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#113 – Fa si la (nouveau)

Attardons-nous cette fois-ci sur la version 1999-2000 de Fa si la chanter, qui fut rebaptisé pour l’occasion Fa si la nouveau, avant de s’intituler Fa si la tout court.
J’en ai parlé rapidement en introduction de mon article précédent ; mais l’idée de cette version-là était de remanier le concept de façon plus approfondie. Ce qui justifie qu’elle puisse bénéficier de son propre article, car elle a véritablement cherché à redéfinir la formule, en allant même jusqu’à s’inspirer de ce que Name that tune (le format étasunien dont est tiré Fa si la chanter) avait fini par faire.

Cela dit, cette version ne s’est pas arrêtée là : car, outre l’introduction d’un peu plus de diversité dans chaque épisode, elle proposait également un mini-format de tournoi (au détriment de l’ancien système de champion, donc), avec pour chaque semaine quatre émissions “classiques” du lundi au jeudi, et une émission le vendredi qui faisait s’affronter les vainqueurs des émissions du reste de la semaine. Avec là encore des règles plus spécifiques, qui auront droit à leur paragraphe dédié.
Je trouve d’ailleurs que c’est plutôt une bonne idée, car ça permet d’exploiter pleinement le format d’émission quotidienne, tout en jouant davantage avec la formule et le niveau des candidats, d’une façon plus régulière que ne le fait par exemple N’oubliez pas les paroles (avec ses sessions de Masters et ses Tournois). En somme, c’est un peu la même idée que pour Questions pour un super champion ou Le grand Slam, mais sans le système de champion.

En outre, cette version 1999-2000 a également connu… deux versions différentes : l’une ayant duré d’avril à septembre 1999, la seconde de septembre 1999 à mai 2000. Et outre quelques différences au niveau des règles, la structure du programme a également été légèrement modifiée entre les deux. Décidément, entre ça et le format spécifique du vendredi, ça ne va pas du tout m’aider à rendre cette critique lisible…

L’émission du lundi au jeudi

L’épreuve de sélection

Cette manche se joue à quatre joueurs.
Le principe est le même que celui de la manche 1 de la version 2010 : il faut reconnaître des extraits musicaux joués par un orchestre, secondé par les deux chanteurs ; et buzzer quand on pense avoir la réponse (une réponse incorrecte bloquant le candidat). Très classique, donc.
La différence avec la version 2010 se situe au niveau du système de points ; qui a connu plusieurs périodes :

  • Entre avril et septembre 1999, la première musique rapporte dix points, tandis que la suivante vaut dix de plus que la précédente (10, 20, 30, 40 puis 50 points au maximum). Le premier candidat qui atteint 50 points est qualifié, et joue la manche dite du “solo”, dont on reparlera un peu plus loin. Puis on remet les scores des trois autres candidats à zéro, et on rejoue la manche sur le même principe pour qualifier un second candidat (il ne disputera cependant pas de solo). Les deux autres sont éliminés.
  • De septembre 1999 à mai 2000, le système est le même que pour la version 2010 : 3 points gagnants, et les scores remis à zéro dès que le premier candidat se qualifie. Il n’y a par ailleurs pas de manche “solo” qui vient s’intercaler ici dans cette version-là (on y reviendra).
Pas grand-chose d’autre à illustrer que les quatre candidats derrière leurs buzzers, désolé.
(Oui, on reparlera du décor un peu plus loin)

Je ne m’attarderai pas sur la seconde version, puisque j’en ai déjà parlé au sujet de la version 2010.
Je comprends toutefois un peu pourquoi elle a fini par être privilégiée à la première ; dans la mesure où la première méthode de comptage était certes originale, mais un peu moins lisible. D’autant plus à cause de l’épreuve en solo jouée en plein milieu de celle-ci ; mais on en reparlera plus loin.

Bref. Les deux candidats qualifiés disputent alors le duo du jour.

Le duo du jour

Une fois n’est pas coutume, cette seconde manche a connu deux versions différentes.

