franchement original, et ne suffit pas à rehausser l’intérêt.
En fait, il me fait un peu le même effet que la deuxième manche de Que le meilleur gagne. Où, certes, on commence à faire connaissance avec les candidats d’une façon un peu plus approfondie ; mais qui, en soi, se contente de faire à peu près la même chose que la manche précédente.

Bon, cela dit, il y a quand même une idée dans tout ça que j’ai trouvée un peu plus intéressante.
En effet, lors du dernier duel, les candidats ont la possibilité de donner deux réponses au lieu d’une seule, pour maximiser leurs chances de réussite ; mais en contrepartie, s’ils gagnent, ils remportent moins d’argent. Le gain étant de 50 000 € pour une seule réponse proposée (si celle-ci est la plus proche), et de 15 000 € pour deux réponses (paye ton économie d’argent sur le service public).
C’est la seule idée réellement originale et stratégique que j’ai vue être mise en place… et il aura fallu attendre qu’on soit à 5 minutes de la fin. Je dirais bien que c’est mieux que rien ; mais bon, ça représente 5% du programme à tout casser, quoi… difficile de m’ébaubir devant ça, à ce stade.

Le candidat bleu a préféré saisir deux réponses au cas où.

Bref, c’est répétitif…

En fait, on tient là le plus gros problème du jeu selon moi : malgré des différences affichées entre les différentes phases, celles-ci restent non seulement dans leur essence beaucoup trop similaires pour avoir l’impression d’un concept varié, qui joue pleinement avec sa formule. En outre, j’ai personnellement eu du mal à pleinement ressentir la montée des enjeux.
Et pour ça, je vais devoir refaire une comparaison avec les formats du même genre…

Commençons par Attention à la marche.
Honnêtement, je ne m’attendais pas à revoir ce jeu-là à la hausse. Bon, certes, l’ambiance beauf de ce programme-là ne me caressait pas dans le sens du poil ; mais vu qu’Intuition semble aussi craquer son slip sur une ou deux questions de temps en temps, et avoir des éléments d’ambiance qui me déplaisent pour d’autres raisons (on y revient juste après…), j’ai presque envie de dire que c’est finalement kif kif bourricot.
Conceptuellement parlant, en revanche, j’ai trouvé AALM plus intéressant, en jouant de trois façons vraiment différentes sur le concept d’estimation. La première manche de ce jeu correspond au concept d’Intuition ; mais pour la deuxième, on demande à un candidat de donner une réponse, et à son adversaire de dire s’il pense que la bonne réponse est au-dessus ou en-dessous. Ce qui est une façon de jouer différemment sur le concept. Quant à la finale, elle est certes un peu moins recherchée (vu qu’elle devient un simple enchaînement de QCM, même si là encore basés sur des estimations plutôt que sur de la culture générale) ; mais là encore, ça change un peu du reste.

Bref, cette comparaison met d’autant plus l’accent sur la répétitivité d’Intuition ; qui, en plus, a l’inconvénient de durer plus de deux heures (contre 45 minutes environ pour AALM).

D’ailleurs, Attention à la marche avait déjà posé la même question, mais avec l’accouplement des orang-outans…

On retrouve d’ailleurs cette diversité conceptuelle dans Le juste prix ; dont le principe basé sur une alternance de mini-jeux lui permet de varier les plaisirs, tant que la production se sent inspirée pour imaginer des mini-jeux basés sur le concept d’estimation. Bon, en pratique, ça reste un petit peu inégal (certains ayant reproché à la période Lagaf d’avoir des mini-jeux qui finissaient par se « bigdiliser ») ; mais à son meilleur niveau, ça a donné des mini-jeux cultes.

Guess my age, quant à lui, peut compter sur la diversité de ses jokers pour casser la monotonie de deviner l’âge de six personnes ; et même sans parler de ceux-ci, on a une mécanique de base qui joue davantage sur les estimations, en en faisant un outil servant à déterminer le gain final des candidats selon les écarts entre les réponses données et les réponses attendues. Le tout culminant en une finale plus exigeante, où être au plus près ne suffit plus, et où il faut donner une réponse exacte (modulo la possibilité d’utiliser des jokers évidemment, le jeu n’étant pas vache à ce point) ; ce qui offre une conclusion prenante.

