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#108 – L’académie des 9 (les remakes)

Suite de l’article précédent, où l’on traite cette fois-ci les héritiers de L’académie des 9.
Bon, je ne vais pas refaire le même speech que pour l’article précédent : je ne suis toujours pas fan de l’ambiance que ces émissions cherchent à se donner, donc ne vous étonnez pas si les notes que j’attribue n’ont rien de sensationnel.
Cela dit, s’il n’y avait que ça comme problème… outre l’ambiance, la plupart des versions suivantes sont également victimes de défauts plus structurels, qu’on va décortiquer.

Le Kadox (1998-2000)

Parlons d’abord de la version de France 3. Enfin… de la seconde version diffusée sur France 3, à partir d’août 1998.
Oui, des ajustements ont été faits en cours de route, d’après les différents articles de presse que j’ai pu glaner au sujet du jeu ; mais comme je n’ai pu trouver qu’un seul épisode, qui semblait apparemment correspondre à cette version-là du programme, c’est donc sur celui-ci que va porter ma critique du Kadox.

Bref. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Par laquelle je commence ?
La bonne ? C’est qu’on oublie totalement le foutage de gueule de la version 1986-1987, et qu’on se recentre sur un jeu avec des candidats davantage proactifs.
La mauvaise ? C’est à partir de là que le concept de base va cruellement perdre en diversité… et devenir également beaucoup moins fiable.

En effet, à partir de là, vous pouvez oublier tout ce qui est “Dernier des 9”, “9 à la cote”, “Académie des blagues”, “Académie des trucs”, etc. (bon, pour ces dernières, ce ne sera pas une grosse perte…), car il n’y en a plus que pour le principe du Morpion (nommé “Les 9 cases” dans le jeu de 1982).
Cependant, le principe va être appliqué un peu différemment.

Car, dans cette version, il n’est plus question pour les candidats d’accumuler de l’argent dans leur cagnotte personnelle, mais juste de faire une ligne complète (ou de remplir 5 cases, s’il n’est pas possible de compléter une ligne). Le candidat qui y parvient remporte la manche, et son adversaire est éliminé.
Le jeu se déroule avec quatre candidats, avec deux manches opposant deux candidats chacune, puis une finale opposant les deux vainqueurs des manches précédentes.

Pour chaque manche, l’un des candidats en jeu commence, et désigne un people dans la grille.
L’animateur pose une question au people, qui va alors soit donner deux possibilités de réponse au candidat, afin qu’il choisisse la bonne ; soit donner une seule réponse au candidat, qui doit déterminer si elle est correcte ou non. Si la réponse est correcte, la case est alors marquée du symbole du candidat ; sinon, elle est marquée du symbole du candidat adverse. Sauf si ça lui permet de compléter une ligne, auquel cas la case reste vide.

Personnellement, j’ai trois problèmes importants avec cette façon de procéder.

Premièrement : les people ne servent techniquement plus à rien, à part faire des blagues et improviser des réponses fausses. Franchement, on pourrait tout aussi bien les retirer, et les remplacer par des QCM à 2 propositions de réponse, que ça ne changerait absolument rien à la mécanique.
Je trouvais certes la mécanique du jeu de 1982 imparfaite à ce sujet ; mais au moins, les people avaient un rôle véritablement pro-actif dans celle-ci. Tandis que là… ben, ils ne servent plus qu’à divertir et meubler.

Vu que je n’ai quasiment rien à illustrer à ce sujet, je vous mets une image de Sylvain Mirouf qui fait un tour de magie pour combler…

Deuxièmement : ça rend les manches potentiellement très expéditives.
En fait, j’ai même halluciné en tombant sur une émission où deux manches sur trois avaient été pliées en deux coups de cuillère à pot, avec 3 questions chacune ! Le premier candidat à jouer qui répond juste à la première question, puis le second qui répond faux et lui offre une case, et à nouveau le premier candidat qui complète la ligne !
Alors, dans d’autres circonstances qui auraient permis au perdant de se rattraper, ça ne m’aurait pas trop gêné ; mais là, je rappelle que le perdant quitte la partie sur-le-champ ! Et il lui suffit juste d’une seule mauvaise réponse pour potentiellement être éliminé dans ces circonstances ? Foutage de gueule !

