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#111 – Identity

Aujourd’hui, on est parti pour une petite séance de rattrapage.
En effet, alors que ça fait désormais un petit moment que j’ai parlé de Qui est qui ?, j’avais mentionné dans ma critique l’existence de certains jeux, qui en étaient en quelque sorte des héritiers spirituels :

A l’époque, je n’avais pas pu mettre la main dessus ; mais, depuis, Icon TV a mis à disposition les épisodes d’Identity, jeu qui a été diffusé sur TF1, à deux reprises : le 14 février 2009 et le 5 juin 2010.
Et vu que je viens de remettre l’extrait de ma critique de Qui est qui ? qui en parle, je ne vous étonnerai donc pas en précisant que je n’étais vraiment pas très emballé à l’idée de découvrir ce jeu. Et après visionnage… je le confirme. Bon, je vous rassure, il n’y a pas eu que le style habituel de l’animation à la Reichmann qui m’a défrisé (d’ailleurs, ça restait assez largement moins mielleux que d’autres jeux comme C’est déjà Noël ou Attention à la marche) ; et, si j’ai quand même décidé d’y jeter un œil, c’était notamment pour voir si Identity avait quelque chose d’intéressant à offrir d’un point de vue mécanique. Après tout, j’ai beau avoir aimé Qui est qui ?, je reconnais qu’il était très largement perfectible dans sa façon de faire deviner aux candidats les hobbies et métiers des inconnus ; et, à ce niveau-là, je me suis dit qu’Identity avait peut-être mieux à proposer. Mais, spoiler : la réponse est non. On va voir pourquoi dans un instant…

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que les deux épisodes ne suivent pas les mêmes règles ; et que, par conséquent, une fois n’est pas coutume, je vais donc les traiter séparément. Enfin, cela dit, vu que je n’aurai pas énormément de choses à dire au sujet de l’épisode 2, le dernier paragraphe sera plutôt rapide.

Épisode 1

L’épisode 1 présente une structure globale d’environ 2 heures, et se décompose en deux parties :

  • Une première partie (qui représente environ 70% de l’émission), où une équipe de 4 people joue pour déterminer le montant d’une cagnotte ;
  • Une seconde partie où une famille d’anonymes joue pour tenter de remporter la cagnotte.

Première partie

Douze inconnus sont présents sur le plateau ; et douze ‘identités” sont données. Comme dans Qui est qui ?, celles-ci peuvent porter sur le métier des inconnus, leur passion, leur façon de vivre, etc. Par exemple, on peut demander de déterminer qui est tatoueur, qui est équilibriste, qui vit chez lui avec des alligators, etc.
Le but des candidats (les people, pour cette première partie) est bien entendu de déterminer qui est qui, euh pardon de dire à qui appartient chaque identité.

Pour chaque passe, les people appuient sur un buzzer, qui va permettre de choisir une identité au hasard. Celle-ci vaut un certain montant, pouvant aller de 5 000 € à 20 000 €. A titre indicatif, le montant maximal pouvant être mis dans la cagnotte en cas de sans-faute total est de 150 000 €.
Les people doivent alors se concerter pour dire qui, parmi les différents inconnus, y correspond. Sachant que les inconnus restent impassibles.
Une fois qu’ils sont sûrs de leur coup, ils valident leur réponse en réappuyant sur le buzzer. Si elle est correcte, le montant en jeu sur l’identité en cours est ajouté à la cagnotte ; en revanche, s’ils se sont trompés, le montant en jeu en est retranché. L’inconnu qui correspondait à l’identité est alors révélé.
Et on continue sur le même modèle, en retirant du jeu les inconnus qui ont été identifiés ; jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux, et que l’avant-dernière identité ne soit trouvée (la dernière est automatiquement révélée à la fin).

