La Cinquième ! Ah, je suis empli d’un souvenir nostalgique, de celui d’une chaîne qui aura accompagné une bonne partie de mon enfance, et qui avait des ambitions très louables et une identité certaine… même s’il ne fallait pas non plus se leurrer sur le fait qu’elle était malheureusement assez peu regardée, dû à sa ligne éditoriale pas spécialement grand public. Cela dit, je ne peux pas dire non plus que sa transformation en France 5 a été une mauvaise chose, et la chaîne a très bien su trouver son identité et son public au fil du temps ; même si j’y trouve moins de charme et qu’on sent que quelque chose s’est perdu en cours de route, en particulier le ciblage du jeune public (en dehors des Zouzous, qui seront de moins en moins présents eux aussi), faisant la part belle à un public cible de plus en plus âgé. Notons toutefois que si France 5 a évolué à sa manière, certains vestiges de La Cinquième ont tout de même su perdurer pendant encore très longtemps, comme Le magazine de la santé, Silence, ça pousse !, C dans l’air ou Les Maternelles !
Et pour en revenir à La Cinquième, parmi ce que la chaîne avait à proposer, il y a tout de même eu quelques jeux télévisés, genre que France 5 aura totalement boudé par la suite (enfin… presque, j’y reviendrai). Quelque part, ça restait une intention louable, car ces jeux restaient totalement dans l’esprit de la chaîne ; mais le revers de la médaille, c’est que leurs moyens restaient très limités, et leurs concepts n’étaient pas forcément très étoffés. D’où le fait que c’était assez difficile pour moi de consacrer une critique complète à chacun d’entre eux, même si un ou deux auraient pu le justifier…
Par conséquent, je me suis dit que j’allais faire un tir groupé, pour rendre tout de même un petit hommage à cette chaîne, et aux bons souvenirs qu’elle a pu me laisser.
100% question
Commençons par le plus connu du lot : 100% question. Diffusé à partir de 1998 à 17h30, il aura tout de même duré six ans, jusqu’en 2004. Il aura donc survécu à La Cinquième pendant encore quelques temps… même si on sentait quand même que France 5 cherchait un peu à s’en débarrasser en catimini, en lui donnant une case horaire bien plus confidentielle à partir de septembre 2002 (sérieusement, quelle chaîne programme ses jeux TV à 14h10 ?).
Et c’est très facilement le jeu de la sélection dont la critique sera la plus courte ; parce que, bon, le concept, on peut le résumer très rapidement…
Trois candidats s’affrontent sur des questions de type QCM, toutes à trois propositions de réponse ; sauf une question sur cinq qui est de type vrai/faux. Au bout de 50 questions (rien que ça !), le joueur qui a le pourcentage de bonnes réponses donné le plus faible est éliminé. Puis les deux candidats restants s’affrontent sur 20 questions supplémentaires, sur le même modèle, et celui qui a le meilleur pourcentage gagne la partie.
Du peu que j’aurais à dire de la mécanique en soi, je tiens quand même à souligner que c’est une bonne idée de ponctuer le déroulement avec des questions de type vrai/faux pour casser un peu la monotonie.
Insérez ici une phrase bateau pour présenter un QCM lambda. Moi, personnellement, je n’ai plus trop d’idées…
Néanmoins, nonobstant une mécanique assez minimaliste, celle-ci a l’avantage de véritablement mettre en avant la culture générale.
J’en reparlerai certainement lorsque je traiterai Questions pour un champion ; mais en fin de compte, la meilleure façon de tester la culture générale des candidats, c’est tout simplement de… poser un maximum de questions, pour être sûr de brasser plusieurs domaines différents, et d’une façon qui ne soit pas trop pointue. Là où un QLMG ou un QVGDM ne vous laissera non seulement pas le choix dans les questions auxquelles vous devrez répondre, mais de plus vous élimineront immédiatement si vous avez l’outrecuidance d’y répondre incorrectement…
Ici, on a tout de même 50 questions qui sont posées avant qu’un candidat ne soit éliminé, ce qui est non seulement fort honorable pour laisser de la marge aux candidats… mais également un record pour un jeu TV, à ma connaissance. Ajoutez à ça les 20 questions en plus pour déterminer le vainqueur, et on a un jeu où l’on pose 70 questions en un peu moins d’une demi-heure, soit une moyenne d’environ 2,3 questions par minute. Excellent !
Et il n’y a pas que la mécanique qui se veut minimaliste : le plateau de jeu est également réduit à son plus simple appareil.
On a un jeu sur fond vert (du moins dans ses premiers habillages), où les décors sont ajoutés en post-prod, et qui montre exclusivement les candidats et leurs pupitres. Pas de public, pas de décor plus conséquent… et même pas d’animateur présent sur le plateau ! En effet, s’il y a bien quelqu’un qui pose les questions (Patrick Hernandez et Thierry Fréret en alternance), il n’apparaît cependant jamais à l’écran (sauf très exceptionnellement, pour un poisson d’avril par exemple…), il présente les candidats et pose les questions exclusivement en voix-off. Ce qui ne l’empêche toutefois pas d’avoir une certaine « présence », avec une voix assez identifiable, et quelques petites touches personnelles de temps à autre.
La seule chose sur laquelle le jeu s’amuse un peu visuellement, c’est son habillage, qui a eu l’occasion de varier au fil du temps, et d’adopter différents styles. C’est l’un des avantages du fond vert (même si dans sa dernière version, l’émission semblait plutôt tournée sur un vrai plateau).
