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#114 – Tout en musique

Si Fa si la chanter est très certainement le jeu musical le plus culte de France 3 (et peut-être même du PAF tout court, avant que N’oubliez pas les paroles ne prenne la relève… dans un registre différent, j’en conviens), il n’a cependant pas été le seul proposé par la chaîne.
En effet, de septembre 1995 à mars 1996, la chaîne avait également proposé Tout en musique, un jeu animé par Marc Toesca, dont l’émission a marqué son retour à la tête d’un format musical depuis le Top 50 diffusé sur Canal+.
Et, en voyant les dates, on remarque immédiatement quelque chose : Fa si la chanter était encore à l’antenne à ce moment-là. Au départ, je pensais que les deux formats n’avaient pas cohabité ; et que Tout en musique avait été soit le premier jet d’un jeu musical pour la chaîne, avant que Fa si la chanter ne prenne la relève ; soit une tentative de continuer à proposer ce genre de format après la fin de Fa si la. Mais non, il s’agissait d’une tentative de la part de France 3 pour continuer à surfer sur le succès de leur jeu du soir, avec un autre format musical, cette fois-ci diffusé à 13h05. Décidément, France 3 aimait bien proposer des jeux musicaux en guise de contre-programmation aux JT de TF1 et France 2…
Mais bon, la case étant moins exposée, et le jeu ayant duré moins longtemps, il sera moins resté dans les mémoires (comme tous ceux dont j’ai déjà pu parler qui ont eux aussi occupé cette case maudite, comme Télé la question, Un contre tous, Drôle de couple, etc.). L’occasion de revenir dessus aujourd’hui, donc.

Ah, et avant de commencer, si je puis me permettre d’étaler un peu mon inculture musicale : lorsque j’ai entendu le générique, je me suis dit « Tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose… » ; et je me suis dit « Hé, mais en fait, c’est le jingle des compotes Andros avec l’instrumentation du générique de Pyramide ! ». Perdu, c’était un arrangement musical de la chanson Est-ce par hasard ? interprétée par le chanteur Dave.
Par conséquent, je ne peux plus m’empêcher d’entendre « La force du fruit » en écoutant le générique de l’émission et cette chanson. Voilà voilà… bon, à présent que je me suis assez ridiculisé comme ça, parlons de l’émission.

Le concept

La première partie de jeu fait s’opposer deux équipes de trois personnes, sur trois manches ayant chacune le même principe.

Pour chaque manche, il faut trouver le titre d’une chanson, à partir de ses dix premières notes. Mais au début de chaque manche, seules les notes 1, 5 et 10 sont révélées.
Afin d’obtenir des notes supplémentaires, les candidats doivent participer à des duels (les membres des deux équipes étant envoyés chacun leur tour).

Note tirée au sort et enjeu du duel : la numéro 6.

Chaque duel prend la forme d’un QCM à trois propositions de réponse, avec une petite particularité de mise en scène.
En effet, lorsque la question est posée, une chanson commence à être jouée ; et, à la place de buzzers, les candidats ont chacun trois micros, correspondant chacun à une proposition de réponse. Lorsqu’ils sont sûrs de leur coup, ils en saisissent un et commencent à chanter la chanson en cours. L’autre candidat peut toujours prendre un micro correspondant à une autre réponse juste après, au cas où celle choisie par le candidat ayant pris la main n’était pas la bonne.
Naturellement, la question porte sur le domaine musical. La plupart du temps, il faut deviner les paroles qui seront prononcées au bout d’un moment ; mais ça peut aussi tout simplement porter sur l’interprète ou le titre de la chanson.
Et, à mon sens, c’est clairement plus intéressant dans le cas où il faut compléter les paroles ; car ça nécessite non seulement d’identifier la chanson, mais également de se souvenir des paroles qui vont être données quelques secondes plus tard (du NOPLP par anticipation, quoi). Et en plus, ça peut être amusant de voir le candidat chanter les mauvaises paroles quand il s’est trompé. Là où les autres types de questions sont du blind-test plus classique.
Bref, ces duels reposent sur un principe plutôt classique, mais avec une relative diversité au niveau des questions posées, et une mise en scène un peu plus rafraîchissante.

Ici, il faut trouver les paroles qui vont finir par compléter l’extrait audio diffusé.
Ici, en revanche, c’est plus classique : il faut juste trouver qui a chanté l’extrait qu’on vient d’entendre.

Le candidat qui a remporté le duel choisit une note au hasard (parmi celles non dévoilées), puis rejoint son équipe.
On rejoue alors la mélodie à reconnaître, complétée par la note venant d’être ajoutée. Notons que si l’instrumentation reste neutre, on respecte quand même le rythme et les blancs, indiqués visuellement.
Si l’équipe trouve le titre exact de la chanson (durant un temps de réflexion que je trouve au passage vraiment très court, surtout si l’équipe doit se concerter avant de proposer une réponse…), elle remporte alors la manche ; sinon, la manche continue.

Si toutes les notes sont dévoilées, mais que l’équipe qui a la main à la fin n’a pas le titre, l’autre équipe peut proposer quelque chose pour avoir les points à la place ; mais, si elle ne l’a pas non plus, la manche est alors considérée comme nulle, et personne ne remporte les points en jeu.

Notez au passage la petite bouboule qui se balade au-dessus des notes, et qui permet d’indiquer le tempo.

