Ouais, autant faire d’une traite les formats “on met en avant les grands champions”, comme ça ce sera fait. En plus de ça, je ne vous cache pas que j’avais confondu Le quiz des champions et Le club des invincibles à une époque ; vu que, dans ma tête, c’était “Bah, c’est des formats qui mettent en scène des grands champions, c’est pareil”. Vous parlez d’un téléludophile… bon, c’est aussi parce qu’ils sont sortis à peu près à la même période (début des années 2020), et sur la même chaîne (France 2). On n’a cependant pas Cyril Féraud à la barre cette fois-ci ; ça a été Nagui (également producteur du format) en saison 1, puis Olivier Minne pour les suivantes.
Néanmoins, conceptuellement parlant, LQDC et LCDI n’exploitent pas leurs “stars” de la même manière. Là où il ne s’agit que de candidats “lambda” dans LQDC (qu’on aurait pu donc remplacer par n’importe quelle autre catégorie de candidats), dans LCDI ce sont en revanche des adversaires à abattre (façon de parler). Donc à ce niveau-là, ils sont davantage proches du système de champion de TLMVPSP ; et on justifie le fait de choisir des adversaires qui soient forts.
En outre, là où LQDC est l’adaptation d’un format étranger, LCDI semble être en revanche une création française ; et là où LQDC n’a pas beaucoup évolué par rapport à ses débuts, LCDI a eu en revanche plus de difficultés à se trouver. Ainsi, en trois saisons, on a eu droit à trois versions différentes… et je vous avoue que j’ai un peu la flemme de toutes les traiter de façon exhaustive.
Enfin, il n’y a pas que ça : il y a aussi le fait que les saisons 1 et 3 mettent en avant des people, alors que la saison 2 privilégie des anonymes. Donc, quitte à choisir, je préfère le format qui fait vraiment le plus “jeu” du lot, i.e. celui avec les anonymes. Les formats people ayant cette fâcheuse tendance à privilégier le divertissement (vous savez ce que j’en pense, depuis le temps…), et à avoir des enjeux moins conséquents.
Bref, vous l’aurez compris, ce sera surtout de la saison 2 dont je vais parler ici ; toutefois, en fin d’article, je parlerai des quelques différences avec les autres saisons.
Bon, je ne vais pas vous refaire le même speech que pour Le quiz des champions, avec le point malus que j’ai concernant la valorisation des grands champions, parce que j’en pense la même chose. Si vous voulez me donner envie d’avoir davantage de respect pour les champions issus de TLMVPSP ou Les 12 coups de midi, faites d’abord en sorte que ces jeux-là ne favorisent pas autant les champions, que ce soit par le biais de règles foireuses ou de trucages manquant de subtilité. Après, je le redis, ça n’enlève rien à leur culture générale qui reste impressionnante ; mais les défauts des jeux en question font que je suis loin de trouver leurs performances aussi géniales et impressionnantes que je ne le devrais.
Manche 1
Dans cette première manche, on va poser à 10 candidats 3 salves de 4 questions (à choix multiples) ; et leur but, c’est bien évidemment d’accumuler le plus de points possible.
La petite originalité de ces salves de questions, c’est qu’elles sont d’une difficulté progressive. Pour chaque salve, la première question n’a que 2 possibilités de réponse, et vaut 2 points ; la deuxième question a 3 possibilités de réponse et vaut 3 points ; la troisième a 4 possibilités et vaut 4 points ; puis la dernière en a 5 et vaut 5 points.
Bon, vous me direz : où se trouve l’originalité là-dedans ? Eh bien, pour chaque nouvelle question, on reprend les possibilités de réponse de la question précédente, et on en rajoute une.
Je trouve ça assez original comme idée. Il fallait y penser. Certes, ça ne va pas me faire sauter au plafond ; mais au moins, ça permet à cette manche 1 de se démarquer davantage que la manche 1 d’un certain Grand Concours et sa succession de QCM à 4 réponses.