Version 1 (avril – septembre 1999)

Dans cette version, les deux candidats passent chacun leur tour. Le candidat qui a été qualifié en premier décide s’il souhaite passer en premier ou en second. Celui qui joue en second est isolé lors du passage du premier candidat.
Le premier joueur doit identifier jusqu’à cinq des sept extraits proposés en 45 secondes à l’aide de l’orchestre et des choristes. Comme dans la finale de 1994, il a la possibilité de passer l’extrait s’il hésite ; et il pourra y revenir après avoir entendu les autres titres. S’il donne une réponse erronée, on passe au morceau, et il sera impossible pour le candidat d’y revenir ; tandis qu’un point sera remporté pour chaque musique retrouvée.
Une fois qu’un candidat remporte 5 points, épuise son chronomètre ou le nombre d’extraits proposés, c’est au tour de l’adversaire, qui aura pour objectif d’atteindre le même nombre de points en battant son chronomètre pour gagner.

Bref, on peut voir cette manche comme l’adaptation en duel de la finale de 1994 ; et je trouve que c’est un parti pris plus intéressant. En particulier, parce que ce format corrige le côté “tout ou rien” que je déplorais, puisqu’ici le but est juste de battre l’adversaire.
Bon, certes, on pourrait déplorer le fait qu’on entende les mêmes extraits deux fois de suite… mais, franchement, ce serait du chipotage ultra avancé. Et ce n’est pas pire que la Même chanson de N’oubliez pas les paroles ; qui est d’ailleurs assez comparable à ce principe. L’avantage, ça reste avant tout que les candidats jouent sur les mêmes pistes musicales, et qu’aucun des deux ne se retrouve lésé.

Le second candidat a encore 3 chansons à trouver en 13 secondes maximum pour battre le record de la première candidate.

Par ailleurs, dans cette version, cette manche fait office de finale et conclut directement la partie.
Vu comme ça, ça fait un peu abrupt ; parce que, même si ce principe est intéressant, je trouve qu’il peine quand même un peu à terminer l’émission sur une note forte. En outre, on pourrait se dire qu’une partie qui se termine au bout de seulement deux manches, ça fait peu… mais n’oublions pas deux choses :

  • D’une part : en réalité, il y a une troisième manche (la fameuse manche “solo”, dont on reparle tout de suite après) ; mais c’est juste qu’au lieu de venir conclure le programme (comme elle le fera dans la seconde version), elle est jouée pendant la première manche. Donc, niveau consistance, les deux versions se valent.
  • D’autre part : si ce format de finale paraît un peu léger pris indépendamment, n’oublions pas cependant que c’est la finale des émissions du lundi au jeudi ; et que, finalement, l’émission qu’on vient de voir est à prendre comme un apéritif de celle du vendredi, qui mettra davantage de formes à ce niveau-là. Donc si finir l’émission du jour sur cette épreuve laisse un peu sur sa faim ; c’est normal, les choses sérieuses arrivent le vendredi.

Version 2 (septembre 1999 – mai 2000)

Dans cette version, le “duo du jour” ne constitue qu’une demi-finale, dont le but est de qualifier l’un des deux candidats pour le solo qui suit.

La seconde variante confronte les deux vainqueurs de la première manche. L’orchestre et les choristes proposent neuf extraits musicaux. Pour chacun d’entre eux, les concurrents disposent de quelques secondes pour buzzer, sans quoi l’extrait est perdu. Celui qui prend la main propose une réponse et marque un point si c’est correct ; sinon, il en perd un ou ne gagne rien selon les périodes. Dans tous les cas, son adversaire peut alors formuler une autre réponse pour récupérer un point (le morceau ne sera pas rejoué) ; mais, s’il se trompe également, l’extrait est perdu pour les deux participants. Le premier qui atteint cinq points remporte la partie.
Si le nombre d’extraits encore de jeu ne permet pas de l’atteindre, c’est le joueur ayant remporté le plus grand nombre de points sans possibilité de rattrapage qui gagne. En cas d’égalité, des titres supplémentaires seront joués jusqu’à ce que l’un des candidats remporte un point de plus que son adversaire.