Vu comme ça, on pourrait se dire qu’il y a un énorme problème : l’attribution des identités semble se faire entièrement à l’intuition (pour ne pas dire au hasard), en se basant majoritairement sur l’apparence des candidats. Sachant que, parfois, ils ont “la tête de l’emploi”, et parfois, on joue un peu sur la surprise. Ça reste quand même un peu aléatoire à mon goût.
Cependant, ce n’est pas la première fois que je traite ce genre de format ; et, habituellement, on s’arrange quand même pour que les candidats aient des indices plus ou moins tangibles.
Ainsi, dans Guess my age, il est possible d’utiliser un joker qui permet d’avoir une idée plus précise de l’âge de chaque inconnu (et parfois de façon très précise, comme la datation d’un événement), ce qui rend le concept plus viable.
Dans Qui est qui ?… là, en revanche, je reconnais que c’était beaucoup moins fiable, et que la part de chance restait très majoritairement présente. Effectivement, même si les questions de la manche 1 et les défis de la manche 2 pouvaient permettre de confirmer ou d’infirmer des hypothèses, elles restaient quand même très hasardeuses, et pas forcément significatives (à nouveau, pour une identité “Je suis goûteur d’eau”, demander à quel pourcentage le corps humain est constitué d’eau ne prouve pas grand-chose ; tout comme il n’y a pas spécialement besoin d’être fan de Mylène Farmer pour reconnaître l’une de ses chansons) ; et, en plus de ça, il fallait également que les candidats aient la chance de faire la bonne association, même pendant leurs hypothèses.

Cependant, désolé pour Identity, mais je trouve que le programme ne fait pas beaucoup mieux que Qui est qui ? à ce niveau-là ; tant les indices et les jokers donnés aux people ne sont, à mon sens, pas particulièrement tangibles…
Déjà, avant de commencer, les people choisissent trois inconnus, afin d’obtenir un portrait chinois rapide (par exemple, “Si j’étais une ville, je serais…”). C’est mieux que rien, certes… mais ça ne concerne qu’un quart des candidats ; et pour certains, les indices sont un peu tordus. Quant aux autres… eh bien, pas le choix, il faudra se baser principalement sur l’intuition.
Les people auront quand même accès à deux autres jokers pour les aider, nommés respectivement le “1 sur 6” et le “1 sur 3”. S’ils décident d’en utiliser un sur une identité, on élimine 5 inconnus pour le premier joker (ce qui le rend donc plus intéressant à utiliser en début de partie), et 2 inconnus pour le second. Mais bon, le problème de ces jokers, c’est qu’ils ne donnent pas d’indices tangibles, ils réduisent juste le nombre de possibilités. En outre, à l’instar du 50/50 de QVGDM, les éliminations se font au hasard, donc ce n’est pas dit que les inconnus sur lesquels les people avaient des doutes seront forcément départagés…

Bon, ben débrouillez-vous avec cet indice (et deux autres du même genre) pour essayer d’avoir l’idée d’un quart des identités. Après, j’admets qu’a posteriori, certains indices étaient un petit peu plus explicites.

Sinon, sur un aspect plus positif, le programme donne des indices plus précis aux spectateurs, ce qui confère un côté un peu plus interactif… mais bon, c’est dommage que ce ne soient que des “indices, chez vous”, et non pas un élément de mécanique qui aurait très bien pu avoir sa place. Même sans forcément les donner systématiquement, on aurait pu imaginer un moyen de les “acheter”, par exemple.

L’autre problème principal que j’ai avec ce concept, c’est la façon dont il gère ses enjeux, que je trouve très aléatoire là encore.
En effet, la valeur attribuée à chaque identité semble avoir été choisie totalement au hasard. Pourquoi certaines identités ne valent “que” 5 000 €, tandis que d’autres en valent 20 000 ? Est-ce que les montants en jeu ont été décidés aléatoirement, ou bien la production a-t-elle essayé de faire ça par “niveau de difficulté”, en donnant des valeurs plus fortes aux identités qu’elle estimait plus difficiles à trouver ? Si c’est le cas, ça reste très subjectif… et puis, de toute façon, le jeu ne devrait-il pas progressivement devenir plus simple au fur et à mesure que des identités sont trouvées, et des inconnus retirés de la partie ?
Bref, ce système n’a absolument aucun sens ! Et c’est rendu encore pire par le fait qu’on retranche le montant en jeu en cas de mauvaise réponse… déjà que le concept est très aléatoire, ça ne fait vraiment qu’enfoncer le couteau dans la plaie.