Et pour continuer à tacler la manche 1 du Grand concours : l’avantage de cette manche 1, en tant que manche de sélection, c’est qu’elle ne dure qu’une vingtaine de minutes au maximum, ELLE… et de plus, on ne la duplique pas pour une seconde salve de candidats. Franchement, une manche de sélection qui dure 5 fois moins longtemps que celle du Grand Concours, j’achète.
Et quitte à tacler un autre jeu, je préfère également la manche 1 du Club des invincibles à celle du Quiz des champions, cette dernière durant elle aussi un peu trop longtemps par rapport à ce qu’elle est (même si LQDC le doit surtout à sa VF, et qu’elle reste néanmoins encore loin de celle du Grand concours en matière d’ennui).
Bon, après, je m’acharnerais moins sur cette pauvre manche 1 du Grand concours, si les décideurs ne l’avaient pas rallongée et mise en avant outre-mesure… clairement, lors des premières années du programme, je n’avais aucun problème avec elle.
Bref. Le candidat qui a le meilleur score à l’issue de cette manche de sélection remporte 1 000 €, et passe à la suite. En cas d’égalité, ça se joue à la rapidité globale.
Manche 2
A présent qu’on a un challenger, c’est là que les champions sortent de leur loge (où ils étaient en mode commentateurs) et entrent en scène.
Et, oui, je sais que le terme officiel du jeu, c’est “invincibles” ; mais je m’en fous. Comme j’ai généralement envie de voir le challenger gagner, je préfère employer le terme que je trouve le moins mélioratif pour les désigner. (Même si j’ai déjà été champion dans un jeu, techniquement, donc je devrais avoir une moins bonne considération de moi-même…)
Le but de cette manche va être double : en effet, d’une part, il va essayer de faire fructifier sa cagnotte ; et, d’autre part, d’éliminer le plus de champions, afin de faciliter sa tâche en finale.
Cette manche va se dérouler en trois duels, opposant chacun le challenger à l’un des champions.
Pour chaque duel, le challenger choisit un thème parmi les deux thèmes qui lui sont proposés ; et, de leur côté, le club choisit le champion qui va le représenter.
(Tacle évident à TLMVPSP dans 3… 2… 1…) Oh ben ça me fait du bien de voir un format dans lequel le challenger a la possibilité de choisir son thème, dites-moi !
Bon, indépendamment, j’apprécie qu’on ait du pouvoir de décision des deux côtés, et que le challenger ne fasse pas que subir la mécanique du jeu, contrairement à un certain jeu du midi.
Cependant, le thème non choisi par le challenger ne va pas être totalement ignoré. On en reparlera lors de la finale.
Une série de quatre questions va être posée, en lien avec le thème.
Pour chaque question, 5 propositions de réponse vont être données. Pendant 15 secondes, les candidats peuvent en sélectionner autant qu’ils veulent.
Car, en effet, la particularité de ces QCM, c’est que plusieurs réponses sont possibles. On ne sait pas à l’avance combien de réponses sont correctes ; mais il y en aura au moins une. Et même potentiellement les cinq !
Pour chaque réponse correcte donnée, le candidat remporte 1 point ; en revanche, si le candidat a validé une réponse qui était incorrecte, il ne remporte aucun point, même si les autres réponses étaient bonnes.
Une fois de plus, j’apprécie beaucoup l’originalité du principe. Comme quoi, même avec du QCM, on peut quand même continuer à innover.
Après, est-ce que le principe est solide pour autant ? … pas tout à fait. Bon, en soi, je trouve l’idée de sanctionner les erreurs très logique (autrement, il suffirait de tout valider pour être sûr de marquer un maximum de points…). L’idée qu’un nombre indéfini de réponses puisse être correcte, j’apprécie aussi.