Et troisièmement : que se passe-t-il, en cas de sans-faute de la part des deux candidats ? Eh, il n’y a pas que les jeux à système de champion pourri façon TLMVPSP qui peuvent avoir ce genre de problème !
Comme je le disais, si aucune ligne n’a pu être formée (ce qui est tout à fait plausible si les deux candidats savent comment provoquer un match nul dans un Morpion classique), la condition de victoire devient alors d’avoir cinq cases marquées de son symbole dans la grille.
Par conséquent, ça veut dire qu’en cas de sans-faute total de la part des deux candidats, par défaut, c’est celui qui a commencé qui gagne. C’est donc vraiment n’importe quoi…

Emballé, c’est pesé.

En fait, ces deux derniers problèmes sont symptomatiques d’un problème plus global : le déséquilibre naturel entre les deux candidats. Forcément, celui qui démarre a un avantage notable. Et ce jeu ne fait rien pour contrebalancer ça.
Alors que le minimum aurait été de faire jouer au moins deux manches pour chaque paire de candidats, en changeant celui qui commence à chaque fois. Quitte à trouver un autre principe pour départager les candidats en cas d’égalité potentielle.
Certes, ça aurait aussi rendu le jeu plus long, puisque ça aurait impliqué de multiplier le nombre de manches total par 2 (du moins si on avait gardé ce format de “mini-tournoi” à 4 candidats). Mais bon, d’un autre côté, si on vire les people et leurs interventions pour les remplacer par des questions directes (comme je l’ai suggéré plus haut), on doit bien avoir le temps pour caser 3 manches supplémentaires…cela dit, ça n’arrangerait pas la répétitivité du concept, j’en conviens.

Bon, je concède quand même un point positif aux règles que le jeu a mis en place, avec le fait qu’une ligne ne peut pas être complétée en cas d’erreur de l’adversaire. Je préfère effectivement que la ligne se “mérite”, avec le candidat qui la complète lui-même.
Ça reste assez maigre en comparaison de tous les autres problèmes que j’ai avec le jeu ; mais c’est toujours ça de pris…

Total : 6/20

En fait, je comprends d’où me vient l’image simpliste du concept de l’Académie des 9 que j’avais à la base. Ça venait clairement de cette déclinaison-là.
Car Le Kadox ne fait finalement que reprendre (et un peu modifier à sa sauce) l’un des concepts de manche qu’on avait initialement, afin de le dupliquer et meubler l’émission uniquement avec ; et ça reste vraiment trop léger pour susciter l’intérêt. Ca me rappelle un peu La liste gagnante par rapport à La Cible : franchement, qui a trouvé que c’était une bonne idée d’étirer un concept trop simpliste en soi pour en faire une émission à part entière, alors qu’on avait déjà un concept bien plus complet qui montrait qu’on pouvait faire mieux ?
Mais comme si ça ne suffisait pas à faire régresser le concept de base, cette version se paie également le luxe de faire des people un simple outil de divertissement qui ne va pas plus loin que ça, et de proposer une mécanique potentiellement ultra expéditive et injuste pour les candidats ! Ce n’est ni fait, ni à faire !

Bref, le souvenir correct de mon enfance que j’avais du Kadox s’est bel et bien évaporé avec le temps, les faiblesses du programme me jaillissant à présent en pleine figure.
Mais qu’on se rassure : pour la version suivante, je n’avais aucun souvenir nostalgique, donc aucune déception potentielle. Et heureusement…


La porte ouverte à toutes les fenêtres (2009)

Continuons avec la version de France 4… qui avait failli reprendre le titre original, puisque le projet de base était vraiment de faire un revival de l’Ad9.
Cependant, comme Dominique Farrugia (le producteur) et Cyril Hanouna (l’animateur) ne souhaitaient visiblement pas en payer les droits, ils se sont finalement tournés vers une nouvelle marque et un format “inédit”, même s’il en reste très clairement inspiré. On reste sur un format qui fait s’affronter deux candidats, avec un “mur” de people qu’il faut “aligner”, même si cette fois-ci le mur est organisé un peu différemment (j’y reviendrai).
Et à l’instar du Kadox, ce jeu-là aussi a connu deux versions en cours de route… et là encore, faute d’avoir pu retrouver un épisode de la première, ça va être la seconde que je vais juger. Non pas que j’en aurais eu une appréciation particulièrement meilleure, je pense, au vu des règles de celle-ci… toutefois, il n’est pas impossible que j’y fasse allusion à deux ou trois reprises.

La manche 1 (Porte ouverte-Porte fermée)

Dans ce jeu, il n’est plus question de jouer au Morpion ; en effet, on a ici un mur composé de 8 people, alignés par quatre sur deux rangées.
Le but des candidats est d’avoir 5 cases de leur couleur (peu importe leur emplacement) ; sachant que, comme pour le Kadox, ils jouent tour à tour, qu’une bonne réponse met la case de leur couleur, et qu’une mauvaise l’octroie à l’adversaire.

