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#127 – Une famille en or

Une famille en or fait partie de ces formats dont je ne ressentais pas particulièrement le besoin de me pencher dessus rapidement. Après tout, c’est un jeu qui est quand même très connu, et considéré comme culte par pas mal de monde ; et qui doit très facilement figurer dans le top 5 voire top 3 des formats régulièrement remakés/ressuscités, aux côtés de L’académie des 9 et de Que le meilleur gagne.
D’ailleurs, puisqu’on parle de remakes, retraçons un rapide historique du concept.

Déjà, commençons par préciser qu’Une famille en or n’a pas été la première tentative du PAF de faire un jeu de panel. En effet, en 1986, la Cinq proposait C’est beau la vie ; un jeu… au sujet duquel je serais incapable de dire grand-chose, puisqu’il est devenu totalement introuvable (et il n’avait de toute façon pas très bien fonctionné à l’époque). En revanche, même si certains le présentent comme l’ancêtre d’UFEO, ce n’est en réalité pas le cas : car C’est beau la vie est (indirectement) l’adaptation d’un pilote étasunien nommé That’s Life, qui a été tourné trois ans après Family Feud, le jeu dont est véritablement adapté UFEO. Bref, c’est un autre cas de figure du type Pékin Express vs. Amazing Race, si ce n’est que cette fois-ci, ce n’est pas le concept arrivé en premier par chez nous qui a cartonné.
Ainsi, le UFEO qu’on connaît est arrivé sur TF1 en 1990, initialement à 18h20, avec succès ; pour se terminer (pour sa première salve) en 1999, avec une rétrogradation quasi-constante dans l’horaire de programmation (à l’instar de La roue de la fortune, il aura même fini par être diffusé en fin de matinée). Il aura tout de même connu une déclinaison spéciale enfants, nommée Des copains en or.
Au niveau des incarnations de cette période-là, en revanche, ça a été une belle valse, avec pas moins de quatre animateurs différents en une dizaine d’années : Patrick Roy de 1990 à 1992 (qui a malheureusement dû quitter l’animation pour des raisons de santé, et qui sera mort d’un cancer quelques mois plus tard) ; Bernard Montiel, de 1992 à 1993 et de 1997 à 1998 ; Laurent Cabrol de 1993 à 1997 ; et Pascal Brunner pour les derniers mois du programme, suite à son départ de France 3 et l’arrêt de Fa si la chanter. Plus Alexandre Delpérier pour la version junior (peut-être parce qu’il avait davantage de feeling avec les enfants… en tout cas, ce n’est pas fréquent de faire présenter la version junior d’un programme par quelqu’un d’autre que l’animateur attitré).

Puis les années 2000 arrivent, sans que le programme ne refasse surface, si ce n’est pour faire un caméo dans Le marathon des jeux TV.
Jusqu’à ce que, portée par le succès du retour de La roue de la fortune en 2006, TF1 relance également Une famille en or un an plus tard, avec là encore Christophe Dechavanne et Adeck le chien (pas de Victoria en revanche, vu qu’il n’y a pas de lettres à tourner). La programmation se fera par salves, jusqu’en 2014.
Un an plus tard, le programme sera de retour sur TMC, et animé par Arnaud Tsamère ; mais à l’instar de Canapé Quiz, l’horaire très défavorable n’aura pas aidé, et le programme ne restera qu’un mois à l’antenne.
Et enfin, depuis 2021, le programme est de retour, animé par Camille Combal… mais proposé d’une façon assez erratique. En fait, une salve de numéros avait été tournée, et prévue pour l’access en cas de reconfinement (vous savez, pendant cette merveilleuse époque du Covid…) ; mais devenue plus ou moins inutile, TF1 aura finalement proposé les numéros en stock lors de certaines deuxièmes parties de soirée. Cela dit, comme ils ont bien fonctionné, le programme aura eu droit à d’autres inédits par la suite, dont des spéciales avec des people (Bêêêêêh.).
… comment ça, j’ai oublié quelque chose ? Ah, oui, c’est vrai, on a aussi eu Family Battle, sur C8, présenté par Cyril Hanouna et proposé en hebdomadaire pendant quelques mois en 2017. Et qui ne s’appelle pas “Une famille en or” ; car, si le concept appartient à la société de production Fremantle, la marque appartient en revanche à TF1. Donc, en gros, C8 pouvait relancer le jeu sans problème (après tout, on en est à la combientième photocopie d’un concept initialement lancé par TF1 sur cette chaîne ?), mais à condition de l’appeler différemment. Et, oui, histoire d’être relativement complet, il va bien falloir en parler…

Bref, avec toutes ces différentes versions et incarnations, au vu du passif que j’ai pu avoir avec L’académie des 9 et Que le meilleur gagne, il y avait plusieurs risques : d’une part, que les différents remakes aient fini par perdre en intérêt par rapport à l’original, à l’instar de l’Ad9 ; d’autre part, que je me dise qu’à force de ressusciter ce format, ça renforce son côté surestimé, à l’instar de QLMG.
Mais non. En effet, je trouve le concept d’UFEO bien plus intéressant et intemporel que celui de QLMG (même si certains formats comme Qui est le bluffeur ? ou Personne n’y avait pensé ! ont eu le mérite de pousser davantage la mécanique) ; et je comprends tout à fait pourquoi ce jeu est considéré comme culte, et apte à parler à différentes générations. Alors que QLMG, on a déjà prouvé qu’on pouvait faire bien mieux que ça, en particulier avec le très sous-estimé Numéro gagnant.
Quant à la mécanique, elle n’a finalement pas tant évolué que ça au fil du temps ; malgré des changements de règles plus notables entre les années 90 et tout ce qui s’est fait depuis 2007. Donc pas de sentiment d’avoir perdu quelque chose au fil des remakes, contrairement à l’Ad9.
En revanche, j’ai quand même une différence d’appréciation non négligeable entre la version 90’s et les versions 2000’s-2010’s-2020’s, qui tient à des aspects davantage superficiels. Ce qui justifiera donc que je les traite séparément de la version originale.
Mais pour l’heure, présentons le concept du jeu.

Le concept

On a posé une question à un panel de 100 personnes ; et le but des candidats est de trouver ce à quoi elles ont pensé, sachant que plus de personnes y ont pensé, plus l’équipe marque de points. Ainsi, si 28 personnes ont pensé à la réponse donnée, l’équipe marque 28 points.