Bon, ben, c’est… banal ; surtout qu’on a eu droit juste avant à une manche qui se jouait également au buzzer, avec des règles simplifiées de surcroît, plus proches de ce duo du jour que de l’ancienne version de la manche 1 (puisqu’ici encore, une chanson trouvée vaut 1 point).
Donc cette version du duo du jour m’a paru moins inspirée, et a fait finalement plus redite qu’autre chose. Et là, j’ai envie de dire : heureusement que, sur ce coup-là, la partie ne se terminait pas là-dessus, parce que j’aurais trouvé ça décevant comme format de finale.

Le solo

Allez, on y vient enfin !
Bon, comme je le disais plus haut, cette manche était d’abord intercalée pendant la manche 1 ; avant de devenir une finale individuelle dans la seconde version.
Et si vous me demandiez quelle structure je préfère… je vous répondrais peut-être plutôt celle de la première version. Certes, elle mettait un peu en pause la manche 1 ; mais d’un autre côté, je trouvais plutôt original de récompenser le candidat qui arrivait en premier, en lui faisant disputer une manche bonus. En outre, comme je le disais plus haut, la récompense de la qualification du duo du jour était surtout le fait de participer à l’émission du vendredi, donc il n’y avait pas spécialement besoin de rajouter une finale individuelle juste derrière.
Là où la structure de la version 2 est beaucoup plus classique, avec son schéma d’éliminations progressives pour aboutir à une finale individuelle. Ce qu’on retrouve finalement dans beaucoup de jeux existants ou ayant existé (dont la version 1994 du programme, d’ailleurs).

Jusqu’à présent, je n’ai sans doute pas donné l’impression que cette version 1999 arrivait à être spécialement plus originale ou créative que la version 1994 ; vu que les manches que je viens de décrire restaient relativement basiques, voire encore plus simplistes que celles qu’on avait auparavant.
Mais c’est à partir de là que la version 1999 présente davantage d’intérêt : car la particularité de ce solo, c’est qu’il ne consiste pas en une simple manche avec un principe fixe ; mais en plusieurs principes en rotation !
C’est d’ailleurs en ça que cette version 1999 s’était davantage inspirée de ce que Name that tune avait fini par faire, dans les versions 1970 et 2020 pour être plus précis. Oui, sachant que le format est arrivé par chez nous en 1994, c’est un peu étonnant qu’on n’y ait pas eu droit dès le début, alors que ça existait déjà depuis belle lurette outre-Atlantique… mais bon, Guy Lux avait dû estimer que ce n’était pas nécessaire, du moins pas au début.

Dans tous les cas, le but de cette épreuve est que le candidat puisse gagner, selon la version, un gain monétaire (de 5 000 F) ou sous forme de cadeau (comme une télé).
Oui, à nouveau, on a des scenarii assez binaires, puisque soit le candidat gagne le lot en jeu, soit il ne gagne rien ; mais je ne serai pas aussi catégorique, dans la mesure où la plupart de ces mini-jeux laissent un peu de marge pour réussir. On reste quand même loin de la finale de 1994 où il faut absolument reconnaître les 7 chansons proposées pour gagner, en laissant plus de droits à l’erreur ici.

Parmi les mini-jeux proposés, on peut citer :