Bon, je dirais bien qu’on perd le côté stratégique du Morpion ; mais, honnêtement, ce n’est pas une grosse perte, compte tenu de son côté assez limité…
En revanche, même si les défaites potentielles sont moins expéditives que dans le Kadox, on a toujours un gros problème avec les cas de sans-faute, puisque c’est par défaut le candidat qui démarre qui remporte la manche.
Cela dit, je concède à cette version qu’elle a fait l’effort de mettre en place un système pour déterminer le premier candidat à jouer, ce qui n’était pas montré dans le Kadox à ma connaissance (ni dans l’Ad9, d’ailleurs). Bon, en revanche, pas de quoi grimper aux rideaux non plus, parce que c’est juste un pierre-feuille-ciseaux.
En outre, le fait de remporter cette manche n’élimine pas l’adversaire. Le vainqueur remporte juste un point. Sachant qu’il en faut deux pour gagner, il est possible de se rattraper lors de la manche suivante.

Bon, comme la candidate en orange n’a pas été très douée, elle n’a pas de cases de sa couleur. Les cases en bleu, ce sont celles qui ont été remportées par son adversaire.

Mais je trouvais quand même le concept imaginé pour la version 1 un peu plus porteur, même s’il n’était pas tout à fait au point.
Dans cette version-là, il fallait faire une ligne de 4 cases pour pouvoir remporter la manche. Bon, vu la disposition des cases, ça semble plutôt idiot, vu les possibilités très limitées, et le fait de pouvoir bloquer la partie encore plus facilement qu’au Morpion (il suffit que le joueur adverse décide de prendre la case juste à côté de celle qui vient d’être jouée deux fois de suite, et la bloque).
En revanche, j’apprécie la règle du “Hold-up”, qui permet aux candidats de tenter de piquer une case validée par l’adversaire. Je trouve d’ailleurs que c’est une bonne idée d’avoir tenté de mettre un peu plus de stratégie dans le principe de base, ce que les autres versions n’ont pas spécialement cherché à faire. Bon, je ne pense pas qu’à elle seule, elle aurait grandement relevé l’intérêt de la manche non plus cela dit.
Cependant, il y a aussi un autre point, tout bête, que j’apprécie également : cette manche peut se solder par un match nul, auquel cas personne ne remporte le point à la clé (qui prenait la forme d’un cadeau échangeable dans cette version 1). Ce n’est pas grand-chose, mais ça reste bien plus équitable que la version 2 ou le Kadox qui favorisent trop le premier candidat à jouer.

La manche 2 (Duels de locataires)

Pour la manche 2, chaque candidat choisit un people. Ceux-ci s’affrontent dans un duel au buzzer (sur un thème donné par l’animateur juste avant), où le premier qui arrive à 4 points fait remporter le duel au candidat qui a misé sur lui.
Si le vainqueur de la manche 1 n’est pas le même que celui de la manche 2, un autre duel est joué sur le même principe pour les départager.

Ben… c’est un duel où on compte les points, quoi…

Bon, quelque part, j’ai envie de dire que ce principe ne rend pas les candidats très proactifs, puisqu’ils ont juste à miser sur le bon cheval une bonne fois pour toutes, et que ce sont les people qui font tout le boulot. Ce qui reste toujours un peu mieux que l’Ad9 version 1986, où les candidats pouvaient ne servir à rien, on va dire.
En revanche, ce que j’arrive tout de même à un peu apprécier, c’est le fait que les people aient une participation davantage proactive. Couplée à la manche 1 où c’étaient les candidats qui faisaient tout le boulot, ça fait donc de LPOATLF le jeu qui équilibre le mieux la participation des candidats et celle des people depuis 1986. Ce n’est pas rien !

Mais bon, ne nous emballons pas non plus. Si j’arrive à apprécier LPOATLF sous cet angle-là, c’est essentiellement par comparaison avec les autres versions, qui n’ont pas su équilibrer les rôles des candidats et des people (je m’avance un peu, mais l’Ad9 version NRJ12 aura également le même problème) comme l’avait fait la version de 1982, et dont je trouvais que c’était l’un des principaux atouts.
En revanche, indépendamment, même si elle essaie de faire preuve de créativité, la mécanique de LPOATLF ne m’emballe pas des masses non plus.
Mais peut-être que la finale (individuelle) parviendra à faire mieux ? … houlà, non, bien au contraire.