Bon, on va revenir sur le chipotage que j’ai fait en introduction, où j’ai insinué que Qui est le bluffeur ? et Personne n’y avait pensé ! exploitaient le concept de façon plus “logique” à mes yeux, en valorisant au contraire les réponses les moins citées.
En vrai, même si j’ai pu donner l’impression que UFEO était moins intéressant par rapport à ces formats-là, ce n’est pas tout à fait le cas. Car l’important, c’est surtout la façon dont on exploite le concept, et la pertinence d’employer telle ou telle règle.
Dans PNYAP, ça marche très bien, car les questions posées sont de nature à avoir des réponses objectives ; et, de fait, ce n’est pas inintéressant de demander les réponses les moins citées, dans la mesure où il faut avant tout qu’elles restent correctes. Par exemple, si on demande de citer un département français, on ne peut pas inventer des départements qui n’existent pas comme « La Seine-et-Garonne » ou « Les Alpes-Charentaises ». En revanche, si on avait eu des questions du type « Citez un imprévu qui peut gâcher un mariage », on pourrait très bien répondre « L’ornithorynque domestique de la demoiselle d’honneur a eu la diarrhée », une réponse à laquelle personne n’aurait pensé sans qu’elle ne soit spécialement incorrecte… oui, ça implique d’avoir une demoiselle d’honneur qui a un ornithorynque domestique, et qu’il soit patraque à ce moment-là ; mais ça reste dans le domaine de l’envisageable !
QELB a un peu plus ce problème, en revanche, puisqu’on se limite à 8 réponses possibles ; toutefois, les réponses les moins citées ont généralement vocation à être déjà difficilement trouvables ; et, surtout, l’intérêt est que l’un des candidats ait secrètement accès à celles-ci, et joue stratégiquement avec, de sorte à ne pas se faire démasquer en citant une réponse qui aurait eu l’air trop saugrenue pour qu’il puisse l’avoir naturellement.

Mais au final, UFEO exploite plutôt bien sa mécanique.
D’une part, lors des questions de rapidité, le fait de devoir donner la réponse la plus citée n’est pas illogique ; après tout, ce sont des questions de tac-au-tac, donc l’idée n’est pas de prendre un temps de réflexion pour se dire quelle réponse serait potentiellement la moins évidente.
D’autre part, la plupart du temps, il ne s’agit pas juste de donner la réponse la plus citée ; mais les réponses les plus citées. Et à ce niveau-là, c’est moins évident. Déjà, parce que même la réponse arrivée en premier ou en deuxième n’est pas toujours citée dès le départ ; mais aussi car ça peut déjà potentiellement se corser à partir de la quatrième ou de la cinquième, en sachant qu’il faudra forcément en citer le plus possible parmi les meilleures.
En outre, le travail d’équipe fait également en sorte qu’il faut se tenir prêt à avoir plusieurs propositions en tête, au cas où le coéquipier aurait déjà dit la réponse à laquelle on pensait juste avant.
Bref, c’est surtout l’idée de devoir donner plusieurs réponses, et de jouer sur la complémentarité des candidats, qui rend ce concept plus intéressant qu’il n’y paraît au premier abord. Alors que si on s’était juste contenté du concept brut de décoffrage, comme l’a fait Jouons à la maison, on se serait ennuyé plus rapidement je pense…

Bon, en revanche, ce système a deux inconvénients.
Le premier, c’est que le panel peut parfois être à côté de la plaque… je me rappelle notamment d’une question où il fallait citer le légume considéré comme étant le plus difficile à éplucher ; et la top réponse était « la carotte »… même Dechavanne était en mode « Hein ? Sérieusement ? C’était ça, pour eux, le plus difficile à éplucher ? ». (Ces gens-là n’ont jamais cuisiné de courges butternut de leur vie, ce n’est pas possible autrement…)
Et ne parlons pas des questions à réponses théoriquement objectives ; car, contrairement à PNYAP, ici rien n’empêche le panel de répondre une ânerie et qu’elle rapporte quand même des points.

Ici, par exemple : si, légalement, il est possible de porter des lunettes sur une photo d’identité. Il faut juste qu’elles n’aient pas de montures trop épaisses, ni de verres teintés ou colorés, ni qu’elles ne masquent les yeux. (source)
Et au passage, même si ça a suscité un mini-débat sur le plateau, ça m’a un peu irrité que la production n’ait pas fait de véritable fact checking pour le signaler, ça aurait été bien d’éviter de véhiculer des contre-vérités, même involontairement…
Après, si vous préférez un exemple à la fois plus drôle et plus navrant, on a toujours ce merveilleux extrait de bêtisier de la version canadienne, où aussi bien les candidats que certains membres du panel pensaient sérieusement que la Lune et le Soleil étaient des planètes du Système Solaire…

Le second, c’est le caractère des réponses acceptées, qui reste assez subjectif.
Pour simplifier un peu : prenons la question “Qu’est-ce qu’on peut crever ?”. Un pneu ? Ok. Un abcès ? Ok. Un ballon ? … oui, mais est-ce que le panel aura précisé “de baudruche”, “de football”, “de montgolfière” ? Bref, pour éviter de pinailler, la réponse “Un ballon” est considérée comme un tout.
Cependant, ce n’est pas toujours systématique ; et à plusieurs reprises, on peut s’interroger sur quand faire des généralités, et quand ne pas en faire, ou quand accepter une réponse jugée assez proche.

Dans certains cas, on demande de préciser… mais pas toujours, ce qui peut donner un sentiment de “deux poids, deux mesures” assez gênant.
Exemples issus d’une même émission (de 2011) : en manche 1, on a refusé la réponse “Gastronomie” pour la question “Qu’est-ce qui manquera à un habitant du Nord de la France qui part vers le Sud ?”, alors que “Frites” était une bonne réponse. Et, techniquement, ça fait partie de la gastronomie du Nord ; donc ça aurait été logique de soit regrouper toutes les réponses culinaires du panel dans “Gastronomie”, soit demander aux candidats de préciser leur réponse.
Et ce qui m’a d’autant plus dérangé, c’est qu’en manche 2, à la question “Selon les hommes, qu’est-ce que les femmes ont en plus de 10 exemplaires ?”, quand une candidate a répondu “Lingerie” (alors que la réponse attendue était “Soutien-gorge »), on lui a demandé de préciser, à elle…

D’ailleurs, un Nounours, c’est pas censé être un type de peluche ? Et si l’un des candidats avait dit “Un ours en peluche”, on aurait fait comment ?
(La question était : “Avec quoi un enfant a-t-il besoin de dormir ?”)

Quelle que soit la version du programme, ce concept est exploité de deux façons différentes, sur deux phases de jeu :

  • Une phase de confrontation entre deux familles de 5 personnes ;
  • Une finale avec la famille gagnante.

Pour les deux paragraphes suivants, même s’ils sont majoritairement valables pour toutes les versions, je me baserai cependant sur la version 90’s pour les points plus spécifiques.