Le dernier habillage du jeu, un peu plus… psychédélique.
Ce qui fait de 100% questions un jeu très minimaliste, comme vous pouvez le constater.
Néanmoins, je tiens quand même à souligner une différence entre « minimaliste » et « simpliste » ; ce qui fait que j’ai davantage de respect pour 100% questions que pour un jeu véritablement simpliste, comme disons Trouvez l’intrus (quelle surprise de ma part d’avoir choisi ce jeu-là !).
Car 100% question recherche complètement ce côté minimaliste, où on se contente juste de poser des questions et rien d’autre. Ce qui est souligné par cette mécanique de jeu où on les enchaîne, sur un plateau de jeu totalement dépourvu de public et de décor conséquent, avec uniquement un fond vert, et un animateur qui n’apparaît même pas physiquement à l’écran. Bref, le fait de véritablement mettre l’accent sur cet aspect épuré fait que la direction artistique prend bien.
Là où Trouvez l’intrus, en revanche, me donne au contraire l’impression d’être un jeu juste simpliste. Le rythme est un peu plus mou en comparaison, les règles sont simples parce qu’elles ne semblent surtout pas particulièrement recherchées ni mises en scène d’une façon qui les rendrait exceptionnelles, on sent que le jeu essaie de se trouver une ambiance sans pour autant que ça ne prenne à un quelconque moment…
Bref, là où 100% question tourne à son avantage le fait d’avoir une mécanique très simple pour en faire sa propre identité, Trouvez l’intrus apparaît au contraire comme un jeu paresseux qui ne semble pas assumer son simplisme et qui ne parvient pas à trouver la sienne.
Et avant de (déjà !) conclure, j’irais même jusqu’à dire que rien que le titre est finalement plutôt ingénieux : en effet, il donne directement l’idée d’un jeu entièrement basé sur la culture générale et rien d’autre ; mais de plus, le « % » présent dans le titre évoque subtilement la façon d’établir les scores (i.e. le pourcentage de bonnes réponses).
Total (100% question) : 13,5/20
Même si je n’ai au final pas grand-chose à dire de 100% questions, il a très bien su jouer ce qui aurait pu être un bémol à son avantage : en assumant totalement son côté minimaliste, il remplit parfaitement les ambitions qu’il se fixe, et qui suffisent à en faire un jeu agréable à regarder. Et au final, c’est cet aspect que j’apprécie avec cette émission : le fait d’avoir un jeu de culture générale sans aucune prise de tête et sans chichi, mais qui fait particulièrement bien son travail d’évaluation des connaissances ; le tout en étant très rythmé et ludique. Et c’est un genre d’approche que je regrette un peu de ne plus voir depuis le temps…
Légal, pas légal
Et après avoir parlé du plus connu, parlons du moins connu du lot, et surtout celui sur lequel c’était le plus galère pour retrouver des informations à ce sujet… Légal, pas légal.
Il faut dire qu’il n’a vraiment pas duré longtemps (début des années 2000), que l’émission est devenue introuvable, et que les premiers résultats que vous donnera Google à ce sujet, ce seront des pages web indiquant ce qu’est devenue Pépita depuis le temps, ainsi que des interviews de Patrice Laffont où il critique allègrement son style d’animation dans ce jeu-là… dixit celui qui n’a pas particulièrement brillé dans La liste gagnante à ce sujet, je le rappelle.
Néanmoins, grâce à un passionné de jeux TV ainsi qu’aux inathèques, j’ai eu l’occasion d’en savoir plus. Je ne pourrai néanmoins pas partager de captures d’écran comme à mon habitude, celles-ci étant « copyrightées » ; et je n’ai pas non plus de base pour faire de montage de substitution, comme je l’avais fait pour Carbone 14 ou LGDN. Cependant, la mécanique du jeu devrait rester assez simple à comprendre, même sans support visuel.
La seule chose que je ne pourrai pas vous partager à ce niveau-là, ce sera l’habillage du jeu ainsi que le décor, qui étaient… un peu foutraques. Pour le décor, on avait un plateau de jeu représentant une ville, mais un peu en mode « bande dessinée » ; quant à l’habillage, celui-ci n’était pas très soigné, et utilisait sa charte colorimétrique un peu n’importe comment (ils ont dû faire appel au responsable de l’habillage de Mission : 1 million…).
Bref. Légal pas légal est une adaptation (plutôt libre) du jeu de société Place de la loi, qui est une sorte de Trivial Pursuit avec des questions exclusivement basées sur… les lois, comme son nom l’indique. D’ailleurs, le jeu de société fait également office de lot de consolation pour le jeu TV, comme c’était le cas pour les adaptations du Trivial Pursuit et du Cluedo.
Bon, je n’ai pas eu l’occasion de jouer à ce jeu-là ; mais à en lire le descriptif, l’adaptation en jeu TV ne semble avoir en commun avec le jeu de société que son domaine de compétence, et donc les questions portant sur le domaine juridique. En particulier, on n’a pas de lancers de dé ou de déplacement de case en case sur un plateau de jeu. Ce qui n’est pas plus mal, quand on voit à quel point adapter le Trivial Pursuit en jeu TV n’a jamais été une mince affaire (on y reviendra dans la critique suivante…).
Un jeu de société préfacé par le Garde des Sceaux, s’il vous plaît !
Ce jeu était composé de quatre manches, qui faisaient s’opposer quatre candidats, avec un candidat éliminé à chaque fin de manche, ainsi qu’une finale individuelle.