Et après avoir vu le déroulement de la première partie du jeu, je ne peux pas m’empêcher de me dire que la façon dont les points sont comptés est… pas terrible.
Déjà, précisons que ça a dû évoluer entre temps, car les montants en jeu n’étaient pas les mêmes selon les émissions ; mais ce n’est pas ça le problème.
Non, mon problème, c’est le nombre de points en jeu qui diffère pour chaque chanson, avec des ratios que je trouve plutôt absurdes. Ainsi, selon la version, la première chanson vaut 300 ou 600 points ; la seconde en vaut 600 ou 900 ; et la troisième… 1200 ou 1800. Donc autant dire que tout se joue sur la troisième chanson ; vu que, même en les cumulant, les deux premières ne suffisent pas du tout à prendre l’avantage…
Je trouve ça quand même assez idiot. Alors, certes, ça ne rend pas les deux premières inutiles, car le score final est converti en francs (donc ça permet de gagner plus) ; mais, franchement, on aurait pu trouver mieux… parce qu’à part être absolument sûr de n’avoir aucune égalité à départager (ce qui aurait pu se faire avec une question subsidiaire toute simple ou en décrétant que le trinôme champion gagne par défaut ahem), je ne vois vraiment aucun intérêt à cette mécanique aussi déséquilibrée. Si ce n’est une façon grossière de relever l’enjeu en fin de partie, alors qu’elle n’avait pas besoin de l’être.

Bon, passé ce point négatif (qui est la seule chose vraiment discutable dans ce concept), ça reste une partie de jeu assez efficace, qui propose encore de nouvelles façons de jouer sur du blind-test. Aussi bien au niveau des questions, que de la chanson à trouver, avec les notes manquantes.

Sinon, je n’ai pas grand-chose à dire de plus au sujet de cette première partie de jeu ; si ce n’est un détail d’affichage qui avait eu lieu dans les premières émissions. Ainsi, à l’intention des spectateurs, le titre de la première chanson à deviner était donné (façon « Un indice chez vous » de QPUC) ; et heureusement que ça n’est pas resté par la suite, parce que ça empêchait de jouer en même temps que les candidats. Je ne comprends d’ailleurs pas très bien l’intention de départ… peut-être était-ce parce qu’on découvrait alors le concept, et que l’émission avait jugé utile de dire “Avec ces notes, il faut trouver telle chanson”. Mouais…

Heureusement, par la suite, le jeu aura opté pour des indices spectateurs moins rentre-dedans.

La finale

L’enjeu de la finale est de doubler le score de l’équipe (score qui sera converti en francs) en cas de victoire. Autrement, elle repart tout simplement avec son gain non doublé.

Comme c’est souvent le cas pour les concepts à base de confrontation dont la finale est individuelle, ici, l’ennemi des candidats est le temps.
Ainsi, l’équipe dispose de 30 secondes pour trouver le plus de notes possible, sur le même principe que le reste du jeu, i.e. en répondant à des QCM. La finale n’est cependant pas brouillonne à ce niveau-là, puisque le chrono n’est activé que lorsque la chanson commence, et s’arrête lorsqu’un candidat saisit un micro (i.e. valide une réponse).
Les notes sont toujours choisies au hasard, cette fois-ci à l’aide d’un buzzer ; mais, attention, une note perdue suite à une mauvaise réponse ne peut pas être rattrapée !
La partition n’est dévoilée qu’à la fin du chrono, avec les notes trouvées par les candidats ; et l’équipe dispose de quelques secondes pour trouver le titre de la chanson. Si elle y arrive, elle gagne la finale.

Je n’ai pas grand-chose à dire. C’est un principe efficace, qui reprend bien (en version individuelle cette fois-ci) le concept de base du jeu, en ajoutant une touche de stress supplémentaire liée à la gestion du chronomètre, plutôt bien menée.

Total : 11,5/20

En tant que format de jeu musical sans grande prétention, Tout en musique est un jeu qui fait bien le café. Les questions posées pour prendre la main sont assez basiques, mais mises en scène d’une façon relativement originale ; et l’idée de reconnaître une chanson avec des notes manquantes dans le désordre a quelque chose de plutôt rafraîchissant. Le système de comptage des points est certes perfectible, mais rien de très préoccupant non plus.
En soi, en dehors de la façon WTF de compter les points, je n’ai donc aucun reproche particulier à formuler à cette mécanique ; si ce n’est son côté un peu répétitif à la longue. Je n’ai pas connaissance des audiences que le programme a pu faire à l’époque ; toutefois, ça ne m’étonne finalement pas que l’émission n’ait duré que quelques mois (même si environ 7 mois, ça reste davantage que je ne l’aurais pensé), car on en fait le tour plutôt vite.
En fait, je parlais de Fa si la chanter en introduction ; et, finalement, le concept de Tout en musique aurait très bien pu faire l’objet d’une manche à part entière de ce jeu-là, quitte à le faire durer 5 ou 6 minutes de plus (ce qu’il aurait pu se permettre, étant donné qu’il ne durait qu’une vingtaine de minutes à l’époque). J’irais même jusqu’à dire que ça aurait pu faire une contrepartie intéressante de la manche 1, avec une chanson mystère à retrouver cette fois-ci non pas avec des lettres, mais avec des notes. Ce qui aurait, en outre, fait une transition intéressante avec la manche 2.
Cependant, en dépit du côté un peu limité de la mécanique, ça reste une découverte que je suis content d’avoir pu faire.

Et la prochaine fois, on retrouvera un peu plus de diversité autour du concept de reconnaissance musicale. Et également visuelle, d’ailleurs.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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