Quant à Jouez pour 5 fois plus : là encore, on retrouve légèrement plus de variété dans le concept, avec deux manches au principe distinct. La première étant une manche d’opposition à un adversaire (à peu près aussi basique que la finale d’Intuition, mais en 3 points gagnants), et la seconde une sorte de QVGDM-like.
La deuxième partie est la plus intéressante, puisqu’elle se compose exclusivement d’un enchaînement de questions où le candidat doit donner son estimation, et espérer qu’elle soit dans la bonne fourchette. Seul le format de finale change, avec cette fois-ci le candidat qui doit donner la réponse exacte pour espérer gagner le maximum.
En revanche, là où JP5FP s’en sort le mieux (outre sa durée là encore plus courte), c’est dans la montée de ses enjeux, qui est davantage perceptible. Pour chaque question, la marge d’erreur se restreint, jusqu’à carrément sauter pour la toute dernière ; et toutes les questions ont un impact sur le gain final. Si bien qu’on reste investi dans la victoire ou la défaite du candidat, à la manière d’un QVGDM.


C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai toujours trouvé les QLMG-likes moins prenants au niveau de la gestion de leurs enjeux. Le simple fait de savoir qui va gagner parmi tous les candidats du début est à mes yeux beaucoup moins porteur ; surtout quand les candidats étaient aussi nombreux au départ, et qu’on ne peut faire connaissance qu’avec une poignée d’entre eux vite fait…
De fait, à mon sens, il faut quand même une finale qui reste intéressante intrinsèquement pour conclure le programme dignement. Certains font ça merveilleusement bien, comme Le numéro gagnant (vous le sentiez venir hein ?) ; d’autres font quelque chose de très bien, comme Le dernier cercle ou Qui restera dans la lumière ; d’autres font quelque chose de correct, comme La part du lion ; et d’autres expédient ça, comme Que le meilleur gagne dans les années 90. On a aussi quelques cas comme Le grand tournoi de l’Histoire, où ça se termine par des duels ; mais où le côté solennel de la réussite arrive un peu à compenser.

Et dans le cas d’Intuition… ben, c’est juste un mini-tournoi « rapide » sans panache particulier, où le vainqueur remporte directement l’argent au bout de duels assez expéditifs (après, je reconnais que contrairement à J’en connais un rayon qui a complètement envoyé valdinguer cette phase-là, la prod y a davantage mis les formes cette fois-ci…).
Et on a certes la petite spécificité plus stratégique de pouvoir donner deux réponses sur la dernière question, quitte à gagner moins d’argent ; mais elle est très loin de faire se terminer le programme sur une note exceptionnelle, ou sur une variation plus recherchée du concept de base.

Ah, et bien sûr, les people ne servent à rien (comme d’hab’)

Voilà, c’est dit…
Ouaip, vu l’emphase qu’on a mis sur eux (à tel point qu’on les a surnommés « Les intuitifs »), j’avais quand même le vague espoir qu’on les rende un tant soit peu utiles à la mécanique du jeu ; par exemple, en leur demandant de faire des estimations, et en demandant aux candidats de choisir le plus proche de la réponse. (Ou sinon, faire comme J’en connais un rayon et les faire jouer pour des associations ; mais vu le concept, j’aurais eu un peu de mal à voir comment faire ça proprement)

Mais non, on a encore le syndrome du jeu de prime-time dans lequel on met des people qui ne servent qu’à amuser la galerie… (et encore, « amuser » étant un bien grand mot pour certains…)
Ce qui rend le rythme du jeu encore plus lourd qu’il ne l’est déjà ; vu que, pour divertir, on avait déjà les candidats, avec des zooms réguliers sur eux entre deux questions pour leur faire raconter des anecdotes et compagnie.
Et détail irritant : comme pour J’en connais un rayon, on ne prend pas la peine de couper leurs micros pendant les phases de réflexion des questions… j’en ai marre de ce genre de passe-droit…