Version 1990

La confrontation

Cette phase de jeu est composée de plusieurs manches, qui ont toutes la même structure.
Pour commencer une manche, on fait venir deux membres de chaque famille auprès du présentateur (le choix n’est pas laissé à la famille, on prendra toujours le premier dans l’ordre de disposition, puis le deuxième, etc.). Celui-ci pose alors la question ; et les deux candidats doivent buzzer pour proposer une réponse qui figure parmi les 5, 6 ou 7 réponses les plus citées par le panel.
Le plus rapide à buzzer donne une réponse ; selon celle-ci, plusieurs cas de figure peuvent se produire :

  • S’il donne la réponse la plus citée, son équipe prend directement la main ;
  • S’il a donné l’une des réponses attendues, mais pas la plus citée, son adversaire doit en citer une autre :
    • Si la réponse de l’adversaire n’est pas dans la liste, ou qu’elle a été moins citée, l’équipe de celui qui a buzzé prend la main ;
    • Si la réponse de l’adversaire est dans la liste et mieux classée, c’est son équipe qui prend la main.
  • S’il a donné une réponse invalide, son adversaire doit en citer une autre :
    • Si la réponse de l’adversaire est dans la liste, c’est son équipe qui prend la main ;
    • Sinon, on pose une question différente et on recommence.
Oui, je n’ai rien d’autre à montrer que l’animateur posant la question devant les candidats prêts à buzzer… que voulez-vous, cette version est plutôt avare en habillages visuels.

Par ailleurs, quand je dis “l’équipe prend la main”, selon les versions, elle peut décider si elle la prend ou si elle préfère la laisser.

L’équipe qui a la main démarre alors avec le nombre de points associé aux réponses qui ont été trouvées au buzzer (y compris ceux potentiellement trouvés par l’adversaire), 1 point équivalant à 1 panéliste qui a cité la réponse en question.

Le joueur suivant celui qui vient de buzzer (dans l’ordre de la famille) doit proposer une réponse (qui n’ait naturellement pas encore été citée).
Si elle est présente dans la liste, le capital de points augmente selon le score de celle-ci ; mais si elle est invalide, déjà donnée, ou que le candidat est trop lent pour en trouver une, l’équipe prend une pénalité.
Puis on passe au joueur suivant, et ainsi de suite, jusqu’à revenir à celui qui était au buzzer.

Si l’équipe qui a la main parvient à citer toutes les réponses attendues : félicitations, elle remporte la manche, et le nombre de points qui était en jeu sur celle-ci.
En revanche, si elle a 3 pénalités à son actif, la main passe à l’équipe adverse. Celle-ci doit donner l’une des réponses qui n’aurait pas encore été citée, mais en ayant la possibilité de se concerter cette fois-ci.
Si leur réponse est invalide, la première équipe remporte la manche et empoche les points. Mais si elle est valide, c’est donc la seconde équipe qui remporte la manche et prend les points qui étaient en jeu (plus ceux de la réponse qu’ils viennent de donner).

C’est un principe qui est excellemment exploité (à quelques menus détails près, mais on y reviendra).
D’une part, on met bien en avant la cohésion familiale, et la complémentarité des différents membres. Ceux-ci ont par ailleurs l’occasion à chaque fois de devenir la tête de gondole pour la prise de main au buzzer.
D’autre part, l’idée qu’il puisse y avoir un retournement de situation en fin de manche, en laissant l’équipe adverse donner une réponse (si elle en a la possibilité), est très bonne. En sachant que plus l’équipe qui avait la main au départ a été performante, plus la tâche est difficile ; et plus l’équipe adverse mérite de points.

Le bémol que je pourrais émettre là-dessus, ce serait le fait que, si les candidats disposent théoriquement d’un temps limité pour proposer une réponse, en pratique, ça me semble faisable de grappiller quelques secondes de réflexion ça et là ; tout simplement en faisant répéter la question à l’animateur… après, ça reste léger.

Et on a aussi le cas des égalités en top réponse (qui apparemment ont existé !) sur lesquels je me pose quelques questions.
Si le candidat qui a buzzé en premier avait proposé la réponse en 2, est-ce que l’animateur aurait précisé que la réponse 1 avait le même nombre de points et lui aurait donné la main ? Ou bien aurait-il laissé l’adversaire donner une réponse à son tour, et lui aurait-il donné la main s’il avait cité la réponse 1 ; sachant que ça n’aurait pas eu de sens, vu que les réponses 1 et 2 auraient été classées de façon arbitraire ?
Ça fait partie de ces zones d’ombre des concepts de jeux TV…

Dans la version 90’s, pour se qualifier pour la finale, l’une des deux équipes doit atteindre 300 points, en cumulant donc les victoires lors des différentes manches.
Toutefois, le score obtenu à l’issue de la manche 4 est doublé ; et celui obtenu à l’issue de la manche 5 est triplé. Par ailleurs, si à l’issue de 5 manches, aucune équipe n’arrive à 300 points, on continue à jouer des manches supplémentaires jusqu’à ce que ce soit le cas.
J’avoue que ça m’étonne un peu, dans la mesure où j’ai du mal à voir comment un jeu à horaires fixes peut caser autant de manches… mais ce cas de figure n’a de toute façon pas dû arriver très souvent. À moins d’avoir des équipes vraiment mauvaises…

En fait, c’est d’ailleurs dans cette optique que le nombre de points en jeu augmente à partir de la manche 4. D’ordinaire, c’est le genre de twist qui pourrait m’agacer un peu ; mais ici, l’idée est surtout d’accélérer la procédure, et non pas de créer du suspense artificiellement. Et ça tient tout simplement à la façon d’être qualifié pour la finale : en effet, si on avait opté pour un système de comparaison, avec un nombre de manches fixes, là ça aurait été plus problématique. Mais ça, on en reparlera plus loin, malheureusement…

La finale

Pour la finale, l’équipe va désigner deux de ses membres. Oui, à partir de là, trois membres ne serviront plus à rien, c’est un peu dommage pour la cohésion globale.
Le premier reste sur le plateau ; le second part s’isoler, de sorte qu’il ne puisse pas suivre ce qu’il va se passer.
L’animateur va poser 5 questions au premier candidat, qui aura 15 secondes pour y répondre (le chronomètre se déclenche une fois la première question terminée). S’il n’a pas d’idée de réponse, il peut passer la question ; à laquelle il pourra revenir, s’il a encore assez de temps.
On revient ensuite sur ses différentes réponses, et on voit combien de points elles lui ont rapporté. S’il a passé une question, il ne marquera donc aucun point sur celle-ci.
Puis le second candidat revient sur le plateau, dos au tableau des scores, et il ne sait donc pas combien son coéquipier a gagné de points. Il devra faire le même exercice que son camarade ; mais s’il donne une réponse déjà citée, il entendra un effet sonore et devra donner une autre réponse. En contrepartie, il dispose de 20 secondes.
On vérifie ensuite ses réponses, et on additionne son score à celui de son coéquipier. S’ils dépassent 200 points, ils remportent la finale ; sinon, ils ont juste le droit de revenir dans l’émission suivante.
Dans tous les cas, ils remportent leur score de la manche 1, converti en francs.

