Vous reprendrez encore un peu de Questions pour un champion ? Ca tombe bien, on a ce qu’il faut.
En tant que format phare de France 3, datant de 1988, la chaîne a eu l’occasion de le faire sortir de son format quotidien routinier, de plusieurs façons : que ce soit avec des quotidiennes, mais cette fois-ci thématiques ; des émissions en prime time, pour revêtir un caractère davantage événementiel ; ainsi qu’une déclinaison hebdomadaire avec d’anciens champions.
Et, dans l’ensemble, c’est… cool. En fait, toutes ces spéciales vont surtout se différencier sur la forme, de par la nature des candidats, ou les contextes dans lesquels ces émissions vont être jouées ; toutefois, au niveau de leurs règles, il n’y aura pas beaucoup de variations par rapport à la formule classique. Contrairement à NOPLP qui s’est davantage amusé avec sa formule de base, QPUC sort en revanche assez rarement de son schéma 9 points gagnants/4 à la suite/Face-à-face, et ne pimente pas beaucoup son contenu par rapport à ce qu’il fait d’habitude. Mais les quelques fois où il le fait peuvent valoir le coup, donc autant en parler.
Et tant qu’on y est, on va également mentionner la plupart des différences de forme qu’on peut retrouver.
Les spéciales en quotidienne
Commençons par les déclinaisons quotidiennes.
A ce niveau-là, la mécanique unitaire ne présentera aucune particularité par rapport à ce à quoi on est habitués. Le caractère « spécial » concernera plutôt soit la nature des candidats qui participent, soit le thème de l’émission.
En ce qui concerne la nature des candidats, on retrouve parmi les plus fréquentes les spéciales « Francophonie/Langue française », faisant jouer des candidats francophones venant de différents pays, ainsi que les spéciales « Grandes Écoles ».
Ces émissions ont la particularité de se dérouler dans un format « Tournoi », à part de la continuité habituelle. Elles durent généralement une semaine, et le but de chaque émission est de désigner un gagnant, qui jouera dans la dernière. Pour les Grandes Écoles, ça permet notamment de désigner le candidat qui la représentera lors de la « finale ».
Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale.
En dehors de ces spéciales au format Tournoi, on peut également citer des spéciales plus ponctuelles et thématiques, comme une spéciale « années 60/70/80/90/2000 », une spéciale « Environnement », ou encore une spéciale « Louvre ».
Spéciales qui font jouer principalement des anciens champions (parfois des candidats normaux)… mais qui vont surtout poser des questions essentiellement autour du thème en question. Ce qui permet de changer un peu de la routine, certes… mais qui peut avoir un côté légèrement clivant si on n’est pas super fan du thème du jour, en sachant qu’on va passer une bonne trentaine de minutes dessus.
Néanmoins, j’apprécie les efforts qui peuvent être fournis pour appuyer le thème du jour.
Ainsi, pour les spéciales « décennie », on a pu avoir un générique réorchestré de sorte qu’il évoque musicalement la période concernée, et une petite chorégraphie en intro avec des danseurs habillés comme à l’époque.
On a également eu en 2009, pour la spéciale « Marseille », une émission délocalisée à Marseille, ce qui n’est d’ailleurs pas très fréquent pour un jeu de plateau.
Les années 60.
Mention spéciale pour les spéciales Louvre en 2018, où le plateau de jeu s’est carrément délocalisé dans le Musée du Louvre pour son 4 à la suite. C’était plutôt amusant de voir le Louvre avec un habillage de QPUC, et Samuel Étienne se prendre pour Stéphane Bern en introduisant rapidement une oeuvre du Louvre en rapport avec les thèmes choisis par les candidats.
Bon, en revanche, c’était dommage de n’avoir délocalisé que le 4 à la suite et pas le reste. J’imagine que c’était trop complexe techniquement ou peu respectueux du lieu d’y mettre des buzzers pour y disputer une partie complète… mais bon, d’un autre côté, ça faisait aussi vraiment très bizarre d’avoir des retours provenant du plateau de jeu pendant que Samuel Étienne et les candidats étaient au Louvre. On sentait que c’était vraiment histoire de montrer le Louvre, quitte à ne le faire que partiellement…
Notons au passage qu’exceptionnellement, il n’y avait pas de thème mystère pour ces émissions-là. C’est peut-être la seule particularité en termes de mécanique que ces spéciales peuvent avoir par rapport à d’habitude…
Et en dehors des thématiques, on peut aussi citer d’autres spéciales, à la fois plus classiques comme les spéciales juniors, ou des spéciales pour des associations comme le Sidaction ; et plus originales comme la spéciale « Vendredi 13 », qui faisait s’affronter des champions qui n’avaient réussi à enchaîner que quatre victoires, échappant donc de peu à la cagnotte. Les producteurs ne sont décidément pas à court d’idées…
Bon, ces émissions thématiques ne sont cependant pas l’apanage de QPUC (après tout, beaucoup de jeux que j’ai déjà traités faisaient des spéciales de temps en temps, sans pour autant que je leur consacre un article à part pour autant…) ; mais ce jeu doit rester l’un des plus prolifiques à ce niveau-là, mais également les plus prestigieux, notamment avec les spéciales Francophonie ou Grandes Écoles.
Et puis je trouve toujours cette façon de sortir de la routine très louable, et je suis clairement content que ces spéciales existent.
Mais on peut voir encore plus grand…
Les variantes de prime time
Oui, quand les jeux ont du succès, il n’est pas rare d’en voir des déclinaisons de prime-time ; et QPUC ne fait pas exception à la règle. Enfin, « règle »… vous me direz que malgré son succès, TLMVPSP n’a jamais connu ce genre de déclinaison (et c’est tant mieux, de toute façon son concept champion-asymétrico-centré ne s’y prête pas du tout selon moi…), donc bon.
