Jusqu’ici, je ne me suis pas beaucoup attelé aux jeux de plateau destinés au prime time. Enfin, aux primes-times français, surtout ; après tout, j’ai traité The Exit List, qui était diffusé en prime dans son pays d’origine, et ça ne m’a pas posé problème… mais bon, les formats des divertissements de prime sont très différents outre-Manche.
Toutefois, il y avait quand même un format dont je me souvenais, qui rentrait plutôt bien dans le thème de ce que je traite sur ce blog : Le marathon des jeux TV. Pensez donc : rien qu’au titre, la promesse d’un mégamix entre plusieurs jeux avait de quoi être très excitante !
… mais finalement, la mayonnaise n’aura pas pris. Ni auprès du grand public, le jeu n’ayant connu que deux numéros faute d’audiences satisfaisantes ; ni auprès de moi, pour qui le revisionnage a été une véritable purge. J’en avais pourtant gardé un souvenir pas trop mal en tant qu’adolescent… mais finalement, cette émission illustre parfaitement la raison pour laquelle j’ai tendance à fuir les divertissements de prime time, pour des raisons que je vais évoquer un peu plus loin.
Et hormis ce problème, j’ai également trouvé que la mécanique globale du jeu n’était finalement pas à la hauteur de ce qu’elle pouvait promettre. Voyons en détail pourquoi…
Le concept global
Le concept du jeu est très simple : enchaîner un certain nombre de jeux TV jugés cultes, qui (à une exception près) n’étaient d’ailleurs plus diffusés à l’époque. Bref, c’était l’occasion à la fois de rendre hommage à ces jeux-là, et de surfer un peu sur leur nostalgie.
Bon, pour ma part, ce n’étaient pas des jeux pour lesquels j’avais une attache particulière (je reviendrai en temps voulu sur les jeux en question), donc je n’étais pas non plus extatique en les revoyant (voire en les voyant tout court pour la première fois, pour certains), et je n’ai pas eu un ressenti nostalgique très prononcé au visionnage.
Notons par ailleurs qu’à une exception près, tous les jeux qui ont été choisis ont pour point commun d’être des jeux réputés pour leur capital divertissement.
Etant donné qu’on reste en prime time, on préfère meubler avec du divertissement léger et des jeux ne nécessitant pas une réflexion poussée ; donc n’espérez pas voir Pyramide ou Des chiffres et des lettres dans le lot. Compréhensible vu les enjeux de la case horaire, mais quand même dommage pour la diversité du contenu qui s’en voit encore réduite.
Bon, ok, on a un clin d’œil à Des chiffres et des lettres dans le lot. Présent, comme vous pouvez le voir, dans un jeu qui ne méritait absolument pas cet hommage…
Et j’imagine que faire allusion à Pyramide dans le jeu audiotel, c’est mieux que rien…
En fait, le premier reproche que j’aurais à faire à ce format, ce serait surtout le manque de diversité des jeux en question.
En effet, une émission se déroule en quatre phases :
- Une phase Que le meilleur gagne, où on désigne des gagnants dans un public au fur et à mesure qu’on élimine des candidats, ainsi que l’un des people qui sera qualifié pour la demi-finale ;
- Une phase avec deux jeux qui se déroulent en parallèle, et qui permettent de sélectionner deux people à la fin de celle-ci ;
- Une phase Questions pour un champion qui permet d’éliminer l’un des trois candidats ;
- Une phase où les deux candidats restants en lice composent des équipes et s’affrontent.
En théorie, on devrait pouvoir remplacer n’importe quelle autre phase par un autre jeu ; en pratique, seule la seconde phase a différé entre les deux émissions, en montrant dans la première Fa si la chanter et Le juste prix, puis dans la seconde L’Académie des neuf et… à nouveau, Fa si la chanter.
Mais pour les autres phases, on a eu systématiquement la même chose : Que le meilleur gagne en premier, Questions pour un champion en troisième, puis Une famille en or en dernier. Vu la structure globale, ça semblait relativement inévitable d’avoir autre chose : en effet, celle-ci semblait pensée pour incorporer spécifiquement ces jeux-là.