À nouveau, pas grand-chose à montrer… si ce n’est ce chronomètre, qui est peut-être ce que cette version a fait de plus poussé en termes d’habillage visuel…

Bon, vous me connaissez, vous pourriez penser que je suis gêné par le côté “tout ou rien” de ce format de finale… mais en réalité, ça passe. Étant donné que l’équipe remporte quelque chose dans tous les cas et qu’elle a la possibilité de revenir, je ne la considère pas comme étant lésée par une mécanique trop rigide. En outre, je trouve justement que si on avait rendu la finale trop modulaire (avec un gain qui aurait dépendu de leur score), elle aurait été moins intéressante ; car, dans l’absolu, je ne trouve pas spécialement difficile de dépasser des scores comme 100 points. Ou alors, il aurait fallu un minimum plus élevé, genre 175 points… mais à ce stade, autant rester sur une barre fixe.
Cependant, on verra par la suite comment ce principe de finale aura été rendu modulaire de façon plus intéressante.

Non, honnêtement, je trouve que ce format de finale passe très bien. Ici, on est dans le cas de figure où les candidats doivent répondre du tac au tac, et donc réfléchir très rapidement aux questions, tout en gérant leur stress ; en particulier le deuxième, qui doit toujours être paré à donner une seconde réponse, ce qui rend son passage encore plus stressant potentiellement.
Et le rythme de cette phase de jeu est très efficace, en passant du stress de l’interrogatoire des candidats au suspense de la vérification des réponses (renforcé encore davantage par le côté “tout ou rien”).

Après, si je devais reprocher quelque chose, ce serait qu’en raison du chronométrage en temps réel, on ne peut pas demander aux candidats de préciser leur réponse si besoin. Ce qui renforce donc encore davantage la subjectivité du principe, car la production devra systématiquement trancher si elle considère la réponse comme étant suffisamment précise, ou trop floue pour pouvoir être acceptée.

Sinon, petit détail : à partir de 1993, dès qu’on atteint les 200 points, on ne prend même pas la peine de dévoiler les scores des réponses restantes (si vous regardez bien le tableau au fond, on voit que l’affichage s’est interrompu après la première réponse du deuxième candidat). Sympa pour ceux qui auraient aimé savoir combien ses autres réponses ont fait…

Total (années 90) : 14/20

Dans sa version de base, Une famille en or présente un concept qui a beaucoup pour plaire : non seulement il est divertissant, mais il est également très bien exploité, au travers de deux phases de jeu qui font un très bon job.
Et honnêtement, il se suffit très largement à lui-même. Nonobstant la valse des animateurs de cette période-là, j’ai trouvé que le changement d’incarnation ne se ressentait pas trop ; et pour cause, la vraie star du jeu à mon sens, c’est le concept lui-même.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’ai quasiment pas parlé des aspects superficiels de la période : en effet, le jeu est très majoritairement fonctionnel, et on se concentre donc sur le cœur de sa mécanique, auquel on prend plaisir à participer de notre côté. Que ce soit d’ailleurs avec la version de base, ou la déclinaison junior (dont je n’ai rien de spécial à en dire, la seule différence notable étant le fait que, enfants oblige, celle-ci fait gagner des cadeaux et non pas de l’argent).

Et ça, malheureusement, c’est quelque chose que toutes les versions post-2000 ne comprendront pas… on en parle tout de suite.


À partir de 2007…

Commençons par la version Dechavanne, qui pose à peu près toutes les bases pour la suite du programme. À tel point d’ailleurs que les trois versions suivantes seront résumées dans un dernier paragraphe…

Du superficiel dispensable…

Bon, dans l’idée, je ne trouve pas injustifié d’avoir voulu remettre UFEO au goût du jour ; étant donné que ça reste un concept assez intemporel, qui ne se démode quasiment pas. Et, honnêtement, un épisode des années 90 reste tout à fait regardable en 2025, le seul coup de vieux qu’il aurait pris étant au niveau du plateau de jeu et de l’habillage (ou plutôt de l’absence d’habillage). Et par rapport à certaines questions datant d’avant les smartphones et les réseaux sociaux, aussi. Mais ça, c’est le lot de beaucoup de jeux des années 90.
De fait, la seule chose qu’il y avait besoin de vraiment retravailler était l’enrobage ; ce que la version 2007 a fait… mais pas dans le bon sens. À force, vous connaissez la TF1 des années 2000, et son besoin maladif de forcer les aspects stupides de la plupart de ses jeux TV…

Bon, je n’ai rien à redire sur la modernisation du plateau de jeu, ni sur l’ajout d’éléments d’habillage pour faciliter le suivi de l’émission, ni sur le remplacement du système mécanique de révélation des réponses par un système informatique.
En revanche, le remplacement du thème original de l’émission par le remix d’une musique pop existante (We are family, de Sister Sledge) : là, je dis non ! En général, je n’aime pas quand une émission se contente de repomper une musique existante pour faire son habillage musical, parce qu’elle parle vaguement du thème du jeu (on dirait D&CO, une semaine pour tout changer qui a repompé Our House de Madness, parce que ça parlait de la maison…).
D’une part, c’est assez paresseux (… quoique, peut-être un peu moins que de tout simplement repomper le générique d’un ancien jeu, comme Trouvez l’intrus l’a fait – désolé, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas taclé) ; et d’autre part, c’est également l’un des meilleurs moyens pour finir par me dégoûter à plus ou moins long terme d’une chanson qui n’avait rien demandé, à force de l’entendre à toutes les sauces n’importe comment. Surtout que la version Dechavanne ne s’est pas contentée d’utiliser We are family uniquement pour le générique, mais aussi pour les jingles de l’émission ; donc c’est dire à quel point elle pouvait finir par être agaçante malgré elle, à force d’en bouffer…
Et puis, surtout, c’est d’autant plus ridicule qu’UFEO possédait déjà son propre thème, et qu’il était plutôt iconique et reconnaissable de surcroît ! S’il était jugé trop ancré dans les 90’s, on ne pouvait pas tout simplement en faire un remix ? Comme l’a fait Le juste prix quelques années plus tard ?
Cela dit, en 2008, la production a dû se rendre compte que ça ne le faisait pas, et a remplacé We are family par une musique intitulée Fonkt. Qui semble être une création originale cette fois-ci (bon point), mais qui reste toujours bien moins mémorable que le thème original à mon sens, en dépit de son côté pourtant volontairement rythmé (au point de voir Dechavanne arriver sur le plateau en dansant…).

Et au-delà de l’enrobage visuel… quelque part, j’ai envie de dire que j’ai déjà un peu tout dit en précisant que c’est la version modernisée d’un concept des 90’s présentée par Dechavanne. Comprendre par là qu’on a appliqué la même recette que pour La roue de la fortune, et qu’on a volontairement forcé le trait pour que le jeu ressemble à un jeu de TF1 des années 2000, avec ce que ça implique de négatif.
En un peu moins pire quand même, je dirais ; ne serait-ce parce que je n’ai pas souvenir d’avoir vu un casting exubérant forcé comme TF1 avait l’habitude de nous en sortir à cette période (du moins pas de façon très soutenue), ce qui est presque un miracle ! (Ou alors, j’ai bizarrement enjolivé mes souvenirs ; mais si ça m’a marqué pour Crésus, 1 contre 100 et consorts, ça aurait dû le faire ici…)
Mais UFEO 2007 n’est évidemment pas épargné par quelques stupidités ça et là. Selon votre appréciation du style d’animation de Dechavanne, vous pouvez d’ailleurs compter celui-ci dedans (ce que je ne ferai pas, même s’il m’a fait soupirer de temps en temps, en particulier à cause de son côté moqueur).