A ce niveau-là, on avait alors… pas mal de choses. Que ce soit des spéciales Grandes Écoles, des spéciales francophonie XXL, des spéciales people (il en fallait bien…), ou bien les Masters.
Et la première chose qu’on remarque en démarrant un prime de QPUC, c’est qu’on y met également beaucoup les formes. A tel point que parfois, on se demande même si c’est bien QPUC qu’on est en train de regarder… les images parlent d’elles-mêmes.
Non, non, on n’est pas en train de regarder une spéciale de Fa si la chanter ou NOPLP, mais bien QPUC.
Cela dit, rien de très étonnant, d’une certaine manière. Quand on n’a regardé que les quotidiennes de QPUC, on peut s’étonner de voir des magnétos, des danseuses, des musiciens, ou encore une table basse où les candidats attendent leur tour auprès d’un verre à pied ; mais pour du prime-time, ça n’a rien de très surprenant, puisque les enjeux de la case ne sont pas les mêmes. Aussi, on a souvent du remplissage ça et là pour tenir la durée.
Et puis bon, ce côté certes un peu démesuré vient tout de même appuyer le côté prestigieux que la chaîne voulait donner au programme à l’époque.
Et puis, à l’instar du mot de la fin du Grand tournoi de l’Histoire, ces spéciales pouvaient accueillir du beau monde. Ainsi, pour la spéciale Francophonie du 30 mai 2000, l’ancien secrétaire général de l’ONU et de la Francophonie Boutros Boutros-Ghali avait pu honorer l’émission de sa présence, de même que le ministre délégué à la coopération et à la francophonie Charles Josselin. Ou encore, à l’issue de certains Masters, le grand gagnant repartait avec un trophée représentant la Vénus au livre, remis avec une poignée de main par le président de France Télévisions s’il vous plaît !
… ou remis par le vainqueur de l’édition précédente, c’est bien aussi.
Reparlons à présent de mécanique. Celle-ci va le plus souvent s’adapter à un format de « mini-tournoi », avec un enchaînement de parties, qui aboutira à une confrontation finale.
Chaque partie aura cependant l’enchaînement classique 9 points gagnant/4 à la suite/Face-à-face, mais avec quelques différences.
Par exemple, au niveau du 9 points gagnant, on notera le plus souvent deux différences avec la version quotidienne.
La première : cette manche se jouera à 5 candidats au lieu de 4. Ca n’impliquera pas de différence par rapport à d’habitude, si ce n’est qu’il y aura deux éliminés au lieu d’un seul à l’issue de la manche, rendant donc les places pour la suite encore un peu plus chères.
La seconde : lorsqu’un candidat se qualifie… tous les autres voient leur score retomber à zéro. Ce qui est particulièrement fourbe ; mais qui me fait justement bien sourire pour cette raison-là. Bon, moins mesquinement, c’est aussi une façon d’appuyer les enjeux plus élevés, et de montrer que rien n’est acquis. Que, même si on a réussi à avoir 8 points, tout peut être à recommencer. Cependant, si elle met davantage la pression sur les candidats les plus avancés, elle diminue celle sur les autres, puisqu’ils n’ont alors plus de retard à rattraper. En revanche, les questions valent toujours 2 points puis 3 points une fois les premiers candidats qualifiés, donc le sentiment de pression accru au fil de la manche reste présent.
Après, je reconnais que cette manche n’avait pas énormément d’autres paramètres sur lesquels jouer pour en faire des variations. Donc ce qui en a été fait est plutôt intéressant dans le contexte.
![](https://leblogdegarsim.fr/img/jeux_tv/qpuc_variantes/masters_5.jpg)
Et c’est d’ailleurs la seule manche à avoir des différences suffisamment significatives par rapport à la version quotidienne. Le 4 à la suite, lui, reste joué à l’identique ; de même que le Face-à-face, dont la seule différence réside dans l’objectif à atteindre, celui-ci étant le plus souvent de 15 points.
On a ainsi deux parties qui vont chacune désigner un gagnant, et ces deux gagnants qui vont s’affronter en finale.
Finale qui consistera en un dernier Face-à-face, mais avec un objectif qui est cette fois-ci de 21 points, ce qui appuie bien les enjeux. Ca ne rend pas la finale plus difficile dans l’immédiat, mais plutôt dans la durée, puisqu’il faudra être plus endurant pour atteindre le score gagnant.
Bref, pour conclure sur ces variantes de prime-time, je n’aurais pas grand-chose à en dire de plus.
La mécanique est réadaptée de sorte à pouvoir faire un format de mini-tournoi, en introduisant au passage quelques petites subtilités dans les règles ça et là afin de marquer le niveau plus élevé ; toutefois, c’est surtout au niveau de la forme et du prestige, prime-time oblige, que ces émissions se démarquent véritablement.
Je ne pense pas qu’elles aient spécialement eu vocation à fédérer un public plus large que celui de la quotidienne (là où les primes de NOPLP peuvent s’apprécier indépendamment des quotidiennes), mais elles permettent de donner un côté plus festif au programme, à l’occasion.
Et c’est peut-être ce côté un peu « réservé aux habitués » qui a fini par avoir raison des déclinaisons en prime-time au cours des années 2000. Dommage pour Samuel Étienne, qui n’aura donc jamais eu l’honneur de pouvoir les présenter.