Donc, oui, finalement, ça n’en fait qu’un énième ingrédient repris de la formule 100% logique ; et, de surcroît, l’un des plus inutiles.
Bon, en fait, il y a quand même une légère différence : car dans le cas d’Intuition, l’idée était plutôt d’en faire une « bande » ; comprendre par là que les people ont vocation à apparaître de façon récurrente, en tournant un peu de temps en temps. Ce qui était apparemment une première pour un jeu animé par Cyril Féraud (tiens, pour une fois que c’est d’Arthur qu’on s’inspire plutôt que l’inverse…).
Mais pour moi, ça ne change rien du tout… et je pense qu’il en est de même pour le public, surtout pour un jeu qui n’a pas vocation à être diffusé à une fréquence très soutenue.

Bon, sinon, histoire de citer le moment où ils ont été le plus utiles dans la première émission : sur une question football, Yoann Riou a pu apporter quelques précisions supplémentaires. C’est mieux que rien…

Et non, je ne considère pas ce genre de question comme une « utilité » de leur part… on dirait plutôt la connerie visuelle avec le calcul du nombre d’Arthur dans une question du Dernier cercle.

Total : 7,5/20

Je m’en suis déjà servi en conclusion d’une autre critique, mais tant pis : pour paraphraser Dewey dans la série Malcolm, je ne m’attendais à rien, mais je suis quand même déçu.
En fait, à l’instar de concepts comme Qui restera dans la lumière ? ou 10/10 Combien tu te mets ?, j’espérais tout de même que ce jeu parvienne à justifier sa durée de 2h15 par une mécanique plus riche en contrepartie ; en sachant que les possibilités offertes par ce genre de concept étaient plutôt larges, et que d’autres concepts comme Attention à la marche et Jouez pour 5 fois plus avaient déjà donné quelques idées pour varier un peu les plaisirs.
Mais finalement, Intuition n’est qu’un concept très répétitif, qui ne joue presque pas avec sa formule de base, et qui se contente de répéter le même pattern pendant toute la durée du jeu ; modulo la façon d’éliminer les candidats, malheureusement pas assez prenante pour susciter l’intérêt sur une durée aussi longue. Là où les deux jeux cités à l’instant ont su faire preuve de davantage de diversité dans la façon d’exploiter leur concept, sur des créneaux horaires plus courts.

Et, pour être franc, je commence à en avoir un peu assez de ce genre de tendance qui consiste à propulser en prime-time des concepts relativement basiques, sous prétexte que c’est facilement accessible ; et ce, d’autant plus qu’Intuition n’a finalement fait que suivre une formule pré-établie (celle de 100% logique) sans aucune prise de risque.
Mais, pour une fois, j’ai l’impression que c’est aussi le cas du public. Car, pour parler des audiences, on est passé d’un premier prime à 14% de PDA, à un second à seulement 10% ; ce qui me semble tout de même assez peu, en comparaison des autres divertissements du samedi soir du même animateur. Et même si France 2 s’était félicitée des audiences du premier numéro (là où les autres sites médias ont été un peu plus mitigés…), là, je pense que le programme devra revoir sa copie s’il compte perdurer.
D’ailleurs, revoir sa copie, c’est ce que je lui souhaite. Même si je n’ai pas aimé, je pense qu’il y a quand même du potentiel pour faire quelque chose de correct ; à condition de se démarquer de la formule pré-établie, et de faire preuve de davantage de créativité. Puisqu’en l’état, le concept n’est pas mauvais ; mais bon, je pense que le « made in France » peut tout de même faire mieux que ça.

Aussi, histoire de jouer sur les contrastes : la prochaine fois, on va parler d’un jeu anglophone moins long, et dans lequel la bande d’intervenants sert un peu plus à quelque chose.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

Cet article a 4 commentaires

  1. Booluigii

    Quand j’ai vu le jeu, je m’attendais aussi à plus de diversité sur les principes et une transparence sur les scores.
    J’imaginais le principe suivant avec aussi 100 candidats (où moins si on fait un format 26 minutes par exemple).