Mais le problème que j’ai avec ça, c’est que ça rend le nombre de points en jeu un peu trop aléatoire. Comme on ne sait pas à l’avance combien de réponses sont correctes, une question peut aussi bien permettre de remporter 5 points qu’un seul. Donc il suffit de se planter sur une seule question qui avait beaucoup de réponses correctes, pour que ce soit très handicapant et plus difficile à rattraper.
Concernant les pistes d’amélioration pour pallier ce problème, j’ai quelques idées.
Première piste : mettre un nombre de bonnes réponses fixe pour chaque question (par exemple, 3 ou 4 bonnes réponses). Certes, ça rendrait aussi les questions potentiellement plus faciles, puisque ça encouragerait à procéder par élimination ; mais on n’aurait plus ce problème de nombre de points en jeu aléatoire.
Deuxième piste : s’assurer que, parmi les 4 questions posées, on en ait toujours une à 2 bonnes réponses, une à 3, une à 4 et une à 5. Le petit problème, toutefois, ce serait qu’on puisse procéder par élimination là encore sur les dernières questions, puisqu’on saurait combien de bonnes réponses sont attendues.
D’où ma troisième piste, qui complèterait bien la deuxième : ne révéler les réponses qu’à l’issue de la salve de questions, afin que les candidats ne se doutent pas à l’avance du nombre de bonnes réponses en jeu (ils pourront toujours le déduire des questions déjà posées, mais ça restera une estimation, puisqu’ils n’auront pas de confirmation “officielle”). Ce que fera d’ailleurs la finale.
Cependant, mon principal problème avec cette manche va venir de l’issue des duels.
Si le challenger remporte le duel, il élimine le champion qui était face à lui, et remporte par la même occasion 1 000 € de plus. En revanche, si le champion remporte le duel, il reste en lice pour la finale, et le challenger ne gagne rien de plus. Jusqu’ici, tout va bien.
Mais en cas d’égalité… devinez : on a un jeu avec une confrontation entre deux duellistes, rendue asymétrique de par le statut de champion de l’un d’entre eux ; et j’ai dit que j’avais un gros problème avec ça. A votre avis, qu’est-ce qu’il peut bien y avoir de foireux dans la façon de départager les égalités ?
Bref, vous l’aurez compris : en cas d’égalité, par défaut, c’est le champion qui remporte le duel. Ça me dépite, mais vraiment…
Bon, en réalité, le challenger ne perd pas complètement le duel non plus, puisqu’il remporte tout de même un week-end (et s’il fait trois égalités à la suite, il remporte donc logiquement trois week-ends). Mais il n’empoche pas de somme monétaire ; et, surtout, n’élimine pas le champion qu’il vient d’affronter.
Franchement, c’est juste navrant… alors, certes, ça m’énerve moins que dans TLMVPSP, où le challenger n’a vraiment eu aucun pouvoir de décision en amont du duel, et où le fait de faire gagner le champion par défaut est vraiment dégueulasse ; et le fait que le candidat remporte quand même un week-end, c’est mieux que rien. Mais, franchement, faire un effort pour ne pas purement et simplement départager les égalités en faveur des champions, c’est vraiment trop demander ?
Même sans recourir à une question subsidiaire ou à une autre solution pour départager les duellistes, on aurait pu par exemple laisser le challenger choisir entre garder les 1 000 € ou éliminer le champion. Ca aurait permis de profiter des possibilités offertes par l’enjeu double de la manche, tout en offrant un scénario plus satisfaisant que le “lot de consolation”.
Manche 3
Pour cette finale, le challenger va être confronté aux champions qui n’auront pas été éliminés durant la manche précédente. Ceux-ci vont jouer en tant qu’équipe.
Dans un premier temps, le challenger va choisir, parmi les trois thèmes qu’il n’a pas choisis en manche 2, celui sur lequel porteront les questions de la finale.
Puis il va rejoindre une cabine insonorisée, depuis laquelle il répondra aux questions de son côté.