Mais les fidèles de l’émission auront tout de même eu autre chose à la place, dont je vais parler plus en détail immédiatement…
Questions pour un super champion
![](https://leblogdegarsim.fr/img/jeux_tv/qpuc_variantes/qpusc_titre.jpg)
Terminons les déclinaisons françaises par la variante du week-end qu’est Questions pour un super champion, qui est un peu la version « all-stars » de QPUC (du moins depuis que les Masters n’assurent plus ce rôle… on en reparlera).
Introduite depuis 2006 (toute coïncidence avec l’année de sortie de TLMVPSP n’est que purement fortuite… ahem), elle occupait initialement les samedis et dimanches de France 3 sur à peu près le même créneau horaire, avant de ne finalement être diffusée que le samedi à partir de 2015, pour laisser la place le dimanche au Grand Slam, qui est donc à Slam ce que QPUSC est à QPUC : à savoir, la version super champion déclinée de la quotidienne. Bon, au moins, ça permet varier un peu les plaisirs, même si je pense à peu près la même chose du Grand Slam que de QPUSC… mais on en reparlera lorsque je m’attaquerai à Slam.
Et, dans un premier temps, ça a été une déclinaison du programme au sujet de laquelle j’ai été beaucoup moins positif.
En fait, depuis son introduction en 2006, ses règles n’ont pas évolué jusqu’en 2023, année à partir de laquelle le concept a évolué, créant donc par la même occasion une version 2 du programme. Dont je parlerai un peu plus loin.
Mais en ce qui concerne cette version 1, qui aura donc duré de 2006 à 2023, je ne vais malheureusement pas être très tendre… voyons pourquoi.
Des différences structurelles avec la version semaine… bien maigres
Une émission de QPUSC se compose de deux phases :
- Une première partie qui constitue une émission de QPUC classique, avec 9 points gagnants, 4 à la suite, Face-à-face, bref salade tomate oignon ;
- Une seconde partie où le vainqueur de la première affronte le Super Champion, pour tenter de prendre sa place.
Pour la première partie, je n’ai rien à dire de plus par rapport à l’émission de base, si ce n’est que format « tournoi » oblige, les candidats sont exclusivement des anciens champions de l’émission. Ah, et en cours de route, le score à atteindre au Face-à-face est passé de 12 points à 15 points.
Mais qu’en est-il de la seconde partie ? Quelle forme prend cette confrontation ? Eh bien, à l’instar des finales des Masters, c’est un Face-à-face, joué à 21 points gagnants au lieu de 12 ou 15. Et toutes les 5 victoires, le super champion gagne un prix spécial plus juteux (50 000 €).
Wouah… c’est… hyper léger. Oui, excusez-moi de faire preuve d’aussi peu d’enthousiasme ; mais honnêtement, c’est tout ce que cette version m’inspire.
Quelque part, on sent très légèrement l’inspiration des Masters avec ce Face-à-face dupliqué et joué à 21 points… mais en mode ultra condensé, et sans le prestige qui allait avec, le duelliste étant juste un cinquième candidat avec un statut particulier issu d’une mode provenant des jeux de day-time.
Ce qui me donne donc plutôt l’impression de voir un épisode de la version semaine artificiellement rallongé plutôt qu’une « célébration » des candidats dans un format qui y met davantage les formes. Et, surtout, une impression de redondance, aussi bien par rapport à la manche dupliquée que par rapport à la version semaine elle-même.
QPUC a un concept qui se suffit déjà à lui-même, avec une formule complète qui permet de tenir sur une durée raisonnable, composée de trois manches bien distinctes. Vouloir rajouter une manche supplémentaire, pourquoi pas… mais il faudrait qu’elle puisse se distinguer suffisamment du reste du jeu pour justifier son existence. Et ici, ce n’est pas le cas.
Finalement, on aurait tout aussi bien pu faire de ce QPUSC un QPUC classique dans sa mécanique globale, en changeant juste le score à atteindre dans la dernière manche pour qu’elle puisse être gagnée à 21 points plutôt que seulement 12 ou 15.
C’est vraiment ce côté « duplication » qui me gêne, car il n’a rien de particulièrement original.
En fait, à ce titre, on pourrait imaginer un tel système pour des pelletées de jeux, histoire de leur rajouter artificiellement de l’intérêt ; on pourrait faire « Le Super Maillon Faible », avec une première manche répétée à 9 candidats, mais dont l’un serait remplacé par le champion de la veille pour la seconde itération ; « Le Super Motus », où on intercalerait une manche entre la première et la Super Partie pour faire affronter le binôme de la veille à celui qui a remporté la première manche ; « Que le Super Meilleur Gagne ! », avec la manche de face-à-face dupliquée pour que le gagnant de la veille affronte celui de l’émission du jour : ou encore « Le Super Slam », où… ah, mince, attendez, lui, il existe déjà, c’est juste qu’il s’appelle Le grand Slam (et il est lui aussi à peine plus créatif que QPUSC dans sa conception, d’ailleurs, à part pour sa finale…).
Bref, en cinq minutes de réflexion, n’importe quel jeu basé sur une confrontation de candidats pourrait être éligible à ce genre de déclinaison.
Hormis pour le score des candidats, cette capture d’écran aurait tout aussi bien pu être issue d’une émission quotidienne.
Après, j’imagine qu’il faut voir cette déclinaison comme du bonus pour les fans du jeu de base, et non pas comme une substitution à celui-ci ; et j’imagine que pour ceux qui l’adorent et qui, au contraire, en redemandent, avoir une manche supplémentaire, même avec un principe déjà connu et à l’identique de ce qui se fait déjà, est toujours un plaisir.