Bref, vous l’aurez compris, mais je trouve que d’un point de vue mécanique, ce concept est particulièrement fragile. Il aurait vraiment gagné à donner des indices plus tangibles, et à gérer ses enjeux de façon plus solide et plus objective.
Cela dit, je reste conscient que la mécanique ne fait pas tout ; et, pour rappel, j’ai une affection assez particulière pour Qui est qui ? en dépit de ses problèmes importants à ce niveau-là, car ce format a très bien su se rattraper sur son ambiance et son état d’esprit.

Mais bon, pour Identity, c’est là encore moins bien parti…
Déjà, en termes d’ambiance, ce qui me plaît bien dans Qui est qui ?, c’est ce sentiment de spontanéité et de naturel quasi-permanent, qui me donne l’impression qu’on ne cherche jamais à forcer l’ambiance. Alors que pour Identity… ben, c’est un jeu en prime-time de TF1, avec des people, et présenté par Jean-Luc Reichmann ; donc en disant ça, j’ai quasiment tout dit…
Bon, ok, n’exagérons pas. En termes d’ambiance pour ce genre de programme, j’ai déjà vu largement pire ; et s’il m’est arrivé de pousser un soupir d’exaspération durant mon visionnage, c’est resté assez ponctuel (par exemple, quand Vincent Lagaf et Victoria Silvstedt ont fait les andouilles pendant une démonstration de catch). Rapporté à la durée totale du programme, je peux encore à peu près l’accepter, là où d’autres programmes se sont montrés beaucoup plus constants dans leur manière de m’irriter (coucou Le marathon des jeux TV).
Cela dit, ça reste du prime-time de TF1 assez formaté dans l’ensemble, qui manque du grain de “folie” (et non, à nouveau, Vincent Lagaf et Victoria Silvstedt qui font les andouilles en faisant du catch, ça ne compte pas…) que pouvait avoir la proposition de Qui est qui ?, et qui rendait ce jeu pour moi plus mémorable et plus péchu. Ce qui n’est d’ailleurs pas aidé par le fait qu’en tant que format de 2 heures, Identity part avec un handicap plus notable sur l’aptitude à garder la pêche tout du long (avec une finale que j’ai d’ailleurs trouvée plus ennuyeuse, j’y reviendrai).

Voilà, 67,8 kilooctets de gâchés pour appuyer mon propos. Next.

Mais en matière de rythme, Identity ne se défend pas trop mal. Hormis deux ou trois moments que j’ai eu envie de zapper, je ne me suis (majoritairement) pas ennuyé devant le programme. Je n’ai pas eu l’impression que les phases de réflexion autour des identités se sont éternisées (nonobstant un suspense un peu trop appuyé au moment des révélations), ça restait à peu près du même acabit que les phases de réflexion de Guess my age.

Et puis, il est tout de même temps que je parle de ce qui m’a le plus plu (et de loin !) dans ce programme : les révélations des identités.
Car une fois qu’une identité est révélée, on a droit à un moment de partage avec l’inconnu concerné, qui permet d’en savoir plus sur lui, sur son identité, voire d’avoir un magnéto ou une démonstration de sa spécialité (par exemple, un équilibriste qui fait son numéro). D’ailleurs, sur ce point, je trouve même le programme légèrement supérieur à Qui est qui ?, dans la mesure où ce moment un peu plus intimiste pouvait manquer à ce dernier. Bon, certes, on n’a pas le côté fun de voir un inconnu s’essayer à une spécialité à laquelle il n’y connaît rien ; mais au moins, ça permet d’avoir des interactions plus approfondies ou spectaculaires.

Comme ce numéro d’équilibriste, par exemple, qu’on n’aurait certainement jamais vu dans Qui est qui ? : vu le risque de se blesser assez sérieusement, ils n’auraient jamais laissé n’importe qui l’essayer.