Il s’agit d’un jeu de type quiz, donc avec des questions/réponses ; questions qui ont toutes la particularité de porter sur le droit, avec la présence d’un avocat sur le plateau (nommé Jean-Christophe Tymoczko) afin d’apporter des précisions après chaque question (voire d’animer certaines parties de jeu, on y reviendra). Ce qui en faisait un peu un proto-Seriez-vous un bon expert ? à ce niveau-là (certaines manches rappelant un peu SVUBE d’ailleurs), si ce n’est que le domaine d’expertise était donc systématiquement le droit et le juridique.
Les deux premières manches sont très classiques.
Pour la première manche, six QCM à trois propositions de réponse sont proposés ; pour la deuxième manche, ce sont dix questions de type « Vrai/Faux », si ce n’est qu’au lieu du choix « Vrai/Faux », on a le choix « Légal/Pas légal » à la place. Un point par bonne réponse est octroyé pour chaque candidat, celui qui en a le moins à l’issue de chaque manche est éliminé. Petite particularité : les scores sont cumulatifs, donc les points accumulés en manche 1 restent valables pour la manche 2, ce qui n’est pas plus mal.
Ces deux premières manches me laissaient augurer un jeu très banal dans son ensemble… mais j’ai été plutôt agréablement surpris par ce que le jeu avait à proposer au-delà de cette mise en bouche.
A commencer par la façon de départager les égalités potentielles : je m’attendais à ce que ça se joue à la rapidité, comme on a l’habitude ; mais en fait, c’est une question subsidiaire qui est posée. Question qui pourrait avoir sa place dans Attention à la marche, d’ailleurs, puisque c’est une réponse numérique qui est attendue : et c’est le candidat le plus éloigné de la bonne réponse qui est éliminé.
Une bonne idée en soi… mais mise en pratique de façon discutable. En effet, on aurait pu s’attendre à ce que les candidats saisissent la réponse secrètement sur leurs pupitres, façon AALM ; mais non, ils donnent une réponse oralement, chacun leur tour, leurs pupitres n’étant équipés que de boîtiers à boutons (pas de budget pour un clavier, apparemment…). Ce qui fait non seulement plutôt cheap ; mais, en plus de ça, assez idiot. En effet, qu’est-ce qu’on fait si le deuxième candidat donne volontairement la même réponse que le premier ? Il y a une règle implicite qui interdit ce genre de stratégie ? Ca ne serait pas arrivé avec un clavier…
La troisième manche va faire s’affronter les deux candidats sur un principe qui n’est pas sans rappeler les Duels de La Cible.
Alternativement, durant quarante secondes, les candidats devront citer une réponse correspondant à un thème donné ; à chaque fois, ils disposeront de quatre secondes pour proposer quelque chose. La main passe systématiquement au bout des quatre secondes ; ce qui fait qu’en tout, pour chaque thème, chaque candidat peut donner un maximum de cinq réponses. Les mauvaises réponses ou l’absence de réponse ne sont pas éliminatoires, les candidats disposent vraiment à chaque fois de quatre secondes pour donner une réponse en mode ping-pong.
Sur le papier, c’est plutôt une bonne idée ; dans l’exécution, en revanche, c’est un peu confus. En fait, à chaque fois qu’un candidat a la main, il dispose de quatre secondes pour donner une réponse ; mais dans le feu de l’action, il peut en donner plusieurs sans le faire exprès, alors que seule sa première proposition sera prise en compte (et qu’il doit attendre que ce soit à nouveau son tour pour donner une nouvelle réponse). Ce qui laisse tout le loisir à son adversaire de lui piquer les réponses qu’il dit « en trop »…
En outre, comme on a parfois quelques explications furtives pendant la manche, mais qu’on ne la met pas en pause à ce moment-là… ça peut arriver qu’un candidat voie ses quatre secondes de réflexion être sucrées au profit des expications pour la réponse de l’autre candidat. Gênant.
Et enfin, si vraiment aucun candidat n’a d’idée de réponse à donner durant cette manche, on peut se retrouver avec quarante secondes de silence télévisé, la séquence n’étant pas accompagnée musicalement. Bref, un principe intéressant, mais qui aurait mérité d’être peaufiné.
Deux thèmes au total sont joués, et c’est le candidat avec le plus de bonnes réponses données qui part en finale (en cas d’égalité, c’est la même chose que pour les deux manches précédentes).
Le principe de la finale rappelle celui des premières versions de SVUBE, avec des propositions à associer entre elles (par exemple, des destinations à associer avec les pièces administratives nécessaires pour s’y rendre) en quarante secondes. Mais avec une petite subtilité : on a cinq « questions »… mais six propositions ! Il y a donc un intrus dans le lot. Ce qui est plutôt une bonne idée sur le papier pour ajouter un peu de piquant.
