You are currently viewing #098 – Harry

#098 – Harry

Harry ! Un programme qui aura meublé l’après-midi jeux de France 3 de 2012 à 2018… en rétrogradant encore un peu plus l’horaire de Des chiffres et des lettres au passage. Ca va, ce n’est rien comparé à l’arrivée de Duels en famille qui l’a carrément éjecté de la diffusion quotidienne, et Le jeu des 1000 euros de la diffusion du week-end…
Bon, mis à part ce détail (et encore, c’est plutôt la faute de France 3 que celle du jeu lui-même), je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce jeu, qui s’intégrait bien sur la chaîne, en tant que jeu de lettres feel good (même si, entre DCDL et Slam, ça faisait peut-être un peu beaucoup de jeux de lettres d’affilée). Sa petite particularité étant qu’il a été imaginé par un ancien candidat de jeux TV, qui se lançait donc dans la production ; et pour un premier jet, c’était plutôt encourageant.

Toutefois, il aura dû être remanié en cours de route, avec plusieurs nouveautés arrivées à mi-parcours (et quelques nouveautés supplémentaires arrivées encore par la suite). Ce qui va me contraindre à traiter les deux versions principales du jeu séparément… mais ça va. D’une part, ce n’est pas rare pour un jeu TV d’avoir connu plusieurs versions durant son existence ; et en un peu plus de six ans, deux versions majeures, ça me semble raisonnable. Ça reste largement moins pire que l’instabilité chronique du Quatrième duel
Mais avant de parler de ce qui différencie ces deux versions, détaillons d’abord ce qui les rassemble.

Le concept et l’identité du jeu

Le concept de base de Harry est en soi très simple à comprendre : il s’agit d’un jeu d’anagrammes assez basique.
Plus précisément, on présente différentes syllabes d’un mot, que les candidats devront remettre en ordre pour marquer des points.

Exemple : ici, il faut trouver le mot « zézayer ».

Et… voilà.
Bon, vu comme ça, ça paraît effectivement très simpliste, surtout pour un jeu sorti dans les années 2010. C’est le genre de concept qui aurait pu faire l’objet d’une manche de En toutes lettres/TLMASMAD, mais qui semble difficilement pouvoir tenir la route sur une demi-heure entière…

Cependant, ça va surtout être la diversité dans la façon d’exploiter ce concept qui va être intéressante.

Mais avant de me pencher plus en détail là-dessus, je vais rapidement parler d’éléments plus superficiels.
Tout d’abord : pourquoi ce programme s’appelle « Harry » ? Eh bien, parce qu’il s’agit de l’ordinateur qui va poser les questions aux candidats. Il fallait bien lui trouver un nom, pourquoi pas celui-là…
C’est donc un peu la mascotte virtuelle du jeu ; même si, dans le genre, ce n’est clairement pas l’une des plus abouties. Visuellement, ça reste un smiley dans un anneau doré ; et elle n’est pas dotée de voix, les quelques fois où elle intervient consistant en un message apparaissant à la place de son visage. Message qui est la plupart du temps lu à haute voix par Sébastien Folin (l’animateur), donc on se dit qu’on aurait pu directement faire parler Harry… mais ça lui rajoute une petite spécificité, on va dire.
Bref, on est loin d’un Bill (du Bigdil), d’un Crésus (du jeu éponyme), ou même d’une Eurêka (de Y’a pas d’erreur… si, si, ce jeu avait aussi sa mascotte) ; mais bon, on peut aussi voir ça du bon côté, en se disant que si les mascottes dans les jeux TV, ce n’est pas trop votre truc, Harry aura au moins l’avantage de ne pas être trop intrusif. Et je le préfère même à l’espèce de fée technophile présente dans les premières émissions des 12 coups de midi d’ailleurs (dont j’ai oublié le nom… mais, franchement, c’était pas une grosse perte).

Bon, après, est-ce que ça rend toutes ses réflexions intéressantes… mouais.