Ah, et il y a ce détail à la con, aussi : on adooooore nous montrer les candidats isolés de tout pendant la finale en train de se trémousser en écoutant de la musique… et ici, on a même Dechavanne qui vient se moquer de lui directement. Ha ha, je suis plié en deux.

En fait, elles ont été principalement condensées en une nouvelle partie de jeu dans un premier temps. En effet, durant la première phase de jeu (entre la deuxième et la troisième manche), un intermède a été ajouté.

Ainsi, en 2007-2008, les candidats ont eu droit à une devinette de type « Monsieur et Madame ».
J’ai besoin de développer ? … bon, c’est mon job. Bref, l’animateur dicte la devinette, et les deux équipes ont 30 secondes pour trouver la réponse. Tout le monde peut jouer, c’est la première équipe qui l’a au buzzer qui gagne. Si personne ne l’a, on repropose une devinette du même genre après la manche 3.

Pour résumer ce que je pense de cette idée : Monsieur et Madame Oie ont un fils, comment s’appelle-t-il ? Alan. Alan Oie = À la noix.
Ha ha, une devinette « Monsieur et Madame ont des enfants » dans un jeu basé sur une confrontation de familles, c’est malin… bon, ok, ça m’est arrivé de rire devant ; mais c’était surtout quand les candidats proposaient des prénoms qui n’avaient rien à voir et que Dechavanne les vannait dessus (en faisant perdre bêtement du temps au chronomètre au passage…) ; et quand ça me fait plus rire que la blague elle-même, c’est qu’il y a un problème…
Sinon, outre le côté comique en demi-teinte : vous savez, c’est comme pour le générique, ce n’est pas parce que ça parle de famille que ça a automatiquement sa place dans ce jeu… qui a déjà par ailleurs une mécanique largement identifiable allant bien au-delà du côté familial, et pour laquelle on n’avait pas besoin d’en rajouter avec ce genre de hors sujet.
Et passons également sur le côté “tout le monde doit se précipiter vers le buzzer”, qui rend le mini-jeu un peu bordélique (même si je ne suis plus à ça près avec ce qui ne va pas dedans…).

Mais ce que je trouve aussi très ridicule avec cet intermède, c’est la nature des cadeaux remportés par l’équipe gagnante. En fait, ça peut être tout et n’importe quoi ; du moment que ça va par cinq. Donc on peut aussi bien avoir cinq téléviseurs ou cinq ordinateurs portables, que cinq barbecues ou cinq déguisements…
Eh ben, il n’y avait pas que Le juste prix qui avait tendance à se Bigdiliser, dites-moi… Déjà que le côté aléatoire des cadeaux en jeu dans Le Bigdil est l’une des raisons pour lesquelles je ne suis pas très fan de ce jeu-là ; je ne tenais pas à ce qu’UFEO fasse de même (en « pire » d’ailleurs, vu que les candidats n’ont même pas le choix). Même si les lots « pourris » ne sont (à ma connaissance) jamais tombés aussi bas que des boîtes de petits pois ou des mouchoirs à l’effigie de l’animateur (coucou Chacun son tour), je plains quand même les équipes qui sont tombées dessus pendant que d’autres ont gagné des ordinateurs…

De un : ce « Monsieur et Madame » est naze. Sinon, vous connaissez le fils de Monsieur et Madame Ainchabat ? Al, parce que Alain Chabat. Et le fils de Monsieur et Madame Andredebanne ? Alex, parce qu’Alexandre Debanne. Et le fils de Monsieur et Madame Pierrefoucault ? Jean, parce que Jean-Pierre Foucault… on peut en sortir des pelletées, des comme ça…
De deux : oui, le cadeau, c’est une piscine gonflable avec ses accessoires par personne. Franchement, qu’est-ce qu’ils vont faire avec ce genre de cadeau en cinq exemplaires ?!

En outre, même si la structure du jeu sera restée globalement stable jusqu’à la fin de la version Dechavanne, cette phase de jeu sera la seule qui aura régulièrement changé de forme et/ou passée à la trappe.
Car, en 2009, le “Monsieur et Madame” a été remplacé par un autre type de devinette, du type “À peu près”. On donne une expression, un titre d’œuvre, etc. qui a été déformé en prenant des contraires, synonymes etc. et il faut retrouver l’original. Par exemple, “Rapide et furieux” pour “Fast and furious”, “Faire du vélo dans le couscous” pour “Pédaler dans la semoule”, etc. Eh oui, on pouvait faire encore plus hors-sujet que le Monsieur et Madame… je ne sais pas si je dois les applaudir pour ça ou me montrer encore plus consterné…
Mais ça n’aura duré qu’un an. Et jusqu’en 2013, on n’aura… rien. Ce qui souligne vraiment l’inutilité de cette phase de jeu.

Et au bout d’un moment, on a même eu droit à des figurants déguisés dans le thème de la blague pour apporter les cadeaux. Quand je vous disais que cette phase de jeu condensait quasiment toutes les stupidités de cette version…

Cependant, à partir de 2013, on aura eu quelque chose de (beaucoup) plus intéressant ; mais avant d’y venir, on va boucler la parenthèse sur les stupidités de la version Dechavanne, avec la montée en grade de Guilaine.
Qui est Guilaine ? À la base, l’une des membres de la production qu’on voyait occasionnellement, notamment pour équiper le second candidat de la finale en coulisses (i.e. lui mettre le casque et le masque aveuglant, comme sur la capture d’écran plus haut).
Sa présence fut relativement négligeable durant les premières années ; mais en 2009, elle a été “officialisée”, jusqu’à devenir une sorte de co-animatrice. Dont le rôle concret devait se limiter à dicter le jeu audiotel… pour le reste, elle était surtout là pour interagir avec Dechavanne ou ambiancer d’une façon ou d’une autre.
Et ce n’était vraiment pas nécessaire. Non seulement parce qu’UFEO n’est franchement pas un jeu qui se prête particulièrement à une co-animation ; mais parce que la façon dont ça a été fait pour accentuer le divertissement, non merci. En fait, j’ai l’impression que ça a été fait plus ou moins pour pallier l’absence d’intermède, afin de meubler les quelques minutes laissées vacantes…

Vraiment, je ne trouve pas grand intérêt à cette “coanimation”.

Bon, j’ai fini de parler du superficiel, parlons à présent des quelques évolutions en matière de mécanique.

Des évolutions de mécanique contrastées

En soi, la structure du jeu n’a pas beaucoup changé par rapport aux années 90, avec toujours une première partie articulée autour de confrontations successives entre les deux équipes, et une finale individuelle où deux candidats doivent totaliser plus de 200 points. Toutefois, il y a quand même eu quelques changements dans les deux cas.