Par conséquent, on peut se demander si le concept global permettait de mettre en jeu d’autres mécaniques issues d’autres jeux… bon, remplacer Questions pour un champion par autre chose aurait été tout à fait réalisable (surtout vu le peu de ce qui a été adapté de ce jeu-là… on y reviendra), puisqu’un concept de quiz à trois candidats, où l’on en élimine un à la fin, aurait pu fait l’affaire. Mais pour le jeu d’ouverture et le jeu de fermeture, ça me semblait plus délicat d’imaginer autre chose, si on partait sur le même type de structure globale…
Après, peut-être était-ce prévu d’en exploiter davantage, au cas où le jeu aurait fonctionné ; et que le recyclage des jeux pour le second prime devait se justifier par l’investissement réalisé pour ceux-ci (on verra en effet qu’à une exception près, on y a mis les moyens).
On ne saura jamais si c’était le cas où non ; mais personnellement, ça m’aurait étonné, vu le manque de malléabilité de ce qu’on nous a présenté.
La phase de démarrage… donne le ton
On commence donc par une reprise de… Que le meilleur gagne. Ah ben oui, forcément, comme l’émission est (co-)présentée par Nagui, il fallait bien y introduire une petite dose de narcissisme en passant… et là, je suis en train de me demander pourquoi j’ai finalement voulu traiter ce marathon, alors que je savais que j’allais devoir subir à nouveau ce jeu que je ne supporte pas…
Alors, dans mes souvenirs, c’était moins insupportable qu’au revisionnage (mais à l’époque, j’étais beaucoup trop jeune pour avoir connu la version des années 90). Mais à présent que j’ai une base comparative… je dois reconnaître une chose : ils ont reproduit fidèlement l’ambiance des années 90 ! Ce qui n’est pas du tout un compliment pour moi.
En effet, je pourrais presque me contenter de réciter la critique que j’avais déjà faite au sujet du jeu, parce qu’on y retrouve exactement les mêmes tares : un rythme très mal géré, des réponses stupides aléatoirement présentes, du blabla, l’envie de mettre ma tête dans le four en regardant ça, etc.
Oui, les conneries visuelles restent présentes. Mais au moins, les réponses ont l’air un peu moins débiles.
J’ai rien dit…
Pourtant, quelque part, j’étais prêt à défendre un peu cette façon d’ouvrir l’émission.
En effet, conneries inhérentes à ce format mises à part, je trouve le principe de QLMG beaucoup trop simpliste pour pouvoir constituer à lui seul un jeu à part entière (et un jeu culte, par-dessus le marché…) ; néanmoins, en tant que phase introductive pour sélectionner des candidats, c’est un bon principe, simple mais efficace, qui avait donc tout à fait sa place en tant que tel pour introduire un marathon de jeux TV.
Sauf que… à partir de quelques questions, on se rend rapidement compte que les « vrais » candidats ne seront pas issus du public.
En effet, c’est bien le public qui commence à répondre aux questions, et qui s’élimine au fur et à mesure, pour n’avoir plus que 12 candidats (oui, ici, c’est 12 et non 10) ; en revanche, ce ne seront pas ceux-ci que l’on verra jouer par la suite. Mais des people. Ces 12 candidats se retrouveront associés chacun à l’un des people présents, qui joueront donc à leur place… et chaque people qui aura une victoire à son actif permettra à son « binôme » de remporter un superbe cadeau.
Voilà, vous avez pu jouer quatre ou cinq questions, vous vous êtes bien amusés, mais laissez les pros du divertissement prendre le relais, parce qu’on en a rien à battre des gueux anonymes en prime.
Avant de m’étendre davantage sur la question des people, je trouve quand même ce genre de gymnastique assez stupide. Si c’était pour faire ça, ça n’apportait rien du tout de faire jouer le public (à part distribuer quelques cadeaux gratuitement pour se donner bonne conscience), autant démarrer directement avec les people en tant que candidats.
Et certes, on les fait intervenir une ou deux fois par la suite, mais ce sera surtout pour papoter. A partir de là, on n’en aura techniquement plus rien à faire d’eux pendant une heure et demie. Et ne me dites pas que c’était inenvisageable de faire un prime avec de parfaits inconnus, TF1 avait bien lancé Le grand concours des enfants quelques années plus tôt !
Enfin… pas tout à fait. Disons plutôt qu’on va les mettre au congélateur jusqu’à la dernière phase du jeu. Mais en attendant, ils restent absents 80% du jeu.
Sinon, pour terminer la partie QLMG : les 12 people continuent à jouer jusqu’à n’en garder plus que trois, le meilleur du lot est d’office qualifié pour la phase Questions pour un champion (la demi-finale) et peut répondre à une question où il faut remettre les propositions dans l’ordre, pour faire gagner des cadeaux à d’autre gens du public.