Et, surtout, il accompagne l’identité visuelle du jeu.
C’est plutôt simple, mais j’aime bien ce design basé sur les bulles, qu’on retrouve aussi bien sur le plateau de jeu que dans l’habillage.
Ce n’est pas exceptionnel, mais ça fait le café, ça reste joli à voir, et ça renforce l’identité visuelle du jeu.

J’aime bien ce design, tout en bulles. Même s’il n’aura été présent que dans la première version, la disposition du second plateau (visible sur la capture d’écran précédente) étant plus… oppressante.

Version 1 (2012-2015)

Manche 1

La manche 1 présente le principe de base quasiment tel quel.
On dévoile deux thèmes (avec un petit jeu de mots qui les relie), et les mots à deviner seront en rapport avec l’un de ces thèmes.

Thèmes mis en lien via des petits jeux de mots, comme vous pouvez le constater.

Initialement, la manche 1 joue avec des mots appartenant soit au premier thème, soit au second ; toutefois, cette particularité aura été revue en 2013, où c’est désormais le champion qui choisit le thème de la manche parmi les deux proposés. Mouais… on va dire que ça reste un avantage largement moins horripilant que de choisir le thème du challenger dans TLMVPSP (merci Harry de me permettre un tacle envers ce jeu-là au passage), étant donné qu’ici, tout le monde joue avec le même thème, et qu’il n’y a généralement pas besoin d’une connaissance pointue de celui-ci pour s’en sortir.

Les bulles du premier mot s’affichent ; et les candidats doivent alors le reconstituer le plus rapidement possible sur leur écran tactile. Le plus rapide remporte 5 points, le deuxième 3 points, le troisième 2 points, et le plus lent 1 point. Et zéro point si le mot n’est pas trouvé.
5 mots sont proposés sur ce modèle ; mais le dernier compte double. A l’issue de la manche, le candidat qui a le moins de points est éliminé. En cas d’égalité, un mot supplémentaire est proposé pour les candidats en ballottage, qui sera joué à la rapidité.

L’indice apparaît au bout de quelques secondes. On voit également l’ordre dans lequel les candidats ont répondu, sur la gauche.

Un principe qui ressemble beaucoup à celui de Trouvez l’intrus dont j’ai parlé il y a des lustres (si ce n’est qu’on remplace les questions de culture générale par les anagrammes)… sauf que :

  • D’une part, il est mieux exploité dans Harry, dans la mesure où la question est révélée en même temps pour tout le monde sur l’écran tactile, et peut répondre tout de suite ; alors que dans Trouvez l’intrus, c’est plutôt la course à celui qui appuie le plus vite, dans la mesure où il faut attendre que la question et les propositions de réponse soient données.
  • D’autre part, étant donné que Harry est arrivé en premier, j’ai donc clairement tendance à penser que c’est plutôt Trouvez l’intrus qui s’en est inspiré que l’inverse. Et il n’y a pas que sur ce point-là qu’il s’en sera inspiré… en effet, il y a aussi les deux thèmes présentés via des jeux de mots (que TLI utilise en manche 3) ; ainsi qu’un autre élément de la version 2, dont on parlera plus loin…

Bref, le principe de cette manche 1 passe bien. Elle présente le concept d’une façon simple, tout en ayant tout de même une mécanique qui met en avant les enjeux de rapidité d’une façon plutôt rafraîchissante pour l’époque.

Manche 2

La manche 2 reprend le principe de la manche 1, avec les trois candidats encore en lice. Le premier à trouver le mot remporte 5 points, le deuxième 3 points, et le dernier 1 point ; et à nouveau, on joue avec 5 mots à trouver, dont le dernier qui compte double.
En revanche, cette fois-ci, il n’y a pas de thèmes particuliers ; et, surtout, cette manche ne sera pas la même d’une émission à l’autre.
En effet, plusieurs concepts ont été imaginés pour cette manche 2.