Mais bon, même en appréciant ce jeu, je reste un peu sur ma faim avec cette version. Je trouve qu’on exploite à peine les possibilités offertes par le matériau de base. J’aurais adoré que ce jeu se lâche un peu et montre davantage de diversité à ce niveau-là, à l’instar de ce que font par exemple les tournois de NOPLP (qui restent sur un format global assez classique, mais en proposant des variantes comme le nombre de points masqué, l’adversaire qui choisit le thème à la place du candidat, le nombre de points en jeu doublés, la possibilité de répondre à la place du candidat dont c’est le tour, les chansons piégées, etc.), qui justifient réellement l’existence d’une version dérivée.
Et les Masters ont montré que c’était possible, et pas seulement avec une finale à 21 points. On aurait par exemple pu reprendre l’idée de remettre les scores à zéro à chaque qualification d’un candidat dans le 9 points gagnants, qui se serait très bien inscrite dans une variante avec un niveau de jeu plus exigeant (ce qui finira par être fait, mais on en reparlera). Masters qui avaient également au passage davantage de prestige dans leur forme.
Si, en revanche, les producteurs ne souhaitaient pas spécialement faire dans l’originalité… personnellement, ça ne m’aurait pas dérangé d’avoir juste des émissions au format classique jouées avec des anciens champions, tout simplement.
D’ailleurs, c’est un peu ce que font certaines émissions spéciales diffusées en semaine, dont j’ai parlé plus haut… et en plus, elles, elles sont thématisées, donc avec une certaine plus-value plus palpable (même si ce n’est pas en termes de mécanique).
Mais bon, d’une part, ça n’aurait pas permis de meubler une dizaine de minutes d’antenne supplémentaires (ce qui, j’imagine, devait être l’une des demandes de France 3) ; et d’autre part, des émissions jouées dans les mêmes conditions que d’habitude, ça aurait évidemment moins fait parler et permis moins de performances exceptionnelles qu’avec des champions pouvant participer de façon potentiellement illimitée…
Un système de super champion très discutable…
Et par « champions », je parle ici plus spécifiquement des « super champions », i.e. des champions façon TLMVPSP qui ont le privilège de pouvoir zapper une partie du jeu et d’arriver oklm en plein cours de ceux-ci. Je maudis vraiment ce jeu pour avoir introduit dans le PAF cette tendance qu’on nous ressert à toutes les sauces, et dont je n’en peux plus.
Oui, tout à l’heure, j’étais évidemment ironique quand je disais que le fait que TLMVPSP et QPUSC soient sortis la même année n’était qu’une coïncidence…
Bon, vous me direz : « Mais ça change quoi ? », étant donné que QPUC n’a clairement pas attendu TLMVPSP pour avoir un système de champion, et que le mot « champion » est même déjà présent dans le titre depuis le début, donc qu’il n’y a rien de vraiment révolutionnaire…
Mais voilà : QPUC a un système de champion « à l’ancienne », plus classique, avec le champion qui n’est qu’un candidat lambda ayant déjà un certain nombre de victoire à son actif, ainsi qu’une cagnotte personnelle.
Et jusqu’en 2021, il avait surtout un nombre de participations consécutives limité à 5, avec pour but de décrocher la cagnotte en jeu à ce moment-là, sans aller plus loin.
Dans QPUSC, en revanche, le super champion devient un candidat qui débarque comme une fleur et qui saute une partie du jeu (les 3/4 de l’émission, quand même !), lui accordant donc un statut privilégié.
Pire que ça : je trouve même que c’est une vraie régression par rapport au concept de base de QPUC. Parce que dans QPUC, c’est d’autant plus fort d’avoir un candidat qui parvient à remporter une partie dans son intégralité 5 fois de suite. Ici, en dehors de l’émission qui permet à un candidat de devenir super champion, ne devoir remporter qu’un duel paraît plus simple que de devoir refaire le parcours complet. On a certes le suspense de savoir si le super champion va pouvoir « tenir » sur 5 victoires pour remporter un gain juteux, d’autant plus qu’il n’a pas de gain intermédiaire possible ; mais ça ne me paraît pas aussi haletant dans ces conditions-là que dans le jeu de base, même avec un niveau plus élevé. Encore une fois, parce que le super champion n’a besoin de triompher que d’un seul adversaire à chaque fois, au lieu de trois autres.
Et enfin, je trouve même que ce système de super champion est devenu caduc depuis 2021, lorsque le nombre maximal de participations dans l’émission quotidienne a fini par sauter.
Je pouvais encore comprendre qu’on fasse coexister un système de champion limité avec un système illimité… mais là, ce n’est même plus le cas.
Mais évidemment, ce système de champion illimité, c’est tout bénef pour les producteurs et les diffuseurs, quand on sait à quel point ça parvient à fidéliser. Et c’est encore plus facile d’avoir des champions qui tiennent sur la durée, quand la mécanique globale du jeu favorise leur longévité. Mais tout ça, je l’ai déjà dit dans mon article sur les systèmes de champion…
En fait, je subodore que c’était finalement ça, la principale raison d’exister de cette déclinaison : on voulait trouver un prétexte pour à la fois surfer sur des marques fonctionnant bien, et bénéficier d’un système tendance très fidélisateur pour le public.
Néanmoins, sur une note plus positive, je reconnais quand même à QPUSC une idée un peu osée par rapport à d’habitude.
J’ai effectivement précisé plus haut que le super champion gagnait 50 000 € toutes les 5 victoires consécutives ; en revanche, s’il n’atteint pas ce seuil, il ne gagne… rien. Donc s’il n’enchaîne que quatre victoires, il aura fait tout ça pour rien.