Puis en fonction du classement des 12 people, ceux-ci sont répartis en deux groupes, qui joueront indépendamment dans les deux autres phases de l’émission.
Les conneries inhérentes à ce genre de divertissement…
Mais avant de continuer, faisons donc une parenthèse sur ces fameux people et la volonté de faire du divertissement…
Je l’avais précisé en introduction : je n’aime généralement pas les divertissements de prime-time formatés « à la française ». Pour plusieurs raisons.
Premièrement : leur durée. Si c’est totalement concevable outre-Manche de faire une émission de prime-time qui ne dure qu’une heure, en France, c’est moins souvent le cas (et surtout depuis quelques années…), et on fait des émissions généralement plus longues (même si quelques exceptions existent). Ce qui fait qu’on a souvent droit à du remplissage pour tenir la durée, et souvent des problèmes de rythme…
Deuxièmement : leur côté très formaté. En fait, la majeure partie du temps, on retrouve toujours certains codes, qui font que ces primes sont souvent très interchangeables pour moi. Les jeux audiotel répétés toutes les demi-heures avant la pub, les people (on va y revenir…) à qui on demande leur avis régulièrement, et j’en passe… généralement, ça va de pair avec le point précédemment cité : il faut rembourrer, et la façon de le faire est souvent la même.
Et troisièmement : … les people. A croire qu’aucun divertissement de prime time ne peut être envisagé sans ça. Bon, il y a eu quelques exceptions, certes, y compris récemment (… mais souvent avec des champions de jeux TV quand même.) ; mais la plupart du temps, il faut du people, avec tout ce que ça implique.
Et forcément, qui dit people, dit promotions intempestives à gogo.
Si, selon la chaîne et le créneau horaire, on peut trouver différents types d’ambiances ; généralement, en prime-time, il faut que ce soit du divertissement relativement léger. Même avec des formats habituellement plus sérieux comme Qui veut gagner des millions ?, quand on les adapte en prime, on ne peut pas garder leur ambiance initiale.
D’une part, il faut des têtes d’affiche, pour pouvoir fédérer plus de spectateurs, car les anonymes font moins vendre. Ce n’est malheureusement pas pour rien que beaucoup associent le succès de Fort Boyard à la présence de people en tant que candidats (voire personnages… soupir).
D’autre part, comme il ne suffit pas non plus d’avoir juste des noms connus et qu’on attend d’eux qu’ils en profitent pour faire le show… ben, ils le font. Le plus souvent d’une façon plus forcée que des anonymes.
Et c’est juste d’une lourdeur incommensurable. Toutes les deux minutes, on a droit à des remarques intempestives de leur part, et un besoin constant de délirer entre eux, qui en deviennent absolument insupportables.
Je ne trouve pas une seule seconde drôles tous ces délires forcés, parce qu’ils sont justement forcés. Faire du divertissement n’implique pas d’avoir ce besoin maladif de devoir faire les intéressants à tout va. Et même s’il m’arrive d’être pris dans certains délires quand je joue, c’est lorsque je suis pleinement actif dans le jeu. Mais là, en tant que spectateur, je ne me sens pas pris dans le délire, je m’en sens surtout complètement exclu. J’ai surtout l’impression de regarder un groupe de gens dans leur ambiance à eux, avec leurs délires à eux. Et ça ne m’intéresse absolument pas de juste regarder des gens délirer.
Surtout quand ça vient interférer avec une mécanique de jeu qui se veut à peu près sérieuse derrière. Ca me donne surtout l’impression que la production déprécie son concept, qu’elle juge qu’il n’est pas suffisamment intéressant en soi, et qu’il faut détourner l’attention du spectateur parce qu’il aurait le sentiment de s’ennuyer sinon. Et à ce titre, pourquoi s’embêter à inventer de nouveaux concepts ? Si vous tenez juste à ce qu’on retienne les délires des people, on pourrait tout aussi bien faire une émission à base de people qui ouvrent des boîtes de conserve pendant deux heures et qui délirent sur leur contenu…
Et pourtant, messieurs dames les producteurs : si, je vous jure qu’il y a des spectateurs qui aiment regarder un jeu en premier lieu pour sa mécanique !