  • L’anneau photo : l’une des syllabes est remplacée par une photo ; et il faudra reconstituer le mot, façon rébus.
  • L’anneau vide : l’un des anneaux est vide ; il faudra donc s’imaginer quelle était la syllabe, lors de la reconstitution du mot.
  • L’anneau inversé : l’une des syllabes est inversée ; il faudra donc, à nouveau, la remettre mentalement dans le bon sens.
  • L’anneau intrus : l’un des anneaux est en trop ; il faudra éviter de le sélectionner.
  • L’anneau sans voyelle : … je pense que tout est dans le titre.
  • L’anneau cache-cache : Harry se déplace d’anneau en anneau pour masquer tour à tour leur contenu. Il faut donc mémoriser le contenu des anneaux avant qu’ils ne soient cachés.
Bon, je pense que tout le monde aura deviné que l’anneau photo représentait la syllabe « Chat »…

C’est clairement cette manche-là qui rend le jeu plus intéressant pour moi.
Car il est conscient que son concept de base est un peu trop limité pour justifier une demi-heure d’émission en soi ; aussi, il va donc chercher à l’exploiter de la façon la plus variée possible, notamment via cette manche-là. C’est plutôt créatif, surtout quand on voit qu’on arrive à trouver autant d’idées en partant d’une idée de base plutôt simple. Et j’aime tout particulièrement quand un jeu a un fil rouge clair au niveau de sa mécanique, et qu’il cherche à l’exploiter de façon variée.

Après, si j’avais quelque chose à redire, ce serait le fait que ces variantes ne se valent pas forcément au niveau de leur difficulté.
En particulier, les images de l’anneau photo sont généralement assez basiques et pas très compliquées à deviner, à part lorsqu’on met des images un peu piégeuses. Tandis que j’ai personnellement trouvé la variante de l’anneau vide bien plus retorse, dans la mesure où il manque carrément une information pour compléter le mot ; si bien que l’indice y est davantage indispensable. Et même avec l’indice, ce n’est pas toujours évident…
Cela dit, cette différence de difficulté entre émissions n’est pas très gênante, dans la mesure où, au sein d’une même émission, les candidats jouent tous dans les mêmes conditions.
En outre, j’ai l’impression que c’était fait exprès, dans la mesure où l’anneau photo était systématiquement proposé le mercredi ; soit le jour des enfants. J’imagine que c’était la variante la plus ludique et accessible pour ce public-là…

Même avec l’indice, le mot ne me serait revenu que sur le fil…

Demi-finale

Pour la manche 3, les deux candidats vont jouer au buzzer. Pour chaque mot à deviner, un indice sera donné, puis les bulles apparaîtront au fur et à mesure. Si l’un des candidats pense avoir la réponse, il buzze, la dit (oralement cette fois-ci), et marque un point si elle est correcte. Le premier candidat à avoir 5 points remporte la manche et part en finale.

Les syllabes apparaissent au fur et à mesure ; le but est de se débrouiller avec l’indice, et d’avoir besoin du moins de syllabes possible pour griller son adversaire.

Bon, comme il n’y a plus que deux candidats, ça n’avait plus vraiment d’intérêt de conserver le système “plus on répond vite, plus on marque de points”, d’où le passage à un système de buzzer plus classique.
Après, le principe de la manche passe toujours correctement. Ici, la spécificité vient du fait que les syllabes ne se dévoilent que progressivement, et que les candidats doivent imaginer les syllabes manquantes, en se demandant ce qui pourrait aller avec l’indice donné, jusqu’à ce que leur intuition soit confirmée.
Je n’ai pas grand-chose à en dire de plus, ça reste un principe correct dans le contexte. Qui sera malheureusement beaucoup plus décevant dans sa version 2, mais on y reviendra…

Finale

Le candidat a 85 secondes pour trouver 10 mots.
Pour chaque bonne réponse, il progresse d’un échelon dans l’échelle des gains ; mais pour chaque mauvaise réponse (ou chaque silence du candidat dépassant 5 secondes), il régresse d’un échelon.
Il remporte donc le montant de l’échelon sur lequel il est au moment où le chronomètre s’arrête ; ou bien 2 000 € s’il a réussi à atteindre le sommet de l’échelle.

Notons également que la difficulté s’accroit au fur et à mesure que la finale avance, avec les mots qui sont d’abord décomposés en 3 syllabes, puis en 4, puis en 5.

Et cette fois-ci, le candidat doit jouer sans aucun indice.

