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#140 – Qui restera dans la lumière ?

Les années 2020 en matière de jeux TV… même si je suis du genre à dire « C’était mieux avant », je reconnais qu’on a tout de même eu des nouveautés intéressantes en la matière ; en revanche, pour celles-ci, il ne fallait pas compter sur le day-time, dont le bilan est (pour le moment) plutôt catastrophique : case du midi qui s’encroûte, formats cultes rétrogradés voire qui passent à la trappe, programmations uniformisées sur toute la semaine et toute l’année, nouveautés globalement assez faiblardes, multi-remakes… vraiment, j’ai perdu quasiment tout l’enthousiasme que je pouvais avoir pour cette catégorie de jeux.
En revanche, côté prime-time, le genre connaît un nouveau souffle ; et en particulier, beaucoup de jeux centrés sur des anonymes voient le jour, avec la particularité de faire jouer de grandes quantités de candidats. On a déjà eu l’occasion d’en traiter quelques-uns comme 100% logique et The Floor, ou encore J’en connais un rayon dont on a parlé la dernière fois ; on va continuer sur notre lancée avec une petite sélection de jeux récents dans la même trempe.

Bref. Qui restera dans la lumière ? est un jeu diffusé par France 2 en juin 2024, puis fin avril/début mai 2025 ; présenté par Bruno Guillon ; et produit par Nagui (ce qui n’est pas une grande surprise, vu que d’après la loi de Delphine Ernotte, tout jeu de plateau n’étant pas produit par Nagui est animé par Cyril Féraud ; donc, par élimination…).
Un jeu qui, je cite Bruno Guillon, a la particularité suivante :

C’est le seul jeu de la télévision française où les candidats ont la possibilité de choisir les questions.

On reviendra bien sûr sur la façon dont c’est exécuté ; mais dit comme ça, j’ai tellement de contre-exemples à lui balancer à la figure (y compris au niveau de jeux lui étant contemporains, comme 10/10 combien tu te mets ? dont je compte parler prochainement…), que j’hésite à faire imprimer mes critiques de jeux reposant sur ce genre de principe, et à lui envoyer en colis recommandé pour qu’il revoie la façon de communiquer sur son programme. Bon, cela dit, en termes de communication prétentieuse, j’ai connu bien pire que ça (genre 100% logique ou The Wheel), donc passons.

Cela dit, afin d’expliquer le principe plus précisément, je me dois de scinder cette critique en deux parties ; puisqu’il s’agit d’un jeu qui a connu des ajustements pour sa version 2025. Et ce n’est pas impossible qu’il en connaisse d’autres par la suite ; mais bon, comme c’est un concept assez créatif qui m’a très sincèrement inspiré, j’avais envie d’en parler sans trop attendre.

Version 1

Manche 1 (La course-poursuite)

Pour commencer, on pose une question (de type QCM avec 4 propositions) afin de sélectionner un candidat, tiré au sort parmi ceux qui ont donné la bonne réponse. Le candidat prend alors place à côté de l’animateur.
Il dispose alors de 3 questions, afin d’obtenir le plus de points possible.

Ces points s’obtiennent en éliminant des adversaires dans le Gradin (oui, ici, on l’appelle « Gradin » et non pas « Mur », il faut bien se différencier de TF1…) ; et, à l’instar d’Un contre tous/1 contre 100, plus on élimine de candidats, plus on a de points.
Ces questions, le candidat peut les choisir. À chaque fois, il a le début de la question ; puis il choisit s’il veut une question facile, moyenne ou difficile. Une fois le choix fait, l’énoncé complet de la question est donné (à nouveau, c’est un QCM à 4 propositions), et le Gradin dispose de 5 secondes pour répondre. Puis c’est le tour du candidat.
Si le candidat a donné la bonne réponse : il remporte 1 point par candidat éliminé sur la question. Mais s’il a donné une mauvaise réponse, il ne gagne aucun point sur la question.
Notons que, contrairement aux « 1 contre », ces éliminations ne sont pas « définitives », car le Gradin est réinitialisé à chaque question.