La finale (La porte du garage)

Mais avant d’aborder la finale, le candidat finaliste doit d’abord passer par la manche “Il était une fois…”.
Dans un premier temps, chaque people écrit un (ou plusieurs) mot(s) sur une ardoise. Le candidat doit alors mémoriser les 8 mots, avant que les ardoises ne soient masquées.
Puis il doit raconter une histoire incluant le plus de mots possible. Plus il aura inclus de mots, plus il aura de chances de remporter la finale.

Sans commentaire sur certains mots que le candidat doit placer…

Bon, à partir de maintenant, on peut oublier le côté “Académie des 9”, étant donné qu’on part sur des principes qui n’ont plus rien à voir, et qu’on aurait pu inclure dans à peu près n’importe quel autre jeu d’ambiance.
D’ailleurs, ce concept où il faut raconter une histoire avec des mots imposés me rappelle autre chose… mais je ne me souviens plus de quoi il s’agit… attendez que j’y réfléchisse…

Oh purée. J’ai un mauvais souvenir qui me revient en tête, là.
Oui, on sent clairement que ce concept de manche a une visée principalement “humoristique”, surtout vu les mots proposés par certains people. Et personnellement… bof. Vraiment bof. Désolé, je n’ai pas un vocabulaire très inspiré pour décrire ça… c’est juste de l’humour “facile”, quoi, vu qu’il suffit de mettre des mots improbables ou graveleux pour que ça fasse automatiquement rire. Du moins, faire rire ceux qui sont réceptifs à ce type d’humour…

En revanche, je reconnais que ce “Il était une fois…” reste plus intéressant que cet infâme “Trivial Histoire à 5”, dans la mesure où il joue sur deux critères sur lesquels le mini-jeu du Trivial Pursuit 2002 ne joue pas.
Premièrement : la mémoire. Ici, le candidat n’a pas les mots sous les yeux, et doit donc faire un effort de mémorisation. Bon, pas niveau Burger de la mort de Burger Quiz ; mais tout de même, ça reste quelque chose.
Et secondement : le principe de cette manche n’est pas du “tout ou rien”. En effet, le nombre de mots que le candidat aura réussi à placer va paramétrer la finale. J’aime quand un jeu propose des manches qui s’enchaînent en ayant un impact l’une sur l’autre.
Bon, en revanche, ce que j’aurais vraiment aimé, c’est un concept de finale où ça aurait vraiment eu de l’importance ; parce que, franchement, vu ce qu’on a à la place… en fait, en voyant ça, je me suis empressé d’aller rectifier mon top 10 des pires manches de jeux TV, c’est vous dire.

Pour la finale, le candidat doit ouvrir la porte du garage.
Pour ce faire, il doit en trouver la combinaison à 4 chiffres, dont les deux premiers lui seront donnés par l’un des people. Il devra trouver les deux autres par lui-même, en… faisant des essais au hasard, j’imagine. La seule subtilité, c’est qu’on ne peut pas avoir deux fois le même chiffre dans la combinaison recherchée.
Le nombre de tentatives dont le candidat dispose pour trouver le bon code correspond au nombre de mots des people qu’il a réussi à placer dans son histoire juste avant.

Oui, on voit juste le candidat qui essaie des combinaisons au hasard (avec un people qui regarde derrière son épaule, parce que… pourquoi pas). Qu’est-ce que c’est palpitant, dites-moi…

Excusez-moi, mais… c’est quoi ce principe de merde ? Vous vous foutez de ma gueule ?
Sérieusement, c’est juste une façon inutilement élaborée de jouer à “Je pense à un chiffre entre 1 et 56, devine lequel c’est !” (oui, avec la règle empêchant d’avoir deux fois le même chiffre dans la combinaison, il n’y a donc que 56 combinaisons possibles au total). Mais que c’est naze ! Alors, certes, À prendre ou à laisser a prouvé qu’on pouvait faire quelque chose de prenant, malgré un concept de base qui ne vendait pas du rêve ; mais là, franchement, je ne vois vraiment pas comment on peut rendre intéressant le fait de donner un nombre au hasard. Surtout vu le contexte dans lequel c’est introduit !
Quant au nombre de tentatives élaboré précédemment : poupougne. Même avec le maximum de 8 tentatives différentes, ça fait toujours environ 14% de chances de trouver le bon code. Bref, ça ne change pas très significativement les chances de réussite.
Ce qui fait que je n’en ai donc officiellement rien à battre de cette façon de terminer le programme, et que j’ai juste l’impression d’avoir perdu mon temps en suivant un “suspense” inintéressant au possible.