Et je me plains des people ; mais niveau animation, ce n’est pas mieux… de toute façon, cela va souvent de pair : si les invités sont là pour faire les zouaves, généralement on les encourage à le faire, et les animateurs se plient volontiers à leurs délires en surjouant à leur tour. Une quinzaine d’années plus tard, Le grand concours a fini par faire la même chose, avec un point d’orgue atteint lorsqu’Alessandra Sublet en a pris la tête.
Ainsi, ce n’est certes pas le jeu où j’ai trouvé Nagui le plus insupportable (notamment car il n’a pas le côté moqueur qu’on retrouve dans QLMG et TLMVPSP)… mais il reste surexcité à un point où ça en devient juste fatiguant. Et Pascal Sellem en fait certes moins des caisses, mais sa co-animation semblait relativement dispensable.
J’en peux plus de gaspiller de l’espace de stockage sur mon blog pour illustrer ce genre d’imbécillités…
Bref, après cette gueulante, poursuivons avec le reste de l’émission. Gardez bien à l’esprit que cette ambiance affligeante est malheureusement présente durant toute l’émission sans exception et que je dois faire avec… mais je ne m’étendrai pas davantage là-dessus, on va à présent se concentrer sur sa mécanique.
Ensuite : les manches indépendantes
Les people sont divisés en deux groupes (selon leur classement dans QLMG) ; chacun d’entre eux jouera à un jeu TV, et le gagnant sera qualifié pour la demi-finale.
Même si les deux jeux TV sont joués séparément (et donc indépendamment l’un de l’autre), cette partie du jeu est probablement la plus intéressante de l’émission sur le papier : non seulement c’est là que la structure globale du jeu devient un peu plus flexible (là où on imaginerait moins bien les manches précédentes et suivantes être remplacées par autre chose) et qu’on pourra voir des concepts différents à chaque émission ; mais de plus, les jeux auxquels on s’apprête à jouer ont droit à une exposition assez conséquente. Autrement dit : pour un jeu adapté, on ne va pas se contenter d’en adapter juste une manche comme ça (ça, ce sera le jeu du prochain paragraphe qui y aura droit…), on va y mettre un peu plus les formes.
Par exemple, pour Fa si la chanter, on ne se contente pas de playback, mais on fait appel à un orchestre.
Trois jeux ont été adaptés pour cette phase :
- Fa si la chanter
- Le juste prix
- L’Académie des neuf
A noter : Fa si la chanter était présent dans les deux émissions, mais joué par équipes de trois candidats dans la seconde. Bon, c’était dommage d’avoir un jeu commun dans la seule phase où on pouvait voir des jeux différents d’une émission à l’autre, mais je crois que je me suis suffisamment répété à ce sujet.
Bon, même si je n’ai pas encore traité ces jeux en critique (pour ceux qu’il m’intéresserait de traiter à l’avenir), je ne vais pas trop rentrer dans le détail.
En fait, à chaque fois, on a eu droit à une adaptation plus ou moins en entier de chaque concept. Ainsi, on ne s’est pas juste contenté de ressortir une épreuve du Juste Prix, on a carrément un enchaînement de questions de sélection et d’épreuves. Idem pour Fa si la chanter, pour lequel on voit plusieurs manches.
Néanmoins, en dépit de ces efforts pour recréer une structure la plus complète possible… en fin de compte, si c’était pour faire ça, on aurait tout aussi bien pu relancer individuellement chacun des jeux en question, ou bien imaginer un format hebdomadaire dans lequel le diffuseur aurait fait découvrir un jeu « rétro » chaque semaine.
Car ici, en fin de compte (et toujours à une exception près, sur laquelle on va arriver), c’est juste comme si on avait quatre ou cinq jeux TV enchaînés en un seul prime, qu’on aurait très bien pu prendre indépendamment. Et vu tous les délires lourdingues entre people qu’on doit se farcir, je préfère encore très largement visionner un épisode « classique » de chacun de ces jeux, j’y gagnerai au change.
D’où mon regret global de ne finalement pas avoir fait une mécanique plus recherchée, où on aurait fait figurer plus de jeux, mais sans les reprendre en intégralité, et en les faisant s’imbriquer d’une façon plus fluide. Là, ça aurait donné une vraie plus-value au format.
Honnêtement, je n’ai jamais compris la popularité de L’académie des neuf, c’est juste un prétexte pour voir des people déconner entre eux… mais au moins, je ne peux pas dire que l’hommage n’est pas fidèle.