Pour chaque question (5 au total), le challenger et les champions encore en lice disposent de 20 secondes pour valider les réponses correctes parmi les 5 proposées.
Comme en manche 2, le nombre de bonnes réponses n’est pas fixé dès le départ. Mais cette fois-ci, pour que la question puisse être validée, en plus d’éviter de citer une réponse fausse, les candidats doivent impérativement citer toutes les bonnes réponses de la question ! S’ils en oublient ne serait-ce qu’une seule, ils ne remportent aucun point !
Sur le papier, le principe de cette finale aurait pu être bon.
J’aime en particulier l’idée d’avoir repris les thèmes non choisis de la manche 2, pour proposer le choix au challenger. Ca rend d’autant plus stratégique les choix opérés en manche 2 ; car ça permet aussi au challenger de se réserver un thème où il se sentira plus à l’aise pour la finale.
Quant aux questions, on reste dans la continuité de la manche 2 ; mais avec cette fois-ci quelque chose de plus difficile, car plus restrictif. Et on n’a plus le côté aléatoire du nombre de points en jeu, étant donné que le scénario est davantage binaire.
Toutefois, c’est aussi finalement ce qui va constituer la faiblesse de cette finale.
Car le problème avec cette approche très restrictive, c’est que ça rend les questions beaucoup trop difficiles. Regardons le nombre de possibilités selon le nombre de bonnes réponses que compte la question :
Nombre de bonnes réponses | Nombre de possibilités |
1 | 5 |
2 | 10 |
3 | 10 |
4 | 5 |
5 | 1 |
De fait, c’est comme si on proposait aux candidats un QCM à bonne réponse unique… avec 31 possibilités de réponse ! C’est énorme !
Et par conséquent, ça rend les points remportés par les candidats extrêmement rares. A tel point qu’il n’est finalement pas si étonnant que ça qu’on puisse se retrouver avec des candidats qui ont une bulle à l’issue de cette finale.
Et quand je dis “candidats”, ça inclut aussi potentiellement les champions. De fait, ça leur arrive à eux aussi d’avoir une bulle…
Bref, ça rend ces finales souvent assez peu glorieuses.
D’autant plus que, devinez quoi… En cas d’égalité entre le challenger et le club des invincibles, c’est le club qui l’emporte par défaut. Grrrrr…
Bon, le challenger remporte quand même un week-end là encore ; et, à nouveau, ça reste mieux que rien. Mais, vraiment, j’en ai marre de cette façon dégueulasse de départager des égalités…
Enfin, après, quelque part, je reconnais que ça me frustre peut-être légèrement moins que pour le club des irrécupérables (TLMVPSP, NOPLP, TLI, LJDME), dans la mesure où le but de ce jeu-là n’est pas d’avoir des champions qui accumulent des gains. Le club des invincibles ne sert vraiment qu’à s’opposer au challenger, mais il n’a rien à y gagner à ma connaissance. En outre, je reconnais aussi qu’en cas de match nul à 0-0, ça ferait tout de même très bizarre que le challenger puisse gagner 30 000 € en n’ayant donné aucune bonne réponse.
Mais au-delà de ça, imaginons le cas inverse où les deux parties font un sans-faute (ce qui paraît certes particulièrement improbable, vu la difficulté de la finale, mais admettons…). Là, en revanche, je trouverais vraiment anormal que le challenger ne s’en sorte qu’avec un week-end.
Une structure épisodique… étrange
Avant de conclure sur cette saison 2, parlons d’un détail que j’ai trouvé un peu bizarre.
LCDI est un jeu de prime-time sorti durant les années 2020. Donc, comme on est en France, il se doit (évidemment…) de durer deux heures.
Et afin de faire durer le jeu plus longtemps que nécessaire, il y a généralement deux méthodes : soit on étire le concept en ajoutant du blabla, des questions, ou des règles additionnelles (c’est la méthode employée par 100% logique et Le quiz des champions) ; soit on enchaîne plusieurs parties à la suite (méthode employée par Hold-up et The Wheel).