C’est peut-être la seule chose qui me permet de contrebalancer le côté « avantagé » du champion, et de donner un tant soit peu d’intérêt au fait de ne le faire jouer qu’une seule manche à chaque fois. Le jeu est effectivement conscient que gagner un Face-à-face seul, c’est plus simple que de remporter une émission entière, aussi on ne récompense pas automatiquement le super champion pour ça.
C’est pas trop mal trouvé, je le reconnais ; même si je ne trouve pas ça particulièrement plus prenant que ce qu’on a en quotidienne. A part le fait qu’avec 50 000 euros par-ci en 5 victoires et 50 000 euros par-là en 5 autres victoires, on peut atteindre un gain particulièrement juteux pour un jeu de France 3, mais bon… les concours de comparaison de tailles d’appareils génitaux masculins que se livrent les jeux à super champion en mode « C’est moi qui ai permis à untel d’avoir le plus gros gain ! » ne m’ont jamais intéressé.
… et des masters qui passent à la trappe.
En fin de compte, si j’ai beaucoup de raisons d’en vouloir à cette variante du week-end, c’est non seulement parce que je trouve qu’elle exploite très pauvrement les différentes possibilités qui s’offrent à elle, et parce que je n’aime pas ce système de super champion qui fait sauter les 3/4 du jeu à celui-ci… mais aussi parce qu’elle a d’une certaine façon « tué » les Masters, en les remplaçant petit à petit.
Eh oui, après tout, avec ce nouveau système de « super champion » qui permet de mettre en avant à sa manière les grands champions de l’émission, il n’y a plus spécialement besoin de faire un format dédié et « sacralisé » pour les mettre en avant.
Bon, certes, on aurait pu faire comme NOPLP, que ça ne dérange pas du tout d’avoir plusieurs formats différents pour mettre en avant ses grands maestros (il y en a quand même trois, avec les Masters, les Tournois et la Ligue…), et conserver à la fois QPUSC et des Masters. Toutefois… je reconnais que ça aurait peut-être mené à un certain sentiment d’overdose. Le concept de QPUC est sans doute moins malléable que celui de NOPLP pour qu’on puisse s’amuser avec au point de jouer dessus sur autant de variantes (et déjà que pour NOPLP, je trouve que parmi les trois, la Ligue est en trop…).
Et puis ne nous mentons pas : même si je n’ai pas sous les yeux les audiences des primes de QPUC de l’époque, je me doute que leurs audiences ne devaient pas non plus être exceptionnelles au point d’en faire un filon à exploiter. Ca permettait d’appuyer un certain prestige auprès de leur jeu « vitrine » de la culture générale ; mais ce prestige, depuis le temps, a un peu perdu de sa superbe, surtout auprès d’une direction de France 3 qui cherche à rajeunir et à renouveler sa chaîne. D’où cette « rétrogradation » en fin d’après-midi le week-end…
Mais ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a pas que les primes avec des anciens champions qui en pâtissent. D’autres émissions comme les spéciales Grandes Écoles aussi doivent à présent se passer des primes, et se contenter uniquement de la version semaine.
Et au niveau des primes événementiels aussi, notamment lorsqu’on compare la 5 000ème et la 10 000ème de l’émission. Car si la 5 000ème a eu droit au prime-time avec tout ce que ça implique, la 10 000ème, elle, n’au eu droit qu’au créneau habituel de QPUSC.
Et l’aspect festif de cette 10 000ème était particulièrement décevant… en fait, ça n’était ni plus ni moins qu’une émission « classique » de QPUSC, mais avec des people à la place des anciens champions pour la première partie d’émission, et un habillage doré histoire de marquer le coup. Et, certes, on nous avait bien promis une surprise pour la deuxième partie, avec le Face-à-face à 21 points… mais elle n’en valait pas vraiment le coup.
Bref, la surprise, c’était juste Samuel Étienne qui allait passer en tant que candidat pour affronter le vainqueur de la première phase. Alors, ok, ça peut être cool de voir l’animateur devenir candidat en cours de route… mais ça n’a rien d’inédit. En 2015, pour les 15 ans de QVGDM, Jean-Pierre Foucault avait joué en tant que candidat dans une spéciale « champions de jeux TV et leurs animateurs » (la partie où il était candidat était alors présentée par Laurence Boccolini) ; et en 2003, dans Zone rouge, Jean-Pierre Foucault (encore lui) avait échangé sa place avec Vincent Lagaf qui avait joué juste avant, en se mettant dans le fauteuil en tant que candidat.
Donc faire passer pour une « grande surprise » quelque chose qui avait déjà été fait ailleurs environ 20 ans plus tôt… vous m’excuserez, mais il n’y avait vraiment pas de quoi pavoiser.
Ah, et c’est évidemment Cyril Féraud qui prend l’intérim de Samuel Étienne pour présenter cette finale.
Bon, il avait effectivement déjà présenté l’émission très occasionnellement (par exemple pour un 1er avril, où les animateurs de l’après-midi jeux avaient échangé leurs rôles), mais vu qu’on le voit déjà beaucoup sur la chaîne (voire le groupe) en dehors, ce n’était pas très rafraîchissant…
Après, en soi, c’était une façon de fêter la 10 000ème comme une autre. Mais franchement, ça ne valait vraiment pas du tout la peine de faire un tel teasing, qui n’aura fait qu’accentuer ma déception plus qu’autre chose, en me faisant me dire « Quoi, tout ça pour ça ?! ».
