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Top 10 des pires traductions de titres de jeux TV

Comme d’habitude, vu que je viens de faire le classement positif, on va passer au classement négatif qui va avec.
Pas grand-chose à dire à ce sujet… si ce n’est que je reconnais qu’il n’y a, à mon sens, pas eu autant de « mauvaises » traductions que je n’aurais pu le penser au premier abord. Si bien que j’ai peut-être un peu forcé le trait pour certaines entrées de ce classement… après, de tous les classements négatifs que j’ai pu faire jusqu’à présent, celui-ci doit être le plus « inoffensif », vu que le titre n’est clairement pas le défaut le plus important qu’un jeu puisse avoir.
Pour ma part, les titres que je trouve vraiment mauvais concernent les entrées 1 à 4 ; et les catégories des numéros 5 et 6 sont un peu à part. Mais les entrées 7 à 10, on pourrait dire que c’est du chipotage avancé.

Mention déshonorable – Jouez pour 5 fois plus (Power of 10)

Bon, dans l’absolu, ça décrit effectivement bien l’un des principes fondamentaux du jeu, à savoir le fait que chaque question permet de gagner 5 fois plus d’argent que le montant que le candidat a en poche…
En revanche, dit comme ça, ce titre fait vraiment très planplan. Il manque un peu d’une certaine “magie” pour véritablement vendre du rêve, en dépit de la promesse financière qu’il met en avant. Surtout pour un jeu de TF1, d’ailleurs ; d’habitude, ils s’arrangent pour trouver des titres plus “catchy”, et je ne serais pas étonné que ce titre peu imaginatif ait contribué à son flop.
Et ce qui m’embête un peu avec ce titre, aussi, c’est qu’en dehors de la façon dont sont gérés les gains, il n’est pas très explicite quant à son principe d’estimation, qui est censé également faire l’intérêt du jeu.

Après, je reconnais que c’est plus ou moins l’équivalent du titre VO, du moins sur le plan conceptuel.
En effet, pour rappel, la VO s’appelle “Power of 10” (qui se traduit par “Puissance de 10”), en référence au fait que les gains sont tous des puissances de 10 (1 000 $, 10 000 $, 100 000 $…). La VF n’appliquant pas ce principe-là (préférant un facteur multiplicatif de 5), elle ne pouvait donc évidemment pas s’appeler de la même façon.
Mais bon, je ne sais pas si c’est moi qui me fais avoir par la “English touch” (ce qui serait malvenu de ma part, vu que je vais la critiquer un peu plus loin…), mais je trouve que “Power of 10” sonne mieux. Même une traduction littérale “Puissance de 10” (du moins si TF1 était partie sur ce mode de calcul-là) aurait été davantage intrigante que le très rentre-dedans “Jouez pour 5 fois plus”, je pense.

Bref, je ne peux pas dire que c’est un mauvais titre, ni qu’il soit mensonger… mais on aurait quand même pu trouver quelque chose qui vendait un peu plus de rêve je trouve.

Et pour continuer sur Jean-Pierre Foucault…

10 – Qui veut gagner des millions ? (Who wants to be a millionaire?)

Un titre qui est devenu obsolète dès lors que la France est passée du franc à l’euro…
Oui, ça pouvait avoir du sens d’appeler le jeu “Qui veut gagner des millions ?” à l’époque où le gain maximal était de 4 millions de francs ; mais quand il est passé à un million d’euros, on aurait logiquement dû renommer le jeu “Qui veut gagner un million ?”. Parce qu’à moins de compter en centimes, le pluriel n’est plus justifié. Et c’est devenu encore pire lorsque l’émission est passée en mode confiné en 2020, avec un gain maximal de 300 000 €…
Le titre original est “Who wants to be a millionaire?” ; soit, traduit littéralement : “Qui veut être millionnaire ?”. Au moins, il n’y a aucune ambigüité avec ce détail-là (même si la version confinée aurait toujours eu un titre mensonger).

Cela dit, dans tous les cas, je reconnais que le fait d’avoir basé le titre de l’émission uniquement sur le fait d’avoir un tel montant en jeu n’était peut-être pas la meilleure idée, dans la mesure où elle n’est pas très “inflation-proof”… après, contrairement à l’entrée précédente, ça vend du rêve, je ne le conteste pas.