Peu d’éliminés sur la question, ça fait donc peu de points pour la candidate.

Une fois la salve de questions posée, on sélectionne un nouveau candidat, tiré au sort parmi ceux du Gradin qui ont répondu correctement à l’ensemble des questions de la salve. Petite particularité : il n’est pas impossible qu’un candidat ayant déjà joué soit de nouveau sélectionné, auquel cas on ne retiendra que son meilleur score (ce serait un peu abusé si on cumulait ses scores, avouons-le).
Les 2 candidats ayant le plus de points sont qualifiés pour la manche 2.

Commençons déjà par faire une petite parenthèse sur la façon dont la difficulté des questions est gérée.
En fait, pour chaque question, l’animateur va d’abord dire les premiers mots de celle-ci, puis s’arrêter ; et laisser le choix au candidat du niveau de difficulté souhaité avant de poursuivre l’énoncé.
Ce qui me rappelle une autre production de Nagui, à savoir Volte-Face (donc, à nouveau, quand Bruno Guillon dit « le seul jeu de la télévision française où les candidats peuvent choisir les questions »… Nagui a visiblement oublié de le prévenir qu’il l’avait déjà fait). Bon, après, c’est un principe qui m’avait bien plu dans Volte-Face ; donc, ici, j’en pense à peu près la même chose ; même si le jeu prend parfois plaisir à détourner le début de la question pour partir sur quelque chose de plus trompeur.

Mais finalement, si je devais plus ou moins résumer le principe de cette manche, ce serait du Un contre tous, mais avec le candidat qui choisit un niveau de difficulté au lieu de choisir le thème de la question.
Et même si j’apprécie pas mal le principe d’Un contre tous, je reconnais que c’est un peu plus pertinent de laisser le choix du niveau de difficulté, plutôt que du thème de la question.
Car l’intérêt est stratégique : en effet, le but du candidat est de s’assurer que le plus de monde se fasse éliminer sur chaque question, et donc de potentiellement poser les questions possiblement les plus difficiles… mais pas trop non plus, car le candidat doit quand même s’assurer de pouvoir y répondre lui-même, autrement ça ne lui servira à rien (voire se retournera contre lui).
Et faire ça avec le niveau de difficulté me semble légèrement plus pertinent, car le ton est donné ; là où sur un thème, c’est un peu plus vague.
Bon, après, ce n’est clairement pas parfait non plus : car on reste sur un schéma de jeu où la difficulté est définie de façon subjective. Si bien que ça m’est arrivé à quelques reprises de me dire que la question « facile » ne l’était pas tant que ça, ou que la question « moyenne » qui a suivi m’a semblé plus simple. À la rigueur, on aurait pu en faire un critère objectif, en modulant le nombre de réponses des QCM par exemple… mais je reconnais que ce n’est pas une solution magique non plus. Bref, on fait avec.

Bref, sur un plan mécanique, je n’ai pas grand-chose à redire sur ce principe de manche, qui réinvente un peu le concept du « Un contre tous » par mini-salves, pour en faire une manche de sélection astucieuse.

En revanche, le principal défaut de ce principe de manche, c’est qu’il est très répétitif. Sur environ 2h10 de jeu (ce qui est déjà beaucoup, merci les années 2020 pour ça…), cette manche 1 occupe déjà environ 1h15, soit 60% du temps d’émission ; ce qui représente une petite dizaine de minutes par candidat qui passe, pour seulement 3 questions par candidat. Pas une gestion du temps particulièrement effective, donc ; même s’il fallait bien présenter les candidats au préalable, certes.
Et honnêtement, moi qui m’étais lancé dans ce format en mode « totale découverte », je craignais même au départ que tout le jeu allait être basé là-dessus (après tout, The Floor a montré qu’on pouvait faire un prime-time de 2 heures basé exclusivement sur une même mécanique assez répétitive). Aussi, j’ai été soulagé de voir que cette manche n’a duré “que” la moitié de l’émission ; car je craignais qu’elle n’en constitue au minimum les 80%, à la façon d’un tout aussi répétitif Que le meilleur gagne

Après, conceptuellement, ça n’aurait pas été injustifié (mieux, ça aurait permis à plus de membres du Gradin de tenter leur chance d’avoir le plus grand score) ; en revanche, tenir près de deux heures avec ça… ça ne l’aurait clairement pas fait.