Et surtout, si le programme en était réduit à teaser du mystère inutile pour mieux vendre sa 10 000ème, c’est dire à quel point l’image QPUC a perdu de sa superbe avec le temps quand on compare avec la 5000ème…
Cela étant, histoire de terminer cette partie sur le QPUSC d’avant 2023 sur une note plus positive, citons la spéciale… des spéciales (spécialeception !), qui faisait s’affronter les vainqueurs de différentes spéciales : le vainqueur de la spéciale Sidaction, celui de la spéciale Vendredi 13, celui de la spéciale Décennies, et celui de la spéciale Langue française. J’avoue que c’était plutôt fun de voir ce genre de mégamix… même si encore une fois, le format QPUSC venait gâcher un peu l’originalité, le super champion de la partie étant juste un super champion qui avait gagné une grosse somme. Mêh. Tout ça pour dire que ça aurait finalement tout aussi bien pu être une émission de semaine que ça aurait tout aussi bien fait l’affaire…
La version 2023 !
Néanmoins, considérez que toutes les briques que je viens de casser sur QPUSC… c’est désormais du passé, et ce depuis le 2 septembre 2023. C’est assez frais, donc.
Car, depuis cette date, le jeu a revu sa formule… pour devenir ce qu’à mon sens, il aurait toujours dû être. Avec 17 ans de retard, certes… mais mieux vaut tard que jamais.
Bref. Oubliez ce format « super champion » au Face-à-face dupliqué et au champion qui arrive comme une fleur seulement à ce moment-là ; on repart d’une base de jeu plus classique, avec 9 points gagnant, 4 à la suite, Tie break optionnel et Face-à-face ; et un « super champion » qui redevient un champion classique, et qui va devoir jouer avec ses concurrents depuis le début de l’émission.
Mais avec deux différences par rapport à la version quotidienne :
- d’une part, le 9 points gagnant adopte la règle du score des candidats qui retombe à zéro dès que quelqu’un se qualifie ;
- d’autre part, le Face-à-face est directement joué à 21 points gagnants.
Bon, dit comme ça, rien de bien nouveau, puisque les Masters avaient déjà inauguré ces idées-là depuis belle lurette. C’est juste qu’avec le temps, ça a été un peu oublié.
Mais sincèrement, ça suffit parfaitement par rapport à ce que cette variante doit idéalement être sleon moi : une déclinaison qui reprend la structure de la version quotidienne, mais en pimentant un peu plus ses manches en place. Sans duplication inutile d’une manche pré-existante, et sans avantager le super champion d’une façon quelconque.
Et je suis même d’autant plus agréablement surpris de voir un jeu à champion illimité qui ose proposer des nouveautés qui retirent des avantages au champion. ENFIN !!! Je n’arrive pas à y croire, et pourtant : si ! C’est possible !
Car comme ces jeux-là adorent établir des classements pour savoir quels ont été les meilleurs champions de leur histoire (nombre d’émissions, gains cumulés…), ils n’osent jamais toucher à ce qui pourrait biaiser ces classements. C’est entre autres la raison pour laquelle le système de maestro de NOPLP reste toujours aussi bancal malgré sa longévité, et pour laquelle parmi toutes les « nouveautés » proposées par TLMVPSP depuis l’arrivée de Jarry, strictement aucune d’entre elles ne touche à la mécanique quand ça concerne directement le champion…
De fait, le seul exemple de jeu qui faisait régresser les avantages du champion que j’avais en tête était LDCDM, et son Étoile mystérieuse qui ne pouvait être tentée que suite à un coup de Maître (règle mise en place récemment). Mais autant dire que c’était une cacahuète, et que ça ne vient pas bouleverser grandement les classements établis. En fait, ça donnait surtout l’impression d’être là pour faire dépenser moins de sous à TF1 que pour être une « grande nouveauté »…
Et quelque part… j’ai l’impression que c’est aussi un peu la motivation de France 3 derrière cette nouvelle formule. On connaît le service public, depuis le temps…
Car on a toujours les 50 000 € remportés toutes les 5 victoires… mais comme il devient plus difficile pour le super champion d’obtenir une victoire, ça redevient donc d’autant plus difficile d’en avoir 5 consécutives. Sachant que, par ailleurs, on ne réintroduit toujours pas de gains intermédiaires… à mon avis, les 50 000 euros risquent de tomber encore moins souvent.
Bon, après, même si je trouve que le jeu en devient davantage radin, n’oublions pas non plus qu’on parle de candidats qui ont déjà eu l’occasion de gagner en quotidienne, et qu’on peut voir d’une certaine façon leur participation à la variante de samedi comme du bonus. Ça aurait été vraiment gênant si la version semaine avait été impactée par ce genre de nouveauté…
Cela dit, cette nouvelle formule n’aura tenu qu’un an, puisque Questions pour un super champion disparaîtra purement et simplement à la rentrée 2024, au profit d’une diffusion étendue de la version quotidienne du lundi au dimanche, et de la réintroduction des Masters.
Vu comme ça, j’aurais dû le considérer comme une bonne nouvelle ; mais, honnêtement, ça reste surtout de l’appauvrissement pour moi…
Déjà, car les jeux de day-time sont de moins en moins diversifiés, avec de moins en moins de jeux hebdomadaires et de plus en plus de jeux dont la diffusion est étendue à 7 jours sur 7 ; et, au moins, la déclinaison « Super champion » permettait de varier un peu les plaisirs. Mais bon, d’après les dires de Samuel Étienne en interview, elle a été abandonnée, car elle ne fonctionnait pas spécialement mieux que les quotidiennes. Donc quitte à produire du QPUC pour moins cher…
Et même si les Masters reviennent en contrepartie… ne nous leurrons pas, ils prendront juste la place de la quotidienne pendant quelques semaines, tout comme les Masters de N’oubliez pas les paroles. Et encore, les masters de NOPLP ont droit à une finale en prime-time, au moins, eux… ce qui m’étonnerait beaucoup pour QPUC, vu que la déclinaison Super champion avait déjà pour but officieux de remplacer les primes. Que voulez-vous, l’âge d’or du programme est bel et bien révolu…
American Know-it-all
![](https://leblogdegarsim.fr/img/jeux_tv/qpuc_variantes/akia_titre.jpg)
Et terminons ce tour des variantes de QPUC en allant outre-Atlantique, pour découvrir American Know-it-all, qui est la seconde tentative d’import du format Going for gold aux États-Unis. La première étant Run for the Money, en 1987, qui n’avait pas dépassé le stade du pilote ; et la seconde étant donc celle-ci, en 2008, qui… n’a pas dépassé le stade du pilote elle non plus. Décidément, les Ricains ne sont pas friands de ce format… après, c’est vrai qu’ils ont déjà Jeopardy! comme institution en matière de jeu de culture générale, depuis bien plus longtemps que la naissance de Going for gold.