Enfin… ça le serait, si cette finale n’était pas aussi « punitive ». Car pour remporter le « Super cadeau » (sic), il faut faire un sans-faute. La moindre erreur, et le candidat ne repart qu’avec un lot de consolation, qui consiste en… une compilation des lots de consolation des précédents candidats, c’est-à-dire une boîte de jeu, un CD-ROM interactif, et une collection de livres sur le domaine juridique (il faut vraiment aimer ça…). Bon, le « Super cadeau » (à nouveau, sic…), c’était un ordinateur la plupart du temps, donc pas spécialement de quoi sauter au plafond non plus ; mais c’est surtout le côté « tout ou rien » et l’absence totale d’échelle de gains qui sont frustrants sur ce type de finale. A l’instar de SVUBE, ça aurait été une bonne idée de récompenser les quelques bonnes réponses données par le candidat, d’autant plus avec un sujet aussi pointu sur lequel faire un sans-faute n’est clairement pas une mince affaire…
Enfin, « sujet aussi pointu »… là encore, c’est une question de chance pour le candidat. Parce qu’il y en a un qui a juste eu des préfectures à associer à leurs départements respectifs… ok, ce n’est pas totalement dénué de lien avec le domaine juridique d’un point de vue purement technique, mais c’est tiré par les cheveux de le proposer dans ce contexte…
Bref, globalement, en termes de mécanique : ça va. Le jeu est plus créatif qu’il n’y paraît au premier abord, avec des manches assez variées, même si certaines d’entre elles auraient clairement méritées d’être peaufinées.
En revanche, c’est au niveau de la direction artistique que ça pèche complètement, et qu’on a l’impression que le jeu ne sait pas vraiment où il va.
Comme je le disais en introduction : l’habillage et le décor ne vont pas. Bon, il va falloir me croire sur parole, vu que j’ai dit que je ne pouvais pas illustrer cette partie de l’article… ou aller dans une inathèque si vous le pouvez.
Pour le décor, le côté « ville de BD » passe à peu près ; en revanche, on a un peu de mal à voir le rapport avec la loi et le domaine juridique… on aurait pu plutôt s’inspirer d’un tribunal ou mettre des symboles évoquant la justice, par exemple. A ce niveau-là, le seul détail visuel de l’habillage qui rappelle ce domaine-là, ce sont des sortes de « tampons », de différentes couleurs, qui représentent les différents candidats ; et encore, au départ, je croyais que c’était des pions de jeu de société, et que ça faisait référence au matériau de base…
Quant à l’habillage, il me donne l’impression d’être assez amateur. On a des rectangles de partout, des couleurs qui ne vont pas très bien ensemble comme le noir, le gris-bleu et l’orange, des textes pas toujours très bien alignés… je ne sais pas si c’est pour faire référence au jeu de société dont le jeu revendique être l’adaptation, mais en tout cas c’est plutôt raté.
Et encore, là je ne parle que de l’habillage visuel… mais en termes d’habillage sonore, celui-ci brille par sa quasi-inexistence. On a quelques musiques d’attente de temps à autre pendant la réflexion des candidats, mais c’est tout. Ce qui rend le jeu trop calme, et fait ressortir les quelques lacunes du style d’animation.
Et en parlant de style d’animation, la question qui vous brûle très certainement les lèvres, c’est : est-ce que Patrice Laffont avait raison au sujet de Pépita en affirmant que « [lorsqu’on lui a donné] une émission à présenter, elle a été mauvaise comme tout ! » ? Ce à quoi je répondrais qu’en effet, elle n’était pas particulièrement à son aise ; mais que d’une part, ce n’était pas non plus atroce au point de dire qu' »elle a été mauvaise comme tout » ; et que d’autre part, le problème ne venait pas que d’elle.
On sentait effectivement qu’elle n’était pas habituée à ce genre d’exercice, qu’elle pouvait légèrement manquer de répartie par moments, ou que les rares fois où elle essayait de se donner un style, ça ne prenait pas… mais honnêtement, sur ce genre de jeu, ce n’est pas particulièrement dérangeant non plus. On n’est clairement pas sur une émission dont l’intérêt est porté de façon assez importante par la personnalité de son incarnation ; et quitte à lui donner un premier « grand rôle », autant que ce soit sur une émission aux ambitions modestes comme celle-ci.
D’ailleurs, pour être plus précis, on devrait davantage parler de co-animation, puisque Jean-Christophe Tymoczko ne se contente pas de simplement apporter des précisions après chaque question. En effet, il doit pratiquement autant parler que Pépita (voire plus) au sein d’une émission… et parfois, il lui pique même son rôle. En manche 1, par exemple, c’est lui qui pose les questions, Pépita le complétant avec les réponses du QCM ; mais bizarrement, en manche 2, c’est Pépita qui pose les questions en complétant avec « Légal/Pas légal ». Et en finale, ça va même plus loin que ça, car c’est carrément lui qui se met à côté du candidat (un peu trop près d’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi avoir voulu faire un plan aussi resserré à ce moment-là), présente le principe de la finale, donne les différentes propositions, et valide les réponses du candidat à la fin… et pendant ce temps-là, Pépita disparaît complètement, et ne réapparaît que pour… apporter les cadeaux aux candidats. Un réflexe de Pyramide qui a la dent dure, il faut croire…
Et finalement, le problème au niveau de l’animation de ce jeu pour moi, c’est plutôt un corollaire du manque de rigueur de la direction artistique. Car ce n’est pas la faute de Pépita si l’animation laissait à désirer, mais plutôt aux producteurs qui n’ont pas su définir clairement qui devait faire quoi lors des tournages…
D’ailleurs, les candidats non plus ne semblent pas avoir été particulièrement briefés avant le tournage. Certains, au moment de se présenter, semblaient carrément surpris qu’ils doivent parler à ce moment-là, c’était un peu surréaliste !
Enfin, je pense également que ce jeu a pu un peu pâtir de son manque de budget.