Ainsi, la première partie de jeu ne s’articule désormais plus qu’autour de quatre duels pour toutes les émissions, dont les points du quatrième comptent triple (avec à chaque fois seulement 5 réponses à trouver pour celui-ci). Plus besoin d’arriver à 300 points, la famille qualifiée pour la finale est tout simplement celle qui a le score le plus élevé.
Bien que ça ait l’air relativement anodin dit comme ça, je ne suis pas fan de cette modification. Déjà, parce qu’on a par conséquent moins de duels par rapport à la version 90’s (au profit de l’intermède moisi dont je viens de parler…), et que le cinquième membre de chaque équipe a par conséquent moins d’importance que les autres (vu qu’il ne sera jamais appelé pour prendre la main) ; mais aussi et surtout car ça rend cette partie plus déséquilibrée.
Dans la version précédente, je pouvais accepter les manches compte double et compte triple, dans la mesure où elles servaient surtout d' »accélérateur », pour aider les équipes à se départager au fur et à mesure que la partie atteint un stade de plus en plus avancé. Certes, elles aidaient fortement à obtenir la victoire ; mais ce n’était pas non plus une solution miracle.
Alors qu’ici… ça ressemble davantage à un rebondissement de dernière minute, pour regonfler artificiellement l’intérêt de la partie, histoire de dire « Non mais tout peut encore arriver ! ». D’autant plus qu’on a zappé la manche compte double pour passer directement à celle qui compte triple…

Et on précise bien que ça compte triple cette fois.

Quant à l’autre évolution principale de cette partie de jeu, il aura fallu attendre 2013. La voilà, la fameuse “évolution” de l’intermède dont je parlais plus haut. Qui est d’ailleurs devenue bien plus qu’un intermède.
En effet, ici il n’est plus question de gagner un cadeau déconnecté du reste de la partie, mais des points supplémentaires ; et ce, non pas avec une devinette hors sujet, mais par le biais d’une mécanique qui constitue une variante du principe de base ! On n’aurait pas pu mettre ça en place depuis le début ?

Après la deuxième manche, si les deux familles l’acceptent, elles peuvent disputer un duel.
Dans ce cas, les capitaines de chaque famille choisissent chacun un membre. Une question à six réponses est posée, en disposant de quarante-cinq secondes pour répondre. C’est le membre de la famille devancée en termes de points qui commence. Si la réponse figure parmi les six réponses les plus citées, elle continue de répondre. En cas d’erreur ou d’hésitation trop longue, le bip d’erreur retentit et la main passe au candidat de la famille adverse. Le candidat qui aura donné la dernière bonne réponse fait marquer à la famille le nombre de points correspondant aux réponses énoncées par les deux candidats.

Notons toutefois le caractère facultatif de ce duel, qui peut être refusé par les deux familles lorsque leurs scores sont très proches ; voire carrément ne pas être proposé si les deux familles sont à égalité à ce stade de la partie.
Au départ, ce caractère facultatif m’a semblé un peu bizarre. En effet, on pourrait se demander pourquoi la famille en tête aurait intérêt à accepter le duel, si elle peut tout simplement conserver son avance… cela dit, elle peut aussi en profiter pour creuser l’écart, donc pourquoi pas.
Cependant, ça me fait un peu relativiser sur le problème de la manche compte triple, dans la mesure où cette phase de jeu supplémentaire peut réduire l’écart entre les deux familles, et rendre le côté “rebondissement de fin” un peu moins abusé.

Oui, c’est difficile à voir sur cette capture d’écran ; mais on peut noter le détail comme quoi les candidats ne sont pas devant les pupitres. Normal, il n’y a pas besoin de buzzer dans ce duel.
(Désolé, pas trouvé de meilleure capture d’écran que ça…)

Parlons enfin de la finale, qui a connu quelques légères évolutions elle aussi.
Ainsi, les candidats disposent désormais respectivement de 20 et 25 secondes ; mais, surtout, ils auront l’occasion de gagner beaucoup plus gros qu’à l’époque du franc. Oh oui, pour le coup, on a beaucoup gagné en générosité ; à tel point que je m’en veux de ne pas y avoir immédiatement pensé quand j’avais fait un triptyque sur la gestion des gains des jeux. Car rendez-vous compte que l’on passe d’un gain maximal de 30 000 F à… 100 000 € ! Soit entre 21 et 22 fois plus !!!

Bon, en revanche, ça ne veut pas dire qu’il suffit de dépasser 200 points pour gagner systématiquement 100 000 €, il ne faut pas exagérer.
En fait, dépasser 200 points permet de remporter 5 000 € (ce qui correspond peu ou prou aux 30 000 F une fois la conversion faite), plus un montant dépendant du nombre de top réponses données par les deux candidats.
Ainsi, une seule top réponse parmi les 5 questions permettra de remporter 10 000 € ; puis 10 000 € supplémentaires par top réponse en plus ; et si les candidats ont réussi à citer la top réponse de chaque question, ils remportent le jackpot de 100 000 €.

Et c’est un système que je trouve intéressant.
Déjà, parce qu’il rend la finale un peu plus modulaire qu’auparavant. Certes, il faut toujours atteindre l’objectif de dépasser les 200 points pour espérer gagner quelque chose (enfin, à part ce que l’équipe a déjà gagné, à savoir leur score de la première partie multiplié par 10 – et éventuellement le cadeau à la con du Monsieur et madame…). Mais même sans jouer sur le score à atteindre, on profite davantage des possibilités offertes par le format, ce qui est plutôt cool.
Ensuite, car il permet de rajouter un peu de suspense additionnel. En effet, les top réponses sont dévoilées au fur et à mesure ; et, selon la période, on les dévoile soit avant que le score final ne soit dévoilé, soit après. Je trouve que dans le premier cas, c’est encore plus efficace.
Et enfin, car le gain maximal reste accessible pas trop difficilement. Même si ce n’est pas forcément évident de faire le grand chelem (et que ça dépend surtout des questions), ça reste du domaine de l’envisageable ; et on a vu celui-ci être réalisé à plusieurs reprises, sans qu’il ne le soit trop souvent non plus. Bref, on joue bien sur les attentes du spectateur.

Ah, et petit détail qui va de soi, vu la mécanique à base de top réponses (indiquées en doré) : contrairement à ce que la version 90’s avait fini par faire, on dévoile les scores de l’intégralité des différentes réponses des candidats. Une correction appréciable.

Enfin, notons que si l’équipe ne remporte pas les 100 000 €, elle a la possibilité de revenir le lendemain, et de cumuler ses gains ; mais au risque de tout perdre, si elle ne parvient pas à se qualifier pour la finale du lendemain. Comme dans Questions pour un champion. Pas de limitation dans le nombre de participations cependant. Pourquoi pas.