Ah, et petit coup de gueule pour les rédacteurs de questions : outre l’omniprésence de la série Friends, c’est quoi cette fixette pour les guests qui y sont apparus ?
Sérieusement, même en m’étant revisionné la série plusieurs fois, s’il y a bien un aspect de celle-ci dont je me suis toujours tamponné le coquillard par rapport à ces poignées de secondes d’apparition…

Manche 2 (Demi-finale)

10 débuts de questions sont proposés aux deux demi-finalistes. Celui qui a le plus de points à l’issue de la première manche choisit son début de question en premier.
Cette fois-ci, il n’y a pas de choix de niveau de difficulté : on pose la question directement au candidat ; mais au préalable, on laisse le Gradin répondre de son côté. Le candidat répond ensuite à son tour ; et si c’est la bonne réponse, il gagne autant de points que de membres du Gradin ayant répondu faux. Si c’est une mauvaise réponse, à nouveau, il ne gagne rien.
Puis c’est au tour de son adversaire, qui fait de même parmi les questions restantes ; et ainsi de suite, jusqu’à ce que les deux aient répondu à 5 questions chacun.
Celui qui a le plus de points à l’issue de la manche part en finale.

Ah, et plus accessoirement, notons que l’un des membres du Gradin pourra gagner un cadeau, en répondant le plus possible correctement aux questions. Un bon moyen de continuer à motiver le Gradin pour cette partie de jeu.

Bon, ça reste un principe de demi-finale très classique ; dont l’originalité réside dans le nombre de points déterminé par le Gradin, ce qui colle bien au jeu thématiquement parlant.
Et il arrive à rester à peu près efficace, même si j’ai deux petites réserves à son sujet.
Premièrement : c’est la seule manche où on perd la notion de choix de la difficulté, ce qui est un peu dommage. Même si la notion de choix reste présente (via les thèmes), je n’aurais pas forcément été contre rendre cette demi-finale encore un peu plus modulaire, en poussant le côté stratégique jusqu’au bout.
Et secondement : même si ça permet d’avoir un principe de manche supplémentaire, tel qu’elle est proposée, cette demi-finale me paraît légèrement superflue, dans la mesure où on aurait pu prendre directement le « vainqueur » de la manche 1 et passer directement à la finale. Telle quelle, la demi-finale me donne l’impression qu’on avait besoin de meubler une petite demi-heure supplémentaire (parce qu’il fallait bien faire durer le jeu plus de 2 heures, prime-time des années 2020 oblige…).
Après, je dis ça un peu par comparaison avec la version 2, où la place de la demi-finale m’a semblé davantage justifiée. Mais on en reparlera.

Bon ben plus le choix, il va bien falloir répondre à la question sur le dancefloor.

Finale

La finale se déroule en deux temps : une première partie composée de 6 questions ; suivie de la “question en or”.

Pour la première partie, on reprend le principe de la manche 1, en annonçant un début de question, et en laissant le finaliste choisir s’il la veut en niveau facile, moyen ou difficile.
Si le candidat répond faux à la question, le Gradin ne risque rien (y compris ceux qui ont mal répondu) ; en revanche, si le candidat répond juste, il élimine définitivement les membres du Gradin ayant répondu faux à la question ! Et enrichit sa cagnotte de 200 € par candidat éliminé.
Le finaliste a 6 questions pour parvenir à éliminer le plus de monde possible.

