Si vous vous souvenez de Nivalis, vous en aurez peut-être quelques souvenirs si vous jouez à La Tour, qui a été conçu par le même auteur. On y retrouve là encore une ambiance typique ! Petit test…
Auteur : eXaHeVa
Support : RPG Maker XP
Langue : Français
Il fut enfermé, et il oublia, petit à petit, pourquoi.
Il put s’échapper, mais les épreuves les plus dures commencèrent.
La Tour est unique. La Tour est immortelle.
La Tour est grande, ainsi que l’espace et le temps.
On retrouve là encore un héros frappé d’amnésie, qui se retrouve dans un endroit sans savoir pourquoi il y est. Et son but va être là encore de pouvoir en sortir.
In-game, on peut être un peu étonnés par le fait que le héros, d’ailleurs anonyme, arrive à sortir comme ça de sa cellule, mais bon… par la suite, on apprend l’histoire de la Tour au travers de quelques fresques présentes dans des salles.
Les salles, parlons-en justement, d’abord sur un aspect graphique. La première chose que l’on constate, c’est… blanc. Le blanc est d’ailleurs la couleur dominante du jeu, qui traduit une certaine pureté, mais surtout une certaine folie dans ce cas-là. Même les boîtes de dialogue sont écrites en blanc sur fond gris (d’ailleurs, en passant, on pourrait regretter que la police employée pour celles-ci soit la police Arial par défaut de rmXP, car même si c’est lisible, ça casse un peu l’ambiance…). Et hormis ce blanc (et quelques nuances de gris), la seule autre couleur que l’on retrouve est le rouge, qui sert à écrire certains textes dans le jeu, notamment lors des cinématiques.
Le mapping des salles est on ne peut plus épuré : la plupart du temps, elles sont vides, ne contenant qu’un meuble (qui sert à répondre à une énigme), une fenêtre (qui sert à sauvegarder), une échelle et une trappe. On peut aussi retrouver le nécessaire pour résoudre une énigme (comme des poteaux à pousser ou des boutons à enclencher), toujours en blanc ou en gris.
Pour une fois, le vide est voulu, et cet aspect est réussi et contribue à l’ambiance déconcertante du jeu : une ambiance de mystère, de questions que l’on souhaite se poser au sujet de l’endroit où l’on est. Cela dit, c’est tout de même à double tranchant, car même si c’est un parti pris stylistique assumé, voir ces salles vides n’est pas très esthétique.
Un mot sur la bande son aussi : discrète, qui va bien avec l’ambiance proposée et qui aide à s’immerger, et qui se laisse entendre. Bref, un bon point.
Mais les salles ne se résument pas qu’à un aménagement simpliste.
Le but du jeu est de descendre les étages de la Tour. Chaque étage contient une salle, chaque salle contient une énigme, avec un énoncé, un indice et une réponse à proposer.
Celle-ci peut consister en une énigme de logique (le plus souvent), ou un mot à trouver, ou une manipulation à effectuer. Sur ce point, c’est assez varié : là, on est sûr qu’aucune énigme ne ressemble à une autre dans ce jeu. Bon, d’un autre côté, il n’y a qu’une quinzaine d’étages, donc d’énigmes potentielles… c’est à dire relativement peu.
Certaines énigmes ont peut-être été inspirées par le père Fouras…
Elles sont généralement bien trouvées, mais il y en a quand même une ou deux dont le principe de résolution reste très vague, dont l’indice donné ne suffit pas à en comprendre le principe. Par ailleurs, comme le jeu est linéaire, il n’est pas possible de sauter une énigme. Fort heureusement, la solution du jeu est disponible, mais elle n’est pas commentée, elle se contente de donner les réponses. C’est mieux que rien, mais tout de même, lire une réponse sans comprendre comment on a pu la trouver est assez frustrant. Surtout pour ceux qui ne sont pas forcément très doués pour résoudre les énigmes, et ça, c’est d’ailleurs ce qu’on fait 90% du temps dans ce jeu (le reste correspond aux cinématiques).
Par ailleurs, pour les énigmes dont la réponse est un nombre, il aurait été plus simple de mettre juste une boîte de dialogue avec un nombre à entrer. Une solution plus ergonomique que l’écran qui demande à saisir un texte (généralement un pseudonyme) qui est, lui, plutôt adapté aux énigmes dont la réponse est un mot.
Du fun en perspective. D’ailleurs, celle-ci gêne un peu la visibilité pour cette énigme…
Finalement, on a tout de même l’impression d’arriver trop tôt au bout du jeu.
Certes, on a appris l’histoire de cette Tour, tout éclairci ou presque sur le jeu, résolu les énigmes, mais… elles n’étaient pas si nombreuses que ça au final. Bref, on reste un peu sur notre faim.
Conclusion
Un jeu qui laisse perplexe, à la fois positivement par son ambiance déconcertante, et un peu négativement par le choix de certaines énigmes et sa courte durée de vie ; mais qui vaut toujours le coup d’oeil.
On pourrait presque faire un parallèle avec Brainiac, qui a quelques points communs avec ce jeu d’ailleurs, même s’il n’a rien à voir : une ambiance graphique propre, une tour qui comporte des énigmes. Ce qui est amusant, c’est que, si, dans La Tour, on doit descendre, dans Brainiac, au contraire, il faut monter !