Un petit moment que j’avais pas publié, tiens… et pourtant, j’ai vu pas mal de jeux attachants ou de projets prometteurs ces temps-ci…
Mettons ça sur le compte de l’angoisse de la page blanche…
Et à propos de blanc, voici justement le dernier jeu auquel j’ai joué, qui était sorti pour Noël 2008 mais que j’ai découvert il y a seulement une semaine…
Auteur : eXaHeVa
Année : 2008
Support : RPG Maker XP
Langue : Français
Présentation et téléchargement
Laszlo ouvre les yeux. Son corps est engourdi, son esprit embrumé. Que lui est-il arrivé? Il a beau chercher dans sa mémoire, il n’a aucun souvenir. En fait, c’est son passé qu’il a totalement oublié. Il se redresse lentement, et se tient désormais debout, dans cette salle vide en pierre froide. Il porte sur lui un costard, complétement déchiré et l’air glacé lui mord le dos.
Il a tout oublié, comment il est arrivé ici, et ce qu’il était avant. Il ne se souvient que de son prénom. Laszlo.
Dès l’écran-titre, on sent l’ambiance du projet, et autant le dire tout de suite : le grand atout du jeu et l’aspect le plus peaufiné, c’est certainement l’ambiance.
Il faut dire que la qualité des graphismes nous plonge et l’ambiance musicale nous immerge dans l’univers un peu particulier, mais surtout enneigé, qu’est Nivalis.
Les graphismes sont tous dessinés, ce qui contribue à l’ambiance ; de plus, le style de dessin est très agréable à regarder, et les couleurs se marient bien.
Et surtout, il y a un point qui donne l’impression que c’est un professionnel qui l’a fait : les animations. Que ce soit celle des personnages (les charsets n’ont rien à voir avec les traditionnelles planches de 16 cases qu’on utilise pour les animations et déplacements des personnages !) ou des cinématiques, qui font l’effet d’un dessin animé rétro, il n’y a vraiment rien à reprocher de ce côté, c’est tout bonnement superbe. ^^
Niveau musical, on n’est pas déçus non plus, puisque l’OST a été spécialement composée pour le jeu : ce sont des mp3, donc la qualité est très bonne, et les morceaux oscillent souvent entre le violon et l’électro. Bref, outre la qualité de la bande originale, là encore l’ambiance est au rendez-vous, puisque les morceaux coïncident très bien au thème du jeu.
Une playlist Jamendo est également disponible, si vous voulez découvrir ou réécouter la bande son de ce jeu.
On a donc l’univers du jeu qui est bien travaillé, et dans lequel le scénario prend place.
Celui-ci nous laisse songeur, car plus on avance, plus on en apprend sur le personnage principal, et plus on devine le pourquoi du comment, mais toujours en laissant planer une sorte de doute : en effet, on ne nous donne pas toujours explicitement les détails, parfois certaines découvertes sont implicites. C’est au joueur de tout découvrir…
Et pour tout découvrir, rien de tel que des cinématiques.
Celles-ci étant d’ailleurs nombreuses, le jeu ressemble plutôt à un film interactif. Outre les simples dialogues avec facesets établis entre le protagoniste et les habitants de Nivalis, il y a aussi (et surtout) des passages animés, avec même des doublages sonores (par contre, il faut un peu monter le son…). Ceux-ci sont assez sobres (généralement, les couleurs sont surtout tournées vers le noir et blanc, parfois vers le rouge) et font vraiment penser à un dessin animé rétro, ce qui a son charme.
Elle me rappelle un peu Mila de l’Hotel Dusk…
Il y a peut-être un petit reproche à faire dans le scénario : j’ai eu l’impression que c’est passé un peu vite…
Même si la durée de vie du jeu n’est pas spécialement étendue, et qu’une fois qu’on comprend bien le scénario on est satisfait, on en aurait peut-être aimé un peu plus sur l’histoire ou l’univers de jeu… par exemple, des phases de dialogue un petit peu plus fréquentes (chaque fois qu’un personnage apparaît, on n’a l’occasion de discuter avec lui qu’une seule fois).
Même si on le remarque peut-être un peu moins que tout ce qui se rapporte à l’univers du jeu, le gameplay est également un point travaillé.
Pas mal de scripts ont été utilisés, pour diverses choses (même si celles qu’on remarque le plus se rapportent aux déplacements) comme un déplacement pixel par pixel, l’ajout d’un effet de perspective sur certains déplacements, l’écran-titre qui se lance doucement après une petite cinématique et le mode bonus (un peu une sorte de making-of, présentant des croquis, storyboards…) directement accessible à partir de celui-ci.
C’est simple : on pourrait oublier que ça a été fait sous rmXP.
Enfin il y a quand même un défaut sous-jacent : avec ces ajouts de gameplay, les animations qui en découlent (il y a même un charset qui fait 2411*1340 pixels et 2 Mo…) et le format mp3, le tout en fait quand même un jeu de poids et ça arrive parfois qu’il ralentisse un peu…
Par contre, si le jeu fait plutôt penser à un film interactif, c’est peut-être justement le côté interactif qui fait défaut.
En effet, les cinématiques occupent la plupart du jeu ; certaines font penser à des dessins animés rétro (ça doit être la troisième fois que je le dis, mais ce n’est pas grave ^^), d’autres sont simplement des dialogues ou des monologues avec des boîtes de dialogue (enfin ce ne serait pas pour cette raison que ces cinématiques-là seraient moins bonnes !) où il faut appuyer sur « Entrée » pour continuer…
Les phases de jeu bénéficiant d’un peu plus de liberté sont plus rares ; et encore, par « liberté », on entend plutôt les moments où le joueur contrôle Laszlo, car la plupart du temps, on se contente de le déplacer là où il est censé aller. Donc hors de question de quitter Nivalis quand ce n’est pas le moment, ou même d’entrer chez les inconnus quand on n’y est pas invité…
A vrai dire, il n’y a qu’une seule phase de jeu dans laquelle on a un contrôle du personnage « total » et qui nécessite de la réflexion. Elle est bien pensée, certes, mais le fait que ce soit la seule phase du jeu dans ce genre laisse un peu perplexe…
La forêt est sans doute le seul passage pleinement interactif du jeu…
Et en dehors de cette phase, il n’est pas possible de faire autre chose que d’emmener Laszlo où il faut… ce qui est parfois un peu lassant, car les passages où il faut marcher sont plutôt monotones, même s’ils permettent parfois d’admirer des paysages dessinés ou un déplacement en perspective du personnage… mais comme il marche assez lentement…
Enfin, même si ça relève un peu du détail, un petit menu permettant de sauvegarder à sa convenance (disons que les sauvegardes se font à un endroit bien précis, mais quand on nous empêche d’y accéder…) et de quitter (bon, on peut toujours appuyer sur F12 pour revenir à l’écran-titre ou utiliser la méthode brutale du Alt+F4) aurait pu être intégré (disons que ce serait moins brusque).
Le seul endroit où il est possible de sauvegarder.
Conclusion
Il faut plus le voir comme un film à l’ambiance rétro que comme un vrai jeu interactif, toujours est-il qu’il s’agit d’un projet de qualité, bien détaillé, qu’on ne voit pas tous les jours…