Sinon, si vous voulez savoir comment ça se passait dans la première version du jeu, ce n’était pas beaucoup mieux. En fait, il y a même eu deux autres versions de cette finale qui ont précédé ; comme quoi, même les producteurs ne semblaient vraiment pas savoir comment terminer le programme de façon satisfaisante…
Dans les premières émissions, l’animateur donnait les 4 chiffres du code dans le désordre, et le candidat devait donc les remettre dans l’ordre ; puis, par la suite, c’était le système où les 2 premiers chiffres étaient offerts et où il fallait trouver les 2 autres. En revanche, dans les deux cas, il n’y avait pas de “Il était une fois…” pour définir le nombre de tentatives, le candidat disposant d’un chronomètre à la place (20 secondes s’il a gagné les deux manches précédentes, 10 secondes s’il n’en a gagné qu’une seule).
Dans l’absolu, je trouve que la toute première version est facilement la plus “satisfaisante”, puisqu’elle limitait le nombre total de combinaisons possibles à 24 au lieu de 56, ce qui me semblait le plus simple à réaliser. D’ailleurs, même la seconde version me semble plus satisfaisante que celle que j’ai décrite plus haut, dans la mesure où, en 20 secondes, ça laissait théoriquement l’occasion d’essayer plus de 8 combinaisons…
Mais bon, dans tous les cas, ça restait un principe vraiment trop hasardeux pour susciter de l’intérêt. Et vu qu’on n’est pas dans un jeu dont l’intérêt repose sur sa part de chance et de hasard, ça arrive vraiment comme un cheveu sur la soupe.

Mais bon, on pourrait me rétorquer qu’on est dans un jeu qui assume ses ambitions humoristiques ; donc que ce n’est pas très grave que la gestion de l’enjeu soit prise autant à la légère. Ce à quoi je répondrai : je m’en moque !
Déjà, je ne vois pas franchement où est le fun dans le fait de deviner une combinaison totalement au hasard ; mais de plus, ça ne devrait pas être un alibi pour prendre ses enjeux autant à la légère.
Surtout quand le gain potentiel ici est une voiture, rien que ça ! Si vous vouliez faire un format de finale osef, vous auriez pu partir sur une récompense plus honorifique qu’autre chose. Ou, à la rigueur, faire comme C’est quoi ce jeu ? (oui, je suis vraiment allé le déterrer, celui-là…) qui offrait un voyage au hasard au gagnant, et qui rendait l’enjeu plus fun (enfin… selon les critères du jeu, on va dire).
Et si vous voulez un bon concept de finale de jeu humoristique : vous avez le Burger de la Mort de Burger Quiz, qui se permet d’être drôle ET diablement efficace.

D’ailleurs, puisque je parle d’humour : niveau ambiance, LPOATLF est assez facilement la version de l’Ad9 que j’ai la plus détestée du lot. Oui, comme par hasard, c’est celle animée par Hanouna… (et il n’était même pas encore sur C8, en plus…)
Mais bon, le problème ne vient pas que de lui. Non, c’est surtout que c’est la version la plus… “migraineuse”, on va dire. C’est très vocal, ça chante ou ça danse toutes les deux minutes (avec certaines chansons “originales” stupides qui restent dans la tête, en plus…), c’est celle où l’animateur et les people en font le plus des caisses (heureusement qu’il y en a un de moins par rapport aux autres versions, dites-moi…), etc. Je sais que ce jeu-là assume le plus ce côté divertissant ; mais ça ne le rend pas plus drôle pour autant. Ça le rend juste lourd, et ça me conforte dans le fait de ne pas aimer les jeux humoristiques qui font reposer leur ambiance sur les people qui y sont présents dans ce style.

Total : 6/20

Assez paradoxalement, dans un sens, La porte ouverte à toutes les fenêtres est sans doute le remake du lot que j’apprécie et que je déteste le plus à la fois (si on ne compte pas la version hors sujet de 1986).
Ainsi, je respecte quand même un peu cette version par rapport à l’effort de créativité fourni, et la tentative d’adéquation aux ambitions du programme de 1982. En effet, au moins, cette version ne se contente pas juste de faire du morpion (elle n’en fait d’ailleurs même pas du tout, en remplaçant le concept par quelque chose de semblable dans l’idée) avec des célébrités qui ne servent à rien ; mais essaie d’articuler différentes manches autour du concept, en donnant un rôle proactif à la fois aux people et aux candidats. De fait, je n’ai pas eu l’impression de voir que l’un des deux camps ne servait quasiment à rien en pratique, comme ça avait pu être le cas pour l’Ad9 1986 ou Le Kadox.
Mais ça reste aussi la version qui, à mon sens, rate le plus une grande partie de ce qu’elle instaure ; en particulier, son ambiance qui est vraiment lourde, et sa finale qui est un pur foutage de gueule. Dans une moindre mesure, je peux également citer les problèmes de mécanique résiduels en manche 1, qui font qu’on n’a pas tout à fait remplacé correctement le principe du morpion ; et le fait que ça reste majoritairement un concept très fourre-tout en dépit de sa diversité (même si à ce niveau-là, la version 1986 est la pire).