  • L’arche des souvenirs (renommée Destination souvenirs en cours de route) : le candidat doit mémoriser neuf titres de chansons, pour ensuite en replacer au moins quatre au bon endroit, dès lors que l’on retrouve le morceau joué par l’orchestre et les choristes. Bien sûr, le tout est chronométré, et le candidat ne doit pas dépasser 25 secondes.
  • Méli-mélodie : cinq titres sont interprétés ; pour chaque extrait découvert, un mot issu d’un morceau mystère sera révélé. Une fois les cinq titres joués, le candidat ne dispose que de quelques secondes pour retrouver le nom du morceau mystère.
  • La spirale du temps : cinq années sont présentées ; tour à tour, le nom d’un morceau est révélé, et le candidat doit associer celui-ci à l’une d’entre elles. Il a la possibilité de changer les associations titre/année une fois les écoutes terminées ; et les cinq années devront être correctement associées aux titres pour l’emporter.
  • La pêche à la ligne : neuf mots sont affichés, pour chacun d’entre eux, le morceau interprété par l’orchestre et les choristes comportera le mot choisi au préalable par le candidat. Trois bonnes réponses permettent de remporter le jeu.
Mémorisez les titres pendant 10 secondes…
… et replacez-les à leurs emplacements respectifs pendant le temps imparti ! (Bien sûr, on les écoute au préalable)
Deux chansons trouvées, deux non trouvées ; reste à voir ce que va donner la dernière…
… et, à partir des mots extraits des différents titres précédemment trouvés, il faut reconstituer le titre d’une chanson mystère (ici, ‘La fille de l’été dernier »). Ca reste trouvable, même sans avoir toutes les réponses.

Déjà, je trouve que c’est une très bonne chose de varier les plaisirs, et de montrer que Fa si la ne se résume pas qu’à du blind-test (d’ailleurs, même la version de 1994 l’avait prouvé, avec ses deux premières manches) ; car ces mini-jeux font également jouer d’autres qualités pour certains, comme la mémoire, la datation, ou la culture musicale.
Et, honnêtement, ces mini-jeux sont plutôt créatifs. C’est finalement ce que j’attends le plus d’un jeu basé sur du blind-test : qu’il me surprenne, et qu’on puisse le mettre au service d’une mécanique inventive, plutôt que juste comme un principe en soi. Quitte à s’en écarter un petit peu, puisque, comme je le disais, on sollicite également d’autres qualités.
Après, niveau difficulté, j’ai l’impression que ces mini-jeux restent un peu inégaux. Sur le papier, notamment, la Pêche à la ligne me paraît plus simple à réussir (avec ses trois morceaux à reconnaître) que la Spirale du temps (qui nécessite vraiment de faire un sans-faute). Mais bon, je reconnais que ça reste toujours un peu difficile à jauger, quand on cherche à partir sur des épreuves individuelles.


L’émission du vendredi

Manche 1 : L’étoile du jour

Le principe est le même que la manche 1 de la version semaine ; mais avec l’ajout de la fameuse “étoile du jour”.
Et si ça vous fait penser à l’étoile mystérieuse des 12 coups de midi, c’est normal, c’est le même principe (du moins, jusqu’à ce qu’ils ne remplacent la photo de la personnalité à reconnaître par une collection d’indices à identifier). À nouveau : Les 12 coups de midi, mais quel parangon d’originalité vous êtes… avec un principe repris quasiment jusque dans le titre.
Bon, après, je dis ça ; mais le principe de la célébrité à reconnaître en enlevant progressivement des cases qui dissimulent son visage n’était sans doute pas l’apanage de Fa si la. Même si je ne saurais évidemment pas dire quelle émission télévisée a eu l’idée en premier, vu qu’on retrouve ce principe même dans certaines émissions de télé-tirelire…

Bref. Ici, lorsqu’un candidat trouve la bonne réponse, on retire quelques cases masquant le portrait de la célébrité (qui est ici un.e chanteur.se, thème de l’émission oblige), et il peut formuler une proposition concernant son identité. Mais attention ; si sa réponse est incorrecte, il perd les 10 points qu’il vient d’acquérir. Donc il peut passer s’il ne le sent pas. En revanche, si l’identité est la bonne, il remporte 50 points supplémentaires.
Deux étoiles sont proposées, et la manche prend fin lorsque la deuxième étoile est résolue Les deux candidats ayant le meilleur score accèdent à la manche suivante ; en cas d’égalité, on passe un extrait subsidiaire.