Bon, à ce stade, c’est inutile que je vous montre à quoi ressemblent les questions ; aussi, en termes d’éléments visuels plus spécifiques à cette finale, notons cette jauge avec le nombre de membres du Gradin éliminés.

Bon, la première partie de cette finale, on ne va pas se mentir, c’est plus ou moins une partie de Un contre tous, mais avec les règles spécifiques à QRDLL (choix de la difficulté au lieu du thème, personne n’est éteint dans le Gradin en cas de mauvaise réponse du candidat), et avec seulement 6 questions pour éliminer le plus de monde possible. Ce qui fait quand même assez restreint (même avec les outils mis à disposition pour y parvenir), d’autant plus avec davantage de monde à éliminer (99 candidats contre 70 pour Un contre tous).
Cependant, vu que les sommes en jeu sont plus élevées, c’est un peu moins frustrant. Déjà, le finaliste gagne 200 € quoi qu’il arrive ; plus 200 € par candidat éliminé. Soit un total potentiel de 20 000 €. Même sans y parvenir, imaginons que la moitié du Gradin soit éliminé : ça fait tout de même 10 000 €, ce n’est pas trop mal !

Ah, et là encore, afin d’inciter le Gradin à jouer, les candidats qui auront réussi à rester allumés à l’issue des 6 questions remportent 200 €. Une fois encore, ça reste une meilleure carotte que celle de La part du lion !
Bon, on pourrait se dire que c’est dommage de ne pas mieux récompenser l’exploit d’éliminer tout le Gradin, en mettant en jeu une somme forfaitaire plus élevée (comme dans 1 contre 100) ; toutefois, étant donné que le candidat n’a pas du tout la garantie d’éliminer l’ensemble du Gradin, même en choisissant systématiquement des questions difficiles, ce n’est pas plus mal de ne pas l’avoir fait.

En outre, le finaliste va tout de même disposer d’un autre moyen pour faire fructifier sa cagnotte encore davantage… ou bien de la faire diminuer.
Car la « question en or » posée à la toute fin permet de multiplier la cagnotte du finaliste, en cas de bonne réponse ; ou bien de la diviser en cas de mauvaise réponse.
Le début de la question est posé (et imposé au candidat) : et, à nouveau, il choisit s’il la veut facile, moyenne ou difficile. En facile, la cagnotte sera multipliée par 2 en cas de bonne réponse, et divisée par 2 en cas d’erreur ; en moyenne, ce multiplicateur/diviseur sera de 3 ; et en difficile, de 5.
Bref, pour obtenir le gain maximal potentiel de 100 000 €, il faut donc non seulement avoir éliminé l’intégralité du Gradin au préalable ; mais aussi avoir choisi la question en mode difficile, et y répondre correctement.

Et on termine l’émission par un gros “Mouais”.
Déjà, j’aurais préféré qu’on laisse le choix au candidat de disputer ou non cette question en or, et donc de potentiellement laisser sa cagnotte intacte. Conceptuellement parlant, rien ne justifie que le candidat doive absolument passer par une telle phase.
Ensuite : faire jouer un tel enjeu sur une seule et unique question, je ne suis vraiment pas fan de l’idée. Même si le candidat a la possibilité de moduler la difficulté de la question, ça reste insuffisant ; en particulier, car le candidat n’a pas le choix du thème. Supposons qu’il ne l’inspire pas du tout, et qu’il risque de se planter même avec un niveau de difficulté facile, il va subir la mécanique plus qu’autre chose… mais bon, je reconnais tout de même que la sanction potentielle reste moins sévère que pour la question finale d’un Money Drop ou d’un The Wheel
Et enfin : ce n’est pas que cette ultime question n’ait pas du tout sa place dans la mécanique globale (même si le Gradin ne sert plus à rien, on a toujours l’idée de moduler la difficulté) ; mais elle me donne vraiment l’impression d’avoir été rajoutée juste pour avoir un gain maximal potentiel de 100 000 €, comme c’est le cas pour la majorité des autres jeux de prime-time de France 2… j’aurais bien dit que si c’était pour faire ça, on aurait pu faire en sorte que chaque membre du Gradin éliminé vaille 1 000 € au lieu de 200 € ; mais ça aurait coûté bien plus cher au diffuseur (en lui faisant systématiquement débourser 100 000 € plutôt que d’en faire juste un maximum théorique), donc bon…