Et vu l’indifférence globale à laquelle ce concept a eu droit (certes pas aidé par le fait d’avoir été diffusé sur France 4, lui offrant une exposition bien moindre que sur Antenne 2 ou France 3), on aurait pu s’attendre à ce que ce genre de jeu s’arrête là. Et pourtant…


L’académie des 9 (2015)

Parlons enfin de la dernière version en date, qui, cette fois-ci, reprend le titre de la version d’origine.
Ce qui est en revanche plutôt mensonger, étant donné qu’elle reprend très majoritairement le principe du Kadox plutôt que celui de l’Ad9 de 1982… mais ce ne fut cependant pas la seule à se faire avoir à ce niveau-là, puisque le revival de l’Ad9 proposé dans Le marathon des jeux TV était aussi en réalité un revival du Kadox. Décidément, il n’y a pas que moi qui ai pensé que l’Ad9 se résumait à du morpion people-centré, si même les producteurs ont fait ce raccourci grossier…
Donc : oui, à nouveau, les people sont surtout là pour faire joli, puisque ce sont véritablement les candidats qui devront répondre aux questions posées, en validant/invalidant la réponse du people sélectionné.

Cette version reprend donc la mécanique du Kadox pour ce qui est de compléter la grille selon le principe du Morpion : tour à tour, chaque candidat choisit une case, répond à la question, marque la case de son symbole si c’est correct, ou du symbole adverse si c’est faux, sauf si ça permet à l’adversaire de compléter une ligne (une ligne ne peut être complétée qu’en cas de bonne réponse).
En revanche, il n’est plus question de mini-tournoi à 4 candidats, puisqu’on n’a plus que 2 candidats tout au long de la partie, ainsi qu’une finale individuelle disputée par le vainqueur.

Finale mise à part, le jeu se déroule en 4 manches, dont le principe reste le même, à savoir compléter une ligne.
Mais cette fois-ci, le fait de remporter une manche n’implique pas l’élimination immédiate de l’adversaire, elle octroie juste un gain au candidat (200 € en manche 1, 300 € en manche 2, 500 € en manche 3, et 1 000 € en manche 4). C’est le candidat qui a accumulé le plus de gains à l’issue des 4 manches qui part en finale.
En outre, lorsqu’un candidat remporte une manche, c’est son adversaire qui démarre la suivante.

Rincez, répétez.

Bon, ben, déjà, cette version de l’Ad9 corrige assez significativement les écueils du Kadox que j’avais à déplorer. Le parcours des candidats est potentiellement moins expéditif, et on introduit un peu plus de réciprocité entre les candidats.
Je suis toutefois moyennement fan de la façon un peu artificielle dont les enjeux augmentent à chaque manche, alors que le principe ne le justifie pas vraiment. En effet, les manches ne gagnent pas en complexité au fur et à mesure ; et en particulier, c’est quand même très bizarre de pouvoir égaliser en remportant uniquement la manche 4, si l’adversaire a remporté les trois autres. Ça casse un peu la réciprocité entre candidats que cette version cherchait à mettre en place.

D’ailleurs, puisqu’on parle d’égalités, le jeu dispose d’un système de mort subite pour les départager. Un autre effort que le Kadox n’a pas fait…

Pour la finale, le but du candidat va être de citer 9 bonnes réponses durant 45 secondes, correspondant à un thème qu’il aura choisi parmi 3 thèmes proposés. S’il y parvient, il remporte un voyage en plus de ses gains ; sinon, il devra se contenter de ceux-ci.

Les people surlignés ne servent à rien, c’est juste un moyen de présenter les trois thèmes proposés au candidat.

Bon, on va dire que cette finale permet de rendre le format un chouïa plus consistant ; toutefois, on ne peut pas dire que son principe soit très recherché, ni dans le sujet, puisque les people ne servent vraiment à rien ici (pas même à faire des blagues).
Après, vu que je n’avais aucune attente envers le programme, non pas que ça me dérange spécialement…

On a juste un effet visuel avec les cases qui s’illuminent lorsque le candidat donne une réponse valide. Mais les people ne servent vraiment à rien ici.