Outre la direction artistique un peu faiblarde qui aurait peut-être gagné à avoir un peu plus de moyens, ça n’aurait pas été du luxe de proposer des enjeux légèrement plus élevés en finale, ne serait-ce que pour enlever ce côté « tout ou rien » dérangeant.
Car contrairement à 100% questions qui assume complètement son côté minimaliste et son peu de budget nécessaire, ici on ressent davantage le léger manque qu’on peut avoir, avec les enjeux légèrement plus élevés (pas trop non plus car on reste sur La Cinquième, mais ça aurait tout à fait pu être diffusé sur France 3 – par exemple à 13 heures – avec un peu plus de budget).
Total (Légal pas légal) : 9,5/20
Légal pas légal est typiquement le genre de jeu que je respecte pour ses ambitions… mais qui pèche d’une façon assez gênante dans son exécution.
L’idée de proposer un jeu original jouant sur le domaine juridique est totalement louable ; et en termes de mécanique, même si ça manque un peu d’aboutissement par moments, ça passe.
Mais malheureusement, la direction artistique est plutôt aux fraises, la mise en scène manque de rigueur, et le rendu final paraît assez amateur visuellement. Ca a beau ne pas spécialement me déranger d’habitude, mais là je reconnais que cet amateurisme a quand même un côté gênant ; même pour une chaîne comme La Cinquième, dotée de peu de budget, mais qui avait déjà montré avec 100% Questions et le jeu dont je vais parler juste après qu’elle pouvait mettre en forme des jeux TV d’une façon plus acceptable, même avec peu de budget.
Dommage, l’idée était là, avait ses quelques mérites, et correspondait tout à fait aux objectifs du diffuseur, tout en restant dans son état d’esprit. Avec un peu plus de moyens, et surtout de rigueur au niveau de la production, ça aurait pu donner un jeu sur le domaine juridique (thème pas si souvent abordé dans les jeux TV !) tout à fait acceptable.
Ca déméninge !
Diffusé de fin 1994 à septembre 1995 et présenté par Marc Posno, Ca déméninge ! est sans doute le jeu présentant le plus de variété parmi ceux de la sélection ; et également celui que je trouve le plus passionné du lot, à tel point qu’il aurait pu avoir sa critique à part entière.
Ce jeu était composé de six manches, faisant s’affronter deux binômes en alternance.
Les manches 1 et 3 étaient des manches de rapidité où les binômes s’affrontaient directement ; les manches 2 et 4 des manches en solo ; la manche 5 un duel ; et la manche 6, une finale jouée par le binôme qui a le plus de points à ce stade de la partie.
A l’instar de TLMASMAD, ce jeu va proposer une petite originalité, dans la mesure où son contenu ne sera pas le même dans chaque émission. En effet, les manches 1 à 4 ont des concepts variés, qui sont joués en alternance. Seules les manches 5 et 6 restent les mêmes à chaque émission.
En outre, les différents jeux proposés ont tous un point commun : celui d’être basés sur la mémoire. C’est certainement le principal point positif de ce jeu. Certes, des questions sur la mémoire, ça peut arriver ponctuellement dans les jeux TV ; mais pas de là à avoir des mécaniques entièrement basées dessus. Souvent, on se contente soit de poser des questions ça et là (La gym des neurones, Slam…), soit d’y dédier une ou deux manches mais pas plus (certaines manches de Réveillez vos méninges, la finale de Burger Quiz), soit de faire cohabiter cet aspect-là avec autre chose (Slam – encore lui – pour se souvenir des définitions et des lettres déjà tombées ; The Exit List nécessite une bonne mémoire, mais la partie culture générale reste importante ; ou encore Kazcado, basé sur le jeu du Memory, mais qui comporte un peu de culture générale lui aussi). A ma connaissance, Ca déméninge ! doit être l’un des seuls jeux à pleinement y faire honneur (enfin… presque).
Toutefois, je suis conscient que c’est un aspect qui peut potentiellement lasser… mais le jeu aussi semblait en être conscient. D’où le fait de proposer des mini-jeux variés et joués en alternance. C’était le meilleur parti à prendre.
Faire une liste exhaustive de ces mini-jeux va être difficile pour moi, vu l’absence de documentation à ce sujet ; toutefois, en me basant sur les émissions que j’ai pu visionner, je peux toujours citer les suivants, qui donnent déjà un assez bon panorama de ce que le jeu avait sans doute à offrir.
Mais avant de commencer à parler de mémoire, dézinguons d’emblée l’éléphant dans la pièce, en parlant du seul mini-jeu hors sujet : un banal question/réponse de culture générale, où les deux binômes doivent répondre à une question posée en écrivant la réponse sur une ardoise, et en marquant des points si la réponse est correcte.
Je ne sais pas, peut-être que les producteurs étaient en panne d’inspiration, et qu’il leur manquait un mini-jeu ; ou qu’ils avaient d’abord pensé à un jeu de culture générale plus large et conçu cette manche en conséquence, avant de se restreindre sur la mémoire ; ou qu’on n’avait pas mis au courant l’un des concepteurs de la spécificité du jeu, et qu’il n’en a fait qu’à sa tête… toujours est-il qu’à l’instar de la manche 1 de Réveillez vos méninges, c’est vraiment le mini-jeu dont je me demande ce qu’il fout là.
Bon, maintenant que c’est fait, parlons des jeux qui s’inscrivent véritablement dans la thématique du programme.