Pour le coup, le principe de la finale est sans doute celui sur lequel j’aurais le plus de choses à redire.
Bon, d’un côté, je reconnais qu’il aurait été sans doute un peu trop facile de triompher d’une succession d’anagrammes à résoudre, sans contrepartie particulière en cas d’erreur. Ça passe pour les Mots de la fin de DCDL, car le niveau y est plus élevé, et que le travail des candidats n’est pas prémâché par le découpage en syllabes… mais ici, si on avait juste repris tel quel le principe des Mots de la fin, ça aurait sans doute rendu cette finale trop simple.
D’où l’idée de faire régresser d’un niveau à chaque réponse incorrecte ou non trouvée, qui n’est pas nécessairement mauvaise en soi ; mais il suffit alors que le candidat perde tous ses moyens vers la fin pour qu’il ne gagne quasiment rien, quand bien même il aurait très bien démarré. Ce serait quand même un peu sévère si ça arrivait, non ? D’autant plus que, France 3 oblige, les gains en jeu ne sont pas non plus faramineux, et qu’un gain potentiel de 50 euros si on retombe trop bas me semble assez radin.
Je pense qu’on aurait pu trouver un compromis, par exemple un moyen de geler le gain à usage unique à la demande du candidat.

Nonobstant, ça reste un principe de finale assez prenant à suivre, avec la pression temporelle mise sur le candidat. Ce qui est plutôt classique dans les finales individuelles qu’on voit dans la plupart des jeux TV (faute de pouvoir y affronter d’autres candidats, on fait en sorte que le temps soit l’adversaire du finaliste), mais qui reste efficace.

Total : 14/20

Pour un premier jet, je trouve que Harry avait déjà su viser plutôt juste.
A partir d’un concept de base pourtant très simple, le jeu a néanmoins réussi à se trouver une identité propre ; et ce, aussi bien au niveau de son visuel, que de sa mécanique, qu’il met un point d’honneur à proposer d’une façon suffisamment diversifiée et (majoritairement) bien exécutée pour qu’il ne donne pas l’impression d’être le programme lambda simpliste qu’il aurait pu être au premier abord.

Bref, du jeu de lettres plutôt réussi… mais qui, apparemment, ne se suffisait finalement pas à lui-même, puisqu’il aura eu droit à une évolution quelques années plus tard après son apparition.
Et malheureusement, pas vraiment dans le bon sens selon moi…


Version 2 (2015-2018)

Cette seconde version (qui aura d’ailleurs elle aussi connu quelques ajustements en cours de route) se joue toujours avec quatre candidats au départ, et se décompose toujours en quatre manches.
En revanche, à l’exception de la finale dont le format reste le même, les autres manches vont voir leur principe être remanié… dans l’optique d’axer le jeu sur un autre aspect. Mais on y reviendra.

Manche 1

Au sein de cette version 2, la manche 1 va, elle aussi, disposer de deux versions qui vont un peu différer l’une de l’autre ; même si le principe global reste toujours le même. C’est-à-dire que les candidats vont continuer à jouer avec 5 ou 6 mots, dont le dernier compte double, et qui rapportent d’autant plus de points (5/3/2/1) qu’ils sont trouvés rapidement. Cette partie-là ne change pas.
En revanche, les deux thèmes donnés au préalable disparaissent, et sont remplacés par un indice donné au bout de 10 secondes, qui prend souvent la forme d’une définition “à la Slam”. Mouais, ce n’est pas une mauvaise idée, mais on commence déjà un peu à perdre en identité avec cette façon de faire (même si l’indice existait déjà avant, il était souvent moins explicite). Je pense qu’on aurait juste pu dévoiler un thème plutôt qu’une définition un peu détournée.