Et avant de conclure, je me dois de souligner un détail assez spécifique à cette version : vu le niveau des questions, on voit tout de suite qu’on est sur NRJ12…
Je n’en ai effectivement pas trop parlé jusqu’à présent ; mais dans les autres versions, on avait des questions généralement plus recherchées, dont on pouvait légitimement douter de la réponse, et se laisser embobiner par les propositions factices des people si on n’avait aucune idée.
Mais ici, bien qu’on ait toujours ce genre de questions, on a également des questions bien plus faciles, pour lesquelles il n’y a même pas besoin que le people ouvre sa bouche pour en trouver la réponse. Genre, l’une des questions qui m’a marqué à ce niveau-là, c’était “Quel adjectif qualifie un angle compris entre 0 et 90 degrés ?” : sérieusement, on apprend ça à l’école primaire (voire au collège pour être large), il n’y a absolument pas besoin qu’un people vienne faire douter de la réponse !

Et c’est également valable pour la finale. Si je compare avec un jeu comme La Cible, qui joue également avec des listes à thème, le candidat dispose de 100 secondes pour donner un total de 21 réponses, soit une réponse à donner toutes les 4,76 secondes environ. L’Ad9, c’est 45 secondes pour 9 réponses, soit une réponse à donner toutes les 5 secondes. L’écart est certes faible ; en revanche, dans La Cible, le candidat doit trouver des réponses correspondant à 6 thèmes différents, dont il prend connaissance en cours de finale, ce qui lui grignote davantage de temps de réflexion, et rend la finale plus stressante.
Sans compter le fait que la finale de La Cible proposait des thèmes un peu plus pointus et/ou avec moins de réponses possibles ; alors qu’ici, on a bien plus de marge. Par exemple, l’un des thèmes était “Les Etats fédérés des Etats-Unis d’Amérique”. Le candidat doit en citer 9 ; mais il y en a 51 au total, donc en citer seulement 9 n’a rien de bien difficile, surtout quand on a les plus connus en tête ! Dans la manche 2 du Quiz des champions, sur le même thème, on en aurait balancé une vingtaine minimum en moins de temps que ça !

Total : 9/20

A défaut d’être un remake “digne” de la version 1982, je trouve que cette version 2015 de L’académie des 9 arrive au moins à être une version un peu plus satisfaisante du Kadox au niveau de sa mécanique. Du moins, si on arrive à faire abstraction du niveau de jeu qui a baissé, sans doute pour davantage refléter celui du public habituel de la chaîne…
Mais en dehors de ça, en dépit de la répétitivité du concept (inhérente au Kadox), au moins cette version présente davantage de consistance, en permettant aux candidats de jouer d’une façon moins expéditive, et en faisant l’effort de rajouter une finale individuelle (très simpliste et un peu hors sujet, mais quand même).
Cela dit, ça reste toujours un peu trop léger pour susciter l’intérêt sur le long terme. A nouveau, le manque de diversité du concept du morpion fait qu’on se lasse très vite ; et qu’à moins de vraiment aimer les délires des people présents (ce qui n’est toujours pas mon cas, pour rappel…), on s’ennuie à force.

Après, c’est quand même un peu dommage. Même si ça restait assez médiocre, pour une fois que NRJ12 se lançait dans du jeu télévisé, avec un concept plus qualitatif que ce qu’elle avait l’habitude de faire (parce que sinon, on pouvait citer Ca passe ou ça trappe en matière de jeu TV, et… comment dire… prenez le gimmick de Still standing et remplacez les questions par des discours du genre “Je suis le plus cool”, et vous aurez une idée du niveau…), ça aurait mérité d’être encouragé.

N’empêche, si on m’avait dit que, parmi toutes les versions post-1986 de l’Ad9, ma version “préférée” allait être celle de NRJ12…