Un mot sur les versions post-Dechavanne…

Concernant la version Tsamère (la version TMC de 2015 donc), ça va être difficile pour moi d’en parler en détail ; car, ne l’ayant pas vue en direct à son époque, et celle-ci semblant désormais introuvable, je n’ai pas pu la rattraper autrement que via des extraits de quelques secondes. Ce qui est particulièrement léger pour en tirer un avis définitif, vous en conviendrez.
Mais de ce que j’ai cru comprendre, il n’y avait de toute façon aucune évolution particulière par rapport à la version Dechavanne sur la fin (le duel entre les manches 2 et 3 était donc toujours là) ; si ce n’est le gain maximal réduit de moitié, chaîne de seconde zone oblige (je sais, je suis un peu méchant envers TMC, alors qu’elle essayait pour une fois d’avoir un peu plus d’ « ambition »… mais bon, par rapport à la chaîne mère TF1, ça reste toujours de la seconde zone, non ?).

De fait, à part peut-être les figurations inutiles comme Guilaine qui semblent avoir disparu, je pense que mon avis aurait probablement été à peu près le même que pour la version Dechavanne. Surtout que certains vestiges subsistent, comme le candidat en train de se trémousser en coulisses en attendant le second tour de la finale… soupir.
À un détail près : Arnaud Tsamère. Alors, je sais, je n’ai pu me baser que sur des extraits de quelques secondes ; donc de là à en déduire que ce n’est pas un bon animateur, c’est quand même un peu fort. Si ça se trouve, il s’est peut-être même amélioré au fil des épisodes.
Toutefois, même sur les extraits, il ne m’a pas paru très convaincant, surtout dans les intonations, la répartie… rien d’affreux non plus, mais on sentait qu’il n’était clairement pas habitué à ce genre d’exercice, un peu comme Pépita dans Légal pas légal (mais sans “co-animation” pour que ça se remarque moins). Exercice qui n’était pas totalement nouveau pour lui non plus, vu qu’il avait animé Canapé quiz un an plus tôt… mais comme le jeu était davantage dans son registre en tant qu’humoriste, et qu’il n’était pas le seul à intervenir en dehors des candidats, ça passait probablement un peu mieux. Enfin, je dis ça, mais vu que je retiens principalement de Canapé quiz ma migraine due à la lourdeur des invités…

Et c’est quoi ce genre de question osef ? Je ne sais pas si la version Dechavanne a déjà posé des questions comme celle-ci, mais franchement…

Passons à la version semi-officielle Family Battle ; sur laquelle je ne vais avoir quasiment que des aspects superficiels à développer là encore…
D’un point de vue mécanique, les seules différences concernant l’absence de duel intermédiaire ou d’intermède hors sujet entre les manches 2 et 3, ainsi que le gain maximal encore réduit de moitié par rapport à TMC (au moins, contrairement à À prendre ou à laisser, ils assument qu’ils n’ont pas autant de budget au lieu de faire un miroir aux alouettes… même s’il faut reconnaître que c’est plus difficile de truquer la finale d’UFEO qu’une partie d’APOAL tousse).
Bref, pas grand-chose à dire, on ne change pas une équipe qui gagne… même si j’aurais quand même apprécié qu’on corrige ce problème de manche 4 compte triple une bonne fois pour toutes.

Niveau animation… bon. En dépit de la bien piètre appréciation que j’ai du personnage, je ne peux cependant pas dire honnêtement qu’Hanouna fait pire que Dechavanne. En fait, je le trouve même un chouïa plus sympathique (oui, c’est vraiment dingue que je dise ça, et pourtant…) ; si on arrive vraiment à détacher son image de Touche pas à mon poste et qu’on n’est pas dérangé par ses catchphrases genre “Mes chéris”, on peut à peu près en profiter.
Mais le problème, c’est que cette version made in C8 ne peut évidemment pas s’empêcher de tout relier à son émission phare… et autant je peux encore accepter qu’on réutilise le plateau de TPMP, quand bien même ce n’est pas spécialement le plus adapté (de toute façon, C8 aimait bien réutiliser ses plateaux de tournage pour des émissions différentes, ce n’était pas un cas isolé) ; autant l’idée de faire jouer la famille d’un chroniqueur de l’émission parmi les deux équipes, c’est ridicule et ça renforce vraiment le côté sectaire de la chaîne. Ok, théoriquement, ça n’empêche pas un spectateur lambda d’apprécier l’émission pour ce qu’elle est… mais dès qu’on fera allusion au chroniqueur en question, il se sentira paumé.
Précisons toutefois que la famille du chroniqueur ne joue pas pour elle-même, mais pour un spectateur tiré au sort. Financièrement, j’imagine que ça permet de faire des recettes sur l’audiotel ; mais c’est vraiment le seul intérêt que je vois à cette façon de procéder… enfin, en dehors du côté “On veut plaire au public de TPMP !”.

Et les questions semblent également vouloir s’y mettre elles aussi… ah, et détail visuel : ça ne sert à rien d’afficher les emplacements des trois croix pour l’équipe adverse, vu qu’ils n’ont droit qu’à une seule pénalité.

Et l’autre problème, plus important encore, c’est que cette version est inutilement proposée en direct.
Alors, je ne suis pas spécialement contre le direct ; mais ici, ça n’apporte rien, à part vaguement montrer qu’Hanouna sait le gérer… merci, mais on n’avait pas déjà son talk-show pour ça ?
En fait, c’est même pire que ça. Quand on voit des bugs d’écran survenir, ça ne m’évoque pas le charme des aléas du direct, mais plutôt quelque chose qu’on aurait très facilement pu couper avec une émission enregistrée.
Et surtout : comme il faut tenir environ 45 à 50 minutes de direct, page de pub non comprise (!!!), ça rend le rythme de l’émission bien plus pataud qu’il ne le devrait. D’autant plus que je rappelle qu’il n’y a même plus de duel intermédiaire pour meubler… et même si on n’a (heureusement) pas droit aux stupidités de la version Dechavanne (genre assistante inutile qui se déguise pour un rien), on a quand même beaucoup de blabla pour pas grand-chose, ainsi que des suspenses additionnels superflus dont les versions précédentes se passaient très bien.
En comparaison, la version Dechavanne durait environ une trentaine de minutes (avec potentiellement un duel supplémentaire) ; et, surtout, la version 90’s ne durait que de 20 à 25 minutes ! Vous le sentez, le rembourrage ?!
Bref, n’est pas L’or à l’appel qui veut.

Sinon, si je devais quand même citer un détail que j’ai apprécié, ce serait la réutilisation du thème musical original. Assez ironique d’ailleurs que ce soit l’émission qui ne porte pas le même nom qui le réutilise… mais ça faisait du bien de le réentendre, après tant d’années où le groupe TF1 avait fini par l’ignorer pour le remplacer par de l’insignifiant.