Pano mémo : dans ce mini-jeu, le public lève des panneaux comportant des indications et des numéros. Pour chaque question, il faut citer le(s) numéro(s) associé(s) au(x) mot(s) cité(s) par l’animateur (le nombre de panneaux corrects peut être variable, en allant de 1 à 3 panneaux possibles).
Info mémo : dans ce mini-jeu, on présente deux biographies (rapides, évidemment) de personnages historiques, en relatant quelques informations à leur sujet. Puis on pose des questions dessus (certaines pouvant porter sur les deux personnages à la fois).
On en apprend même un peu plus question culture générale, par exemple ici avec Louis Blériot.
Modulo mémo : dans ce mini-jeu, on présente aux candidats une boule, qui contient une structure avec différentes formes et couleurs. On l’ouvre pendant quelques secondes, plus on la referme, et les candidats doivent répondre à des questions (par exemple : combien d’étages a la structure, de quelle couleur est l’élément situé au 3e étage en partant du bas…).
Maximo mémo : dans ce mini-jeu, des maximes sont citées dans une séquence vidéo, ainsi que leurs auteurs. On pose des questions à ce sujet après.
Euh… oui, ce n’est pas Napoléon Ier qu’on voit à l’écran, mais quelqu’un qui dit une citation de Napoléon Ier.
Mélodi mémo : dans ce mini-jeu, ce sont des extraits musicaux qui sont diffusés en amont des questions. Questions qui vont naturellement porter sur ce que les candidats ont pu écouter.
… oui, forcément, comme les images ne produisent pas de son… ouvrez vos chakras et imaginez que vous êtes en train d’écouter du Chopin.
Picto mémo : dans ce mini-jeu, on présente trois séries d’illustrations avec quatre images reliées à un thème donné. Puis on pose des questions, pour lesquelles on a retiré une image à chaque fois, et il faut retrouver laquelle.
Evidemment, pour illustrer, j’ai mis les deux images côte-à-côte, donc forcément c’est plus facile, certes.
Nonobstant le côté non exhaustif de la liste, celle-ci permet toutefois d’illustrer l’une des plus grandes qualités de ce jeu : car non seulement celui-ci est entièrement basé sur la mémoire ; mais de plus, il ne se contente pas de tester un seul type de mémoire, mais plusieurs : visuelle, spatiale, auditive…
Bon, certes, ce sont surtout les types de mémoire les plus télégéniques qui sont montrés (difficile de mettre en avant la mémoire olfactive, gustative ou kinesthésique dans ce genre de jeu…) ; cependant, la diversité reste plaisante.
D’autant plus qu’on sent que ce jeu cherche à être interactif. Outre le fait que les téléspectateurs peuvent tout à fait jouer en même temps que les candidats, le public est également incité à répondre de son côté lors de certaines manches. Ce qui n’a pas d’impact sur le déroulement de la partie, mais qui lui donne une touche de convivialité supplémentaire bien appréciable.
En plus du « Pano mémo » et de l’interactivité, le public peut également être amené à poser certaines questions. Décidément, ce jeu aime bien mettre en avant son public, ça fait plaisir !
En termes de structure globale, ça reste relativement simple, avec comme je le disais une alternance entre manches d’affrontement (manches 1 et 3) et manches individuelles (manches 2 et 4) avant d’arriver à la demi-finale et la finale. Dans l’exécution toutefois… je pense qu’on aurait pu faire mieux.
Pour les manches d’affrontement, par exemple, le système employé par l’émission semble assez rudimentaire : une fois la question posée, chaque binôme doit écrire sa réponse sur une ardoise, puis signaler qu’il a répondu, pour savoir qui a répondu en premier… pourquoi ne pas avoir utilisé un simple système de buzzer et demander la réponse à voix haute, quitte à passer la main à l’autre binôme en cas d’erreur ?
Pour les manches individuelles, celles-ci ne se jouent qu’avec un seul membre du binôme… et l’adversaire qui ne joue carrément pas (on alterne entre les manche 2 et 4, bien sûr, histoire que chaque binôme puisse en faire une). Ce format individuel n’apporte honnêtement pas grand-chose, si ce n’est que le public peut jouer en même temps via leurs boîtiers (les questions posées étant des QCM à 4 choix) ; cependant, c’est juste pour le fun, histoire de vanter le côté interactif du jeu, sans pour autant avoir d’incidence sur son déroulement.
D’ailleurs, ce que je regrette également avec ces manches individuelles, c’est que les candidats n’ont pas le choix de leur mini-jeu. Ils peuvent se retrouver avec un mini-jeu de mémoire auditive, pendant que leurs adversaires auront un mini-jeu de mémoire visuelle, sans que ce ne soit spécialement à leur avantage…
Pour la demi-finale (le Défi mémo), plusieurs formes sont représentées sur des palets, placés devant les deux binômes. Puis le plateau de jeu est tourné vers l’un d’entre eux, qui va secrètement retirer l’un des palets, puis réorganiser ceux encore présents de la façon de leur choix. Le plateau est ensuite tourné vers le binôme adverse, qui doit dire quelle forme a été retirée. Puis on inverse les rôles.
Même si c’est un peu léger (et pas forcément nécessaire), j’apprécie le côté « interactif » entre les deux binômes, qui peuvent élaborer une mini-stratégie en se disant quelle forme va être la plus difficile à retenir, ou jouer sur la façon de mélanger les palets. Dommage que ce ne soit que sur cette manche assez courte, mais c’est mieux que rien.