En revanche, si je devais chipoter sur un détail, j’ai eu l’impression que la façon dont les démonstrations ont été incorporées dans l’émission manquaient de fluidité… avec un montage qui essayait de donner l’impression que celles-ci se faisaient “en direct”, juste après l’interview de l’inconnu identifié ; alors qu’elles ont été enregistrées à part et intercalées durant l’émission.
Ok, je comprends que ce soit plus pratique, d’un point de vue logistique… mais j’ai trouvé cette façon de faire plutôt maladroite.

De toute façon, logistiquement parlant, l’installation et la désinstallation de la zone de démonstration du domptage de chèvres ne pouvait pas se faire en un claquement de doigts…

La finale

Avant de parler de la finale, parlons d’un dernier point relatif à la première partie de jeu que j’ai volontairement omis.
Pendant que les people jouaient et déterminaient le montant de la cagnotte, quatre familles dans le public faisaient des pronostics sur les inconnus de leur côté. La famille qui a fait les meilleurs pronostics a le droit de disputer la finale ; finale dont l’enjeu est le montant mis en cagnotte par les people.
En revanche, les people ne sont pas mis de côté ; car, en fait, les rôles sont désormais inversés. Ainsi, ils ne sont plus candidats, mais prennent la place des inconnus (rejoints par deux autres people) ; et, pour chacun d’entre eux, la famille d’anonymes devra trouver quelle est leur identité (portant sur un aspect de leur vie a priori moins connu du grand public).

T’étais pas là tout à l’heure, toi…

Les règles restent à peu près les mêmes que pour la première partie, avec les quelques différences suivantes :

  • Les candidats ont la possibilité de demander un indice à l’une des célébrités avant de commencer (l’indice était laissé au choix de la célébrité, ce n’est pas forcément un portrait chinois) ;
  • Ils disposent également d’un joker permettant d’éliminer 3 personnalités sur une passe ;
  • Le montant attribué à chaque identité l’est toujours au hasard (le total étant égal à celui de la cagnotte accumulée en manche 1), mais on ne retranche pas les montants en cas d’erreur (encore heureux…).
Et en plus de ça, les enjeux de cette partie de jeu se permettent d’être encore plus élevés !

Quelque part, j’avoue que j’ai été un peu surpris par le twist de cette finale ; parce que le coup des people qui échangent leur place avec les inconnus, je ne m’y attendais pas, et que c’est une façon plutôt astucieuse de justifier leur présence depuis le départ (même si ça n’explique pas ce que faisaient les deux autres qui se sont incrustés pendant ce temps-là…).
Cependant, ce twist est à peu près la seule chose positive que je peux relever au sujet de cette finale ; qui, autrement, présente à peu près les mêmes défauts que la première partie du jeu, à savoir un côté aléatoire bien trop prononcé (à moins d’éventuellement connaître au préalable certains détails sur les people, comme par exemple le fait que Victoria Silvstedt était connue pour être une championne de ski avant de co-animer La roue de la fortune).

En outre, c’est même (assez ironiquement) le moment du jeu qui m’a le plus ennuyé, alors qu’il ne dure pourtant qu’une vingtaine de minutes, et qu’il n’a pourtant pas un rythme spécialement plus mou que tout ce qui a précédé.
Mais, personnellement, les débriefs avec les people en question ne m’ont clairement pas autant transcendé que ceux avec les inconnus. Certes, on apprend peut-être un détail qu’on ne connaissait pas sur telle ou telle personnalité ; mais on n’a pas le côté témoignage (ou alors très rapidement), ni le côté démonstration qui avait réussi à me happer davantage durant la première partie. A la place, on a plutôt la promo des quelques people qui ne l’avaient pas encore faite…