9 – Une famille en or (Family Feud)

Petit historique rapide. Une famille en or est l’adaptation du format étatsunien Family Feud, créé en 1976 ; mais en France, on a d’abord connu le format C’est beau la vie, arrivé sur La Cinq en 1986. Format qui a été un échec à son époque ; contrairement à Une famille en or, arrivé sur TF1 en 1990, qui est devenu culte.
Cependant, en dépit de la similarité des concepts, C’est beau la vie n’est ni l’ancêtre d’Une famille en or, ni l’adaptation de Family Feud. En effet, C’est beau la vie est l’adaptation du format italien C’est la vie (oui oui, le jeu est italien, mais le titre est bel et bien en français !), lui-même adapté d’un pilote étatsunien (juste le pilote, l’émission n’ayant jamais connu de suite outre-Atlantique) nommé That’s life! (tourné en 1979, donc après l’apparition de Family Feud).
Donc même si je ne comprends pas du tout d’où sort ce titre « C’est beau la vie » déconnecté d’un concept où il faut dire les réponses les plus citées par un panel, je ne peux pas dire qu’il soit une mauvaise « traduction » de l’original.

Bref. Concentrons-nous sur Une famille en or.
Pour la défense du programme, je reconnais que les jeux de plateau dont le concept repose sur une ou plusieurs familles qui jouent en faisant équipe n’ont généralement pas des titres très variés.
Effectivement, entre Une famille en or, Défi de famille ou Duels en familles, c’est plutôt facile de confondre tout ça en se basant uniquement sur les titres. Un peu comme si le concept de ces jeux n’était pas particulièrement notable en dehors de cet aspect-là…
Bon, ça n’a pas empêché 60 secondes chrono d’avoir un titre qui ne se base pas sur le côté « famille » ; mais c’était sans doute aidé par le fait que le concept en VO n’avait pas de titre qui mettait l’emphase là-dessus (Minute to win it), et que les familles qui jouent sont surtout une spécificité de la VF.

Dans le cas d’Une famille en or, en revanche, en dépit d’un titre plus mémorable, je trouve qu’on aurait pu faire un peu mieux.
Certes, le titre original Family Feud ne va pas beaucoup au-delà du côté « famille » ; toutefois, il ajoute le détail comme quoi il s’agit d’une confrontation de familles, « feud » se traduisant par « querelle » ou « altercation ». Bon, le terme est peut-être un peu fort, je l’admets.
Dans « Une famille en or« , en revanche, on n’a pas ce détail concernant la confrontation ; et, a priori, on pourrait penser qu’il n’y a qu’une seule famille qui joue, comme dans Défi de famille. En fait, ça aurait même été davantage approprié pour un concept de ce genre, vu que le « en or » ne correspond pas à grand-chose par rapport au concept de Family Feud ; alors qu’il pourrait davantage correspondre au côté « cohésion familiale » mis en avant dans Défi de famille.
Mince, ça me fait du mal de l’admettre ; mais, English touch grossière mise à part, « Family Battle » (le remake hanounisé du concept, qui ne reprend pas le titre VF d’origine pour des questions de droits, la marque appartenant à TF1 – mais apparemment pas le reste, comme le thème du générique original qu’il reprend alors que TF1 l’avait laissé tomber…) retranscrit mieux l’idée du titre original finalement…

Bon, après, je ne suis pas expert marketing, je ne sais pas comment on aurait pu trouver un titre à la fois vendeur et davantage évocateur du concept.
Mais ça aurait été un plus d’avoir un titre VF qui aurait retranscrit par la même occasion le côté « il faut donner les réponses les plus citées », quitte à faire passer à la trappe le côté « famille ». Un anti-« Personne n’y avait pensé« , en quelque sorte… enfin, si on peut trouver quelque chose de plus vendeur qu’un « Tout le monde y avait pensé ».