Cependant, si ce pilote-là en particulier mérite mon attention, c’est parce qu’il a une mécanique globale assez différente, là où le premier reprenait fidèlement le format de base.
Mais avant d’en parler, glissons un mot sur les aspects superficiels.
Côté animation, le jeu est présenté par Neil Patrick Harris. Bon, en fait, je n’ai rien de spécial à dire concernant son style d’animation, qui passe très bien, mais ça me faisait sourire de voir Barney Stinson de la série How I met your mother dans un autre contexte. D’ailleurs, entre ça et les incarnations de la version Shuffle de QVGDM, j’ai l’impression que les américains aiment beaucoup confier leurs jeux TV à des acteurs… et ici, point bonus car le style d’animation jure nettement moins que pour QVGDM.
Côté habillage visuel et plateau, on sent très nettement l’inspiration de la version française de l’époque. D’ailleurs, rien que le logo que vous avez vu plus haut a dû vous dire quelque chose… et il n’était clairement pas repris de celui de Going for gold, qui, lui, représente juste une pièce de monnaie. Il y a cependant quelques éléments d’habillage qui restent inédits, comme les thèmes du 4 à la suite (ce ne sont d’ailleurs pas les éléments d’habillage qui s’intègrent le mieux, si vous voulez mon avis…).
Côté habillage sonore, en revanche, celui-ci provient d’un autre jeu, nommé Identity. Et… je ne le déteste pas, ni ne trouve qu’il jure avec l’ambiance recherchée ; en revanche, il est particulièrement présent et répétitif. En particulier en manche 1 : alors qu’en VF, on a un fond sonore discret qui passe bien et ne détourne pas trop l’attention, ici on a une musique entêtante qui tape un peu sur les nerfs à force. Cette musique passe mieux dans le 4 à la suite et le Face-à-face, où elle est d’ailleurs superposée aux cliquetis de batterie que l’on connaît ; mais ça n’enlève rien au fait que son omniprésence dans l’émission reste un peu gavante.
On pourrait presque se croire en France…
Parlons maintenant du déroulement de l’émission.
Celle-ci dure 40 minutes, et ne dispose pas de système de champion ; et pour cause, ici, on fait s’affronter 8 candidats, par groupes de 4, dans deux sessions différentes. Chaque session consiste en une émission « classique » (à quelques petites différences près, j’y reviendrai), qui permet donc de désigner un gagnant. On obtient donc deux gagnants de cette manière, qui vont s’affronter dans la « super Know-it-all question » ; et le vainqueur de celui-ci aura le droit de disputer la Super Finale. Bref, par rapport à une émission française, ce sont ces deux dernières parties de jeu qui sont véritablement inédites (enfin, pour la « super Know-it-all question », c’est un bien grand mot, j’y reviendrai aussi).
Au niveau des petites différences dans les deux sessions « classiques », on notera surtout la volonté de proposer des sessions plus courtes qu’une émission française, en raccourcissant certaines manches pré-existantes. Ainsi, le Face-à-Face est joué pour 10 points au lieu de 12 ; et, surtout, le 9 points gagnants devient un 5 points gagnants, qui, comme son nom l’indique, ne nécessite que 5 points pour être gagné au lieu de 9.
Bon, dans ce contexte, ça peut encore passer. Ca rend certes la manche plus expéditive, et ça me fait toujours bizarre de me dire que quelqu’un peut se qualifier directement en seulement 3 questions consécutives dès le début… mais je peux comprendre qu’on veuille accentuer un peu plus la pression pour les candidats également.
Là, en revanche, vu le nombre de points en jeu, on sait qu’on n’est pas dans la version française.
Je suis en revanche beaucoup moins fan de la « super Know-it-all question », qui va déterminer quel candidat (parmi les deux gagnants des sessions de jeu passées) va aller en finale.
En fait, le nom de cette manche est très évocateur, puisqu’on ne va poser qu’une seule question, sur le modèle du « Tie break » qui sert à départager les candidats à l’issue du 4 à la suite en cas de besoin ; c’est-à-dire qu’on va spécifier ce qu’on cherche, donner plusieurs indices, et laisser les candidats buzzer dès qu’ils pensent avoir la réponse. Décidément, entre ça et Le marathon des jeux TV qui n’a repris que cette manche-là, je trouve que certains dérivés accordent beaucoup trop d’importance à cette manche secondaire…
Et… le candidat qui a la réponse part en Super Finale. Au moins, son adversaire remporte tout de même 10 000 $, c’est déjà ça.
Qu’est-ce que je pense de cette « super Know-it-all question » ? La même chose que le teasing de la 10 000ème de QPUC, c’est-à-dire, ultra décevant.