LCDI utilise la seconde méthode ; ainsi, un prime est composé de deux parties distinctes (et – heureusement… – on n’a pas de finale qui les relie artificiellement façon The Wheel…), avec deux fois l’occasion pour le club des invincibles d’affronter un challenger issu de la manche de sélection.
De fait, je ne me plaindrai pas forcément du “forçage” de format en prime-time, dans la mesure où une partie ne dure réellement qu’un peu plus d’une heure ; ce qui est tout à fait approprié, compte tenu du format. A la rigueur, je peux toujours regarder la première partie le samedi soir, et me réserver la suivante en replay pour un autre soir.
En revanche, on a quand même introduit un enjeu feuilletonnant dans ce programme (du moins via sa saison 2), avec un système de cagnotte.
En effet, celle-ci est initialisée à 30 000 € ; et s’enrichit de 1 000 € pour chaque partie où le challenger n’a pas été victorieux.
Outre le fait que les systèmes de cagnotte sont à mon sens devenus désuets, et font désormais un peu tache dans le PAF des années 2020 ; c’est surtout le fait d’en avoir introduit un dans un jeu de prime-time que je trouve très bizarre.
Pour un jeu diffusé en quotidienne ou en hebdomadaire, façon Pyramide, Le coffre ou QPUC, je peux encore comprendre, dans la mesure où ça peut renforcer une certaine fidélité de la part du public.
Mais pour un jeu en prime-time, diffusé sur une case qui doit cohabiter avec d’autres formats de jeux, je n’en vois pas l’intérêt. Comme la diffusion de LCDI est beaucoup plus irrégulière, et que le programme est amené à être suivi moins assidûment qu’un jeu de day-time, pourquoi avoir rajouté ce genre de détail qui implique une certaine continuité dans la diffusion ? En outre, ce n’est pas comme si le montant ajouté à la cagnotte à l’issue de chaque partie était si exceptionnel que ça. Un total de 30 000 € garantis (ou n’importe quelle somme suffisamment significative), c’était déjà très bien…
Enfin, théoriquement, les éventuels challengers vainqueurs auraient pu avoir la possibilité de rejoindre le fameux club des invincibles. Etant donné que ça n’est jamais arrivé (en même temps, avec une finale aussi difficile, tu m’étonnes…), on n’a jamais eu l’occasion de voir comment ça se serait passé, concrètement.
Est-ce que le challenger aurait pu prendre la place de l’un des champions, et si oui, lequel ? Est-ce que c’est lui qui l’aurait décidé, ou bien la production, ou bien les champions eux-mêmes ? Est-ce qu’ils auraient joué en rotation lors des épisodes suivants ? Est-ce que le challenger aurait eu quelque chose à y gagner ? Bref, ça fait beaucoup de zones d’ombre ; et elles le resteront probablement pour un bon bout de temps, la saison 3 étant revenue à un système avec des people à la place des challengers.
Et puisqu’on en parle…
Les différences avec les saisons 1 et 3
Dans ces saisons où les candidats sont remplacés par des people, ceux-ci jouent pour des associations ; de même que le Club des invincibles, qui joue lui aussi pour une association précise.
La différence entre les saisons 1 et 3 à ce niveau-là, c’est que les candidats jouent chacun pour leur propre association en saison 1 ; tandis qu’en saison 3, ils jouent tous pour la même.
Dans l’idée, étant donné que je ne suis généralement pas très fan de l’idée de faire s' »opposer » des associations, je préfère la saison 3 à ce niveau-là ; d’autant plus qu’en saison 1, outre le fait que les célébrités jouent pour des associations différentes, on accentue davantage la confrontation candidats/champions (on y reviendra).