D’ailleurs, en parlant de « tout le monde »…

8 – Tout le monde a son mot à dire (The Alphabet Game)

TLMASMAD est loin d’être une création originale. D’une part, car il s’agit d’une nouvelle version du jeu En toutes lettres (qu’on a cherché à renommer pour éviter que le public ne se rappelle de la version de Julien Courbet, qui était devenu persona non grata chez France 2, je suppose… ah, et parce que la production avait changé aussi, certes) ; d’autre part, car En toutes lettres est lui-même l’adaptation du format espagnol Pasapalabra… lui-même l’adaptation du format britannique The Alphabet Game (qui a été renommé par la suite Alphabetical). Oui, ça fait un peu bordélique, vu comme ça.

Bref, partons du principe que le format originel s’appelait “The Alphabet Game”.
Et ce titre (tout comme “Alphabetical”) fait bien écho à la spécificité du jeu, qui consiste (du moins pour ses manches les plus iconiques) à donner des réponses commençant par une certaine lettre de l’alphabet, en épluchant celui-ci du début à la fin. Donc on est plutôt ok sur ce principe.
A ce niveau-là, “En toutes lettres” est d’ailleurs une traduction qui s’en sort plutôt bien. Même si on ne mentionne pas l’idée d’alphabet, on mentionne l’idée de “toutes lettres”, indiquant donc implicitement qu’on va jouer avec l’alphabet ; tout en signalant au spectateur qu’il regarde un jeu basé sur les lettres et l’importance d’épeler les mots implicitement.

Donc, déjà, le titre espagnol s’écarte de l’idée de base.
En effet, “Pasapalabra” est un mot-valise, qu’on pourrait traduire par “Passer le mot”. Et, personnellement, je suis moins fan de ce titre, puisqu’on remplace le concept de “lettre/alphabet” par celui de “mot”. Je sais que ça peut paraître du chipotage ; mais, pour moi, il y a une différence assez subtile entre les jeux de mots et les jeux de lettres.
Ainsi, Mot de passe est un jeu de mots, car on joue vraiment sur les mots en eux-mêmes, sans avoir besoin de se baser sur ce qui les compose ; mais Des chiffres et des lettres est un jeu de lettres (enfin, sauf pour sa partie « chiffres », évidemment), car on utilise plus spécifiquement les lettres pour former les mots.
Bon, cela dit, je reconnais que le concept du jeu de base n’est pas non plus exclusivement basé sur le côté alphabétique, et que pas mal de mini-jeux sont basés plutôt sur les mots.
Et à ce niveau-là, “Pasapalabra” est un titre relativement astucieux, car il met l’accent sur un autre aspect du concept : le jeu par équipes, où la main passe à chaque fois entre les coéquipiers.

Donc, finalement, qu’est-ce qui me déplait dans “Tout le monde a son mot à dire” ?
En soi, il indique qu’on a affaire à un jeu de mots qui se joue à plusieurs, donc ce n’est pas mensonger ; mais je trouve qu’il manque de la subtilité que pouvaient avoir les autres titres.
On n’a pas le côté “alphabétique” de base ; et, par rapport à la version espagnole, le côté collaboratif est moins mis en avant, avec l’idée de passer la main. Dans un sens, je trouve que “Tout le monde a son mot à dire” fait même davantage cacophonique (ce qui n’est cependant pas faux, vu que j’ai toujours trouvé ce jeu assez cacophonique en pratique)…
Et surtout… c’est long à prononcer. Ok, je ne demande pas aux jeux d’avoir un titre monosyllabique comme “Slam” juste par paresse de ma part ; mais 8 syllabes, ça fait quand même un peu trop, d’autant plus pour un titre qu’on ne peut pas vraiment apocoper, et dont le sigle ne forme pas un acronyme facilement prononçable. Ce qui me rappelle très fortement au passage un autre titre en 8 syllabes qui commence par “Tout le monde” et qui a le même problème… ou encore la série des « Tout le monde joue… », qui était d’ailleurs arrivée avant. Décidément, en plus d’être moins pertinent, ce titre manque vraiment d’originalité…

7 – Les 12 coups de midi (El Legado)

Comme vous le savez peut-être, Les 12 coups de midi est le remake de Crésus, lui-même l’adaptation du jeu argentin El Legado, dont on peut traduire le titre par « L’héritage ».
Bon, en soi, ce titre fait davantage allusion au storytelling que le jeu veut se donner, qu’à sa mécanique. On a un certain nombre de candidats qui prétendent à un héritage assez conséquent ; et leur but est de garder leur part, voire la faire fructifier en éliminant leurs adversaires.
Avec le titre « Crésus« , on perd déjà un peu la notion d’héritage ; mais ce n’est pas très gênant, car ce storytelling reste présent en introduction du jeu, et à travers le personnage virtuel éponyme qui accompagne l’animateur. En outre, le titre introduit également la notion de richesse, qui n’est pas injustifiée ici.