Conclusion

Bon, ben… si l’on compte les deux versions de L’académie des 9 des années 1980 séparément, ça ne fera qu’un seul jeu sur cinq (l’original de 1982) que j’ai réellement apprécié ; et encore, vraiment dans une certaine mesure, car il est très loin de faire partie de mon top 20. Pour le reste, ça aura oscillé entre le médiocre et le mauvais, en passant par le hors-sujet.
Car, finalement, s’il y a bien une chose que je retiens des “évolutions” et remakes de L’académie des 9, c’est qu’ils n’en ont retenu principalement que le côté superficiel, et sont en grande majorité passés à côté de ce qui pouvait faire une bonne partie de l’intérêt du format de base. Soit en donnant trop d’importance aux people au détriment des candidats et du jeu, comme l’a fait la version 1986 ; soit en les cantonnant à un rôle d’amuseur de galerie dispensable à la mécanique, comme l’ont fait les autres versions par la suite ; soit en agrémentant le concept de manches hors-sujet.
Et quelque part, c’est un peu de leur faute (et celle du Kadox en particulier) si j’avais autant d’a priori sur le matériau de base, et que je pensais qu’il s’agissait d’un jeu simpliste et sans grand intérêt, qui faisait diversion avec ses people pour ne pas souligner la platitude de son concept. Alors qu’il avait davantage à proposer que l’image que j’en avais.

Cependant, est-ce que L’académie des 9 ne serait finalement pas un concept trop ancré dans son époque, pour continuer à être pertinent aujourd’hui ?
En fait, j’ai l’impression que le format de base avait l’avantage d’exister à une époque où les jeux TV pouvaient se permettre d’avoir des concepts plus simples, et où les people étaient davantage consensuels et moins clivants ; ce qui facilitait très certainement son succès, ainsi que le bon souvenir nostalgique du public des années 80.
Mais à l’heure actuelle, faire un format de jeu relativement basique, vu et revu, avec neuf people qui sont là majoritairement pour ambiancer (d’une façon différente de l’époque) et qui ne plairont pas forcément à tout le monde… on a connu mieux depuis.
Je n’aurais certes pas été contre une version modernisée du véritable concept de base, avec sa diversité, et sa façon d’équilibrer les candidats et les people au niveau du jeu, afin de voir ce que ça aurait pu donner (enfin… du moins, de façon moins lourde et mieux maîtrisée que LPOATLF). Toutefois, ça ne me manque pas plus que ça non plus, puisque j’ai eu l’occasion de voir d’autres jeux sortis depuis, et qui ont réussi à me happer avec des qualités similaires.
Bref, je pense que le succès de L’académie des 9 reste avant tout un succès ancré dans son époque, et qu’il me semble illusoire de tenter de renouer avec sa gloire passée par la suite. Ce programme aura certes été une pierre angulaire de l’histoire du PAF ; mais je pense qu’il vaut mieux se contenter du bon souvenir qu’il aura laissé, plutôt que de tenter encore et encore de surfer sur la nostalgie d’un jeu qui ne présente plus autant d’intérêt des décennies plus tard.

D’ailleurs, à ce niveau-là (et avant de conclure pour de bon), je dois tout de même faire un aveu.
J’ai certes rabâché qu’à aucun moment, je n’ai accroché aux délires des people, quelle que soit la version ; toutefois, je mentirais en affirmant que je n’ai retenu que du négatif à ce sujet.
En vrai, ça m’a quand même fait plaisir d’en (re)voir certains qui m’ont rappelé de bons souvenirs, en particulier ceux qui n’ont plus été très médiatisés par la suite (Sylvain Mirouf, Isabelle Mergault…), ainsi que d’autres qui nous ont malheureusement quittés depuis le temps (Carlos, Dalida, Cabu, Sylvain Augier…).
Cela dit, comme vous pouvez le constater, ça concerne majoritairement les versions/variantes plus anciennes de l’Ad9, et ça touche essentiellement une fibre nostalgique. En effet, je n’ai clairement pas eu le même sentiment en regardant LPOATLF ou l’Ad9 version NRJ12, ayant beaucoup moins d’affinités avec les people qui y ont été mis en avant.
Mais bon, peut-être que 20 ans plus tard, certains y trouveront la même attache nostalgique que celle que j’ai pu (un peu) éprouver (pour les quelques spectateurs qui auront vu ces versions-là…) ; donc, oui, je reste conscient que ce n’est pas parce que ça ne m’a pas beaucoup plu, que ce sera forcément le cas de tout le monde. Et que, dans un sens, ces versions-là n’étaient pas forcément moins légitimes non plus.

Pfiou ! Bon, on en a enfin fini avec L’académie des 9 et consorts. Du moins, si aucun diffuseur ne décide de relancer le concept une nouvelle fois… peut-être M6, vu que depuis début 2024 c’est devenu son dada de remaker des jeux déjà multi-remakés (et la décennie 2020 n’ayant pas encore eu son remake attitré).
Le jeu de la prochaine fois n’ayant eu que deux versions à son actif, ça devrait être un peu moins long.

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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