Même si je reconnais que, quitte à voir les people blablater, je préfère que leur blabla serve à présenter les associations, plutôt qu’à déconner. C’est au moins toujours ça de pris avec la saison 1…
Au niveau de la structure globale, plusieurs différences sont à noter par rapport à la saison 2.
Bon, évidemment, il n’est pas question que les people rejoignent hypothétiquement le club des invincibles en cas de victoire ; et il n’y a pas non plus de système de cagnotte, ni de côté feuilletonnant. Les épisodes peuvent très bien se voir indépendamment les uns des autres.
En outre, cette fois-ci, un épisode dure bel et bien 2 heures (voire plus pour la saison 3). On n’a pas de double diffusion d’épisodes d’1 heure pour meubler le créneau du prime-time.
Par ailleurs, plusieurs candidats auront l’occasion de confronter les champions.
En effet, la manche 1 est jouée dans un premier temps, afin de déterminer le premier candidat qui va affronter les champions en manche 2 ; mais cette fois-ci, la manche 2 ne consiste qu’en une seule salve de 4 questions (5 questions en saison 1).
Ensuite, la manche 1 est rejouée afin de sélectionner un nouveau candidat qui disputera la manche 2 à son tour ; et ainsi de suite, le processus étant répété 3 fois en saison 1, et 4 fois en saison 3.
La mécanique de la manche 1 reste la même qu’en saison 2, je n’ai donc rien à rajouter de spécial à ce niveau-là.
Notons toutefois qu’en saison 1, les people ayant joué la manche 2 peuvent rejouer la manche 1 ; donc, théoriquement, ils peuvent disputer la manche 2 plusieurs fois, s’ils sont assez performants… c’est un peu bizarre, étant donné le principe de la manche 3. Mais on y reviendra. Les candidats qui auront remporté la manche 1 remporteront d’office 4 000 € pour leur association ; les autres auront tout de même droit à 2 000 €.
En saison 3, l’association représentée par les people remporte 4 000 € garantis quoi qu’il arrive.
Pour la manche 2, cette fois-ci, le principe va dépendre de la saison ; mais la façon de compter les points est la même qu’en saison 2, i.e. les candidats remportent 1 point par réponse correcte à chaque question, mais ne remportent rien s’ils ont cité ne serait-ce qu’une seule mauvaise réponse.
Cette fois-ci, à l’instar de la première version de la finale du Grand concours, le people va jouer sur un thème qu’il aura librement choisi. Ce qui est, je l’admets, une façon intéressante de donner un avantage au « challenger » sur les champions, en lui permettant de pleinement jouer sur sa propre spécialité. (A nouveau : dans ta face, TLMVPSP.)
En revanche, c’est à partir de là que le déroulement de la manche va différer selon la saison.
En saison 1, une fois le thème choisi, le people va s’isoler dans la cabine insonorisée (cool, ça nous préserve du blabla potentiel) ; et, de là, il devra répondre aux 5 questions posées de son côté.
Pendant ce temps, les champions répondent également aux questions de leur côté ; mais à l’instar de la manche 3, ils peuvent réfléchir dessus tous les quatre ! Là, pour le coup, c’est peut-être un avantage légèrement abusé de faire se confronter le candidat aux quatre champions à ce stade de la partie. Même si on peut se dire qu’être plusieurs n’est pas nécessairement un avantage, dans la mesure où se concerter peut faire perdre du temps et douter.
Les réponses sont révélées en fin de manche. Le camp qui a le plus de points remporte la manche ; et voit son score converti en euros (1 point = 1 000 €), et ajouté à sa cagnotte pour l’association défendue. En cas d’égalité, les deux camps remportent l’argent supplémentaire.
En saison 3, le people choisit non seulement son thème ; mais également le champion qu’il souhaite affronter. Sachant qu’il lui faudra choisir entre les champions qui n’ont pas encore joué, celui qui passera en quatrième n’aura donc évidemment pas le choix…
A l’instar de la manche 1, le nombre de réponses proposées pour chaque question est progressif ; ainsi, la première question n’a que deux propositions de réponse, la deuxième trois, la troisième quatre, et la quatrième cinq. Pourquoi pas, ça permet d’établir une continuité supplémentaire entre les manches 1 et 2.