Je félicite les producteurs pour avoir commis un tel crime de lèse-QPUC en bâclant à ce point-là la demi-finale. Parce que, je le répète depuis quelques articles maintenant : mais un bon jeu de culture générale, c’est avant tout un jeu qui pose beaucoup de questions, et sur des sujets variés. Ce que ne fait pas du tout cette manche, qui bâcle ça en une seule question.
Là où le Tie break passe mieux, dans la mesure où il se joue en 2 points gagnants (vous auriez au moins pu faire ça ici aussi, quitte à être peu inspirés…) ; et, surtout, dans la mesure où il n’intervient que pour départager des égalités potentielles, à la suite d’une manche qui a déjà mis en avant de façon acceptable la culture générale.
Ici, je suis désolé, mais c’est beaucoup trop expéditif. Je peux accepter que la manche 1 passe de 9 points à 5 points gagnants ; mais là, faut pas abuser.
Super Know-it-all question : désapprouvée !
Cependant, je suis nettement plus séduit par le format de Super Finale ; qui, lui, est totalement inédit. Enfin, du moins pour un QPUC-like ; parce que sinon, le principe, c’est plus ou moins un mini-QVGDM, avec une pyramide de gains, le candidat qui doit progresser dedans avec des questions plus difficiles, et qui va retomber à 10 000 $ s’il en rate une, avec toutefois la possibilité de s’arrêter à tout moment entre deux questions.
Pour être plus précis, des questions, il y en a un total de 6.
Pour la première question, le candidat aura à sa disposition 6 indices pour retrouver la réponse ; pour la deuxième, il n’en aura plus que 5 ; pour la troisième, 4, etc. jusqu’à la dernière où il ne bénéficiera que d’un seul indice (si toutefois il veut la tenter).
Assez paradoxalement, je trouve que cette Super Finale passe globalement plutôt bien, et pourrait même presque s’intégrer telle quelle à une variante de QPUC sans pour autant jurer avec le reste. Ce qui est plutôt un bel exploit pour une manche individuelle, qui plus est inspirée de QVGDM ; qui est un format pourtant particulièrement médiocre pour jauger la culture générale, vu qu’il pénalise directement et irrévocablement les mauvaises réponses des candidats (bref, c’est un peu l’anti-QPUC, quoi).
Mais quelque part, on retrouve quand même un peu l’état d’esprit de QPUC, et du Face-à-face en particulier, avec l’idée que plus le candidat aura d’indices à sa disposition, plus il pourra répondre facilement à la question… et moins elle rapportera de points. Ce n’est certes pas forcément aussi puissant qu’un Face-à-face, dans la mesure où on n’a pas la montée d’adrénaline procurée par un adversaire susceptible de buzzer à tout moment ; mais ça reste quand même quelque chose d’intéressant.
Après… oui, on a toujours un peu le problème récurrent des QVGDM-like pénalisant trop sévèrement les erreurs. Et je trouve qu’on aurait pu l’atténuer de différentes manières, par exemple en proposant un joker (qui donnerait un indice supplémentaire, pourquoi pas), ou en laissant au candidat le choix des thèmes des questions. Cela dit, le gain minimal de 10 000 $ reste suffisamment satisfaisant pour que cette finale ne soit pas trop frustrante à ce niveau-là (même si pour les États-Unis, 10 000 $, ça doit représenter une cacahuète, j’imagine… surtout en comparaison du gain maximal d’un million).
Super Finale : approuvée !
Bref, ce American Know-it-all était ma foi plutôt intéressant à découvrir, et aurait même presque pu faire un QPUSC par chez nous. Notamment avec cette Super Finale qui aurait pu offrir le supplément de temps de diffusion par rapport à un QPUC classique… après, si on avait voulu conserver ce format de mini-tournoi à 8 candidats, il aurait clairement fallu trouver autre chose de bien plus consistant que la très foireuse « Super Know-it-all question » en guise de demi-finale, ce qui aurait fait durer l’émission peut-être plus longtemps que nécessaire.
Mais bon, cette émission-là n’aura pas dépassé le stade du pilote, et cette Super Finale en restera donc l’exclusivité totale.
Conclusion
Quelque part, les variantes de QPUC reflètent plutôt bien le jeu lui-même : elles ne proposent pas énormément de nouveautés, et ne présentent pas beaucoup de différences par rapport au jeu de base dans le fond… mais le jeu de base n’a pas non plus tant évolué que ça par rapport à ses débuts. Et ça prouve aussi que la formule sur laquelle le jeu repose est très solide et se suffit à elle-même ; et qu’il faut donc surtout voir ces différentes variantes et émissions spéciales comme du bonus, pas spécialement évolué dans le fond, mais avec un supplément de prestige dans la forme.
Et puis même si ces modifications de mécanique n’ont pas été très nombreuses, le peu qu’on a eu à ce sujet était plutôt satisfaisant et permettait de sortir un tant soit peu de la routine. Même si ça pouvait rester un peu inégal par moments, comme la première formule de QPUSC ou la manche foireuse de American Know-it-all, le bilan à ce niveau-là reste plutôt positif.
Avant de conclure, un grand merci au passionné de jeux TV qui se reconnaîtra, et qui m’a fourni pas mal d’informations au sujet de la plupart de ces variantes. Sans lui, vous m’auriez sans doute juste entendu me plaindre de QPUSC, qui était la seule variante que je connaissais à peu près avant ça…
Bien. Je pense que depuis quelques articles, on a beaucoup parlé de jeux mettant à l’honneur la culture générale et l’érudition ; mais comme le disait si bien Juvénal, Mens sana in corpore sano. Donc pour avoir un esprit sain dans un corps sain, je vous propose pour la prochaine fois d’adjoindre un peu de sport à notre culture générale…