Bon, personnellement, je ne suis pas très fan de l’idée de reconnaître des personnalités, dans la mesure où je trouve qu’on s’écarte un peu du concept de base de l’émission. Certes, on reste en quelque sorte dans la reconnaissance musicale, et plus précisément dans la culture musicale… mais là, ça porte davantage sur les artistes eux-mêmes que sur leur œuvre ; et, surtout, on ne sollicite ici que le visuel. L’aspect blind-test ne sert ici qu’à prendre la main pour pouvoir faire une proposition ; et à ce niveau-là, certains mini-jeux de la manche solo arrivent à mieux associer le blind-test avec les autres qualités requises.
Après, je dis ça aussi car je ne suis pas du tout physionomiste. Si ça se trouve, si je l’avais été, ça m’aurait un peu moins gêné, voire pas du tout.

En attendant, ça reste quand même une variation intéressante du concept de la version semaine, en ajoutant un nouvel enjeu, et en rendant la manche un peu plus variée.

Manche 2 : Le duo de la semaine

Bon, ben, on va la faire courte : c’est la version 2 du Duo du jour (du lundi au jeudi). Y compris d’avril à septembre 1999 : donc, finalement, cette version avait existé dès le départ, et n’avait donc pas été imaginée spécialement pour la version 2.

Intrinsèquement, je n’ai donc rien à rajouter par rapport à ce que j’ai déjà dit ; en revanche, dans la version 1, ça permettait de faire une distinction supplémentaire entre les émissions du lundi au jeudi et celle du vendredi ; et, donc, de contribuer à la diversité du format. Là où, dans la version 2, c’est finalement le même format pour tous les jours de la semaine. Un peu décevant, même si c’est loin d’être la fin du monde.

Ben, oui, rien de nouveau sur cette capture d’écran (à part les détails graphiques…) puisque j’en ai déjà posté une semblable plus haut. Mais c’est bien celle-ci qui est arrivée en premier.

La super finale

Cette fois-ci, le format de la finale reste le même pour toutes les émissions.
Le candidat doit reconstituer le nom de l’émission (FASILA) dans une mécanique s’apparentant à celle du jeu Tout vu, tout lu. Chaque extrait correctement trouvé « allume » une lettre et inversement en cas d’erreur ou si le joueur passe le morceau (la réponse est alors donnée, car il n’y a pas de limite dans le nombre de titres).
Si « FASILA » est intégralement reconstitué avant la fin du temps imparti de 45 secondes, le vainqueur remporte la cagnotte ; sinon, celle-ci est remise en jeu la semaine prochaine, en s’enrichissant de 20 000 F supplémentaires.

Bon, je vais plutôt comparer ce format de finale à celui de la version 1994-1998 qu’à celui de la version du lundi au jeudi, dans la mesure où, là encore, on se concentre sur le blind-test pur. Et j’ai un peu envie de dire que ce nouveau format en est une amélioration à certains égards ; mais qu’un certain problème de fond reste toujours présent (et je pense que vous l’aurez deviné).
En ce qui concerne l’amélioration : ici, en théorie, le finaliste peut s’en sortir, même en ne connaissant pas l’intégralité des titres joués. En revanche, le fait de passer ou de ne pas citer le bon titre sont très pénalisants, en particulier lorsque ça n’arrive pas au tout début.
Et c’est là que l’autre problème de fond se manifeste et persiste : on reste à nouveau sur une finale à l’enjeu totalement binaire… et, à nouveau, je pourrais citer un autre jeu qui a prouvé qu’on pouvait faire quelque chose de plus modulaire et de moins frustrant (en l’occurrence, Tout vu, tout lu que j’ai cité pour décrire le principe). D’ailleurs, je trouve même particulièrement frustrant que, par rapport à la version 1994, on ne profite pas du fait d’avoir des gains monétaires pour rendre la finale plus modulaire !

Vu le temps restant, ça me semble mal parti pour compléter le « fasila ».