Total (version 1) : 12/20

Bien que Qui restera dans la lumière ? ne soit pas dépourvu des sempiternels défauts récurrents des jeux de prime-time à la française (en particulier la longueur et le rythme… mais ici, on n’a pas de people, je reconnais que c’est un progrès), je reconnais toutefois que j’ai été plutôt pris par la tentative de créativité, ainsi que la relative efficacité du principe.
Et par « relative », j’entends le fait que ce principe reste tout de même assez répétitif, en particulier durant la manche 1. Passé l’effet de découverte, c’est quand même un peu difficile de ne pas s’ennuyer, quand on répète la même mécanique pendant environ 1h20 ; surtout quand le moment le plus intéressant est la finale…

Néanmoins, dès l’année suivante, la production a pris note de cet état de fait ; et apporté quelques modifications en conséquence, sur lesquelles on va se pencher tout de suite.


Version 2

Les changements de la manche 1

La manche 1 est celle dont le principe a le plus radicalement évolué par rapport à la version 1 ; à tel point qu’elle se décompose désormais en trois phases distinctes.

La première phase (Parcours libre) reprend trait pour trait le principe de la version 1 (au passage, pourquoi ne pas avoir repris le nom « Course-poursuite » de la première version, mais passons) ; mais cette fois-ci, seuls trois candidats auront la chance de pouvoir la disputer, et seul celui ayant fait le meilleur score pourra accéder à la demi-finale.
Les autres pourront cependant se rattraper avec les phases suivantes. Dont le mode de sélection reste d’ailleurs le même : à chaque fois, le candidat qui va jouer est sélectionné parmi ceux qui ont répondu correctement aux trois questions posées.

Pour la deuxième phase (Parcours imposé), le candidat sélectionné aura cette fois-ci le choix entre trois thèmes différents ; et devra répondre uniquement à des questions sur celui-ci.
La première question sera de niveau facile ; la deuxième de niveau moyen ; et la troisième de niveau difficile.
Le comptage des points s’effectue de la même manière (1 point par membre du Gradin éliminé sur la question, si le candidat y a répondu correctement) ; trois candidats ont l’occasion de disputer cette phase ; et celui qui a le plus de points parmi les trois est qualifié pour la demi-finale.

On choisit d’abord le thème des trois questions qui vont être posées…
… puis on démarre avec la question facile.

Quant à la troisième phase (Parcours du combattant), le candidat a de nouveau le choix entre trois thèmes ; mais ici, il devra tous les traiter, dans l’ordre de son choix, et sachant qu’on a toujours une question facile, puis une moyenne, puis une difficile. Donc il a tout intérêt à garder le thème qui l’inspire le plus pour la difficile, et celui qui l’inspire le moins pour la facile.
À nouveau, trois candidats jouent cette phase, et celui qui a le plus de points est demi-finaliste.

Oui, vu comme ça, difficile de voir la différence avec le principe précédent (c’est le problème avec cet article : visuellement, toutes les manches se ressemblent…) ; mais ici, c’est bien la même candidate qui va devoir traiter les trois thèmes à la suite, reste à savoir dans quel ordre elle souhaite le faire.

Franchement, j’ai été très agréablement surpris par la façon dont cette première manche a évolué, par rapport à sa version précédente.
Bon, déjà, avec trois principes différents, cette manche 1 devient beaucoup moins monotone, ce qui permet de corriger le défaut principal qu’elle avait ; mais, de plus, la production a été vraiment très créative pour proposer des concepts qui restent plus ou moins thématiquement cohérents avec le principe de base, avec une idée à peu près semblable.