Et l’autre particularité par rapport à la version précédente est que l’on va également incorporer la mécanique de l’ex-manche 2 dans celle-ci.
Ainsi, de 2015 à 2017, les deux premiers mots à trouver seront composés de syllabes directement affichées ; puis pour les deux mots suivants, on aura une variante comme l’anneau photo, l’anneau vide, l’anneau inversé etc. ; et le cinquième mot est une nouvelle variante, qui reprend le principe de l’anneau intrus, mais en version XXL.
Pour détailler un peu plus celui-ci : dans un premier temps, on affiche 6 syllabes du mot à trouver, mais seules 3 d’entre elles en font partie. Au fur et à mesure que le temps avance, les syllabes “en trop” sont retirées une à une, jusqu’à ce qu’il ne reste que les trois bonnes syllabes. C’est une variante intéressante là encore.

Au passage, ici, c’est très piégeux, dans la mesure où les syllabes présentes dès le départ permettent de former « Tunisie », « Nigéria » et « Niger ». Donc à moins de vraiment savoir lequel des trois est le plus peuplé, il vaut mieux attendre que les syllabes en trop disparaissent.

Bon, quitte à faire évoluer le principe, je reconnais que l’idée de combiner les ex-manches 1 et 2 en une seule manche n’est pas une mauvaise idée. Depuis quelques saisons, le public a eu le temps de s’approprier la mécanique ; et comme celle-ci reste quand même assez simple, ce n’est pas plus mal de raccourcir un peu sa phase d’exploitation brute et de s’amuser avec un peu plus vite, en introduisant plus rapidement les variantes de l’ex-manche 2.

C’est pourquoi je n’ai pas trop compris la raison pour laquelle, en 2017, la production est légèrement revenue en arrière sur ce point-là ; en jouant les 5 premiers mots avec le principe de base, et en réservant le sixième (compte double) à une variante… variante qui n’est au passage désormais piochée que parmi trois principes différents seulement (anneau photo, anneau vide, anneau inversé). On perd pas mal en diversité en faisant ça, et c’est bien dommage, même si on gagne un mot supplémentaire dans le processus.
Après, pour être exhaustif, les 5 premiers mots ont leur petite originalité, puisqu’ils ont à chaque fois une syllabe en commun. Et… c’est tout. Mouais. Bof. Ca n’en valait pas vraiment la peine, on aurait clairement dû rester sur le principe de 2015 si vous voulez mon avis.

Manche 2

Conséquence du passage des variantes du principe de base en manche 1, la manche 2 ne propose plus aucune subtilité particulière dans ses bulles ; et son concept reste désormais le même dans chaque émission.

Cette fois-ci, les cinq mots à deviner (toujours en faisant des anagrammes, à la rapidité) ont un point commun, et sont des indices pour trouver un mot-code façon Fort Boyard. Qui s’appelle ici « mot bonus » ; mais honnêtement, vu son importance (on en reparle), c’est davantage qu’un bonus…
A tout moment après la validation d’un mot, les candidats peuvent tenter une proposition sur leur écran tactile s’ils pensent avoir trouvé le mot-code recherché. S’ils l’ont trouvé, ils marquent des points supplémentaires ; et à l’instar du principe de base, plus ils l’auront trouvé rapidement, plus ils marqueront de points.
Ainsi, le premier qui trouve le mot-code remporte 15 points, le deuxième 10 points, et le troisième 5 points. Si, en revanche, un candidat se trompe ou ne valide rien après le cinquième mot indice, il ne remporte aucun point supplémentaire.

Plus on avance, plus les indices permettent de trouver facilement le mot bonus…
Là, je pense que vous l’avez, à présent.

Alors, en soi, le principe est bon (et mieux amené que dans la finale des Associés, si vous voulez mon avis) ; d’autant plus que trouver le mot-code en avance permet également de résoudre les mots restants plus facilement, puisqu’il constituera à son tour un indice pour les mots suivants.
Toutefois, on met sans doute un peu trop d’emphase sur ce mot-code, puisque ce sera au final surtout lui qui déterminera le gagnant de la manche, vu le nombre de points en jeu sur celui-ci. Et encore, au départ, trouver le mot-code rapportait respectivement 30, 20 et 10 points ; ce qui était beaucoup trop ! Heureusement qu’ils ont un peu réduit le nombre de points en jeu !
Bon, vous me direz que c’est normal, sinon ça n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt de proposer un mot-code à trouver… mais personnellement, je trouve que ce mot-code aurait plutôt dû être un “bonus” que le critère de victoire quasi-certaine, car le concept d’anagramme est un peu mis au second plan avec cette façon de procéder.