En revanche, « Les 12 coups de midi« … bon, pour la défense du jeu, celui-ci a de toute façon totalement laissé tomber la notion d’héritage, y compris à travers son storytelling ; donc à quoi bon trouver un titre qui ait du sens à ce niveau-là. Surtout avec des gains en jeu plus faibles (case du midi et réduction des budgets des diffuseurs obligent), et un système de champion illimité qui n’aurait eu aucun sens avec cette histoire d’héritage (ou alors, ça en fait, des riches qui décèdent tous les jours et qui incluent sans arrêt la même personne dans leur testament…).
Néanmoins, c’est vraiment un titre rentre-dedans en mode « C’est un jeu qui a vocation à être diffusé à midi ? Appelons-le ‘Les 12 coups de midi‘ ! ». Vraiment, c’est la seule information que ce titre nous donne !
Enfin, non, pas tout à fait, puisqu’il y a aussi une spécificité au niveau du nom des manches, qui contiennent toutes le mot « coup » dans leur nom… mais, d’une part, il n’y en a que quatre (et non pas douze…) ; et, d’autre part, ça ressemble plus à un gimmick de nomenclature qu’autre chose, même si je reconnais que les jeux de mots sont parfois relativement bien trouvés.

6 – Tous les titres de jeux sous la forme « The mot en anglais compréhensible par le commun des mortels : sous-titre français pour respecter la loi Toubon »

Vous pouviez être sûr que j’allais faire allusion à ce pattern…

En soi, je comprends très bien la logique marketing derrière l’idée d’avoir un titre de jeu (partiellement) en anglais : c’est parce que c’est jugé plus vendeur, plus exotique, plus cool. Cela dit, c’est valable pour pas mal de pays ; et pour certains d’entre eux, c’est parfois le fait de dire quelque chose en français qui paraît chic (comme justement C’est la vie, le jeu italien que j’évoquais plus haut).
Mais comme tout le monde n’a pas forcément un bon niveau d’anglais, on va s’assurer qu’il reste aisément compréhensible par quelqu’un qui n’aurait pas dépassé le collège. C’est d’ailleurs pour ça qu’on se retrouve souvent avec des films renommés en VF avec un autre titre en anglais, comme The Hangover (littéralement « La gueule de bois ») « traduit » en « Very bad trip« , puisque ce second titre est plus facilement compréhensible pour quelqu’un ne parlant pas couramment anglais.
Cela dit, les jeux TV ne recourent pas (ou alors très rarement) à cette pratique (à l’extrême rigueur, Le Bigdil pourrait rentrer dans cette catégorie… mais au moins, il assume davantage le côté « c’est fait exprès ») ; car, par chance, quand les jeux anglophones ont un titre en « The quelque chose », le « quelque chose » est le plus souvent un mot de vocabulaire assez élémentaire.
En outre, comme on tient tout de même à préserver notre belle langue (et qu’on a d’ailleurs la loi Toubon pour ça) tout en évitant de se priver de cette « English touch », on va rajouter un sous-titre en français derrière (pas toujours cela dit, « Money Drop » s’en étant passé) ; mais de toute façon, personne ne prendra la peine de le prononcer. Vous en connaissez beaucoup, dans votre entourage, qui désignent le télé-crochet The Voice, la plus belle voix par son titre complet ?

