Si je refaisais le même discours que pour Secret of Mana, on me trouverait pas original… donc là, je vais me contenter de dire qu’après de longues heures de jeu, j’ai mis longtemps à en rédiger le test, de peur de dénaturer tous ces bons moments ou être un peu avare de qualités… donc j’espère que j’ai rédigé un test correct, cette fois.
Editeur : Squaresoft
Date de sortie : 1995
Type : A-RPG
Console : Super Nintendo
Lorsque le monde était piégé par les ténèbres, la déesse Mana abattit huit incarnations du Mal, les Dieux Destructeurs, avec l’Epée Mana, et les scella dans les huit Pierres Mana. Comme les ténèbres disparurent, le Monde fut créé. La déesse Mana s’incarna alors en arbre, et s’endormit. Beaucoup de temps s’écoula…
Mais à cause des actes de gens qui veulent libérer le pouvoir des Pierres Mana, afin qu’ils acquièrent un pouvoir supérieur à celui des Dieux Destructeurs pour faire du Monde un enfer, il y eut des conflits et la paix cessa…
Mana disparut alors rapidement. Même l’Arbre Mana commença à flétrir…
Vu comme ça, on se dit que le sypnosis fait peut-être un peu léger… et pourtant, ceci n’est qu’une situation initiale, promettant un scénario plus riche au cours du jeu. Beaucoup plus riche.
Il y a déjà une trame générale qui est décrite par cette situation initiale, qui se développe au cours du jeu. Mais surtout, il y a également des scénarii qui viennent se greffer à cette trame générale, rendant le jeu beaucoup plus riche qu’on ne pourrait le penser.
En effet, dès le début du jeu, il faut choisir trois personnages jouables parmi les six proposés : Duran, Angela, Kevin, Carlie, Hawk et Lise.
Et chaque personnage possède son propre scénario, sa propre personnalité et ses propres motivations, ce qui implique également des ennemis propres et des obstacles spécifiques à chacun d’entre eux.
De plus, les personnages fonctionnent plutôt en couple au niveau du scénario : en fait, les scénarii de Duran et Angela se recoupent à un moment du jeu, ainsi que ceux de Kevin et Carlie ou de Hawk et Lise. Ainsi apparaît un triple scénario.
Tous les personnages ont une chose en commun : le jeu commence (vraiment, après une phase introductive) au même endroit, alors qu’on a conseillé à tous les personnages d’aller à la cité sacrée Wendel.
Mais pour ceux qui négligeraient d’habitude le scénario, celui-ci est d’une importance capitale pour le déroulement du jeu, car si le jeu commence de la même façon pour tous les personnages, au bout d’un moment, le jeu ne sera plus le même selon le scénario choisi, qui dépend en fait du personnage principal choisi (premier personnage que l’on choisit lorsqu’on commence une partie).
C’est donc vous dire si le scénario est riche…
Par exemple, le scénario d’Angela.
Les graphismes… un nouveau témoin de la richesse du jeu.
Ils sont d’une grande qualité là aussi, sur tous les niveaux : qu’il s’agisse des panoramas ou des décors, il n’y a pas grand-chose à redire. Encore moins lorsqu’il s’agit des ennemis et surtout des boss.
Les personnages ont de belles animations, ce qui permet de décrire leurs mouvements de façon détaillée ; les magies et attaques spéciales ne sont d’ailleurs pas en reste, car celles-ci aussi ont été soignées.
On peut juste noter une petite chose par rapport à Secret of Mana, l’opus précédent : alors que là il était possible d’améliorer les animations de magie au fur et à mesure que le niveau d’une magie augmentait (de simples boules de feu qui allaient jusqu’à devenir des dragons !), ici ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’un petit détail, mais ça pouvait quand même apporter un petit côté sympa.
Quand on prend de la hauteur, tout semble insignifiant. Mais la tristesse, l’angoisse et la peur n’ont pas quitté les héros…
Rien à reprocher non plus sur la bande son, qui est impeccable, et riche en musiques d’ambiance. Avec notamment les musiques qui décrivent des situations graves, des scénarii, des analepses…
Les effets sonores sont aussi très bons.
Cela étant… c’est peut-être un point de vue personnel, mais en dépit de la grande qualité de la bande son de ce jeu, c’est peut-être le seul point que ce jeu réussit moins bien que Secret of Mana. Je dis que c’est un point de vue personnel, car le ressenti qu’aura chacun sera différent ; mais là où la bande son de Seiken Densetsu 3 est très efficace, celle de Secret of Mana suscite une émotion plus forte.