Et c’est aussi aggravé par le fait que, contrairement à la première version, il n’y a cette fois-ci que le candidat qui a le meilleur score de la manche qui sera qualifié pour la demi-finale, les deux autres étant éliminés.

Demi-finale

Mais pourquoi donc n’a-t-on gardé qu’un seul candidat de la manche précédente, alors que la demi-finale se joue toujours à deux ? Eh bien, c’est parce que le champion… saute désormais les deux premières manches, et arrive comme une fleur directement en demi-finale.
Un seul mot de ma part, ou plutôt une seule onomatopée : grrrrr. On sent vraiment qu’on était dans les années 2010, et que les systèmes de champion avec avantages devenaient presque une norme. Mais franchement, ça n’apporte rien du tout, à part permettre au champion en titre de le rester plus facilement, et donc d’accumuler plus de gains… bref, de triompher avec moins de gloire parce qu’il aura vaincu moins de périls (en l’occurrence, une seule demi-finale, contre trois manches auparavant).
Et là encore, je soupçonne fortement Trouvez l’intrus de s’être inspiré de Harry sur ce coup-là… et, oui, cette seconde version (datant de 2015) a débarqué sur France 3 avant Trouvez l’intrus (arrivé en 2016), donc ma théorie continue à tenir la route.

Et le pire, c’est que le jeu lui-même a dû se retrouver confronté à des situations où il a dû adapter son nouveau système !
En effet, la production a dû, à deux reprises, gérer l’abandon de champions en titre. Et vous savez comment ils ont contourné le problème ? En sélectionnant deux candidats au lieu d’un seul à l’issue de la manche 2 : soit exactement ce qui se faisait dans la première version !!!
Vraiment, ça montre le côté ridicule de cette volonté d’avantager les champions à tout-va sans raison particulière. Et ça montre que ce changement de règles était tout à fait inutile.

Après, ce sera la seule chose que je reprocherai à ce nouveau système de champion. Heureusement, ils n’en ont pas profité pour rajouter un système pourri pour départager les égalités (qui restent de toute façon impossibles, puisqu’on joue toujours cette manche au buzzer) en qualifiant le champion par défaut… n’est-ce pas, Trouvez l’intrus, qui n’a apparemment pas jugé nécessaire de s’inspirer de ce détail-là ? Vous comprenez maintenant pourquoi je trouve que Trouvez l’intrus est un jeu aussi inepte ? Non seulement il était limite un plagiat sur les bords, mais en plus il n’a même pas été fichu de le faire correctement !

Par ailleurs, notons également que le demi-finaliste qui perd cette manche a la possibilité de revenir dans l’émission du lendemain, parmi les quatre candidats, dans une limite de 10 participations possibles. Ça permet de nuancer un peu ce nouveau système.

Salut, champion qui débarque comme une fleur à la moitié du jeu…

Bon, outre cette évolution du système de champion dont je me serais bien passé, il y a également autre chose qui va beaucoup me déplaire dans cette nouvelle formule de la manche 3. Et assez ironiquement, ça pourrait presque être considéré comme un détail anodin !
En fait, le format de cette manche 3 reste à peu près le même par rapport à la version 1 : en effet, elle se joue avec des bulles qui vont apparaître progressivement ; et le candidat qui pense avoir la réponse buzze pour la citer oralement. Jusqu’ici, tout va bien.
En revanche, l’indice est remplacé par une question. Et mine de rien, c’est un détail qui va faire toute la différence.