Mais bon, je ne peux néanmoins pas retirer à l’émission le fait qu’elle s’est donné les moyens pour accessoiriser les jeux en question et recréer leur mécanique le plus fidèlement possible. Ou presque.
En effet, concernant l’adaptation de L’académie des 9, celle-ci était en réalité bien plus proche du Kadox de 1998 (qui était un remake de l’Ad9 sorti la décennie suivante) que de l’Ad9 de 1982.
Pour résumer : on a bien du morpion avec des people en guise de case dans les deux cas, avec une question à laquelle on doit répondre correctement pour marquer la case de son symbole (croix ou rond) ; en revanche, dans l’Ad9 originelle, c’est le people qui devait répondre à cette question ; alors que dans le Kadox (et tous les remakes de l’Ad9 qui auront suivi), c’est le candidat qui doit le faire (le people sert juste à blablater et à donner deux ou trois propositions de réponse).
J’aurai certainement l’occasion d’en reparler lorsque je traiterai l’Ad9 et ses variantes ; mais je trouve personnellement le principe du Kadox nettement moins porteur… sans compter qu’il a résumé l’Ad9 à un bête morpion people-centré, alors que le format de base était plus varié. C’est vraiment dommage que ce Marathon des jeux TV n’ait pas repris les règles de la version 1982, pour le coup ça aurait été un meilleur hommage.
Bref, cette phase de jeu a de quoi proposer des revivals bien sympathiques (si, bien entendu, on n’est pas dérangé par la lourdeur des people). Pas forcément dans l’ambiance de base des jeux en question, mais on ne ménage pas les efforts pour rendre hommage, ici.
Ce que je ne peux pas trop dire au sujet de la phase de jeu suivante, où l’hommage est bien plus pauvret…
Questions pour un champion… fait un caméo
A présent que les deux manches « indépendantes » ont été faites, et qu’à l’issue de celles-ci, trois candidats ont été sélectionnés, on passe à une manche à l’issue de laquelle il n’en restera plus que deux.
Dans les deux émissions diffusées, c’est ce jeu qui a été choisi pour faire cette sélection.
Et la voilà, la fameuse exception dont je parlais en introduction : Questions pour un champion.
En effet, parmi tous les jeux diffusés, c’était le seul à être encore présent à l’antenne au moment de la diffusion, alors que tous les autres avaient disparu (… et qu’il aura fallu attendre encore quelques années pour que chacun d’entre eux aient leur remake) ; et c’était aussi le seul à être davantage axé sur la culture générale et la réflexion plutôt que sur le divertissement.
Et alors que tous les autres jeux ont eu droit à un hommage plutôt complet, pour celui-ci, l’hommage aura été… beaucoup plus expéditif. Et honnêtement, on aurait très bien pu se passer de la mention du nom de ce jeu, pour ce qu’on en fait…
QPUC est un jeu culte, pas vrai ? Si je vous parle de ses règles, à quoi allez-vous penser en premier ? Le 9 points gagnants ? Le 4 à la suite ? Le Face-à-face ?
Eh bien, Le marathon des jeux TV, lui, a pensé… au Tie Break. Oui, la phase optionnelle qui suit le 4 à la suite, pour départager les égalités éventuelles. Où on se contente de poser des questions, où il faut buzzer, et où il faut 2 points pour gagner. C’est bel et bien cette phase-là de QPUC que cette émission a choisi d’adapter. Une phase qui peut se solder en 4 questions minimum. Vous parlez d’un hommage…
Sincèrement, si je n’avais pas précisé que cette phase était censée rendre hommage à Questions pour un champion, cette capture d’écran aurait tout aussi bien pu illustrer n’importe quel jeu à buzzer existant ou ayant existé.
Que dire… oui, en soi, ce n’est pas un mauvais moyen de départager les candidats. Mais bon, pour une émission qui veut soi-disant rendre hommage aux jeux TV et à leur diversité, c’est quand même pas terrible de se contenter d’en adapter une « manche » aussi basique et anecdotique.
Ce serait résumer QPUC à un simple jeu où l’on pose des questions… oui, c’est globalement le cas, certes ; mais il est quand même un peu plus que ça. Il y a un peu plus de recherche qui a été faite dans la conception des manches principales que de juste enchaîner les questions comme ça.