Cela dit, je reconnais quand même qu’en tant que format de “super finale” de la semaine, ça reste un peu moins frustrant que si on avait cherché à l’appliquer pour les émissions du lundi au jeudi.
Quelque part, les concurrents de l’émission du vendredi ont déjà eu l’occasion de gagner quelque chose, lors de leur première participation, lors d’une finale au principe plus simple ; et cette super finale est un peu l’occasion de marquer la hausse de niveau, en profitant du fait de jouer avec les meilleurs candidats de la semaine. Un peu comme pour Questions pour un super champion, dont le gain fut plus juteux qu’en quotidienne, mais rendu plus difficilement accessible pour coller au niveau plus élevé.


Quelques pensées vagabondes avant de conclure

Parlons rapidement de l’enrobage visuel et de la mise en scène, dont les captures d’écran vous ont déjà permis d’en avoir un aperçu ; et, si je devais tenter de résumer la chose, je dirais qu’on est passé d’une mise en scène assez académique à quelque chose de plus… personnel.
Cela dit, ici, ça ne concerne vraiment que la mise en scène et le visuel. Là où N’oubliez pas les paroles avait profité de son passage à la version maestro pour se lâcher au niveau de son ambiance et des interactions avec l’orchestre (quitte à carrément déguiser les Zikos ou à les mettre en scène… ce qui est parfois trop), Fa si la n’a finalement pas trop changé de mentalité entre-temps. Donc pour ceux qui n’avaient pas aimé le changement d’ambiance de NOPLP, passer de la version 1994 à la version 1999 de Fa si la ne devrait pas spécialement poser problème, une fois qu’on s’accoutume aux nouveaux visuels.

Je dois vous avouer que je suis d’ailleurs un peu sceptique sur les changements opérés visuellement.
Certes, le côté un peu plus “psychédélique” des décors a quelque chose de plutôt mémorable, et donne une certaine personnalité. Mais bon… d’une part, la version de base s’en passait très bien ; et d’autre part, j’ai beau aimer la désinvolture des années 90 à ce niveau-là, je trouve que ce n’est pas spécialement ce qui vieillit le mieux.

Nouveau générique.

Par ailleurs, le générique de cette version est plutôt représentatif de ce nouvel état d’esprit. C’est d’ailleurs l’un des quelques cas de figure dans les jeux TV où le thème de l’émission a carrément été changé en cours de route, au lieu d’avoir été simplement réorchestré (ce que privilégient les jeux TV d’habitude) ; ce qui appuie d’autant plus la différence avec la version 1994.
Sinon, visuellement, le générique passe bien, et montre là encore la différence d’état d’esprit de cette nouvelle version ; mais je trouve qu’il représente quand même une petite régression par rapport à ce qu’on avait auparavant, dans la mesure où il est surtout centré sur son animateur, et non plus sur l’orchestre. Ce qui fait que l’orchestre est encore un peu moins mis en avant ; mais également la thématique musicale de l’émission, car au-delà des musiciens, c’était surtout la musique que l’ancien générique mettait en avant.
Bon, cela dit, je ne vais pas dire non plus que l’orchestre n’est plus du tout mis en avant dans cette version. On a toujours des performances spontanées de temps en temps, mises en valeur à l’image, et on le voit également dans le générique de fin, ce qui fait une bonne touche conclusive.

Après, je ne trouve pas non plus ces changements mauvais. Artistiquement parlant, ils restent justifiés ; et l’idée était de toute façon de se démarquer de la version de base. Donc à ce niveau-là, on peut dire que ce nouvel habillage et ce nouveau plateau ont plutôt réussi leurs objectifs.
Mais pour le coup, artistiquement parlant, je comprends pourquoi la version 2010 a plutôt cherché à s’inspirer de la version 1994 que de celle-ci. Outre le côté plus vieillissant du visuel de 1999, je reconnais aussi qu’il reste très spécifique par rapport à ses ambitions ; et que, par conséquent, ça n’aurait pas eu beaucoup de sens de s’en inspirer pour un retour aux sources.


