On continue à traiter la trilogie Return of the Hylian avec ce second opus, Oni Link Begins. Et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai nettement ressenti l’amélioration par rapport à son prédécesseur. Voyons voir pourquoi…
Auteur : Vincent Jouillat
Année : 2006
Support : Programmé en C++ (à l’aide de la SDL)
Langue : Français
Frappé d’une terrible malédiction depuis sa récente victoire sur le seigneur des ténèbres, Link se transforme jour après jour en une créature surpuissante au pouvoir destructeur répondant au nom d’Oni Link. Banni d’Hyrule, le jeune hylien demande son aide à la princesse Zelda. Cette dernière lui indique son ultime espoir ; un portail vers un monde secret…
Le scénario est donc logiquement la suite de celui de ROTH, qui nous laissait un peu sur notre faim avec sa conclusion.
Ici, le monde ne sera donc plus le même, ce qui engendrera des modifications au niveau du scénario, qui est ici plus riche en rebondissements et plus original.
De plus, le scénario a permis d’apporter un élément original qui donne une touche personnalisée au gameplay…
On ne change pas une équipe qui gagne, l’introduction est présentée de la même façon.
Et cette touche personnalisée, qui constitue d’ailleurs la différence principale avec Return of the Hylian, c’est la transformation en Oni-Link.
Celle-ci s’effectue en absorbant des coups et blessures occasionnés par les ennemis, trous ou pièges. Elle se mesure au moyen d’une jauge, un peu comme les systèmes de colères dans certains RPG qui débloquent une attaque spéciale une fois la jauge remplie.
Ici, ce n’est pas tout à fait le cas, car, certes, Oni-Link possède ses avantages, mais aussi ses inconvénients, comme le fait d’avoir une moins bonne défense ne pas pouvoir utiliser d’autres objets que l’épée ou de ne pas pouvoir accéder à la plupart des villages… aussi, pour redevenir Link, il faut se défouler sur des monstres afin de remettre le niveau de la jauge à zéro.
Bref, une innovation plutôt originale et bien adaptée au jeu. Pas présente tout du long certes, car le but pour Link sera de ne plus partager son corps avec son alter ego, mais le temps où cet aspect est présent est déjà suffisamment bien exploité.
Pour le reste, il y a l’ajout de quelques items et de quelques détails, mais le système d’OLB reste très proche de celui de ROTH, qui était déjà très bien réalisé.
La version DX (dernière en date) a d’ailleurs permis, là aussi, des ajouts plutôt sympas.
Voici Oni Link !
Pour pas mal d’éléments techniques, je pourrais répéter la même chose que pour Return of the Hylian, car la base est la même, notamment pour le moteur de jeu et la jouabilité qui sont tout aussi agréables que dans le premier opus.
Graphiquement et musicalement parlant, on reste dans la même veine, si ce n’est qu’Oni Link Begins diversifie davantage ses sources : ainsi, on a occasionnellement des monstres ou des musiques issus de Secret of Mana, qui s’intègrent plutôt bien au jeu. Certain(e)s ne sont pas très zeldaesques, mais passent.
Mais ce qui fait vraiment plaisir, graphiquement, c’est l’amélioration notable du mapping.
Point faible assez notable de Return of the Hylian, ici, j’ai bien plus rarement constaté un problème à ce niveau. Certes, on peut encore trouver quelques salles de donjons un peu vides ça et là, mais globalement, on ressent le progrès du mapping en intérieur (et extérieur aussi, même si ça restait déjà acceptable pour Return of the Hylian), notamment grâce à l’ajout d’éléments de décoration, et de formes un peu plus variées pour les salles qui ne sont plus toutes carrées ou rectangulaires.
Ca fait plaisir de ne plus avoir de salles 100% carrées !
Et on ressent également du progrès sur un autre niveau : le plaisir d’exploration.
Au niveau des donjons, on ressent davantage la volonté de leur donner des personnalités moins interchangeables et un peu plus de spécificités, ce qui fait que même si deux ou trois donjons paraissent plus faibles que le reste, on prend quand même du plaisir à les parcourir, et on ne s’ennuie quasiment jamais en le faisant comme ça pouvait parfois arriver dans le premier opus. Par ailleurs, on a également un peu plus d’énigmes présentes dans ceux-ci, ce qui manquait également.
En outre, certains boss bénéficient également d’un peu plus d’attention et de patterns plus variés ou d’autres techniques pour les battre. J’insiste sur le « certains » en revanche, car, globalement, la majorité des boss reste malheureusement un peu trop simpliste (encore une fois, on en a beaucoup qui se contentent de foncer bêtement vers Link… tout comme la plupart des ennemis d’ailleurs) ; mais ça reste appréciable d’en avoir quelques-uns dans le lot qui se démarquent un peu plus.
Le premier boss du jeu… un peu plus créatif, isn’t it ?
On retrouve également dans ce jeu les mêmes quêtes annexes que dans Return of the Hylian : quarts de coeur, Encyclopédie des Monstres, donjon bonus, rangs spéciaux.
Mais là où, dans Return of the Hylian, elles relevaient l’intérêt du jeu ; dans le cas de Oni Link Begins, vous ne ressentirez peut-être pas forcément le besoin d’arriver au bout de ces différentes quêtes annexes, car le jeu se suffit bien à lui-même et a une difficulté davantage graduelle.
Sa durée de vie est revue à la hausse, car il vous faudra au moins le double de temps par rapport au premier opus pour le finir « normalement », les phases d’exploration étant plus longues et le nombre de donjons étant plus élevé (on passe de 8 ou 9 donjons à environ 11 ou 12).
Ce qui fait qu’on est déjà très satisfait quand on finit le jeu la première fois, sans chercher à atteindre un objectif particulier.
Je vous avoue que j’ai moins ressenti le besoin, dans le cadre de ce jeu-ci, de tenter les rangs spéciaux « sans bonus » et « rapidité » ; toutefois, ils constituent toujours un challenge intéressant pour ceux qui veulent redécouvrir le jeu en se donnant des contraintes supplémentaires.
On sent rien qu’à sa carte du monde que le jeu vise plus grand que son prédécesseur.
Conclusion
Dans la lignée de son prédécesseur, Return of the Hylian, avec beaucoup d’analogies et de points communs, Oni Link Begins a néanmoins corrigé quelques petits défauts et, de plus, a ajouté des éléments qui soulignent la richesse du jeu. Bref, une belle réussite sur un grand nombre de points, qui aurait d’ailleurs été une conclusion déjà très satisfaisante si la série s’était arrêtée là.
Néanmoins, il nous restera encore un opus à décortiquer, qui promet d’être encore davantage riche et complexe…