    Manche 1:
    J’imaginais des questions en format « QCM » où chaque réponses est une plage ( genre A entre 10 et 20, B entre 20 et 30 ou C entre 30 et 40,… ), on a 10 secondes pour y répondre, une bonne réponse nous fait gagner 1 point si on est sur la bonne plage.
    Après 5 questions on perd 10 personnes ( on fait ça 5 fois, mais on ajoute 2 plages pour corser à chaque nouvelle série et à la 4ème série ce sera 2 points pour la bonne plage et 1 si on est à côté )

    Manche 2 :
    Ce serait la manche 1 de la version Féraud mais sans fourchette et avec 15 secondes au lieu de 20 pour y répondre.
    Le plus proche marque 40 pts, le plus éloigné 1, après 4 questions on en perd 8 ( on fait ça 4 fois pour en rester que 8 ).

    Manche 3 :
    Toujours un mini tournoi mais cette fois ci les règles changent.
    Il y a 21 images au lieu de 7, chacun de leur tour ils choisissent une question et devront trouver le bon nombre au tour à tour ( en mode C’est + c’est – de la vitrine époque Lagaf du Juste Prix mais version 2 joueurs ), le premier à 2 points gagne le match.

    Finale :
    Le gagnant du mini tournoi aura une ultime question, on lui pose une question avec une fourchette.
    Il pourra déterminer une marche d’erreur basé sur la fourchette comme dans Jouer pour 5 fois plus: 40% pour 5 000€, 20% pour 20 000€ ou 10% pour 50 000€. Et à la rigueur si il échoue c’est 500€.

    Sinon c’est vrai que c’était assez rompiche et mou malgré tout.
    Mais je pense que le jeu dont tu fais allusion ( Benchmark vu le style assez proche d’estimation et tout ) est plutôt intéressant avec sa mécanique d’échelles des gains !

    1. garsiminium

      Merci pour ton commentaire ^^
      La version que tu proposes est intéressante, on retrouve davantage de diversité dans la façon d’exploiter le principe, avec des idées auxquelles je n’aurais d’ailleurs pas pensé (notamment les déclinaisons des concepts de la manche 2 d’AALM et de Jouez pour 5 fois plus en fin de jeu, ça permettrait de faire un clin d’oeil sans reprendre leurs principes texto).
      Je ne connaissais pas Benchmark en revanche, il faudra que j’y jette un oeil (heureusement, un épisode semble être trouvable sur Dailymotion). Mais déjà, rien qu’à la mise en scène, ça a l’air un peu plus élaboré en effet.

      1. Booluigii

        Oui j’aime bien le côté talk et jeu comme avait dans Joker par exemple.

        Avec la mécanique où des candidats potentiels forment un panel ( qui seraient des intuitifs mais en mieux ) et forment une moyenne que le finaliste doit dire si c’est plus ou moins comme la manche 2 d’AALM ) et aussi la petit particularité où l’échelle des gains à 3 crans qui définissent l’enjeu de la finale.

        Et niveau renouvellement des candidats, la personne qui était la plus éloignée est éliminée du jeu et les 2 meilleurs seront les candidats qui peuvent tenter la partie du lendemain ( et l’autre retourne dans le panel ).

        D’où « dans lequel la bande d’intervenants sert un peu plus à quelque chose. » m’a pensé à ce jeu.

        1. garsiminium

          D’accord, je comprends mieux pourquoi tu pensais que le jeu de la prochaine fois pouvait être celui-là.
          Cela dit, ce n’est pas impossible que je modifie un peu mon planning de publications, et que j’insère une critique de Benchmark si j’ai le temps et que le jeu m’inspire (ou sinon, ce sera pour une autre occasion), car il ferait sans doute une parfaite transition avec Intuition et le jeu que j’avais initialement prévu (Think Tank).

          J’en profite au passage pour dire que le rythme de parution devrait être plus détendu en ce mois d’octobre, à cause de contraintes personnelles ; et que la prochaine critique ne sera pas publiée la semaine qui vient, mais courant de la semaine d’après.

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