Au départ, ils étaient vingt ; à la fin, il n’en restera que… dix-neuf. Il faudra juste dire lequel aura été retiré dans le lot…
La finale (à laquelle seul le binôme avec le plus de points pourra participer), nommée « Mémosphère« , est… un Simon. Un Simon corsé, mais quand même. Bon, c’est certes moins original que le reste, mais totalement justifié dans le cadre d’une émission qui met la mémoire à l’honneur.
Une séquence musicale de 18 notes (tout de même !) va être jouée, chaque note étant associée à un chiffre de 1 à 7. Puis le binôme devra rejouer la séquence, sachant que la moindre erreur est directement éliminatoire… mouais. Je regrette qu’à l’instar de Légal pas légal, on ait une finale « tout ou rien », compte tenu de la difficulté à tout mémoriser. On aurait à mon avis pu imaginer un système plus progressif, où chaque bonne note donnée aurait permis de gagner un peu plus d’argent (ou quelque chose de plus souple avec des paliers, par exemple).
Vous connaissez le principe, je pense…
Total (Ca déméninge) : 13,5/20
Bien qu’il exploite une thématique assez originale (surtout pour l’époque) d’une manière diversifiée, Ca déméninge ! pâtit toutefois quelque peu de son côté « artisanal », en laissant transparaître un côté assez amateur dans sa réalisation et un certain manque de moyens qui y ont été consacrés. Un peu de la même façon que pour Légal pas légal… mais avec toutefois davantage de rigueur dans sa direction artistique, ce qui est moins gênant ; d’autant plus que cette fois-ci, le concept a davantage d’intérêt pour compenser cet aspect-là et laisser une impression globale davantage positive.
Cette émission avait clairement le mérite d’avoir sa propre identité, en jouant sur le domaine précis qu’est la mémoire, et en l’exploitant d’une façon plutôt diversifiée. Comme quoi, on peut quand même proposer quelque chose de plutôt frais, même sans moyens notables (bien que ça n’aurait pas été mal d’en avoir tout de même un petit peu plus).
Madame, monsieur, bonsoir, le jeu
On va conclure cette liste de jeux par un petit hors sujet, puisque ce jeu date de 2007 ; et n’a donc par conséquent pas été diffusé sur La Cinquième (qui avait fermé boutique 5 ans plus tôt), mais sur France 5. La voilà, la fameuse exception dont je parlais en introduction (si l’on excepte 100% questions, qui y était encore présent en tant que vestige de La Cinquième).
Bon, j’en parle ici, parce que j’avais envie de rentabiliser mon visionnage, et histoire de voir ce que pouvait donner un jeu TV diffusé par France 5 ; mais je ne me voyais franchement pas écrire un article à part entière au sujet de ce jeu. Vous allez comprendre assez rapidement pourquoi…
Originellement, Madame, monsieur, bonsoir était une émission créée en 2006, dans laquelle des personnalités analysaient des archives de la télévision ; puis, en 2007, la chaîne a décidé d’en faire un jeu, qui a duré un an, avant que l’émission ne disparaisse. Je n’ai pas eu l’occasion de regarder l’émission de base, donc je ne saurais pas dire si elle était bien ou non dans son genre ; mais toujours est-il qu’adapter une sorte de talk en jeu TV, ce n’est pas courant. Quelque part, il y a un petit côté Monsieur Cinéma dans l’approche, même si cette émission-là mêlait à la fois une présentation de l’actualité cinématographique et un jeu sur le cinéma.
Le jeu reste sur le même thème que Madame, monsieur, bonsoir (càd les images d’archives télévisuelles), si ce n’est qu’on y introduit cette fois-ci des candidats anonymes pour jouer sur la culture télévisuelle.
En somme, ce concept rappelle beaucoup Les cinglés de la télé… mais en bien plus mollasson. Certes, on y retrouve pas mal de références télévisuelles via l’habillage sonore (d’ailleurs, j’aime bien le générique qui mixe Krupa de Apollo 440 avec des jingles connus… et c’est peut-être la seule chose qui m’a enthousiasmé dans ce programme…), ainsi que la diffusion d’images d’archives pour illustrer les thèmes des questions, ce qui fait qu’on sent que la production aime assez sincèrement le média qu’elle cherche à représenter… mais elle n’est clairement pas aussi passionnée que ne pouvait l’être la production de Catherine Barma.
Moins ambiancée (bon, c’est France 5, évidemment qu’ils n’allaient pas faire quelque chose de très déjanté à ce niveau-là, mais quand même…), assez peu rythmée… on sent que l’émission était plutôt une sorte de talk à la base, et qu’elle a cherché à incorporer du jeu dans son concept ; mais sans pour autant vraiment l’adapter aux codes du genre. Ce qui donne un produit fini finalement assez ennuyeux pour moi, d’autant plus que l’émission dure tout de même une cinquantaine de minutes…
Et ce n’est pas aidé par le concept global qui n’a vraiment rien d’exceptionnel.
La première manche fait jouer individuellement deux trinômes de candidats, sur six thèmes donnés… qui semblent leur être imposés. Au départ, je croyais que les candidats pouvaient choisir eux-mêmes les thèmes ; mais finalement non, ils doivent traiter chaque ligne de thèmes qui leur est attribuée dans l’ordre.
Et à partir de là… c’est du QCM à quatre propositions de réponse, qui rapporte un point à chaque bonne réponse. Rien de transcendant donc.
« Hélène SégUara »… non mais franchement…
A partir de la deuxième manche, les trinômes jouent en duel.