Dans la version 1, le fait de ne donner qu’un indice permettait d’appuyer le côté « jeu de lettres » du format, car le but de cet indice était d’être un complément de l’anagramme proposé. Bref, les bulles qui apparaissaient à l’écran avaient toujours de l’intérêt, car l’indice ne suffisait généralement pas à trouver la bonne réponse avec certitude.
Mais dans cette version 2, c’est l’anagramme qui passe au second plan. Le fait de poser directement une question fait que si l’on a directement la réponse, ça ne sert alors plus à rien de se soucier des bulles qui apparaissent. Et de ce fait, c’est alors l’anagramme qui sert d’indice pour répondre à la question, alors que c’était l’inverse auparavant.
Par conséquent, je trouve ça même légèrement insultant pour le concept de base : pour rappel, ce qui est censé faire l’intérêt de ce jeu, c’est la résolution d’anagrammes, pas la culture générale pure.

Je n’avais pas besoin des bulles pour donner la réponse. Je savais que c’était Trémaine.

Et finalement, c’est sans doute cette manche qui résume le mieux le changement d’état d’esprit de cette seconde version : on cherche à passer progressivement d’un jeu de lettres à un jeu de culture générale. Et je trouve que ce n’était pas le meilleur parti à prendre par rapport au matériau de base.
D’une part : même si les jeux de lettres commencent à devenir assez fréquents dans le PAF depuis le temps (après tout, Harry n’était pas le premier du lot), les jeux de culture générale le sont encore plus ; donc, pour que Harry puisse continuer à se démarquer, ça me semblait plus porteur de rester dans le domaine qui avait le moins de « concurrence » à ce niveau-là.
Et d’autre part : le matériau de base ne permet de faire cette transition que de façon assez partielle, finalement. Après tout, si la manche 3 est la plus représentative du virage vers de la culture générale « pure », c’est moins le cas des autres manches ; en particulier la finale, qui est la seule manche dont le principe est resté à l’identique par rapport à la version de départ, et qui est toujours à 100% du jeu de lettres.
Bref, cette version me donne davantage l’impression d’un entre-deux qu’autre chose, finalement ; ce qui lui donne par la même occasion moins d’identité qu’elle n’en avait auparavant. Dommage.


Sinon, avant de conclure, je reprécise que la finale individuelle est toujours là, et n’a pas changé de principe, comme je viens de le mentionner. Et mon avis n’ayant par conséquent pas évolué, il est inutile que j’y dédie un nouveau paragraphe. Dommage, vu que c’était la seule manche de la version 1 sur laquelle j’avais des réserves, et qui aurait mérité d’être peaufinée…

Total : 12,5/20

Cette deuxième version de Harry est plutôt en-dessous de la première pour moi. Non pas qu’elle soit mauvaise, loin s’en faut ; mais elle m’a donné l’impression de renier une partie de ce qui faisait l’intérêt du jeu de base.
La transition d’un jeu de lettres à plein temps vers un jeu de culture générale à temps partiel est moins porteuse à mon sens, et me donne l’impression d’un jeu qui ne sait plus trop sur quel pied danser. Ajoutez à ça la refonte du système de champion qui n’a aucun intérêt (même si j’ai déjà vu pire), et me voilà conforté dans mon regret de la première version.
Après, ça reste évidemment correct en soi, suffisamment pour qu’on puisse continuer à inclure le visionnage de Harry au sein de l’après-midi jeux de France 3. Mais je ne pense pas que la voie choisie pour tenter de renouveler le jeu fût la plus pertinente.


Cependant, ce n’est pas pour une question d’audience ou de désamour du public pour cette version-là que Harry dut faire ses adieux.
Non, le problème est venu de sa société de production (Newen), qui avait eu l’outrecuidance d’être fraîchement rachetée par TF1, ce que France Télévisions avait vu d’un mauvais œil. Le groupe a alors souhaité réduire progressivement l’exposition des programmes produits par cette société (qui étaient d’ailleurs assez nombreux, et même souvent très regardés : Les maternelles, Le magazine de la santé, Plus belle la vie…), ne souhaitant pas financer indirectement son concurrent. Et Harry fut donc l’une des premières victimes de l’épuration des programmes produits par Newen au sein des antennes de France TV…

Mais bon, outre ce problème de producteur, ça arrangeait tout de même bien France 3 ; car ça lui aura donné une bonne excuse pour nous (res)servir à la place le jeu qu’on traitera la prochaine fois… et surtout son animateur, d’ailleurs…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

Laisser un commentaire