Après, si je devais chipoter sur quelque chose, je dirais que les deux nouveaux principes introduits dans cette version me semblent moins intéressants d’un point de vue stratégique. En effet, pour le Parcours du combattant et surtout le Parcours imposé, j’ai davantage l’impression que les choix du candidat se feront surtout sur le fait qu’il soit à l’aise ou non sur les thèmes en question, plutôt que sur l’aspect stratégique de potentiellement éliminer davantage de membres du Gradin. D’ailleurs, Un contre tous avait un peu le même problème, dans la mesure où le candidat ne pouvait y choisir que les thèmes, et non pas un niveau de difficulté.
Mais bon, ça reste relativisé par le fait que tous les candidats d’une même phase jouent avec les mêmes règles ; donc ça reste équitable, d’une certaine façon.
Et puis les candidats restent tout de même gagnants dans l’histoire, par rapport à la version 1 ; car non seulement on pose 9 salves de questions (soit une de plus), permettant à 9 candidats de pouvoir jouer au lieu de 8 ; et de plus, il y a cette fois-ci 3 places en demi-finale au lieu de 2.

// Ah, et je réitère mon coup de gueule de tout à l’heure : c’est quoi, cette manie de se focaliser sur les guests dans les séries « cultes » des années 90 ?! Déjà que dans Friends je trouvais ça inintéressant, dans Un gars une fille je trouve ça encore pire, vu la durée des sketches… (sans compter que ça niquait complètement le parti pris artistique de ne montrer que Jean et Alex face caméra, vu qu’il fallait aaaaabsolument qu’on reconnaisse les people qui sont intervenus…)

Le reste du jeu

Pour le reste du jeu, je n’aurai en revanche pas beaucoup plus de choses à dire, car il ne change pas beaucoup par rapport à la première version. En particulier, le principe de la finale reste strictement identique, je ne reviendrai donc pas dessus.

Bref, le seul changement concerne la demi-finale, dont le principe reste le même ; mais cette fois-ci, il se joue avec trois candidats au lieu de deux. L’ordre de passage est déterminé par l’ordre de qualification en manche 1.
Et cette fois-ci, il n’y a plus que 9 questions au lieu de 10, avec 3 questions par candidat.

Ces changements concernant la demi-finale sont un peu à double tranchant.
D’un côté : les candidats disposent de moins de questions pour gagner le plus de points possible ; ce qui rend les candidats encore plus dépendants des thèmes proposés. Encore plus que pour la version 1, je trouve que ça aurait été une bonne idée de proposer également des niveaux de difficulté pour y pallier.

Mais de l’autre côté, je trouve que cette demi-finale s’intègre mieux dans le déroulement global qu’en version 1. C’est surtout la conséquence de l’évolution de la manche 1, dans la mesure où les trois candidats qui ont été qualifiés l’ont été selon des principes différents.
En effet, si on avait gardé l’idée que j’avais soufflée tout à l’heure, en ne sélectionnant que le candidat qui aurait fait le meilleur score pour la finale, ça n’aurait clairement pas eu de sens ; car on aurait comparé des choux et des carottes en faisant ça, vu que les candidats auraient dû accumuler des points en faisant des épreuves complètement différentes.
Alors qu’ici, la demi-finale, avec son principe à part, est un moyen bien plus esthétique de départager les candidats qualifiés à l’issue de la première manche.

Total (version 2) : 13/20

Les changements apportés à cette seconde version de Qui restera dans la lumière ? vont très clairement dans le bon sens (même si certains aspects en pâtissent légèrement, comme le côté stratégique de la manche 1 ou la demi-finale).
En effet, non seulement le jeu parvient à être moins monotone que dans sa première version ; mais de plus, il fait preuve de davantage de diversité, tout en restant cohérent dans sa thématique. Et ça, je ne peux que m’en satisfaire, étant donné mon appétence à ce sujet.
Bon, après, ça ne veut évidemment pas dire que cette seconde version est parfaite, car on retrouve toujours quelques défauts du premier jet (notamment le principe de la finale qui n’a pas évolué, et la gestion du rythme qui reste toujours perfectible) ; mais ça fait plaisir de voir un concept qui a su se remettre en question et se renouveler.