Chaque point gagné permet de remporter 100 € ; oui, c’est plus radin qu’en saison 1 ; mais en contrepartie, les montants remportés sont garantis, donc celui qui a le moins bon score remporte tout de même l’argent qu’il aura accumulé durant cette manche. En revanche, le meilleur des deux candidats remporte également un bonus de 5 000 € pour l’association qu’il défend. En cas d’égalité, ce sont les deux candidats qui remportent 5 000 €.
Bon, déjà, notons évidemment le principal avantage des saisons 1 et 3 par rapport à la saison 2 : le jeu assume davantage les cas d’égalité, et ne cherche pas à les départager d’une façon dégueulasse. Cela dit, pas de quoi trop pavoiser non plus ; car, en saison 2, comme il fallait forcément désigner un « gagnant », c’est pour ça que la production avait un peu forcé cette façon de le faire. Alors qu’ici, comme l’enjeu est davantage honorifique, on pouvait tout à fait se permettre de faire remporter le même montant des deux côtés.
Après, si je devais désigner le système que je trouve le plus « solide » entre ces deux saisons, je répondrais sans doute que la saison 3 gère mieux cet aspect-là, quitte à rendre l’aspect compétitif moins prenant. Mais le truc, c’est que le nombre de points maximal en jeu sur chaque salve n’est pas forcément le même ; ce qui fait qu’en saison 1, certains people se retrouvent potentiellement plus lésés que d’autres, alors qu’ils jouent pour des associations différentes durant cette saison-là (pour rappel).
En outre, pour continuer sur cette saison-là, je m’interrogeais sur la pertinence de pouvoir faire rejouer un people qui aurait de nouveau gagné la manche 1. Comment ça se passe, dans ce cas ? Il rejoue sur le même thème ? Il a droit à un deuxième thème de prédilection ? Mouais…
Pour la manche 3, les célébrités jouent collectivement (donc, à nouveau, en saison 1, si un people a joué la manche 2 à plusieurs reprises, ils devraient être moins nombreux… voire tout seul) ; et, à l’instar de la saison 2, elles répondront aux questions en étant isolées dans une cabine insonorisée, pendant que les champions réfléchissent collectivement.
Dans cette finale, les thèmes des questions seront un melting pot des thèmes joués durant les manches précédentes, avec une question par thème. Ce qui fait donc 3 questions au total en saison 1, et 4 questions en saison 2.
En saison 1, le principe reste exactement le même qu’en saison 2 ; et l’équipe gagnante remporte 10 000 € (qui seront partagés entre les associations défendues par les people si ce sont eux qui gagnent). En cas d’égalité, ce montant est partagé entre les deux camps (à nouveau : ça corrige le défaut grossier de la saison 2).
En saison 3, en revanche, la production s’est (enfin) rendue compte que c’était beaucoup trop difficile de répondre aux questions en mode « tout ou rien » ; et, cette fois-ci, la finale reprend tout simplement le principe de la manche 2, i.e. les candidats remportent davantage de points en fonction du nombre de bonnes réponses données, mais zéro s’ils ont cité une réponse qu’il ne fallait pas.
Ca rend cette manche moins spécifique que la précédente ; toutefois, il y a une autre petite différence. En effet, si une équipe cite davantage de bonnes réponses que ses adversaires sur une question, elle seule remporte les points de la question. Globalement, c’est sans doute un meilleur compromis pour garder une originalité pour la manche 3.
Chaque équipe remporte 500 € par bonne réponse citée ; et l’équipe qui a marqué le plus de points remporte un bonus de 20 000 € pour son association. En cas d’égalité, à nouveau, tout le monde est gagnant.