Total : 7/20

Que dire… certes, cette première version d’Identity était loin d’être un format catastrophique ; mais j’ai vraiment eu l’impression de voir un programme dont le concept avait beaucoup de mal à tenir la route.
Là où Guess my age propose une base suffisamment solide pour que le concept tienne bien la route en dépit de son côté “science pas exacte” ; et là où Qui est qui ? propose une réflexion autour des identités certes très imparfaite, mais qui a au moins un début d’existence ; en ce qui concerne Identity, en revanche, c’est du pifomètre quasi-total, qui ne se repose finalement presque que sur les apparences. Ce qui rend le côté « enquête » beaucoup moins prenant à mon sens ; et également moins divertissant à ce niveau-là. Et en parlant de divertissement, le côté “prime-time lisse et formaté de TF1” ne m’a pas particulièrement séduit, là où la spontanéité de Qui est qui ? m’a bien plus donné la pêche.
En fin de compte, ce que j’ai trouvé le plus intéressant (et de loin), c’était les moments de débrief avec les inconnus ; ce qui a permis de faire des magnétos, des témoignages, voire des prestations intéressantes. Et rien que pour ça, je ne regrette pas d’avoir vu l’émission, certes… mais bon, comme c’est enrobé par un côté « jeu » qui, lui, n’était à mon sens ni fait, ni à faire, ces moments de débrief ne peuvent pas non plus porter l’émission à eux seuls. Et je pense que ce genre de moments est également accessible dans des émissions du type C’est mon choix, Ca commence aujourd’hui, Le plus grand cabaret du monde, etc.
Bref, j’aurais plutôt tendance à recommander Guess my age et Qui est qui ? pour le côté enquête ; et les émissions testimoniales ou de spectacle pour le reste.

Mais bon, peut-être que l’épisode 2 fera mieux… non. Pas du tout. C’est pire, même.


Épisode 2

La principale différence avec l’épisode 1 concerne la structure globale du programme.
Ainsi, cet épisode 2 est en réalité composé de 2 parties indépendantes l’une de l’autre, avec des inconnus différents et des people différents.
En outre, cette fois-ci, les people jouent pour des associations, et non plus pour une famille qui prend le relais pour la finale. Finale qui n’a d’ailleurs plus aucune raison d’exister dans cette version ; ce qui fait qu’on perd donc au passage le twist des candidats qui doivent deviner l’identité des people qui viennent de jouer.
Bon, quelque part, même si je n’étais pas très fan de la finale du premier jet, je trouve quand même un petit peu dommage qu’on perde un twist qui était plutôt original ; mais d’un autre côté, je ne suis pas non plus contre avoir des parties plus courtes, car je trouvais que le premier jet peinait quand même un peu à justifier sa durée totale de deux heures.

Pour chaque partie, le principe reste globalement le même que dans la première version ; avec, cette fois-ci, seulement 3 people au lieu de 4, et 9 inconnus au lieu de 12.
Mais il y a une petite originalité supplémentaire, car on donne 10 identités, alors qu’il n’y a que 9 inconnus ; donc l’une des identités est un intrus ! Cependant, cet intrus n’aura d’intérêt que pour le dernier inconnu à identifier, pour lequel les candidats auront le choix entre celui-ci et sa vraie identité. Je reconnais que ce n’est pas une mauvaise idée, dans la mesure où ça permet d’éviter d’avoir une identité divulguée automatiquement comme dans la première version.
Mais bon… à nouveau, comme le programme repose sur un concept de pifomètre quasi-total (euh, pardon, d’intuition), les candidats vont disposer de peu voire pas d’indices pour déterminer l’identité du dernier inconnu. C’est même presque pire, car dans la version 1, on pouvait au moins se dire « Bon, je pense que celui-là correspond plutôt à l’identité n°12 , donc par défaut celui-ci devrait avoir l’identité n°11 », ce qui n’est plus possible pour cette seconde version.

Vu que, visuellement parlant, la réduction du nombre de thèmes de 12 à 10 est la seule nouveauté de cette émission 2, je n’aurai pas grand-chose de plus à illustrer.

Et au niveau des outils mis à disposition pour aider les people dans leur “enquête”, ça reste toujours particulièrement léger. On demande toujours à 3 inconnus un indice sous forme de portrait chinois rapide ; et ils n’ont cette fois-ci plus qu’un seul joker à leur disposition, celui qui permet de ne garder que trois inconnus éligibles pour l’identité en jeu.
Donc, vous l’aurez compris : j’ai toujours le même problème principal avec ce second épisode concernant la découverte des identités.