Bref, c’est ainsi qu’on se retrouve avec des The Wall, face au mur ; The Wheel, le cercle des 7 ; The Floor, à la conquête du sol ; etc.
Et franchement, je trouve ça un peu ridicule, vu que le sous-titre « loi Toubon » fait généralement assez redondant, et que le titre anglais est déjà compréhensible en soi. Si on n’avait pas voulu garder à tout prix le titre anglais pour « rester cool », le sous-titre français à lui seul aurait été bien plus souvent suffisant…

5 – Guess my age : saurez-vous deviner mon âge ? / The Power : qui a le pouvoir ? / The Song : à vous de trouver la chanson

Et vous savez ce qui est encore plus ridicule que d’importer un format en gardant le titre anglais pour lui adjoindre un sous-titre redondant en français ? Créer un format français directement avec un titre anglais et un sous-titre redondant en français !
Ce qui veut dire que, oui, là encore, je triche, puisqu’il ne s’agit pas de « traductions ». Mais à nouveau, je manquais un peu de candidats pour ce classement ; et puis bon, ça me permet de souligner une mauvaise pratique.

Bon, pour The Power et The Song, vu le manque de documentation à leur sujet, j’avoue que je n’ai pas la certitude absolue qu’il s’agisse de concepts français à la base ; auquel cas, ils tomberaient plutôt dans le point précédent.
Guess my age, en revanche, est bel et bien un format français ; et même une certaine fierté nationale, on pourrait dire, puisqu’on a réussi à exporter ce concept dans 18 autres pays !
Ce qui m’amène à penser : est-ce qu’on a délibérément nommé le jeu en anglais (et ajouté le sous-titre loi Toubon) dans cette optique d’export ? Ce n’est effectivement pas impossible ; mais ce n’était pas nécessaire non plus. Il me semble que les sociétés de production peuvent très bien vendre leur concept sous un nom général, et laisser la version française avoir son propre nom ; ce qui était d’ailleurs le cas pour Le quatrième duel, vu qu’il ne me semble pas avoir vu une trace d’un nom de code du type “The Fourth Duel” quelque part dans les exportations du format. Donc je ne serais pas étonné que les décideurs de D8 et de la société de production aient approuvé le nom en anglais juste pour faire plus classe.
Mais le pire, c’est que, parmi les 18 pays auxquels le concept a été vendu, seulement 5 d’entre eux ont conservé le “Guess my age” dans le titre d’origine (dont 3 avec un sous-titre en langue nationale)… comme quoi, la “English touch” n’est pas si fashion et trendy que ça partout.

4 – Les bons génies (Match Game)

Ce jeu est l’adaptation du format américain intitulé “Match Game”.
J’aurais un peu de mal à faire une traduction littérale exacte, dans la mesure où le mot “match” peut se traduire de plusieurs façons en anglais. Mais je pense qu’ici, il faut le prendre dans le sens “union” ou “association” ; et, plus précisément, dans le sens “connexion”, pour souligner le fait que les deux parties soient sur la même longueur d’onde.
Bref, pour une version francophone, je pense qu’il aurait effectivement mieux valu partir sur autre chose qu’une traduction fidèle, quoi qu’il arrive.

D’ailleurs, les Québécois ont trouvé deux façons de “traduire” ce titre, le jeu ayant été adapté à deux reprises sur leurs ondes, la première fois durant les années 70, la seconde à partir des années 2010.
Le titre de la version 70’s était “L’union fait la farce” ; et… mouais, bof. Certes, “union” est une traduction acceptable ; mais ce n’est pas le mot qui souligne le mieux l’idée de connexion évoquée précédemment. J’ai l’impression que ça a été choisi surtout pour faire un jeu de mots sur l’expression “L’union fait la force”, mais en insistant sur le caractère humoristique du jeu (soit précisément l’aspect que j’aime le moins… merci…). Pourquoi pas, mais bon, c’était dispensable.
En revanche, le titre de la version 2010 est “Atomes crochus” : et, sincèrement, je trouve ce titre francophone parfait. Car cette expression souligne à merveille l’idée de connexion sur laquelle le jeu est basé, avec l’idée que les candidats doivent penser à la même chose que les people. En somme, partager des atomes crochus.