Pour la deuxième manche, les candidats de chaque trinôme affrontent individuellement leur adversaire, sur quatre questions correspondant à un thème donné. Ca se joue à la rapidité, celui qui buzze et a la bonne réponse marque des points.
Rien de particulièrement original non plus… à part une chose que je n’ai pas précisée : les trinômes sont composés de candidats correspondant à trois générations différentes. Et cette manche fait s’affronter chaque candidat de chaque génération : les plus jeunes avec les plus jeunes, les moins jeunes avec les moins jeunes, etc.
Et pour le coup, c’est la seule idée vraiment notable que je retiens de ce jeu, et qui ne le rend pas complètement insignifiant à mes yeux. Le fait de jouer sur les générations pouvait promettre quelque chose de plutôt intéressant, en jouant sur des questions plus ou moins adaptées à celles-ci. Mais bon, cette manche exploite à peine ce concept… et l’ignore même complètement pour la troisième et dernière manche.
Ah, oui… quand je disais que ça analysait des archives télévisuelles, ça ne veut pas dire non plus que toutes les questions vont véritablement porter sur le média TV (elles peuvent aussi porter sur n’importe quelle personnalité, pour peu qu’on l’ait vue à la TV au moins une fois). Point malus pour le jeu, du coup…
Car la troisième manche consiste en un duel, qui va cette fois-ci se jouer entre un membre de chaque équipe, de leur choix.
Une fois les champions désignés, ceux-ci vont jouer avec trois personnalités, sur lesquelles on posera trois questions chacune, avec là encore un nombre de points croissant en cas de bonne réponse.
Encore une fois, ça ne vole vraiment pas haut comme concept, surtout pour conclure le programme. En outre, faire jouer la fin de l’émission, avec autant de points en jeu, sur uniquement un candidat par trinôme, ça fait quand même très pauvret… mais bon, ce duel final est à l’image de ce qu’on a pu voir jusqu’ici, ça je ne peux pas le nier…
Ah, et j’avais oublié de le préciser : il y a un people qui est invité (on l’introduit d’une façon très pompeuse et lèche-bottes d’ailleurs…) et qui ne sert à rien, à part renforcer le côté « talk ». Au moins, dans Les cinglés de la télé, le people avait un intérêt en terme de mécanique du jeu (et n’apparaissait que pendant une seule manche, aussi…).
Total (Madame, Monsieur, bonsoir) : 10/20
En tant que jeu TV, Madame, monsieur, bonsoir était un concept assez creux pour moi, et très loin d’être un incontournable en la matière. Sa note moyenne témoigne de sa platitude la plus totale : rien d’affreux, mais absolument rien de transcendant non plus. Son seul aspect notable étant sa légère spécificité générationnelle, qui aurait pu le rendre plus original, mais qu’il n’a pas su valoriser plus que ça.
Je lui préfère sans aucune hésitation Les cinglés de la télé, qui était largement plus dynamique, créatif et passionné dans son concept et sa mise en scène.
Mais bon, j’imagine qu’il fallait plutôt voir ce jeu comme ce qu’il était, à savoir une variante de l’émission d’archives média qu’elle était à la base… et à ce niveau-là, j’imagine que ça en fait du contenu correct, qui correspond bien à l’image de France 5. Et finalement, je comprends mieux pourquoi la chaîne n’a plus jamais tenté de faire du jeu TV après ça, si ses potentielles tentatives risquaient d’être aussi rasoir que celle-ci…
Conclusion
S’il y a bien deux points communs qu’on peut trouver aux différents jeux de La Cinquième, c’est : d’une part, l’envie d’éveiller le spectateur et de parler à un public curieux ; mais d’autre part, le peu de moyens alloués à ceux-ci.
Ce qui fait qu’en fin de compte, le jeu qui s’en est le mieux sorti est clairement celui qui a su le mieux concilier ces deux aspects, à savoir 100% questions (même si sa mécanique reste très basique, il a su la tourner à son avantage et en faire un jeu très stimulant). C’est un peu dommage pour Légal pas légal et Ca déméninge où le manque de budget a plutôt tendance à les desservir, même si ces émissions ont eu le mérite d’exister et de pleinement justifier leur présence au sein de la ligne éditoriale de la chaîne, et qu’il leur reste leur créativité et leur originalité.
Je préfère d’ailleurs que La Cinquième ait privilégié ce côté stimulant, car même avec leur aspect plus « artisanal », ces jeux arrivent à me laisser une marque de par leurs bonnes intentions. A l’image de la chaîne, d’ailleurs, dont le budget n’était pas faramineux, mais qui arrivait quand même à trouver sa propre identité.
Hélas, le passage à France 5 a de plus en plus réduit cet état d’esprit à peau de chagrin ; et la seule tentative de faire du jeu de la part de ce canal sous cette nouvelle identité (Madame, Monsieur, bonsoir, le jeu) a bien démontré qu’on ne cherchait plus à stimuler le public de la même manière, et qu’elle ne semblait pas franchement inspirée pour proposer du jeu TV à son tour. Heureusement que cette chaîne a su montrer bien d’autres qualités en contrepartie, avec le reste de sa programmation.
La prochaine fois, on va démarrer une nouvelle thématique qui va durer un bon nombre d’articles ; et qui m’a été plus ou moins inspirée par… Légal pas légal. Eh oui, souvenez-vous, c’était supposé être l’adaptation d’un jeu de société ; tout comme ceux que je vais traiter à partir de la prochaine fois…