Cependant, le principal changement de cette seconde mouture concerne la façon dont la cagnotte est gérée. Et j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la bonne : cette fois-ci, il n’est plus question d’identités qui valent des montants aléatoires, chaque identité vaut 5 000 € (intrus compris, donc le maximum pour chaque partie est de 50 000 €). C’est beaucoup plus clair que dans la version 1.
La mauvaise, en revanche, c’est que les pertes en cas d’erreur sont potentiellement beaucoup plus sévères. En effet, là où la version 1 faisait retrancher à la cagnotte le montant de l’identité qui n’a pas été trouvée, cette version 2 fait carrément redémarrer la cagnotte à zéro en cas d’erreur !
Alors, dans un sens, je reconnais que ça va dans l’idée du jeu qui se simplifie au fur et à mesure qu’on découvre les identités, dans la mesure où c’est bien plus pénalisant de se tromper vers la fin (avec une cagnotte potentiellement bien remplie) que vers le début (où elle le sera à peine). Mais, à nouveau : on est sur un concept très hasardeux… donc je ressens surtout le côté sadique de cette façon de procéder.
Bon, l’équipe dispose quand même d’un joker, qui permet de verrouiller les gains à tout moment de la partie, afin d’assurer un montant minimal… mais ça n’enlève pas grand-chose à la sévérité presque gratuite de la règle de base.

Cela dit, je dis que c’est sévère ; mais ça n’a pas empêché les deux équipes de people de cette seconde émission de faire un sans-faute complet.
Donc… mouais, vous voyez où je veux en venir. Soit on n’a vraiment eu que des candidats qui ont eu des talents de détective hors pair (ou beaucoup de chance…) ; soit ces performances n’ont pas été très naturelles. Sur deux parties de suite, et avec une mécanique aussi hasardeuse, ça me semble particulièrement suspect que le meilleur scénario ait pu arriver deux fois consécutives.
Et, oui, je suis conscient qu’une accusation de trucage ne se prend pas à la légère. Mais, ici, je me permets de l’évoquer, dans la mesure où j’y vois principalement une façon de pallier un défaut de mécanique, façon Still Standing. Si ce n’est que cette fois, on le fait en la faveur des candidats, car ils jouent pour une association, et qu’on n’allait pas leur faire prendre le risque de les faire repartir bredouilles ou avec un montant trop dérisoire.
Bref… franchement, pourquoi la production a-t-elle cherché à se tirer une balle dans le pied avec la règle de faire redémarrer la cagnotte à zéro à chaque erreur (ou au palier de sauvegarde), plutôt que d’avoir imaginé quelque chose de moins contraignant ? Au mieux, ils se sont rendus compte au dernier moment que leur règle ne tenait pas la route, et ont cherché à la « corriger » très maladroitement ; au pire, c’est prendre le spectateur pour un imbécile. Et ça, c’est quelque chose qui m’irrite tout particulièrement quand je regarde un jeu TV…

Total : 6/20

Franchement, pour faire une seconde version d’Identity encore plus bancale que la première, il fallait le vouloir.
Et pourtant, il y avait quelques mini-améliorations ça et là à souligner… mais qui sont malheureusement contrebalancées par les nouveaux problèmes qu’elles apportent, faute d’avoir été mieux exploitées.
L’idée de rajouter un intrus n’est pas inintéressante, mais pâtit d’un concept encore et toujours trop hasardeux pour qu’elle puisse s’incorporer convenablement ; et même si chaque identité vaut désormais un montant fixe (corrigeant un autre aspect très hasardeux de la version précédente), la façon dont les gains restent globalement gérés n’est ni faite, ni à faire.
Bref, à ce stade, vu que la production ne semblait toujours pas motivée pour solidifier son concept, heureusement que le programme n’a pas connu de troisième mouture. Bon, cela dit, la raison principale pour laquelle ce n’est pas allé au-delà de deux numéros reste bien évidemment l’audience, qui n’était pas assez satisfaisante pour TF1 (le second numéro ayant fait 2,9 millions de téléspectateurs et 25% de PDA… ce qui aurait certes largement satisfait TF1 aujourd’hui, mais certainement pas en 2010 où c’était vraiment de la moyenne basse).

La prochaine fois, au lieu d’identités, nous allons plutôt essayer de retrouver des titres de chansons…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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