Total : 13,5/20

S’il y a bien une chose qu’on peut dire au sujet de Fa si la, c’est qu’on a effectivement cherché à se démarquer de la version de 1994 sur pas mal de plans. Et le résultat est… intéressant. D’ailleurs, par préférence personnelle, j’avoue que j’ai légèrement préféré cette version-là à celle de 1994, pour son côté un peu moins académique.
Bon, certes, par moments, le jeu a eu tendance à régresser un peu, avec quelques manches moins originales (surtout en version 2) ; mais on sent quand même qu’au départ, il y a eu cette envie de bousculer un peu les codes pré-établis, que ce soit en termes d’ambiance (enfin, surtout visuelle), ou en termes de mécanique globale ; avec notamment la manche solo en rotation (qui ne constituait d’ailleurs pas une finale individuelle mais un bonus), ou encore l’idée de super finale hebdomadaire avec ses propres spécificités. Pas mal de choses qui cassent un peu les codes auxquels on s’est habitué.
Peut-être un peu trop, d’ailleurs ; car certaines spécificités seront passées à la trappe en cours de route, lors de la seconde version de septembre (que je noterais d’ailleurs plutôt 12,5 dans l’absolu, par rapport à cette petite régression). Et si je devais tenter de résumer cette seconde version, je dirais que l’idée était de davantage harmoniser les règles du jeu tout au long de la semaine. Peut-être parce que les spectateurs se sentaient un peu perdus avec toutes ces règles différentes… mais j’ai trouvé ça un peu dommage, même si l’émission du vendredi continuait à avoir assez de spécificités pour ne pas me donner l’impression de juste voir un épisode lambda (comme Duels en familles notamment, où l’émission du vendredi ne se distingue des autres que par son enjeu plus élevé).

Et, quelque part, je trouve quand même un peu dommage que cette version ait été presque ignorée par la suite, en dépit de ce qu’elle a essayé d’insuffler. Bon, certes, elle n’avait pas fonctionné en audiences, et était peut-être un peu trop “sur mesure” et moins “standard” ; mais, même en termes d’état d’esprit, quand on voit les quelques tentatives de retour du programme par la suite, que ce soit dans son apparition dans le Marathon des jeux TV ou la version 2010, celles-ci ont presque totalement assumé de se baser sur la version 1994 ; et la seule chose qu’elles ont daigné reprendre de la version 1999, c’est la première manche dans sa version la plus basique, pour laquelle on n’avait honnêtement pas besoin que la version 1999 existe pour en imaginer un concept similaire.
Or, je trouve quand même que l’idée de varier davantage les plaisirs était le meilleur parti à prendre pour avoir un jeu qui ne donne pas l’impression de rester sur ses lauriers. D’autant plus compte tenu du fait que le concept de blind-test, pris brut de décoffrage, n’est pas non plus particulièrement apte à faire tenir une émission pendant des décennies, et qu’il faut le faire évoluer de temps à autre…


De fait, malgré un principe intemporel, je ne suis finalement pas très étonné qu’en dépit du côté potentiellement culte de la première version, Fa si la chanter n’ait pas vraiment su trouver comment traverser les époques. Pour moi, la clé aurait pu être de profiter de la diversité du format ; mais c’est une option qui aura été soit ignorée, soit prise un peu trop tard (la version 1999 ayant pâti d’un an d’absence du programme).
Néanmoins, même si c’est sans doute la plus connue (si on excepte N’oubliez pas les paroles, qui ne joue cependant pas tout à fait sur le même terrain), ça n’aura pas été la seule tentative de concept musical qui sera arrivée sur nos antennes. Loin s’en faut.
En effet, on ne fait qu’entamer un nouveau bloc thématique de jeux, qui continuera donc la prochaine fois ; avec une autre tentative de la part de France 3 dans le domaine…

Une fois n’est pas coutume, un grand merci au passionné qui m’a fait un résumé des différentes règles pour toutes les versions du programme. Vu la grande diversité de ce que Fa si la chanter a proposé au fil du temps, j’en avais bien besoin.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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