Ah, et non pas que je tinsse à partir sur une mauvaise impression coûte que coûte : mais cette version n’est pas non plus exempte de questions affligeantes, si vous vous le demandiez…

Quant à la version Combal… baîlle.
Bon, je n’ai aucun problème particulier avec l’animateur, qui fait le job qu’il doit faire ; mais le problème, c’est que le job qu’il doit faire n’est pas vraiment ce qu’il devrait idéalement être… décidément, entre ça et QVGDM, c’est un peu une constante quand il reprend des jeux TV pré-existants.
Bref, le problème ici, c’est qu’on a voulu fourrer une ambiance type “late show” US dans un format qui n’en avait pas besoin ; et, surtout, qu’on a encore une fois étiré pour rien ! 45 minutes, c’est certes un peu moins que la version Hanouna (d’autant plus que cette version remet une manche bonus après la manche 2, on y reviendra) ; mais ça reste toujours trop long pour ce que c’est.
Donc, pour meubler, et vas-y que ça papote sans arrêt, même quand on est en plein pendant la réflexion des réponses durant une manche, et blah, et blah, et blah. Le rythme de l’émission en pâtit très sérieusement.
À titre de comparaison, après 10 minutes de visionnage, un épisode des 90’s avait déjà bien entamé sa manche 3, alors que l’épisode de la version Combal n’avait toujours pas fini la manche 1. Et au bout de 20 minutes, alors que la version Combal vient péniblement de terminer la manche 2, l’épisode des 90’s était déjà presque terminé.
Sérieusement, c’est quoi le délire des producteurs, de vouloir rendre ce format aussi verbeux (et par conséquent ennuyeux sur les bords), alors qu’il est déjà naturellement divertissant ? Et après, on s’étonne que je sois nostalgique des années 90… (bon, après, elles n’étaient pas complètement irréprochables à ce niveau-là non plus, hashtag Que le meilleur gagne).

Sinon, pour boucler les aspects superficiels : même si cette version ne cherche pas à (trop) forcer de stupidités (d’ailleurs, on a ENFIN arrêté de nous montrer le second finaliste en train de danser à l’aveugle en attendant son passage en finale !!!), j’ai quand même envie de dénoncer la tentative de voix-off dans le générique pour présenter les familles, à laquelle les premiers épisodes ont eu droit. Sérieusement, QUI à la production s’est dit qu’une voix-off tellement nasillarde qui ferait passer Clic du Kouij pour Andrea Bocelli était une bonne idée ?! Tu m’étonnes qu’elle n’ait pas survécu par la suite !!!
Ah, et on a encore un nouveau thème de générique (décidément…). Un peu dans la même veine que celui de 2008, et même légèrement plus mémorable ; mais toujours moins iconique que l’original à mon sens.

Bref. Côté mécanique : à nouveau, rien de très nouveau sous le soleil depuis 2007 (donc toujours cette manche 4 aux points triplés…), si ce n’est la gestion des gains et le retour de la manche intermédiaire (qui, décidément, aura été la seule chose qui n’aura jamais réussi à vraiment se trouver…).
Au niveau de la gestion des gains : cette fois-ci, l’équipe qualifiée pour la finale remporte un montant forfaitaire de 1 500 €. Ce qui fait plutôt perdre au change par rapport aux versions précédentes où le montant était basé sur le score de l’équipe, qui dépassait généralement 150 points. Mais bon, je ne vais pas non plus dire que cette version est radine, puisque le gain maximum à 100 000 € est de retour.

Quant à la manche intermédiaire… grosso modo, c’est Les Duels de La Cible, mais avec trois candidats de chaque équipe qui se relaient, un candidat éliminé dès la première erreur, et l’équipe qui n’a plus de candidats qui perd le duel.
Point positif : on reste sur une manche à thème ; et même si on perd l’idée de scores et de réponses citées par le panel, ça reste toujours largement moins hors sujet que les versions 2007-2009 à ce niveau-là.
Pour le négatif, en revanche… Le fait est qu’on mélange un peu allègrement des thèmes façon Personne n’y avait pensé (par exemple : “Les chiens de fiction”) avec des thèmes façon UFEO (par exemple : “Les raisons de transpirer”). Et c’est un peu bizarre, car la validation semble être faite de façon plutôt subjective, en mode “Mouais, c’est assez convaincant, on valide”, un peu comme pour un Petit Bac entre amis.
Cela dit, vu l’enjeu de la manche… oui, malheureusement, on revient à l’un des travers de la version 2007-2009 : cette manche n’a aucun impact sur le déroulement de la partie, et sert juste à faire remporter un cadeau à l’équipe gagnante. Heureusement, pas forcément en cinq exemplaires, et qui vaut clairement la peine d’être gagné ; même si ça n’empêche pas de fourrer un gag, en faisant gagner un cadeau insignifiant à l’équipe perdante (mais en lien avec le cadeau gagnant pour que le gag soit drôle, comme les “Bo kado” et “Ti kado” d’Attention à la marche). Eh, il fallait bien que cette version-là dispose elle aussi de sa stupidité spécifique, non ?

D’ailleurs, maintenant que j’y pense… une confrontation entre familles, avec des décors de salon… vu que cette version d’UFEO a été tournée avant l’arrivée de Duels en familles, est-ce que Cyril Féraud n’aurait pas eu une petite inspiration pour son jeu, mmh ?
(Même si, ici, ces décors de salon ne servent qu’à faire des mises en scène pour présenter les familles, et qu’après ça on s’en fout)

Total (versions post-2007) : 12/20

Bon, dans leur essence, la pléthore de versions d’Une famille en or post-2000 ne diffère pas tant que ça de celle des années 90, en dépit d’une certaine régression dans la façon de compter les points, ainsi que l’ajout d’une manche additionnelle qui manque de pertinence selon les années ; mais qui sont compensé(e)s par un aboutissement du principe de la finale.
Néanmoins, elles ont malheureusement toutes pour point commun de perdre en efficacité au niveau du plaisir de visionnage. Que ce soit à cause de la volonté de forcer des stupidités ou d’étirer le format bien plus que nécessaire, on sent que les décideurs n’avaient plus une confiance entière envers le format de base, qu’ils ne savaient plus comment le produire efficacement, ou qu’ils voulaient délibérément séduire un public de temps de cerveau disponible. Et dans tous les cas, je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux au ciel à un moment donné, en trouvant un peu triste qu’on ait dû en arriver là.

Car s’il y a finalement une chose à retenir de cette critique, c’est que le concept d’Une famille en or est non seulement intemporel ; mais aussi (et surtout) autosuffisant. Et, certes, je n’ai pas détesté ces différentes versions ; mais, finalement, elles n’ont pas beaucoup apporté à ce qui avait été déjà mis en place.
À la rigueur, j’aurais sans doute apprécié davantage de tentatives de renouveler un peu la mécanique passé les années 90 ; comme ce qui a été fait pour proposer une finale plus poussée, ainsi que les duels de la version 2013-2015. Mais au final, je retiens quand même plus majoritairement les aspects superficiels de ces versions-là… sur lesquels j’aurai au final davantage écrit. Heureusement que contrairement à un certain TLMVPSP qui s’est lui aussi complu dans le superficiel au fil du temps, la mécanique de base était déjà solide, hein.

Et pour la prochaine fois, on va continuer à faire se confronter des familles… mais de façon plus fourre-tout.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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