Mais avant de vous donner rendez-vous pour la prochaine critique, on va parler rapidement de quelques points communs aux deux versions, que je ne savais pas trop où caser…


Quelques pensées vagabondes avant de conclure

Le principe de Volte-Face n’est pas la seule chose que Nagui a recyclé pour QRDLL ; car au niveau du décor et de l’habillage musical aussi, les aficionados des productions Air Prod/Banijay ont dû éprouver un certain sentiment de déjà-vu. Et pour cause : ceux-ci ne sont pas vraiment inédits.

En effet, le Gradin est recyclé d’une autre production du groupe, 100% France. Qui avait été diffusée quelques mois plus tôt, et qui n’avait pas connu un franc succès (et pour être franc, le concept m’a tellement peu vendu de rêve, que je n’ai pas cherché à l’envisager pour une critique potentielle…). On reconnaît d’ailleurs la police d’écriture de ce jeu-là, présente sur les numéros des candidats dans le Gradin, et qui ne correspond pas à l’habillage visuel de QRDLL.
Quant au sonore, le générique, ainsi que certaines nappes musicales, reprennent des musiques de Tout le monde joue…, mais en étant remixées.

Pour le plateau, hormis pour le détail visuel des numéros, ça ne me fait pas trop tiquer. Je reconnais que c’est issu d’un programme qui n’a été diffusé qu’une seule fois, donc je n’en veux pas à la production d’avoir voulu le rentabiliser un peu plus… en outre, tout ce que je demande à ce sujet, c’est un plateau qui dispose les candidats de façon fonctionnelle. Donc si le décor de 100% France convient pour cet objectif, ça va.
Quant à la bande-son… je sais que je n’ai pas été tendre au sujet de Trouvez l’intrus quand je disais que ce jeu-là avait repompé sa bande-son sur une autre production Air Prod (bon, en fait, je n’ai pas été tendre au sujet de Trouvez l’intrus sur à peu près tous les sujets…) ; aussi, normalement, je devrais tiquer là encore sur le recyclage… mais ici, ça passe mieux.
D’une part, je reconnais que les Tout le monde joue… ne m’ont jamais intéressé, et que je n’aurais donc jamais remarqué ce recyclage musical si on ne me l’avait pas fait remarquer ; d’autre part, QRDLL a fait l’effort de les remixer (et pas de les prendre comme tels comme l’a fait Trouvez l’intrus) ; et, enfin, cette bande-son reste adéquate pour l’ambiance recherchée par le jeu (alors que la bande-son du Coffre faisait hors sujet par rapport à Trouvez l’intrus, en lui donnant par la même occasion une impression contreproductive de grandiloquence). Après tout, on est là encore sur un jeu qui fait jouer une grande quantité de candidats.
J’irais même d’ailleurs jusqu’à dire que j’aime bien cette bande-son, posée quand il le faut et stressante quand il le faut, et qui a réussi à me rester en tête à l’issue de mon visionnage.

Ah, et sinon, j’en ai brièvement parlé dans la conclusion de la partie 1 ; mais outre la répétitivité du concept, la gestion du rythme restait perfectible. Ce n’est pas le pire dans le genre, mais on a quand même un peu de blabla et de tentatives d’humour qui tombent un peu à plat de temps à autre. Et à nouveau, sur un concept qui dure plus de 2 heures, forcément j’y suis assez sensible…

Allez, cette fois-ci, je pense que j’ai dit à peu près tout ce que j’avais à dire sur Qui restera dans la lumière ; aussi, pour la prochaine fois, on reviendra sur TF1, tentant de reprendre l’esprit de France 2… de deux façons différentes.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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