Mais en France… je ne sais pas du tout à quoi pensaient les marketeux avec le titre “Les bons génies”.
J’imagine que c’est en référence à l’expression “Être le bon génie de quelqu’un”, qui veut dire “Avoir une bonne influence sur lui” ; mais… en quoi le principe de ce jeu est-il une question d’influence ? A part peut-être vaguement pendant la finale (et encore, partiellement…), à aucun moment les entités présentes sur le plateau ne sont censées s’influencer entre elles. On leur demande d’être connectées, mais plutôt parce qu’elles sont censées penser naturellement à la même chose, pas à cause de sous-entendus.
Et, franchement, quand je vois l’attitude dissipée de certains people présents sur le plateau, j’ai du mal à voir en quoi ils auraient une “bonne influence” sur les candidats… en fait, c’est même leur faire trop d’honneur de les appeler des “bons génies”, franchement.

Non, vraiment, si ce jeu était amené à revenir en France pour je ne sais quelle raison : s’il vous plaît, les marketeux, faites comme les Québécois, et appelez le jeu “Atomes crochus”, ça lui va beaucoup mieux.

3 – Les associés (… a priori El Legado aussi)

… je suis un peu embêté avec cette entrée.
D’une part, car c’est un jeu belge et non français (et je ne me suis pas attardé sur les autres versions francophones dans les classements) ; et d’autre part, car je n’ai pas la certitude absolue (faute de documentation à ce sujet) que Les associés soit une adaptation « officielle » d’El Legado.
Mais bon, d’une part, je rappelle que je manquais un peu d’entrées potentielles dans ce classement ; et d’autre part, je serais quand même très, très étonné que ce ne soit pas une adaptation (ou du moins une très forte inspiration), vu le nombre de similitudes mécaniques et même visuelles avec les autres concepts du même genre.

Cela dit, adaptation d’El Legado ou pas… je n’ai toujours pas compris le pourquoi de ce titre, que je trouve au final encore moins pertinent que « Les 12 coups de midi » (qui avait au moins l’avantage de donner une indication sur la case horaire, et de dévoiler un gimmick de nomenclature sur les différentes manches).
À aucun moment, on ne voit les candidats s' »associer » ; la mécanique ne repose pas sur des associations d’idées ou quelque chose du genre… donc, pourquoi ? La seule chose que je vois, c’est le fait que tout le monde doit constituer des cagnottes en manche 1, qui seront mises en commun par la suite… mais de là à dire que les candidats s' »associent », je trouve ça non seulement plutôt exagéré, mais aussi pas particulièrement significatif de la mécanique globale.

Après, si c’est une référence belge qui m’échappe… merci d’éclairer ma lanterne.

2 – Le grand concours (Britain’s Brainiest)

Bon, pour la défense de la VF, je reconnais que le titre VO ne fait pas tellement mieux ; puisqu’au Royaume-Uni, l’émission s’appelle “Britain’s Brainiest”, traduit littéralement par “Le plus intelligent de la (Grande-)Bretagne”. En plus, ça fait assez présomptueux, dit comme ça ; donc bon point pour la VF pour ne pas avoir conservé cet aspect-là… même s’il avait au moins le léger avantage d’indiquer qu’on avait affaire à un jeu basé sur la culture générale.

En revanche, “Le grand concours”… il n’y avait vraiment pas moyen de trouver un titre moins bateau que ça ? Parce qu’avec un titre pareil, c’est vraiment difficile de différencier l’émission des autres émissions de quiz interchangeables dans le même genre. Même si je reconnais que Le grand concours en est plus ou moins une, certes, et que ce n’est pas spécialement sa mécanique qui la démarque du reste.
Certes, je reprochais à Connaissez-vous bien la France ? et à “Trouvez l’intrus” d’avoir des titres très bateau ; mais, au moins, ils restent suffisamment explicites au sujet de leur spécificité. Là où “Le grand concours”, ça nous dit juste que des gens vont s’affronter dans une compétition (comme c’est le cas pour pas mal de jeux…) ; et le “grand” pourrait même être perçu autrement, dans le sens où on aurait pu s’attendre à ce que des masses de candidats participent, façon Que le meilleur gagne (ce qui n’est pas vraiment le cas ici, vu qu’on ne dépasse généralement pas les 25 candidats). J’imagine que le “grand” doit plutôt être perçu dans le sens “prestigieux” (ce que ce jeu était, à une époque…) ; mais bon, ça reste bof.