Les transports se sont encore enrichis depuis Secret of Mana, avec le retour du voyage Canon et Flammie ; mais aussi le bateau et Booskaboo !
Les personnages sont plutôt maniables, et, durant les combats, ont chacun leurs propres caractéristiques. Celles-ci varient fortement selon le personnage, car certains sont plus forts physiquement, d’autres bénéficient d’un excellent potentiel en termes de magies…
On note aussi que leur IA a moins de lacunes que dans Secret of Mana où ils pouvaient rester coincés dans le décor, alors qu’ici il est possible de passer d’une carte à l’autre sans les attendre.
Bien que les combats soient plutôt dans un style A-RPG hérité de Secret of Mana, on reste dans l’aspect RPG avec l’amélioration de l’équipement, des niveaux et des compétences.
On note également un système de classes : lorsque les personnages atteignent certains niveaux (18 et 38), ils peuvent changer de classe, ce qui change pas mal de choses : les statistiques, les coups spéciaux, les magies… ce sera à vous de décider si les personnages devront suivre la voie « Light » ou « Dark » (mais rassurez-vous, ils restent les « gentils » de l’histoire malgré ça !) en fonction des aptitudes que vous voudriez que votre personnage acquière.
Il y a deux menus : le menu tournant (accessible avec X) qui permet d’accéder notamment aux objets et aux magies, mais aussi le menu de gestion (accessible avec Y) qui permet de changer d’armes, d’armures, de configurer les personnages, de consulter le jour de la semaine… (assez important car selon le jour ou l’heure, les magies peuvent être plus puissantes, ou les auberges peuvent être gratuites). Un avantage par rapport à Secret of Mana sur la gestion des objets : ici, il n’y a pas de limite (alors qu’on était limités à 4 objets par catégorie auparavant, ce qui était assez peu). On peut avoir 9 objets pour une même catégorie dans le menu tournant, le reste étant stocké dans un inventaire accessible via le menu de gestion (ou Start). Le menu tournant étant plutôt rapide d’accès, c’est assez pratique, cependant, le menu de gestion met souvent un peu de temps à s’afficher, ce qui est moins… pratique. Cela dit, on y accède assez peu.
Et parmi les défauts, on pourrait noter le levelling. C’est assez fréquent qu’il fasse faire du levelling pour devenir plus résistant et aborder la suite du jeu plus sereinement dans les RPG, même si généralement on peut ne pas en avoir besoin (mais après, on ne se plaint pas si on décroche, hein !). Mais ici, ne pas faire de levelling serait bien trop risqué, aussi on pourrait le qualifier d’obligatoire.
Angela (même si on dirait Lise, mais c’est la capture d’écran qui le fait croire) en train d’utiliser une magie d’Ondine.
Il vous faudra un bon moment avant de venir à bout du jeu. Si vous n’êtes pas trop coutumier des A-RPG, je dirais une petite trentaine d’heures.
Et ça, encore, c’est si l’on joue une fois. En effet, après l’avoir fini, on pourrait avoir envie d’y rejouer (mais avant, on souffle un peu !) pour découvrir les autres scenarii possibles, pour essayer de jouer avec d’autres personnages ou utiliser d’autres classes… comme quoi, vous voyez qu’on a encore des choses à découvrir !
Le jeu en lui-même n’est d’ailleurs pas toujours linéaire (même s’il l’est assez souvent), car il arrive que vous puissiez faire certaines séquences du jeu dans un ordre au choix.
Soyez cependant prévenus que, malgré le triple scénario qu’offre le jeu en fonction du protagoniste que vous choisissez au départ, il n’aura un impact sur votre parcours qu’à partir du dernier tiers du jeu (en dehors de l’intro), et que ça peut être assez ennuyeux de devoir en refaire les deux tiers une nouvelle fois. C’est légèrement compensé par la possibilité de choisir une équipe de départ différente, avec de toutes autres activités, mais ça aurait été un plus d’avoir d’autres moments dans le jeu avec des zones à explorer différentes selon le choix du personnage principal.
Ce sera d’ailleurs au moment où vous confronterez ce boss, qui sera le dernier du tronc commun entre les trois intrigues.
Conclusion
Un véritable petit bijou ! C’eût été dommage, par contre, que le jeu soit sorti alors que la Super Nintendo était poussée dans ses derniers retranchements, permettant au jeu de ne sortir qu’au Japon… comme quoi, les derniers jeux de la Super Nintendo n’étaient certainement pas les moindres. Enfin, heureusement qu’à l’heure actuelle, il y a toujours la magie de l’émulation pour en profiter…