Bref. Dans l’ensemble, je n’ai pas grand-chose à redire sur la meilleure solidité conceptuelle des saisons 1 et 3 ; que je trouve donc bien meilleures que la saison 2, d’un point de vue technique, puisqu’elles n’ont pas à départager d’égalités, et qu’elles ne le font pas d’une façon dégueulasse.
Mais en dépit de cet aspect-là, j’ai quand même clairement préféré découvrir la saison 2, pour deux raisons.
La première raison, c’est que le côté compétitif est assez atténué par le fait que les candidats jouent pour des associations. Ce qui n’est pas anormal en soi ; mais je trouve quand même un peu dommage d’avoir des grands champions sous la main, si c’est pour ne pas davantage mettre leurs compétences en avant. On aurait eu un club des invincibles composé de quatre autres célébrités, que ça n’aurait pas spécialement changé grand-chose pour moi. La saison 2 exploite davantage cet aspect-là, en faisant des champions une vraie menace, que le challenger est invité à battre de façon stratégique.
Et la seconde raison… désolé de le rabâcher, mais je n’aime vraiment pas la façon dont les programmes avec des people se sentent obligés de rajouter de l’ambiance non nécessaire, et les saisons 1 et 3 de LCDI n’ont pas fait exception à la règle. Ce qui n’est au passage pas aidé par le fait que les épisodes de ces versions-là durent 2 heures, où on doit les supporter de bout en bout. J’ai quand même trouvé la saison 1 légèrement plus « reposante » à ce niveau-là, dans la mesure où cet aspect-là se ressentait surtout pendant les manches de sélection (à nouveau, c’était très reposant de les isoler pendant toutes les manches de confrontation) ; alors que la lourdeur potentielle des people était davantage constante en saison 3, y compris pendant les manches de confrontation, même avec un seul people sur le plateau.
Total : 11/20
Il y a plusieurs éléments que j’ai sincèrement appréciés dans Le club des invincibles. J’aime particulièrement la tentative de créativité du format dans sa façon de réinventer les QCM (et ce pour toutes ses manches) ; et en ce qui concerne la saison 2, l’idée de confrontation asymétrique entre un challenger et des grands champions, en donnant les outils stratégiques nécessaires au challenger pour que ce soit vraiment prenant et intéressant à suivre (pas comme un certain jeu du midi). Et, plus superficiellement, même si je n’en ai pas parlé (parce que je ne savais pas trop où le caser), j’aime également beaucoup la bande-son, qui fait vraiment « arène » et appuie bien l’ambiance recherchée.
Malheureusement, force est de constater qu’en dépit de sa tentative de rendre le format plus compétitif, la saison 2 n’était pas au point. Autant je n’ai rien à reprocher à la manche de sélection, ni à l’essentiel de la manche 2 ; autant la finale exacerbe les problèmes que j’ai avec ce format. Outre son niveau de difficulté mal dosé qui la rend caduque dans pas mal de cas, elle met en exergue la pire tare qu’un jeu à champion puisse avoir pour moi : l’égalité départagée par défaut en faveur du champion.
Heureusement pour LCDI, j’apprécie tout de même suffisamment ce que le format réussit, pour ne pas le détester à la manière d’un TLMVPSP ; néanmoins, il reste tout de même vraiment très frustrant.
Ça m’ennuie, quand même, que LCDI ne soit finalement que passable/correct sans plus. Pour une fois que je plaçais mes espoirs dans un format à grand champion, soucieux de donner davantage d’outils stratégiques au challenger, il faut malheureusement qu’il tombe quand même dans le pire écueil possible que je puisse déplorer au sujet de ce genre de format… il n’y a vraiment pas moyen de faire mieux que ça ?
Eh bien, si ! Et c’est ce que l’on verra la prochaine fois, dussé-je passer la Manche pour ça. Car si la France n’en est pas capable, les anglo-saxons, eux, le peuvent !