Après, oui, pour être plus précis, la plupart du temps, ce titre est accompagné d’un sous-titre indiquant la nature des participants (animateurs, enfants, humoristes…). Ce qui ne les a toutefois pas empêchés de faire des éditions dépourvues de sous-titre, ou des émissions avec un sous-titre plus WTF, comme “Le grand concours de la rentrée”…
Je pense que j’aurais moins tiqué si on avait vraiment conservé la logique du sous-titrage de bout en bout.

1 – Koh-Lanta (Survivor)

Ah, les jeux d’aventure dont le nom est devenu obsolète au-delà de la première saison, parce que les producteurs ont eu la bonne idée de lui donner le nom de l’endroit où il a été tourné la première fois…
Oui, à la base, « Koh-Lanta » est le nom du parc national thaïlandais, où la première saison du programme éponyme fut tournée ; mais, malheureusement, dans l’esprit des gens, je pense que quasiment tout le monde va penser à l’émission de survie plutôt qu’au parc naturel… merci, Adventure Line Productions !

Bon, pour la défense de Koh-Lanta, je pourrais également citer Pékin Express, qui a le même problème (vu que nombreuses sont les saisons où les candidats ne mettent pas les pieds à Pékin), et qui laisse à penser que les jeux d’aventure adorent se la jouer Paris-Dakar. Vivement le jour où Fort Boyard sera tourné en dehors du fort éponyme… (quoique, ça a déjà été plus ou moins fait avec Boyard Land, en fait)
Mais si Pékin Express échappe à ce classement, c’est parce qu’il s’agit de la traduction littérale du format d’origine (“Peking Express”). Donc là, pour le coup, ce sont bien les producteurs originaux qui sont à blâmer. Après, M6 aurait aussi pu trouver un autre titre, mais bon…

Koh-Lanta, en revanche, n’a pas cette excuse.
En effet, à l’international, le format est nommé “Survivor”. Parmi les très (mais alors TRÈS) nombreux pays à l’avoir importé, une partie d’entre eux a choisi de conserver la mention “Survivor” dans le titre ; quant aux autres, la plupart du temps, ils ont opté pour un titre qui faisait allusion au côté “aventure”, ou à son caractère insulaire.
D’ailleurs, beaucoup de versions font figurer le mot “Robinson” dans leur titre ; et, initialement, c’était d’ailleurs prévu que la version française fasse de même, en s’appelant “Opération Robinson” ou “L’aventure Robinson”. Mais, apparemment, ça n’a pas pu se faire, puisqu’une marque avec un nom similaire avait déjà été déposée au préalable. En revanche, ça n’aura pas empêché ALP de nommer un autre de ses formats L’aventure Robinson, 18 ans plus tard… j’imagine que les problèmes de droits ont été levés, depuis le temps.

Par conséquent, ils se sont plutôt rabattus sur la localisation géographique de la première saison ; et, à ma connaissance, la version française du format Survivor est vraiment la seule à l’avoir fait.
Cela dit, pour être exact, la première saison avait pour titre “Les aventuriers de Koh-Lanta” (ce qui mettait au moins l’accent sur le côté “aventure” présent dans d’autres versions, je le reconnais) ; et, apparemment, il était prévu de renommer les saisons suivantes en fonction du lieu de tournage (qui se seraient alors appelées “Les aventuriers de <nom de la destination>“).
Toutefois, encore plus que pour Pékin Express, les producteurs et/ou diffuseurs (TF1, donc) devaient avoir une confiance toute relative quant au succès potentiel de la première saison. Elle était diffusée en fin de journée et non en prime-time, comme on en a désormais l’habitude ; et c’est parce qu’elle a connu autant de succès que le programme a eu une (très largement…) meilleure exposition par la suite.
Et comme toute la communication s’est faite autour de la marque “Koh-Lanta”, ils ont été par conséquent obligés de le garder dans le titre de la franchise, pour garder leur dynamique… bref, tout comme pour Pékin Express, la marque a dépassé la réalité.

Donc au final, 25 ans plus tard, on est obligé d’assumer un choix qui a été fait à une époque où on aurait déjà pu trouver quelque chose de plus pertinent. Même en se passant du mot “Robinson”, on aurait probablement pu trouver autre chose qui mettait l’accent sur le côté insulaire ou la survie, comme d’autres versions étrangères l’ont fait…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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