Et puis, surtout, c’est quand même sidérant de voir qu’à côté des autres jeux où on a fait l’effort de proposer une partie complète, QPUC n’ait droit qu’au minimum du minimum…
Bon, cela dit, l’hommage expéditif à QPUC pouvait aussi se justifier par le fait que c’était le seul jeu qui était encore présent à l’antenne à ce moment-là, et qu’il avait moins « besoin » qu’on rappelle son concept au public. Mais je n’aurais quand même pas été contre une inspiration plus poussée qu’un malheureux Tie Break…
Et si le but était juste d’avoir une manche où on élimine un candidat sur trois, on aurait quand même pu trouver beaucoup mieux que ça. Les jeux basés sur ce type de mécanique, ce n’est pas ce qui manquait, même pour l’époque…
Une famille en or : mon Dieu, les anonymes reviennent !
L’émission se conclut par une partie de Une famille en or.
Les deux « familles » sont formées avec les vainqueurs de la phase précédente, qui deviennent capitaines d’équipe, et complétées avec… des membres du public ? Attendez, vous vous êtes souvenus, à 20 minutes de la fin, que vous pouviez faire appel à eux ? … il devait de toute façon y avoir moins de monde devant sa TV à cette heure-là, c’est peut-être pour ça.
Bon, même si ces membres ont été pris au hasard plutôt que sélectionnés d’une manière ou d’une autre, je ne vais clairement pas me plaindre d’avoir une partie de jeu où on insiste beaucoup moins sur les délires des people (même si Nagui, Pascal Sellem et la régie prennent le relais…).
Je ne vais cependant pas m’attarder sur cette phase, parce qu’il n’y a pas grand-chose à en dire (et que j’en ai marre de cette émission, au bout d’une heure et demie de visionnage…) : les deux équipes s’affrontent sur une partie classique de UFEO, avec quatre manches puis une finale disputée par l’équipe qui a le plus gros score. Le gain final est reversé à une association. Comme pour le reste (hormis QPUC…), c’est bien adapté, bref.
Néanmoins, cette façon de présenter le format fait très vieillotte, comparé au revival du format par TF1 quelques années plus tard.
Total : 6/20
Le marathon des jeux TV est une énorme occasion manquée. Au lieu d’être une façon créative de rendre hommage à d’anciens jeux TV, ce n’est finalement qu’un énième divertissement de prime-time lourdingue qui sert de prétexte à montrer des people faire ce qu’ils veulent, avec une mécanique qui passe au second plan.
Et finalement, je n’ai pas l’impression que le but de cette émission eût été atteint de façon satisfaisante : personnellement, ce n’est certainement pas cette émission-là qui m’aurait donné envie de m’intéresser aux différents jeux présents. Malgré quelques magnétos interview/best-of et d’adaptations de concepts relativement complètes (sauf une…), le fait de noyer tout ça dans une ambiance qui en devient juste imbuvable ne rend pas service une seule seconde aux efforts qui ont été déployés pour rendre hommage.
En outre, même si je trouve qu’un mégamix de plusieurs concepts de jeux TV aurait pu être très prometteur, ce marathon semblait finalement assez limité pour atteindre cet objectif. Sous cette forme-là, ça me semblait difficile d’imaginer une grande diversité dans les concepts éligibles à une adaptation ; et je suppose que si cette émission avait perduré, les mêmes jeux seraient revenus très régulièrement, rendant finalement ce concept très lassant à la longue. Peut-être aurait-il été un peu remanié de sorte que les phases d’introduction et de conclusion puissent varier elles aussi… mais en fin de compte, l’arrêt de ce format-là n’aura clairement pas été une grosse perte vu ce qui en a été fait.
Bref, si je reste totalement ouvert à l’idée d’un format qui reprendrait le concept de plusieurs jeux TV (d’autant plus vu tous les jeux TV sortis depuis, il y aurait le choix), celui-ci sera malheureusement très loin d’être une référence en la matière.
Bref, vous m’excuserez, mais là, j’ai besoin de regarder un meilleur « mégamix » de jeux TV. Peut-être que la spéciale jeux TV du Bigdil diffusée le 13 mai 2002 fera l’affaire…
(Et un visionnage plus tard…) … non, oubliez, je l’ai trouvée mauvaise, elle aussi. Clairement pas la meilleure approche que j’aurai pu avoir du Bigdil, qui, il me semble, était capable de beaucoup mieux que ça.
Bon, ben… pour la prochaine fois, on se contentera d’un jeu plus classique, et surtout davantage carré. Enfin, plutôt rond, vu son titre.